[2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Chymère a écrit:

Et mine de rien, le kitsch assumé était malgré tout graphiquement joli, rien de réaliste. Comme dans une medieval fantasy, on est dans un monde qui rappellerait vaguement le notre, mais pas vraiment...

Concernant les paysages, il y a quelque chose de singulier : le film a été tourné à Skye (en Ecosse), à Londres et en Hongrie... Rien en Asie, apparemment. Vivent les images de synthèse !

Oui, j'avais bien vu que ce n'était pas le Japon. Sur le moment, j'avais pensé à la Nouvelle-Zélande, comme beaucoup de films en décors naturels sont tournés là-bas.
Mais merci pour la précision.


En même temps, pour trouver ce genre de grands paysages sauvages au Japon, doit falloir un peu s'accrocher.   

Les chèvres de ma mère

La réalisatrice a filmé sa mère à la veille de sa retraite. Sa mère élève des chèvres et fait du fromage et doit "transmettre" à une jeune agricultrice une partie de son savoir et de son troupeau. Je suis resté un peu sur ma faim, mais je dois reconnaitre que le manque d'informations ou d'images plus grandes est compensé par d'autres éléments. Le film est centré sur les chèvres et alterne entre la mère et la jeune agricultrice qui en parallèle "construit son projet", pour s'installer avec son compagnon et essayer de bénéficier des quelques aides aux jeunes agriculteurs. On suit les difficultés d'un renoncement d'un côté, un mélange d'envie et de doute de l'autre... et on peut-être un peu surpris par la subtile tension qui existe entre les deux femmes.

Pourtant entre l'entrevu d'un système qui n'a pas l'air tout à fait adapté, la présence d'une façon de faire qui n'est plus dans l'air du temps ou ces "nouveaux agriculteurs" venus d'ailleurs, d'ailleurs un peu à la manière d'ex-citadins qui passent la main, on a autre chose. La présence et le rythme des chèvres sans doute, une vie qui habite le film. Sans trop de détours, et tout l'attachement, et le lien avec la famille et finalement les autres qui apparait à travers le troupeau (et l'ânesse).

Un fin logique et relativement heureuse, et émouvante dans toute sa simplicité et ses imperfections. La transition entre les tensions et cette pas tout à fait résolution est belle.

Ni parfait ni percutant mais qui ne devrait pas laisser indifférent. Et ces petites bêtes sont bien étonnantes...

La ligne de partage des eaux

Les films du losange a écrit:

La Ligne de partage des eaux s’inscrit dans le périmètre du bassin versant de la Loire, de la source de la Vienne sur le plateau de Millevaches jusqu’à l’estuaire.

Le bassin versant, et non pas le fleuve Loire ! C’est-à-dire le plan inclinée vers la mer, la totalité de l’espace irrigué, pas seulement le trait de la rivière. C’est-à-dire les zones d’activités et les zones humides, les fossés et les autoroutes, les salles de réunions et les chantiers. Car l’eau est partout, dans les sols, dans les nappes, dans l’air, circulant, s’infiltrant, s’évaporant et partout reliant les territoires entre eux, désignant leur interdépendance, nous faisant rêver à leur solidarité.

La ligne de partage des eaux n’est donc pas seulement cette ligne géographique qui sépare des bassins versants mais elle est aussi la ligne politique qui relie des individus et des groupes qui ont quelque chose en partage : de l’eau, un territoire, un paysage.

Ce sur quoi on peut chipoter c'est qu'il s'agit (encore ???) d'un documentaire en contenu indirect : bribes d'événements et fragments d'intervention. Sinon on aperçoit des professionnels de l'environnement, des agriculteurs, des élus, des architectes. D'une source de la Vienne jusqu'à St-Nazaire, les différents espaces et quelques données qui font un peu peur : on passe du cours d'eau habitat naturel au problème des petites communes qui ont bien du mal à avoir un poids, on retrouve plusieurs fois les zones pavillonnaires qui s'étendent et se multiplient, on croise des plateaux logistique (Mer et Châteauroux) et on finit par retrouver des cohabitations entre écolos et agriculteurs ou urbanistes du côté de Nantes, lac de Grand-Lieu et St-Nazaire.

Plein de choses en évolutions qui apparaissent et réapparaissent dans ce film qui réussit à ne pas être trop alarmiste défaitiste sans pour autant bercer d'illusions d'un monde meilleur.

Important dans un film, documentaire pas moins, les images : très belles et très justes (pour ce que j'en connais) qui traduisent un rapport diffus entre connaissance et reconnaissance du lieu que l'on soit en milieu rural ou urbain (moins présent) ou dans les no-man's land moderne (zones d'activité surtout). Le rapport à l'espace qui n'est pas coupé du temps est l'élément essentiel qui passe, et bien, dans le film.

A voir.

Et une occasion supplémentaire de se demander pourquoi dans le cinéma de fiction on n'arrive pas à avoir de paysages (au sens large) aussi beaux (ou justes)...

Dans la cour, de Pierre Salvadori

Citation :

Antoine est musicien. A quarante ans, il décide brusquement de mettre fin à sa carrière. Après quelques jours d'errance, il se fait embaucher comme gardien d'immeuble. Jeune retraitée, Mathilde découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, son angoisse grandit pour se transformer en panique : et si l'immeuble s'effondrait... Tout doucement, Antoine se prend d'amitié pour cette femme qu'il craint de voir sombrer vers la folie. Entre dérapages et inquiétudes, tous deux forment un tandem maladroit, drolatique et solidaire qui les aidera, peut-être, à traverser cette mauvaise passe.

L'interprétation de Catherine Deneuve et Gustave Kervern peut être saluée, révélant une dépression, une fatigue offrant à leur relation une intensité paradoxale dans sa léthargie. Salvadori dévoile une trame comique à travers une sensation d'usure existentielle, lorsque chaque séquence peut rappeler l'héritage encombrant du passé et annoncer les perspectives d'une impasse.
Cette comédie séduit par ses contretemps et son apparente inertie dramatique, mais je trouve que le scénario tient difficilement la distance. Les seconds rôles sont jusqu'au bout caricaturaux et la mise en scène est trop dépendante des échanges entre ses protagonistes.

Ben j'ai vu la première trilogie de Sam Raimi, et je connais l'histoire en gros quand-même...
Je verrais bien de toute façon, c'était à tout hasard... ^^ (pis de toute façon, doit bien exister des résumés sur le net...)


Sinon, vu cet aprèm...




De ce remake de Deux hommes dans la ville (que je n'ai pas vu, je ne peux donc pas faire de comparaison), Bouchareb signe une sorte de western crépusculaire et tragique. Dans les grandes plaines du Nouveau-Mexique où les vents n'en finissent pas de souffler, William Garnett (Forest Whitaker, à la fois intense et désespéré) est en guette de rédemption, mais le poids de son passé est bien lourd malgré les efforts qu'il livre surtout contre lui-même...



Et vus pendant mes vacances...

96 heures
Une mécanique bien huilée, un jeu de qui perd-gagne entre 2 fortes personnalités, pour un polar classique à la Schoendoerffer, avec un suspens captivant malgré le quasi huis-clos.


Et Qu'est qu'on a fait au bon dieu ?... si je n'y étais pas allée avec mes parents, je n'y serais pas allée... mais finalement, moi qui ne suis pas très comédie, j'ai bien rigolé. Les vannes sont bien amenées, et le film évite l’écueil du politiquement correct, et s'amuse des clichés. Tout le monde en prend pour son grade, et c'est rafraîchissant...

j'hésite très vaguement pour La voie de l'ennemi... J'aime bien l'original et j'ai eu du mal avec Indigènes qui est le seul que j'ai du voir de Bouchareb. A côté je vois qu'il a produit des films comme Flandres... ptet ben que oui, ptet ben que non !? en fait je serais plus curieux de 96 heures ?  

Un polar... mais pas que. Entre les secrets d'histoire, les secrets de famille et les histoires de voyous, Panchot déroule une intrigue tendue et poignante, en forme de tragédie grecque.
Jalil Lespert, en fauve blessé s'impose comme jamais, mais la vraie bonne idée du film, c'est d'avoir donné à Tchéky Karyo un vrai grand rôle de cinoche, autre chose que "la gueule de méchant qui fait flipper".
Dans le genre polar intense et visuellement léché, on pense immanquablement à Un prophète d'Audiard.

ET parce que c'était le weekend avec des films sexy par leurs accents :



Bande annonce : clic

Citation :

Sarah est une jeune athlète de course de demi-fond. Sa vie bascule lorsqu’on lui offre une place dans le meilleur club d’athlétisme universitaire de la province, à Montréal, loin de sa banlieue natale de Québec. Pour toucher une bourse du gouvernement, Sarah se marie avec son ami Antoine. Le mariage avant l’amour, Sarah fait tout à l’envers. Elle cherche à se construire et s’entête, car elle préfère la course.

Que les amateurs de films d'actions passent leur tour.

Sarah préfère la course, parce qu'elle peut contrôler... ce qui n'est pas le cas dans le reste de sa vie.
Passage à l'âge adulte compliqué, avec ses choix, ses concessions et ses remises en questions)
(Sarah préfère aussi sûrement d'autres choses, mais trop tôt pour les verbaliser)

Film sincère, chouettes acteurs, parfois touchants (JS Courcherne).
Le film joue beaucoup sur la retenue, j'aurais aimé qu'il se lâche parfois un peu plus.

Réalisatrice à suivre. Globalement un belle surprise.

je vais avoir des remords, la bande-annonce rendait bien et j'ai hésité !

Vu cet aprèm...




Les plaines de l'Ouest encore sauvage, le vent, la neige et une vie à la dure, dans cette nature hostile qui ne fait pas de cadeau. A tel point que dans la petite communauté de Loup, Nebraska, 3 femmes perdent l'esprit. Et il faudra bien quelqu'un pour les ramener dans l'Est, plus civilisé... Ce quelqu'un, c'est Mary Bee Cuddy, qui vit seule et ne trouve pas de mari parce qu'elle est trop "rude et autoritaire" pour une femme...

Tommy Lee Jones livre là encore une de ces belles histoires, tristes, âpres, mais pleines d'humanité. Un vrai film de cinéma, avec les grands paysages de l'Ouest, et ses personnages rudes et taiseux, pour qui un geste, un sourire valent tous les grands discours.

La chambre bleue de Mathieu Amalric

Citation :

Dis- moi Julien, si je devenais libre,  tu te rendrais libre aussi ?
- Tu dis ?...
Un homme et une femme s’aiment en secret dans une chambre, se désirent, se veulent, se mordent même. Puis s’échangent quelques mots anodins après l’amour.
Du moins l’homme semble le croire.
Car aujourd’hui arrêté, face aux questions des gendarmes et du juge d’instruction, Julien cherche les mots.
« La vie est différente quand on la vit et quand on l’épluche après-coup. »
Que s’est-il passé, de quel crime est-il accusé ?.

Mathieu Amalric adapte Simenon et s'attache à suivre les traces d'un couple d'amants maudits, marqués par le poids de la fatalité et du destin jusqu'à l'implacable condamnation. Le film, dans son opacité vertigineuse, suit l'aveuglement des personnages et la sensation d'une absence, d'une angoisse muette.
A l'intensité fusionnelle mais éphémère d'une relation passionnée, repliée sur elle-même, succède un gouffre d'une macabre froideur. La mécanique judiciaire s'empare de chaque détail, de chaque acte d'une fuite en avant et se heurte à l'incompréhension d'un être déjà broyé par son propre cauchemar. Amalric acteur interprète un homme défait, dépassé et la mise en scène accompagne sa chute avec une distance implacable et glaciale.
Cette étude psychologique est ainsi habilement construite même si cette impression de détachement peut finalement lasser. La maîtrise du récit est parfois sa limite dans sa rigidité étouffante, tout en conservant un pouvoir de fascination.

Vu hier... X-men Days of Future Past...


Et bien il est très cool... Le bon dosage entre action, fun et x-men, l'alchimie principale entre MacAvoy et Fassbender marche à plein, et Mystic/Lawrence a un grand rôle et c'est chouette (parce que c'est une de mes préférée, Mystic... ^^).
Sans être à fond les histoires dans les comics, l'histoire se suit très bien et prend de plus en plus une dimension quasi-mythologique (ce que sont les comics au demeurant), avec de grands archétypes finalement.

Bref c'est bien... (et après le Cronenberg de samedi, c'est parfait pour se détendre... ^^).

J'ai aussi vu X-Men : Days of Future Past : une film plutôt efficace grâce à un scénario limpide et une intrigue conservant une tension constante. Le duo/duel McAvoy/Fassbender est en effet l'élément moteur et les acteurs savent en profiter. Mystique reste un peu trop en retrait à mon goût au regard de son importance dans les péripéties.
Le cahier des charges d'une production de super-héros est respecté et il ne faut certainement pas s'attendre à des surprises, mais l'ensemble est sympathique à suivre même si l'excès de sérieux et de premier degré peut agacer.

J'ai trouvé qu'il y avait, au contraire, beaucoup de passages assez marrants et second degré.
Tout le passage avec Quick-Silver, notamment, c'était très drôle... (et du coup, je suis curieuse de voir ce que va donner la version du personnage dans les Avengers, puisqu'apparemment, le personnage y sera, mais ça sera Aaron-Taylor Johnson qui l'interprétera... donc, moi qui avait cru lire à un moment quelque part qu'il y aurait un cross-over X-Men/Avengers, du coup, ça me semble pas trop logique...  mais ça n'a plus rien à voir avec le sujet qui nous occuper maintenant. Ou si peu.).

Sans compter que l'esprit comics, c'est un peu ça : une sorte de premier-second degré, ou de faux second degré. Un peu comme les enfants qui jouent très sérieusement, parce qu'il n'y a rien de plus sérieux que s'amuser...