Jane Campion

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Biographie
Jane Campion est née à Wellington le 30 avril 1954 d'une mère actrice, Edith, et d'un père directeur d'un théâtre, Richard Campion. Elle obtient en 1975 son diplôme d'anthropologie à l'université Victoria de Wellington puis étudie la peinture au College of the Arts de Sydney.

Elle a une fille nommée Alice née en 1993, dont elle s'est inspirée pour écrire le rôle de Fanny Brawne dans Bright Star1.

Carrière
Au début des années 1980, elle se dirige vers le monde du cinéma en prenant des cours à l'Australian Film Television and Radio School.

Son premier court métrage, An Exercise in Discipline - Peel, écrit et réalisé en 1982, remporte la Palme d'or du court métrage lors du Festival de Cannes de 1986. Par la suite, tous ses courts métrages seront eux aussi primés.

En 1989, Jane Campion écrit et réalise son premier long métrage, Sweetie, dans lequel une femme angoissée, Kay, est bouleversée par l'arrivée de sa sœur dans sa vie. Le film est présenté en compétition officielle à Cannes la même année.

Le second long métrage de la réalisatrice, Un ange à ma table, sort en 1990. Le film est une adaptation des autobiographies de l'écrivaine néo-zélandaise Janet Frame, dont la cinéaste est une grande admiratrice. Il remporte le Prix Spécial du Jury à la Mostra de Venise. Elle commence alors à se faire un nom dans le monde du cinéma.

Mais c'est avec La Leçon de piano qu'elle atteint une renommée internationale lorsqu'elle remporte la Palme d'or lors du Festival de Cannes 1993. Elle devient ainsi la première femme a remporter cette distinction. Le film permet également de révéler deux actrices : Holly Hunter, qui remporte l'Oscar de la meilleure actrice, et Anna Paquin, qui se voit décerner à l'âge de 12 ans l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.

En 1996, elle adapte Portrait de femme de Henry James, dans lequel Nicole Kidman tient le rôle principal. Mais c'est surtout Barbara Hershey qui est récompensée pour son second rôle dans le film.

Jane Campion réalise ensuite Holy Smoke en 1999, qu'elle écrit avec sa sœur Anna et dans lequel on retrouve Harvey Keitel, déjà présent dans La leçon de Piano. En 2003 sort In the Cut, adaptation du roman de Susanna Moore co-produite avec Nicole Kidman. Ce film permet à l'actrice principale Meg Ryan de rompre avec ses rôles habituels.

Après plusieurs années d'absence, elle réalise en 2009 Bright Star, film décrivant les dernières années de la vie du poète anglais John Keats et sa relation avec Fanny Brawne. Pour ce film, elle travaille pour la seconde fois avec l'actrice Kerry Fox, qu'elle avait déjà dirigée pour Un ange à ma table.source: Wikipedia

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Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages

Longs Métrages
1989 : Sweetie
1990 : Un ange à ma table (An Angel at My Table)
1993 : La Leçon de piano (The Piano)
1996 : Portrait de femme (The Portrait of a Lady)  Page 3, 4
1999 : Holy Smoke
2003 : In the Cut
2009 : Bright Star  Pages 1 à 4
Courts Métrages
1982 : An Exercise in Discipline - Peel
1983 : Passionless Moments
1984 : Mishaps of Seduction and Conquest (vidéo)
1984 : A Girl's Own Story
1984 : After Hours
2006 : The Water Diary (segment du film
Télévision[modifier]
1986 : Two Friends
1986 : Dancing Daze (série)
1990 : An Angel at My Table (feuilleton)

SERIE TV :

2013 : Top of lake Page 4, 5

Citation :

mise à jour à la page 5 le 24/11/2013

Bright Star


Disparaître loin, m’évanouir, me dissoudre et oublier
Ce que toi, ami des feuilles, tu n’as jamais connu,
Le souci, la fièvre, le tourment d’être
Parmi les humains qui s’écoutent gémir.  John Keats (Ode à un Rossignol)



Vous pouvez poser votre livre en cours et vous précipiter  dans la salle de cinéma la plus proche pour voir Bright Star. La plus belle illustration qu'on puisse rêver d'un poème et de l'esprit romantique. D'une époque et d'un état d'âme. Une sorte d'ode à l'illusion poétique de l'amour, cette "toile que nous avons tissée,  née de notre imagination" comme le dit approximativement Keats dans un des dialogues du film.

Jane Campion est au sommet de son inspiration et surpasse peut-être La Leçon de Piano et Portrait de Femme par la subtilité incroyable de son regard, de sa direction d'acteurs (aucun personnage n'est oublié et chacun fascine), une juste distance qui évite la mièvrerie ou l'emphase qui animent la plupart des films de ce registre. L'héroïne,  Abbie Cornish,  est un troublant mélange de Charlize Theron et de Nicole Kidman. Ben Whishaw, vu dans "Le parfum", est idéal avec ce mélange de masculinité et de fragilité presque asexuée.  Les enfants et la mère sont formidables aussi.

Ce récit est inspiré de la passion éphémère entre Keats et Fanny Brawne,  cette étoile lumineuse et presque inaccessible (dans l'esprit du poète en tout cas, alors qu'elle est très charnelle et accueillante!) dont le feu consumme littéralement Keats qui s'autodétruit avec une certaine exaltation morbide. La passion anime également son fidèle ami Mr Browne qui est un personnage irritant et touchant.  J'ai même eu le sentiment qu'à travers lui, Jane Camion suggérait l'homosexualité potentielle de Keats, sorte de Rimbaud que protègerait jalousement son Verlaine, et  qui ne verrait alors en Fanny qu'un idéal poétique et non un véritable objet de désir. Il lui dit d'ailleurs une phrase très équivoque lors d'une de leurs premières rencontres. Mais je m'avance peut-être un peu... De toutes façons de sexualité il n'est pas question dans le film.  J'attends vos avis.

Il y a des tableaux somptueux mais pas esthétisants. On y respire, la nature est comme toujours chez Jane Campion omniprésente. Je rêverais de lire ou de faire un livre sur la manière dont elle montre les arbres dans tous ses films. Arbres accueillants, arbres menaçants, arbres remparts, arbres régénérateurs. Il y a même le symbole d'un arbre sur le tissu qu'offre Fanny à John Keats pour poser la tête de son défunt  frère adoré.

Et les images de la fin sont sublimes. Ce sombre cortège qui traverse une rome désertée (Keats est mort à 25 ans de la Tuberculose), la lecture intégrale du poème qui donne son titre au film et qui prend alors un relief incroyable.

Dommage que les poèmes lus sur le générique de fin ne soient pas traduits (sous-titrés).

Et Queenie, ils communiquent aussi comme dans "Morse" à travers le mur!



Je refuse de mettre un bémol à ce film. Tant pis pour ceux qui préfèrent  de la nuance  



Je sens que les ventes de la poésie de Keats vont exploser!

Tout ce que tu dis est diablement alléchant.
J'attends depuis longtemps une claque similaire à celle de la Leçon de Piano. J'essaie d'aller le voir demain!

Oui, espérons que ça remettra en lumière (sinon à la mode) la poésie romantique anglaise, assez oubliée et moquée de nos jours.

Nezumi a écrit:

J'attends depuis longtemps une claque similaire à celle de la Leçon de Piano.

L'impact est peut-être moins immédiat. "La leçon de Piano" est plus lyrique et porté par la musique de Michael Nyman. "Bright Star" plus sobre, avec une musique belle mais discrète. Mais à l'arrivée tout aussi intense. En fait c'est "La Leçon de poésie" cette fois!

Forte probabilité que j'y aille tout à l'heure!

Merci.. j'adore Jane Campion et ce qu'elle fait et je suis heureuse de voir ton enthousiasme..
on nous l'a annoncé pour fin du mois

EDIT - non.. il va débuter cette semaine

Je veux le voir...Je veux le voir...Je veux le voir...Absolument!
(mais il n'est pas à l'affiche chez moi )

J'aime bien cette affiche qui évoque un pasage du film où Fanny Brawne enferme les papillons du jardin à l'intérieur de sa maison dans l'espoir de préserver un peu d'exubérance du Printemps qui a vu naître son amour. Les papillons vont mourir, se dessécher et l'Automne viendra puis l'hiver. Jane Campion parvient magnifiquement à sublimer tout ce qui pourrait paraître de l'ordre du cliché romantique et c'est ce qui donne une grande force au film.

On pourrait sourire à ce spectacle d'un amour transcendant presque adolescent et pourtant elle démontre avec puissance ce que suggère Keats à son ami qui s'évertue jalousement de le ramener vers la raison: "Les élans du coeur son sacrés, ne le savez-vous pas? ". Cet amour qui les transporte et se répand autour d'eux (Fanny prenant sa petite soeur dans ses bras pour lui dire combien elle l'aime). Plus dure et cruelle sera la chute!

J'aime beaucoup ce que fait Jane Campion, j'irai très certainement voir ce Bright star qui me fait envie depuis que j'ai vu les affiches et avec ton commentaire en plus, impossible de résister

Excellent film.
(Pas le temps et l'énergie d'en dire plus)
Excellent. Beau. Romantique. Extra dialogues. Des acteurs à aimer fort. Mélancolique. Fiévreux.
Mérite une autre vision.

Portrait de femme, Holy smoke, In the cut : les trois (bons) films de Jane Campion qui ont suivi sa Palme d'or à Cannes n'atteignaient cependant pas les sommets de La leçon de piano. Avec Bright star, la réalisatrice revient au zénith de son cinéma, du cousu main avec la délicatesse, la précision et la justesse qu'on lui connait. Belle histoire, certes, que celle de l'amour pur de Keats et de sa voisine, mais qui ne serait rien, ou presque, sans la transcendance de la mise en scène. Fluide, maîtrisant les ellipses avec brio, sensible au paysage intérieur (de ses personnages, les seconds rôles n'en sont pas) et extérieur (le passage des saisons), capable de montrer de la beauté (papillons voletant dans une pièce, rideau gonflé par le vent...) sans faire d'esthétisme : la leçon d'une cinéaste au plus fort de sa maturité. Jane Campion tisse les liens d'un chaste amour comme son héroïne brode des fils de soi(e). La couturière et le poète, deux âmes unies pour un brève embellie, éphémère comme la vie d'un papillon.

PS : la traduction des poèmes de Keats, aussi talentueuse soit-elle, restitue mal leur musicalité anglaise. Pour preuve, le générique final, superbe, bercé par la lecture d'une de ses odes.


PS(2) : Marko, j'attendais d'avoir vu le film avant de te lire. Je m'aperçois que certains aspects de mon commentaire sont redondants avec le tien. Sorry. Cela prouve que nous avons vu le même film (sauf que je n'aime pas beaucoup les traductions des poèmes de Keats en français, tu l'auras compris).

L'héroïne lit souvent dans Bright star. Ah, le parfum enivrant des livres !!!

J'oubliais. On voit beaucoup un joli chat (une jolie chatte) dans le film, qui aime à être caressé(e) par sa maîtresse. On peut donc dire que l'héroïne de Bright star a deux amours : Keats & Cat.

Elle vient de loin, celle là, je vous l'accorde mais elle m'amuse, moi. C'est déjà ça.

traversay a écrit:

l'héroïne de Bright star a deux amours : Keats & Cat.

elle m'amuse aussi.. et je vais y penser lors de ma visite au cinéma

Portrait de femme - interview ave Jane Campion sur evene.fr: ici

kenavo a écrit:

Portrait de femme - interview ave Jane Campion sur evene.fr: ici

Jane Campion, je t'aime!