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| [2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: [2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Jeu 22 Jan 2015 - 21:17 | |
| Palerme - Citation :
- A Palerme, un dimanche, Rosa et Clara se rendent au mariage d'une amie. Elles prennent une ruelle étroite où le passage de deux voitures est impossible. C'est alors qu'un autre véhicule conduit par Samira arrive en face. La famille Calafiore est également à bord. Que faire? Laquelle va finir par reculer? Aucune ne veut céder sa place. Les deux femmes s'entêtent et c'est bientôt tout le quartier qui assiste à leur duel insensé. Les hommes, au comble du machisme, les encouragent à se toiser. Les heures passent sans que l'une d'elles ne songe à mettre fin à cette querelle absurde...
Ils auraient du garder le titre original "Via Castellana Bandiera" plus intime et plus adapté au contexte et au propos ... Je n'aurais peut-être jamais vu ce film si Corinne Rondeau de la Dispute sur France Culture ne l'avait chaleureusement recommandé pour sa sortie en DVD (même si je ne suis pas toujours d'accord avec ses jugements). L'argument est minimaliste et la situation très improbable (suivant l'angle de vue on voit que les voitures pourraient se croiser sans problème alors qu'elles sont sensées bloquer le passage...à moins que cet élargissement progressif ne soit volontaire et symbolique). Mais on peut accepter le postulat de départ et la réalisatrice parvient à créer une ambiance qui donne vie à cette petite communauté archaïque et joyeusement bordélique. La bande son fait entendre tous les bruits de quartier, l'unité de temps et de lieu crée un huis clos tendu avec un certain suspens. L'idée de confronter ces deux femmes lesbiennes et ces ritals machos est amusante. Le lien trouble qui unit l'une des deux jeunes femmes et la vieille cabocharde en deuil alimente bien des interrogations qui resteront dans le non-dit. Sont-elles mère et fille fâchées depuis des années ou projettent-elles l'une sur l'autre leurs souvenirs et frustrations respectifs? L'absence de réponse concrète, malgré quelques indices, fait le charme de ce film qui n'est pas exempt de longueurs et de répétitions mais impose un ton intéressant entre western spaghetti et film naturaliste. Le plan final est très beau même si elle le dilate probablement trop jusqu'à la pose. Palerme mérite largement le coup d'oeil.
Dernière édition par Marko le Ven 23 Jan 2015 - 8:22, édité 1 fois | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: [2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Jeu 22 Jan 2015 - 21:23 | |
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| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: [2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Jeu 22 Jan 2015 - 21:49 | |
| Cela reste des films récents (sorties de l'an passé), je propose de basculer les messages sur le fil 2014 pour plus de clarté. Et merci Marko pour les conseils ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: [2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Jeu 22 Jan 2015 - 23:11 | |
| - Avadoro a écrit:
- Cela reste des films récents (sorties de l'an passé), je propose de basculer les messages sur le fil 2014 pour plus de clarté.
Et merci Marko pour les conseils ! Oui ça me va pour 2014. Je les ai vus en salle en tout cas. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: [2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Sam 28 Fév 2015 - 18:13 | |
| De l'autre côté du mur de Christian Schwochow (je ne sais pas si on en a déjà parlé) Une fois qu'elle a réussie à fuir la RDA avec son fils, Nelly reste hantée par les questionnements, les soupçons, et la paranoïa générés par la Stasi. Et ce n'est pas la suspicion dont font preuve les services secrets allemand et américain, ni l'humiliation du centre d'hébergement, qui vont l'aider à s'en débarrasser. Les acteurs sont absolument excellents, même le petit garçon, ils ont une réelle personnalité, joyeuse, généreuse, et on les voit peu à peu perdre le sourire, s'étioler face à cette menace ambiante. Ils sont filmés de façon un peu incertaine, la caméra bouge, court après l'incertitude des personnages et des situations. J'ai ressenti sur le moment une certaine frustration, qu'il n'y ait pas de faits réels, de vraies trahisons, de vraies atrocités de la stasi comme on a pu les voir dans d'autres films comme Barbara ou La vie des autres. Et après réflexion, c'est ce qui donne sa singularité au film, qui n'est pas un énième épisode identique aux autres.Il nous montre comment la répression à l'est envahit tous les champs privés, affectifs et psychologiques, sème la haine et la suspicion là où elles n'ont pas lieu d'être. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: The Tribe Lun 30 Mar 2015 - 15:27 | |
| The Tribe - Citation :
- Sergey, sourd et muet, entre dans un internat spécialisé et doit subir les rites de la bande qui fait régner son ordre, trafics et prostitution, dans l’école. Il parvient à en gravir les échelons mais tombe amoureux de la jeune Anna, membre de cette tribu, qui vend son corps pour survivre et quitter l’Ukraine. Sergey devra briser les lois de cette hiérarchie sans pitié.
J'ai enfin vu ce fameux premier film ukrainien de Myroslav Slaboshpytskiy qui a suscité pas mal de remous à Cannes. Certains crient au génie et d'autres sont horrifiés par sa violence frontale. Alors où se situer? C'est un film problématique dont je pourrais autant dire de bien que de mal suivant l'humeur et l'angle de vue. Et j'avoue ne toujours pas savoir très bien où je me situe. Il y a d'abord l'originalité du sujet et de son traitement. Tous les acteurs sont sourds-muets et il n'y aura ni sous-titres, ni commentaires, ni musique. Seulement une bande son réaliste qui fait entendre des souffles, des bruits d'impact, des frottements, des gémissements aussi parfois... Le résultat est très fort car la violence y apparaît presque décuplée paradoxalement alors même qu'elle est privée de ce qui fait en général l'artifice des films du genre. A savoir le recours à des effets sonores et musicaux cherchant à nous secouer et à surligner l'action. Absence d'insultes et de cris, au moins dans notre perception habituelle puisque le langage des sourds-muets est par ailleurs particulièrement animé et expressif. De la même façon, la surdité crée un rapport au danger tout particulier. La menace ne pouvant pas être systématiquement perçue à temps. Il y a par exemple une scène où un des garçons se fait écraser par un camion qui lui recule dessus et qu'il n'a pas entendu. L'effet est d'autant plus glaçant. Donc ce qui pourrait apparaître comme une sorte de gadget auteurisant permet en réalité un regard assez neuf, au moins formellement, sur la violence. C'est une expérience très physique. Silence qui permettra également de renforcer la douceur d'une intimité sexuelle avec une scène d'amour finalement inédite et très touchante. Surtout dans ce contexte de violence et de prostitution. De rendre aussi une séquence d'avortement terriblement éprouvante dans sa frontalité. Reste que je demeure sceptique concernant le propos du film qui se contente d'aligner une succession de scènes violentes et primitives. Sorte de Alan Clarke muet qui dénoncerait la violence tout en faisant un spectacle. Une vision de l'humanité très sombre et où n'existent que les rapports de force et la loi du plus fort, où les femmes sont exploitées et les hommes des sociopathes en puissance. Je n'ai pas bien perçu où le cinéaste voulait aller au-delà de son dispositif formel impressionnant en plans séquences implacables. La forme est nouvelle et conditionne notre perception de la violence mais apprend-on dans le fond quelque chose de vraiment nouveau sur la violence? Pas sûr. En tout cas un cinéaste certainement à suivre. On voit pas mal de jeunes réalisateurs prendre la relève ces derniers temps et c'est encourageant. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: The Tribe Mar 31 Mar 2015 - 9:44 | |
| Je crois que ce sera trop dur pour moi. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Atlas (Antoine d'Agata) Ven 8 Mai 2015 - 23:05 | |
| Atlas de Antoine d'Agata Antoine d'Agata est un photographe marseillais qui a étudié aux Etats-Unis auprès de Nan Goldin et de Larry Clark. Son parcours de vie est très singulier et nourrit son travail qui s'intéresse aux expériences extrêmes, au corps en souffrance, à la prostitution, à la drogue... Un univers qui est à la fois plastiquement très élaboré, dans une tendance qui pourrait le rapprocher de Francis Bacon (certaines de ses photos me font clairement penser à des triptyques de Bacon), et aussi particulièrement dérangeant. La vision d'Atlas m'a profondément remué et j'en ai même fait des cauchemars la nuit (ce qui est rare après la vision d'un film). Il y a des aspects que je trouve incroyablement puissants mais j'ai malgré tout quelques réserves... Atlas est le résultat d'un voyage d'Antoine d'Agata à travers le monde, à la rencontre d'hommes et de femmes qui vivent dans l'univers de la prostitution et de la drogue. Chaque séquence se passe dans un pays différent et met en scène ce qui pourrait être le préparatif d'une séance de photographie. Il montre des corps en souffrance qui semblent, à travers l'abjection et l'autodestruction, en quête d'une forme de transcendance ou d'extase qui leur permettrait de se détacher mentalement de l'enfer qu'ils habitent. Cette dichotomie entre corps et âme est renforcée par des textes lus en voix off par ces différentes prostituées qui en ont elles-mêmes écrit le contenu qui se révèle souvent très beau et très fort. De vrais poèmes ou tranches de vies d'une profondeur bouleversante. J'aimerais beaucoup qu'il publie un livre mettant en regard ces photos et ces textes. D'autant plus beaux qu'ils sont récités dans la langue de chacun de ces pays. Il en résulte quelque chose qui, renforcé par une bande son hallucinogène, semble chercher une forme d'incantation. Ce sont des sortes de mantras qui mettent le spectateur dans une état modifié de conscience. L'expérience est intense et malaisante, parfois assez sublime. Il faut préciser que d'Agata s'est lui-même beaucoup drogué et connaît bien le milieu qu'il décrit. Il semble chercher dans ce film (et ses photos) à traduire ces expériences vécues. A les faire ressentir. Malgré tout je ne peux m'empêcher de trouver qu'il y a dans ce type de démarche une forme de complaisance dans le morbide, de sur-esthétisation prétexte afin de donner une caution intellectuelle à ce qui demeure finalement une fascination assez glauque pour des choses extrêmement malsaines. Je suis sûr qu'il rejetterait cette réserve en suggérant que notre bonne conscience se refuse à voir ce genre de vérité. L'idée de chercher l'âme humaine et la transcendance dans la souffrance mêlée à la jouissance me semble un peu périlleuse à défaut d'être fumeuse. J'ai vu que d'Agata avait illustré le roman de Jean-Baptiste Del Amo, "Pornographia", et cela ne m'étonne pas. Il y a chez ces deux garçons une même fascination pour la violence intellectualisée. Ils sont tous les deux assez doués mais je redoute qu'ils ne se fourvoient en voulant côtoyer les abîmes. Car ils risquent de ne pas avoir le même talent que leurs modèles qui vont de Sade et Lautréamont à Guyotat ou Francis Bacon. Malgré tout Atlas reste une expérience de cinéma qui a une certaine allure et qui m'a souvent fait décoller. L'atmosphère incantatoire est puissamment originale. | |
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| Sujet: Re: [2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) | |
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| | | | [2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) | |
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