Nos mentors littéraires

Dans ma famille, il y a des lecteurs et d’autres qui ne le sont pas du tout. Les seconds étant tout de même plus nombreux et les lecteurs modérés.

Le virus a pris sur moi grâce au Club des cinq, entériné par Agatha Christie.
Puis, il y a eu un prof de français en seconde qui a permis le développement de ce virus.

Ce fil,que j'ignorais,est très intéressant.Je me permettrai d'y revenir en détails car je considère comme très sérieux le thème de l'initiation à la lecture,de l'exemple et des influences.Quand on voit l'importance que le livre a prise dans notre vie...

La maison familiale a toujours été remplie de livres.
Géographie, histoire etch.
Des journaux hebdomadaire, chacun des enfants prenaient sa partie.
revues bd, Tintin, Pilote, Pif.
Le premier roman, à l'école primaire.
La prof nous lisait " Le secret de Vanille "
(papier caché à l'intérieure d'une poupée de chiffon)
Et le CLub des 5 . Et plein d'autres ont suivi.
Nous étions tous abonnés à la bibliothèque municipale.
Chaque semaine ma soeur ainée,
c'elle qui s'occupe de maman présentement.
Nous amenaient à la Bibliothèque.
On s'y rendaient à pieds, 3/4 d'heures de marche
pour s'y rendre.
le coeur joyeux d'aller choisir nos livres.
Chacun avait droit à 3 livres.

Mes parents lisaient beaucoup…
Ma maman des romans, mon père des policiers, d'autres romans et beaucoup des livres d’histoire.
Ils achetaient des livres et en empruntaient aussi, pour eux et pour nous, à la bibliothèque « paroissiale » (cela va vous faire rire…mais il n’y avait pas dans cette bibliothèque que des livres religieux… et je crois même qu’il n’ y avait pas d’autre bibliothèque dans la petite ville où nous habitions !).
M’ont-ils communiqué le goût des livres ?...Je ne sais pas…
Je dis que je ne sais pas si mon amour de la lecture (qui m’est venu très tôt et puissamment) je l’ai reçu en héritage…Je ne sais pas, non, parce qu’ils avaient trois enfants et que si l’un de mes frères est à peu près aussi passionné que moi de lecture, l’autre est plutôt un lecteur occasionnel…
De même, je crois avoir placé ma fille dans les conditions les plus favorables pour aimer la lecture…mais ça n’a pas marché !
Toute petite, elle aimait les livres que je lui lisais…Elle avait hâte d’apprendre pour lire aussi seule ; l’apprentissage fut très rapide. Elle a beaucoup lu tant qu’il y a eu dans les livres de son âge des illustrations autant que des textes. Mais l’attrait a diminué peu à peu lorsque les illustrations ont disparu de ses livres…Elle aimait plus les images que les mots je crois…Enfin, j’en suis même sûre parce qu’elle aimait mieux dessiner, colorier, peindre que lire…Et ceci s’est beaucoup accentué avec le temps…
La transmission n’est donc pas forcément assurée…
J’ai revécu à peu près la même expérience avec mon petit-fils…
Du coup, je me sens un peu seule dans toute ma petite famille avec mon amour inconsidéré de la lecture…C’est une des raisons pour lesquelles j’ai été si heureuse de voir menine et little devil me rejoindre ici…

Je te rejoins tout à fait Coline sur la non-transmission du virus de la lecture. Je vis la même chose avec ma fille. Petite, elle semblait assidue, intéressée, mais force est de constater que seules les images lui plaisaient ainsi que la facilité que représente la lecture faite par un tiers. J'ai tout essayé, vainement. Lire n'est pas une passion pour elle. Il lui arrive de se passionner pour un livre, mais cela reste rare.

Je crois aussi que la lecture est là très souvent pour masquer des failles, des souffrances. S'évader pour oublier...

Enfant, notre ville ne possédait pas de bibliothèque. J'ai donc pu accéder aux emprunts seulement à partir de la Seconde.

C'est sympa d'avoir fait remonter ce fil, Kenavo.

Merci pour ces nouvelles contributions!

Nezumi a écrit:

C'est sympa d'avoir fait remonter ce fil, Kenavo.

volontiers.. je ne l'avais pas vu jusqu'à hier.. et du coup.. on réalise qu'il y a vraiment un joli fond dans ce forum.. parfois il faut fouiller un peu

J'avoue ne pas savoir comment m'est venu le goût de la lecture.
J'ai toujours été entourée de livres : des parents lecteurs, une tatie lectrice ...
Je ne me souviens pas particulièrement d'un début, d'un livre ou d'une personne qui aurait favorisé cela . Je crois que c'est un ensemble, un peu de tout à la fois.

Par contre, je me souviens très bien avoir dévoré la série 'Les 6 compagnons'. Je rentrais chez moi à midi et après le repas, j'adorais m'asseoir au soleil sur les marches chaudes de l'escalier en bois avec mon bouquin et ma barre de chocolat ! Un vrai bonheur !
Plus tard, chez Coline, je préférais dormir dans le bureau car il y avait toute sa bibliothèque !!!!!

Depuis, les bouquins me poursuivent. J'ai toujours un petit quelque chose à lire avec moi. C'est un véritable besoin.

Petit bonheur supplémentaire : j'ai transmis ce virus à Little Devil et çà, c'est vraiment chouette !

De plus, en grandissant, on commence vraiment à échanger sur des lectures communes.

menine a écrit:

Plus tard, chez Coline, je préférais dormir dans le bureau car il y avait toute sa bibliothèque !!!!!

menine a écrit:

]De plus, en grandissant, on commence vraiment à échanger sur des lectures communes.

Ce doit être vraiment chouette...Ca, j'aurais aimé...

Où je découvre que mon père qui quitta l'école à 12 ans...
comme presque tout le monde en ces années trente a dû être dans les tout premiers acheteurs du Livre de Poche(nom déposé).Quelques titres on attiré mon attention,je dois avoir 10 ans.Avant bien sûr moi aussi j'ai lu Le Club des Cinq et des versions de Moby Dick ou Les trois mousquetaires en digest jeunesse.Mais là je parle des livres de mon père.Je me souviens des couvertures et il m'en reste quelque-uns.J'ai ainsi découvert le Clochemerle de Gabriel Chevalier avec son célèbre monument.Et puis j'ai jeté un coup d'oeil à l'égrillarde Jument verte de Marcel Aymé qui vient de sortir au cinéma avec Bourvil mais que mes parents iront voir sans moi.Pourtant j'aime bien Bourvil mais il paraît que je ne dois pas...Il ya aussi des romans de Pierre Benoît dont j'ai su très vite que ses héroînes avaient toutes un prénom qui commence par A.C'était écrit au dos de L'Atlantide,je crois.C'est marrant mais j'aimais bien ces petites informations.Mon père,lui,il en achète un par semaine environ.Ca coute 100 francs.Maupassant et puis des trucs sur la guerre,Hougron,Lartéguy.Pourtant mon père est trop vieux pour avoir fait l'Indochine.Je ne comprends pas bien.
à suivre...

C'est un beau fil. A la maison, pas vraiment de lecteurs. Je suis la seule à avoir eu le virus. Ma soeur ne lisait pas. Mes frères aimaient les BD. Il y avait cependant une petite collection de beaux classiques qui appartenaient à ma mère et que j'ai dévorés à l'adolescence . Je les ai tous aimés. Mon père, louait parfois dans une bouquinerie des BD pour les week-end ou les vacances. C'était la fête quand il en ramenait des pleins sacs.

Chez ma grand-mère, les livres étaient disséminés un peu partout. Ma grande joie était d'en découvrir dans des endroits où je n'avais pas encore fouiné. Elle avait eu six enfants et mes oncles et mes tantes aimaient lire. Des policiers Le Masque, des piles de livres de poches, des romans historiques et des romans à l'eau de rose, un grand nombre de Guy des Cars, des Barbara Cartland très certainement, et des bd. Dans le grenier, il y avait des vieux magasines de mode et des vieilles revues.

Comme Bédou, le plus beau cadeau que l'on pouvait me faire pour Noël ou mon anniversaire était un livre.
Ma grand-mère, mes tantes et oncles et ma mère ont été mes mentors. Peut-être aussi était-ce cette maison qui était mon mentor.
Puis, il y eu ce prof de français au collège qui nous faisaient découvrir des poèmes et des textes magnifiques.
Et puis, mon fils aime lire...

Vivre enfant et souvent seul à la campagne m' a sans doute prédisposé
à rever et à imaginer...La nature, les animaux, le vent, d'abord...

Puis les mots ... La passion des mots, leur mystère, et leurs enchantements, cette-passion-là m'est venue tot : avant meme que je
sache lire...
Lorsque ma soeur me racontait des histoires ou m' en lisait...et elles m'emportaient au delà de tout.
Des souvenirs, des impressions subsistent... Rien de plus, sinon la nostalgie des commencements...
Les mots étaient neufs alors, et l'imagination sans freins ni contraintes.

Je sentais là une magie que j'ai acquise à mon tour quand j'ai appris à lire.

La maison où j' ai vécu était pratiquement vide de livres, mais je compris plus tard qu'il n'était bas besoin d'etre entouré de livre pour les aimer.
Il suffit que je pense à mon grand père maternel, très pauvre et autodidacte, mais qui
gardait précieusement une poignée de livres dans un meuble...
Je suis sur qu'il y avait un roman de Vicente Blasco Ibanez...

Plus tard, j'ai échangé des livres avec des copains, j'en ai gagné en jouant aux billes...
J'ai meme un peu volé...
Mais ceci est une autre histoire...

Mes parents ont toujours lu beaucoup. Ma mère des romans (aujourd'hui elle lit meme beaucoup plus que moi!), mon père des révues scientifiques.
J'ai été fort influencée par ma prof de litérature française du lycée (ma chère Caty, qui est une amie, aujourd'hui que moi aussi je suis prof de français), qui m'a fait aimer les grands classiques de la littérature française. Si ce n'était pour elle, parisienne mariée à un italien, je ne serais jamais tombée amoureuse de cette langue,
Puis ma prof de littèrature italienne du lycée, qui était très jeune (elle n'avait que trente ans à l'époque), et qui m'a fait aimer le XX...
Enfin mon prof de français de l'uni, comme je l'ai déjà dit, qui m'a ouvert la porte de Baudelaire et des poètes maudits. Il m'a appris que l'inspiration n'a rien à voir avec la poésie... que le génie c'est les 10 premières minutes, puis c'est de l'effort, de la rigueur, de l'étude.
Qui vous rendent libres.

Merci pour tous ces nouveaux témoignages, c'est super intéressant.

Où je rencontre de gros livres rouges,écrits en gros...
chez mes grands-parents maternels.Ce sont des prix de fin d'année scolaire,attribués à ma mère ou à mes oncles.Ils sont beaux,comme de velours,avec une belle étiquette sur la première page.Je me souviens d'En plein Atlantique,sorte de version très adoucie(j'ai évité le mot soft) de Sa Majesté des mouches..Mais aussi des Lettres de mon Moulin ou de La mare au Diable..J'ai moi aussi connu un petit peu les distributions des prix.Je sais aussi que ça n'est plus,mais alors plus du tout à la mode.Mais que j'aimais ces livres aux titres dorés,et illustrés de vignettes naïves.Souvent en assez gros caractères,et comme emplis de fierté d'une année scolaire studieuse.Et si tout ça,ça n'était pas si mal...

à suivre