Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Jean Paul Goux

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coline
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MessageSujet: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 15:22

goux - Jean Paul Goux Rubon110

Jean-Paul Goux est un écrivain français né en 1948.

Il a écrit des récits et des essais, notamment sur Julien Gracq.
Son premier roman, Le Montreur d'ombres, est publié en 1977 aux éditions Ipomée.
Son œuvre compte une quinzaine de livres, dont la trilogie Les Champs de fouilles, que clôt La Maison forte publié en 1999.
Le 15 janvier 2009 est paru son dernier roman, Les Hautes Falaises, aux éditions Actes Sud.

Jean-Paul Goux est professeur de lettres à l'Université de Tours.


Bibliographie

Citation :
Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)

Le Montreur d’ombres (roman), Ipomée, 1977,
Le Triomphe du temps (roman), Flammarion, 1978,
La Fable des jours (roman), Flammarion, 1980,
Les Leçons d’Argol (essai sur Julien Gracq), Temps actuels, 1982,
Lamentations des ténèbres (roman), Flammarion, 1984,
Mémoires de l’enclave (récits d’industrie), Mazarine, 1986,
Les Jardins de Morgante (roman), Payot, 1989, Premier tome des Champs de fouilles, Pages 4
« Le Temps de commencer », in Genèses du roman contemporain, C.N.R.S. Éditions, 1993,
La Commémoration (roman), Actes Sud, 1995, Deuxième tome des Champs de fouilles,
La Jeune Fille en bleu (récit), Champ Vallon, 1996,
La Maison forte (roman), Actes Sud, 1999, Troisième et dernier tome des Champs de fouilles. Pages 4
La Fabrique du continu (essai), Champ Vallon, 1999,
La Voix sans repos (essai), Le Rocher, 2003,
L’Embardée (roman), Actes Sud, 2005,
Les hautes falaises, Actes Sud, 2009, Pages 1
Le Séjour à Chenecé (roman), Actes Sud, 2012, Pages 3, 5

Citation :
mise à jour le 25/01/2013, page 5

Un écrivain difficile : voilà une espèce qui se raréfie. Nos bibliothèques de jadis arboraient - non sans une certaine fierté - un rayon un peu plus poussiéreux peut-être que les autres : celui des textes exigeants, qui demandent un effort quand on ne recherche que du plaisir et de la détente, mais qui récompensent cet effort par la douce impression que leur lecture nous fait accéder à quelque chose qui doit se mériter. Jean-Paul Goux s'est placé d'emblée dans cette catégorie d'excellence : le dessus du panier littéraire.
(Le Monde des Livres)

Non, les livres de Jean-Paul Goux ne sont pas difficiles. Peut-être ne se donnent-ils pas d’emblée. Mais c’est ce qu’on peut attendre de la littérature : qu’elle nous emmène là où on ne sait pas d’une façon inconnue jusqu’alors. Et quand on accède au pays merveilleux de la manière d’un écrivain, on ressent et on pense. On sait de soi et des autres tout ce qu’on cherche.
(Cathie Barreau. Remue.Net)


Dernière édition par coline le Sam 7 Mar 2009 - 15:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 15:31

Ce sont deux amies chères qui m'ont amenée à cet auteur. L'une fut l'éditrice de son premier roman, Le Montreur d'ombres, publié en 1977 (Editions Ipomée) et l'autre une comédienne, grande amatrice de très beaux textes et qui le connaît . Cette dernière m'a dit en janvier: il faut absolument que tu lises Les hautes falaises!

Alors je viens de lire Les hautes falaises...C'est en tous points un livre d'une rare beauté...J'y reviens dèsque possible avec mon commentaire...Mais il m'est difficile de le rédiger tant je suis subjuguée... content


Dernière édition par coline le Mer 15 Avr 2009 - 16:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 15:34

Nathria...si tu es prête, tu peux commencer... content
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Eve Lyne
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 15:35

J'attends ton commentaire avec impatience. Tu m'intrigues.
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 15:41

Eve Lyne a écrit:
J'attends ton commentaire avec impatience. Tu m'intrigues.

J'essaie de m'appliquer, il le mérite... content
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 16:47

Merci pour ce fil Coline,

j'ai découvert cet auteur à cause de ma passion pour la maison d'édition Actes Sud - et puisque presque aucune nouveauté de chez eux n'a la chance de m'échapper Wink
C'est dont Les hautes falaises qui m'intriguaient - mais quand je me suis renseignée sur l'auteur, j'ai découvert Les jardins de Morgante qui me tentais aussi .. et du coup je voulais faire la découverte avec ce roman.. ce que je fais.. depuis un bon moment déjà (quand vous suivez le fil 'nos lectures du mois' vous savez que cela va me prendre encore un moment Wink ) mais je peux déjà dire que j'adore - mais toute cette beauté demande de la concentration et je veux pleinement savourer ce livre.. donc.. mon commentaire final sera pour plus tard Very Happy
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 18:26

goux - Jean Paul Goux Jean_p10

Les hautes falaises

Magnifique amitié entre deux garçons: l'un: Bastien, érudit, aimable, issu d'une famille aisée et cultivée et l'autre Simon, provenant d'un milieu plus modeste, encastré dans l'éducation stricte et peu ouverte de parents qui savent ce qui est bien pour leurs enfants. Simon souhaite toutefois avec une timide volonté s'ouvrir au monde de Bastien et Bastien l'entraîne bien volontiers sur le chemin de la connaissance et de l'envie d'apprendre. Trop court résumé pour ce texte dense mais je pense que les commentaires de Coline et les miens par la suite se compléteront. J'ai cru comprendre que toutes les deux, nous avions beaucoup aimé ce texte. Merci pour l'ouverture de ce fil, Coline!

J’ai lu ce texte profond, très bien écrit, comme l’analyse d’une amitié.
Au début de ma lecture, j’étais gênée par le « on » de Simon passé au « nous » à l’age adulte. Puis, j’ai compris que c’était la meilleure manière d’identifier sa dualité. Simon apparaît comme un être médiocre, une absence d’être. Ce qui magnifie la lumineuse personnalité de Bastien. Personnellement, j’ai apprécié le personnage tornade (quelques pages) d’Emilie qui balaie les acquis et bouleverse l’univers des garçons. Et puis, bien sûr, j’ai souri aux dernières pages, lorsqu’ enfin, Simon entend ce qu’il est réellement !
Beaucoup de descriptions et l’auteur possède indéniablement des notions en architecture (description d’une abbaye).

Extraits
:

P18 : « Si souvent, dans l’enfance, il doit vous sembler que la vie qui vous est faite n’est pas vraiment la vôtre, qu’une sorte d’erreur ou de maldonne dans la distribution des rôles vous a attribué une place qui n’est pas faîte pour vous et qui n’est pas la vôtre, et en attendant patiemment que cette sorte d’erreur apparaisse au grand jour et que soit corrigée cette fâcheuse maldonne, vous vous sentez comme en sursis, jouant votre rôle imposé sans conviction, assez confiant en somme, convaincu qu’un jour ou l’autre arrivera bien le moment où l’erreur et la maldonne seront réparées et où vous serez enfin rétabli dans la seule vie qui vous était due et où vous serez enfin là où vous deviez être, exactement ce que vous êtes, entièrement vous-même, adéquat à vous-même, collé à vous-même comme l’est à la chair des noix cette peau très fine qui enveloppe ses circonvolutions compliquées. »

P87 : « Combien nous l’avions aimée, d’une sorte d’amour singulier, qui n’attendait rien, ne rêvait pas de longues étreintes ni de longues caresses sur un corps dévêtu, mais qui comblait sa sensualité dans le contact d’une main dégantée, les promesses d’un sourire, un regard discret sur une nuque découverte, la torsion de la taille dans une volte, le tissu d’une jupe, un bas gris sur une cheville, en entendant seulement sa voix de femme qui s’adressait à nous pour nous dire bonjour. »

P192 : « L’ambiance sonore de chacun de ces espaces est constitutive de leurs qualités propres, et variable elle aussi, rythmée elle aussi par le mouvement des saisons : au marcheur le moins prévenu, le plus indifférent, il faudrait que s’impose la cadence des silences au sein des espaces différenciés par leur volume même et par les variations de leur intensité au fil des jours, car on ne dit pas en vain du silence qu’il peut être profond , soit qu’une certaine forme d’appréhension de l’espace, non dans ses dimensions superficielles mais bien dans son volume, ne puisse devenir vraiment sensible qu’au moment où l’oreille parvient à saisir ses contours, à percevoir les limites et les distances relative de son enceinte, en sorte que le silence serait un attribut de l’espace, soit que l’appréhension du silence et de ses profondeurs relatives ne puisse elle aussi devenir sensible qu’au sein de l’espace qui lui confère du relief, ainsi qu’on le vérifie à contrario lorsqu’on se bouche les oreilles et qu’on établit non pas le silence mais une plate absence de bruit, en sorte que l’espace serait une propriété du silence… » (Je trouve ce passage magnifique)

J'attends Coline pour la suite bisous


Dernière édition par Nathria le Sam 7 Mar 2009 - 18:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 18:30

aime encore plus convaincue que c'est un auteur que je veux suivre...
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 18:34

Oui, la lecture finie, j'ai noté d'autres titres de cet écrivain puisque pour moi, c'est ma première rencontre avec ses textes. Si il écrit comme il l'a fait pour celui-ci, voici un fil qui va se tricoter loin...
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 18:39

Nathria a écrit:
Oui, la lecture finie, j'ai noté d'autres titres de cet écrivain puisque pour moi, c'est ma première rencontre avec ses textes. Si il écrit comme il l'a fait pour celui-ci, voici un fil qui va se tricoter loin...
Very Happy ma lecture de Les jardins de Morgante est aussi une première rencontre pour moi - et me trouvant sous le charme, je sais déjà que je vais continuer - ce livre est la première partie d'une trilogie Wink
avec ma vitesse de le lire, les autres vont être publiés en Babel avant que j'y arrive Razz
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 18:48

kenavo a écrit:
avec ma vitesse de le lire, les autres vont être publiés en Babel avant que j'y arrive Razz

Mais, que font tes nains? chut
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 18:58

Nathria a écrit:
Mais, que font tes nains? chut
jemetate la grève Razz
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 20:46

Nathria a écrit:


Les hautes falaises

J'attends Coline pour la suite bisous

J'arrive bientôt!... content
Très beau commentaire Nathria et, ce qu'il y a de génial, c'est que, ayant commencé à préparer mon commentaire, je n'ai pas relevé les mêmes passages que toi...Youpee!...On voudrait pouvoir tout recopier tellement c'est beau!...

Allez...Une petite phrase...Je dis petite car il y en a beaucoup de bien plus longues...Mais c'est précis et maîtrisé à la perfection!... content

« Ces mots qu’on n’avait jamais appris en classe, j’en vins à comprendre que bien sûr, c’était son père qui les lui avait appris, mais que surtout, puisqu’il les lui avait appris, cela supposait qu’il avait jugé nécessaire de le faire, qu’il avait aimé le faire, qu’il avait pris le temps de le faire, en sorte que ce monde bizarre où l’on pouvait prêter son écharpe sans consulter personne, s’offrir avec son argent de poche un flan aux cerises à la sortie des classes en même temps qu’on en offrait un à son camarade, rentrer en retard à la maison en faisant attendre sa mère, c’était aussi celui où votre propre père pouvait aimer s’adresser à vous en vous disant ce qu’il aimait, ce qu’il avait fait, afin que vous l’aimiez aussi parce que ainsi il vous montrait combien il lui importait que vous aimiez ce qu’il avait aimé ou ce qu’il avait fait. »
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 22:36

Les hautes falaises

Simon, un architecte, a convoqué deux amis, Clémence et Charles, pour leur raconter en détail comment et pourquoi il se retrouve devant un chantier extraordinaire. Peu de temps auparavant, il a reçu un appel téléphonique de Bastien, son grand ami d’enfance qu’il n’a pas revu depuis quarante ans, fin de leurs années lycée. Ce dernier a dit : « Viens ! Il faut que l’on se voie ! ». Et Simon est venu aussitôt retrouver Bastien à l’Epine.

« Qu’est-ce qui vous a subjugué dès l’enfance et n’en finit pas de vous subjuguer quand tant d’années plus tard, de seulement entendre Bastien au téléphone, vous restez muet un instant, avec le coeur qui bouge ? »

Simon éprouve le besoin de raconter l’histoire de cette amitié forte puis déchirée qui l’a lié à Bastien à l’âge de huit ans. Simon était un garçon solitaire élevé selon des principes d’une grande rigueur par des parents présents mais très éloignés de lui.Le jour où Bastien, un garçon de son âge, l’invite à le suivre chez lui dans « la ville haute » et prendre « le funi », c’est pour Simon la révélation qu’il existe un autre quartier très différent du sien et un mode de vie familial qu’il n’aurait pu imaginer.

« On ne sait pas à quoi l’on pense quand soudain quelque chose vous bouleverse sans qu’on sache pourquoi, quand derrière une phrase toute simple vous devinez un monde d’arrière-fonds qui s’enfonce très loin, dont vous n’auriez jamais soupçonné l’existence et qui vous paraît incompréhensible parce qu’il n’offre rien de commun avec celui que vous connaissez, au milieu duquel vous viviez jusqu’alors. »

« J’ai suivi Bastien sans pouvoir vaincre l’envie de le fuir, subissant sa volonté et pour la première fois éprouvant la puissance d’une volonté qui n’était pas celle qu’exercent des parents. »

Les garçons deviennent dès lors inséparables. Bastien a l’épanouissement et l’assurance qui manque à Simon et ce dernier est subjugué. Les parents de Simon, eux, sont dérangés par cette amitié, par ce garçon (parfait pourtant) trop à l’aise à leur goût. Simon devra renoncer à une invitation de Bastien pour les vacances :

« On aurait aimé être pleinement content d’avoir le droit de voir Bastien et d’aller chez lui, mais ce qu’on vous accordait l’était avec une telle réserve qu’au lieu de se réjouir d’obtenir ce qu’on avait désiré, on se sentait coupable de l’avoir désiré puisque l’objet de votre désir était médiocre et que sa satisfaction était comme une complaisance à votre propre médiocrité qui trouvait à se contenter d’un objet médiocre. »

« Comment aurait-il été possible non pas même d’expliquer mais d’avouer à Bastien qu’un de ces principes était qu’un enfant qui aime ses parents reste avec ses parents, si bien qu’il n’y avait aucune sorte de bonne raison pour qu’il ne passe pas avec eux tout le temps de ses grandes vacances puisque, par la simple intention de le faire, il montrerait son ingratitude à leur égard, et plus gravement encore, son peu d’amour pour eux ? »

« On ne pouvait pas comprendre pourquoi vous faisait peur ce qui vous faisait plaisir, quand on était dressé à craindre ce qui vous faisait plaisir puisque ce qui peut faire plaisir devait nécessairement appartenir au monde sans bornes du mal. »

L’éducation reçue, rigide, dans l’obsession du mal, a fait de Simon un enfant soumis et très vite culpabilisé. Bastien, avec beaucoup de gentillesse, d’intelligence et de charme, va prendre un ascendant sur lui.

« Le temps qu’il passait avec Bastien était soumis à la seule loi des envies et des initiatives de Bastien, lesquelles lui paraissaient, à lui Simon, toujours infiniment préférables et infiniment plus désirables que les siennes propres. »

Leur amitié dure le temps du « petit lycée » puis Bastien restait à Port-de-Grâce quand Simon devait aller à Paris.
En Terminale, ils vont cependant se retrouver dans le même lycée. Ils ont dix-sept ans. L’amitié est toujours là mais ils ont mûri. Bastien est toujours aussi brillant, Simon toujours aussi admiratif. Fier de cette amitié et nourri par elle.

« Par quelque angle qu’il cherchât à envisager la figure de son ami, comme il n’apercevait que qualités rares, une excellence qui n’avait aucun équivalent, il n’y voyait que motifs d’admiration et il admirait tout chez Bastien. »

« Si la part la plus vivante de sa vie, c’était avec Bastien qu’il la passait, elle était d’une richesse tellement profuse qu’elle nourrissait sans discontinuer par ses effets tout le temps qu’il ne passait pas avec lui, ce temps où il était seul avec lui-même. »

« Avec moi, Bastien ne s’en tenait pas aux questions scolaires, il partageait avec moi ce qu’il ne partageait avec aucun autre, son amitié était pour moi flatteuse, m’étais-je dit, puisqu’en me distinguant de la masse de nos camarades, il me marquait devant eux du signe de l’élu. »

Pourtant ils vont t commencer de se voir un peu moins fréquemment et moins régulièrement. Comment en arriveront-ils à se brouiller ? Et qu'adviendra-t-il lors de leurs retrouvailles quarante ans plus tard?

Il est très difficile de résumer un livre aussi dense qui fouille au plus profond pour mettre à jour l’histoire d’une amitié sincère où l’un a sur l’autre un ascendant terrible sans même le vouloir.
Le dominé vacille : « élargi », heureux et flatté par cette amitié, il est aussi terrassé parce qu’il se sent médiocre et en attente.

La phrase merveilleuse de Jean Paul Goux n’en finit pas, à chercher toujours et encore la justesse et la précision.
Il dresse à la perfection les portraits des deux personnages principaux, et nous donne à partager, au fil du temps, en trois périodes, leur relation et les émotions qu’elle entraîne.
Il décrit les lieux et les paysages en permettant au lecteur de voir et ressentir tout en même temps…
Un livre sublime…mais exigeant… enthousiaste
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MessageSujet: Re: Jean Paul Goux   goux - Jean Paul Goux EmptySam 7 Mar 2009 - 22:50

coline a écrit:
La phrase merveilleuse de Jean Paul Goux n’en finit pas

Et mes commentaires non plus...j'en ai conscience... honte
J'ai tout de même essayé d'aérer...
Pardonnez, gens qui disposez de peu de temps!... Very Happy
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