Atiq Rahimi

Atiq Rahimi est né en 1962 à Kaboul (Afghanistan), il vit et travaille aujourd'hui à Paris.
Il a fait ses études au lycée franco-afghan Estiqlal de Kaboul puis à l'université (section littérature).
En 1984, il quitte l'Afghanistan pour le Pakistan à cause de la guerre, puis demande et obtient l'asile politique en France où il passe un doctorat de communication audiovisuelle à la Sorbonne.

Il réalise des films documentaires et adapte en 2004 son roman Terre et cendres, qui, présenté à au festival de Cannes obtient le prix "Regard sur l'avenir".


Il a obtenu le prix Goncourt 2008 pour son dernier roman Syngue sabour-Pierre de patience, qu'il a écrit directement en français.


Bibliographie

Citation :

Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)

2000, Terre et cendres, Pages 5, 8
2002 Les Mille Maisons du rêve et de la terreur,
2005 Le Retour imaginaire, Page 8
2008 Syngué sabour. Pierre de patience, Pages 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
2011 Maudit soit Dostoïevski, Page 8,

Citation :

mise à jour le 17/11/2013, page 8

Ella a écrit:

Spoiler:

Je te cite pour que tu ne puisses rien effacer...

Parce que c'est tout de même très important...en attendant de lire son livre...

Merci pour ce fil Ella et Merci à Coline de garder ce spoiler

j'attends ton commentaire mais je crois que j'ai déjà envie de découvrir

Spoiler:

Terre et cendres, le film, ne m'avait pas vraiment emballé (à la télévision, du moins) : trèèèès leeeeent. Mais de la lenteur qui m'a paru sans substance, contrairement à d'autres films ou réalisateur. On ne comble pas ce temps en pensant ou en admirant. On se contente d'attendre, comme les personnages. C'est peut-être ça le but, d'ailleurs.

Par contre, l'affiche est bien.

eXPie a écrit:

Terre et cendres, le film, ne m'avait pas vraiment emballé (à la télévision, du moins) : trèèèès leeeeent.

Alors ne lis pas Syngué sabour, ça l'est aussi.

J'ai pris du retard sur l'actu. Merci Ella. Je ne connais pas Rahimi mais je tire Terre et cendres de ma bibli (il m'attendait car vous l'aviez déjà évoqué).

Citation :

En vérité, tu as le coeur gros. Il y a longtemps qu'un ami, ou même un inconnu, ne s'est pas préoccupé de toi. Il y a longtemps qu'aucune parole familière ou étrangère n'a réchauffé ton coeur... tu as envie de dire quelque chose et d'entendre quelque chose en retour. Vas-y, parle! Mais il est peu probable qu'il y est un retour! Le gardien ne va pas t'écouter. Il est dans ses pensées. Il est muré dans sa solitude. Laisse-le tranquille.

p.19 (POL, 2001)

Ella a écrit:

Spoiler:

Je ne sais plus sur quel fil, mais Kenano se souvenait que j'en avais parlé...

En fait il se trouvait aux Correspondances de Manosque en septembre et il présentait son livre accompagné de Yann Appery -avec qui il est très copain -

Un type très simple, sympathique et pas phraseur pour deux sous. Mais avec beaucoup de charisme!

...

Aériale a dit "

Citation :

et pas phraseur pour deux sous

C´est quelquefois incroyable la différence de niveau entre la maîtrise de la langue niveau oral et niveau écrit.
On imagine d´autant plus l´effort de l´ecrivain ( etranger) pour arriver à rédiger un livre qui deviendra "Goncourt" dans un langue qui n´est pas la sienne!
J´ai écouté hier l´interview de Delphine Gotchaux sur France-info ( que l´on capte très bien depuis l´Espagne).
L´ecrivain ne prononce qu´une petite phrase. Ecoutez-le parler.
D´autres commentateurs parlent du livre, de l´auteur qui réussit à parler au féminin tout au long de l´oeuvre.
C´est ici et cela ne dure que 2 mn.
http://www.france-info.com/spip.php?article210317&var_recherche=goncourt&theme=81&sous_theme=338

swallow a écrit:

L´ecrivain ne prononce qu´une petite phrase. Ecoutez-le parler.

Merci Swallow...

Syngué sabour - Pierre de patience

Quatrième de couverture :

Citation :

syngué sabour [sége sabur] n.f. (du perse syngue " pierre ", et sabour " patiente ") - pierre de patience - Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères. On lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres. Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate... Et ce jour-là on est délivré.

Dans une chambre, « quelque part en Afghanistan ou ailleurs » -en tout cas dans un pays en guerre où le poids des traditions, de la religion, de l’homme, pèse sur les femmes-, une épouse veille son mari blessé, dans le coma.
Au début elle le fait dans le silence et l’abnégation, elle prie, scande quatre-vingt-dix-neuf fois par jour l'un des noms quatre-vingt-dix-neuf noms de Dieu, « Al-Qahhâr, Al-Qahhâr, Al-Qahhâr »… Elle craint ce corps inerte, et le mollah qui vient chaque jour.
Mais peu à peu dans la solitude de cette chambre, elle égrène non plus le nom de Dieu mais ses souvenirs, son mariage forcé, sa sœur vendue à un vieillard pour une dette de jeu du père ....
Elle s’enhardie, et ose aborder les sujets tabous, parler d’amour, de sexe, de plaisir, de désir ; elle avoue ses secrets les plus intimes ; elle ose prononcer les mots interdis, des mots de plus en plus crus, de plus en plus violents … Elle ose les gestes interdits, toucher son mari (« j’en rêvais »..)…
Elle se « dévoile » dans les deux sens du terme, prend conscience de son corps, « Pour me demander de me couvrir, tu criais Cache ta viande ! … », et se libère auprès de ce gisant qui ne peut plus la blâmer et qui joue le rôle de sa « syngué sabour », sa pierre de patience… en une sorte de travail psychanalytique.

« Cette voix qui émerge de ma gorge, c'est la voix enfouie depuis des milliers d'années. »

En exergue Atiq Rahimi dédie son livre à la mémoire d'une poétesse afghane, assassinée par son mari.
Il l'a écrit directement en français, dans un style sobre, dépouillé.
La construction du récit est originale, avec une sorte de mise en scène théâtrale : on ne quitte pas la chambre, ce qui se passe autour est suggéré, il y a l’unité de lieu, de temps et d’action …, on a véritablement l’impression de voir une pièce de théâtre.

Merci Ella pour ton commentaire qui me donne vraiment envie de découvrir cet auteur..

«Je suis bouddhiste parce que je suis conscient de mes faiblesses; je suis chrétien parce que j'avoue ma faiblesse; je suis juif parce que je me moque de ma faiblesse; je suis musulman parce que je combats ma faiblesse. Et je suis athée si Dieu est tout puissant».
Atiq Rahimi,
dans un entretien sur Bibliobs, Iil évoque son parcours, goûts littéraires (Duras, Quignard), avec extrait vidéo de son film ...

Ella a écrit:

«Je suis bouddhiste parce que je suis conscient de mes faiblesses; je suis chrétien parce que j'avoue ma faiblesse; je suis juif parce que je me moque de ma faiblesse; je suis musulman parce que je combats ma faiblesse. Et je suis athée si Dieu est tout puissant».
Atiq Rahimi,
dans un entretien sur Bibliobs, Iil évoque son parcours, goûts littéraires (Duras, Quignard), avec extrait vidéo de son film ...

Merci Ella pour ce lien...Très intéressant...
Il aime Duras et Quignard...C'est un homme de goût...
Je pense lire son roman.

Merci Ella pour ce lien qui résume très bien tout ce que l´on voulait savoir de l´ecrivain afghan.
Atiq Rahimi ecrit dans le syle que j´aime: l´économie.
Il essaie de voir les choses depuis plusieurs perspectives, pas necessairement ancrées dans une géographie ou nationalité particulière. Je lirai, aussi.