[2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Avadoro a écrit:

La chambre bleue de Mathieu Amalric

Mathieu Amalric adapte Simenon et s'attache à suivre les traces d'un couple d'amants maudits, marqués par le poids de la fatalité et du destin jusqu'à l'implacable condamnation. Le film, dans son opacité vertigineuse, suit l'aveuglement des personnages et la sensation d'une absence, d'une angoisse muette.
A l'intensité fusionnelle mais éphémère d'une relation passionnée, repliée sur elle-même, succède un gouffre d'une macabre froideur. La mécanique judiciaire s'empare de chaque détail, de chaque acte d'une fuite en avant et se heurte à l'incompréhension d'un être déjà broyé par son propre cauchemar. Amalric acteur interprète un homme défait, dépassé et la mise en scène accompagne sa chute avec une distance implacable et glaciale.
Cette étude psychologique est ainsi habilement construite même si cette impression de détachement peut finalement lasser. La maîtrise du récit est parfois sa limite dans sa rigidité étouffante, tout en conservant un pouvoir de fascination.

Avadoro, tu as tout bien dit. Pas franchement un mauvais film, ne serait-ce que pour la fin qui reste très ouverte, et pour la mise en scène avec ces allers-retours qui nous  laissent toute possibilité d'interprétation. Le moindre regard peut être très révélateur et Almaric joue parfaitement sur cette ambiguïté que le cinéaste parvient à capter. Tant et si bien qu'à la fin de l'enquête, le spectateur que l'on est doit aussi s'en remettre à son intime conviction, car rien n'est tout a fait explicité.

Ceci dit comme le dit plus haut Avadoro, tout est si lisse et détaché, au final (Particulièrement le jeu de Stéphanie Cléau dont je n'ai pas raffolé) qu'on finit par être anesthésié, rien ne nous touche et la rigidité de l'enquête finit par plomber l'ensemble, et nous avec!

"Caricaturistes"
Sympa.. mais énervant, parce qu'on n'est pas venu pour voir le nombril de Plantu, et qu'on aimerait entendre plus les autres..
Effet catalogue les 30 premières min. Intéressant, mais trop superficiel, car trop de personnes suivies. Sentiment de frustration.

A poursuivre en achetant le livre pour que ça devienne bénéfique ?

On y retrouve entre autre, la créatrice de "Willis from Tunis" qu'on a pu voir ici.

un film qui manque peut-être de grosses paupiettes, quoique :



Ugly

Une histoire alambiquée de kidnapping d'enfant, de remariage, de dettes, de ??? ... il y a plein de trucs et des petits trafics en tous genres. Le scénario et ses rebondissement s'américanisent à mort et on a un côté "découverte du film de téléphones portables" (3 ça commence à être la classe).

C'est terriblement noir de noir chez noir pauvre gamine, pauvres femmes... quoique, ... A part ça quelques vues urbaines qui ne relèvent pas la platitude de l'ensemble : le scénario mouline, le rythme est assez soutenu mais au combien linéaire et ça manque globalement de charme (quoique fliquette à croquer, mais on ne la voit pas beaucoup). Sinon musique, ambiance sonore ça va, mais les moments de musique genre death au début ou bruit vers la fin... c'est naze. En fait ce n'est pas vraiment mal fait, au contraire presque, c'est juste que c'est tellement dans l'air du temps et parfaitement anonyme dans sa recherche de personnalité que c'est bel et bien un peu fatiguant.

Qu'on se ramasse ça plutôt qu'autre chose comme film indien me laisse songeur.

Pfiouuurte.

je voudrais faire un commentaire sur Bord Poeple de pascale Ferran, et attirer l'attention sur ce beau film . Est ce que je poste ici ,ou à la suite du fil sur Lady Chatterley?

topocl a écrit:

je voudrais faire un commentaire sur Bord Poeple de pascale Ferran, et attirer l'attention sur ce beau film . Est ce que je poste ici ,ou à la suite du fil sur Lady Chatterley?

Ah premier commentaire ! Je suis curieuse , j'aimerais tant voir ce film !!!! ( dans les montagnes c'est un peu compliqué !   ) ...A te lire très vite !
Pourquoi pas sur son fil directement ?   
 

J'ai transformé le fil sur son précédent film en fil Pascale Ferran chez les réalisateurs, tu peux poster là-bas. J'attends aussi ton commentaire et Bird People est à mon programme de la semaine prochaine.

Merci Avadoro! j'y cours!

Va voir La Ritournelle. C'est plutôt réussi dans la légèreté. Ou Bird People.
Black Coal sera mon prochain.

Bird People probablement. Pour le reste, je verrais.

Chymère a écrit:

Vu cet aprèm...




Les plaines de l'Ouest encore sauvage, le vent, la neige et une vie à la dure, dans cette nature hostile qui ne fait pas de cadeau. A tel point que dans la petite communauté de Loup, Nebraska, 3 femmes perdent l'esprit. Et il faudra bien quelqu'un pour les ramener dans l'Est, plus civilisé... Ce quelqu'un, c'est Mary Bee Cuddy, qui vit seule et ne trouve pas de mari parce qu'elle est trop "rude et autoritaire" pour une femme...

Tommy Lee Jones livre là encore une de ces belles histoires, tristes, âpres, mais pleines d'humanité. Un vrai film de cinéma, avec les grands paysages de l'Ouest, et ses personnages rudes et taiseux, pour qui un geste, un sourire valent tous les grands discours.

Un film de facture assez classique, dans la linéarité de l'histoire et le déroulement des évènements. Quelque chose de l'anodin, du sincère et du sans artifice.
Tommy Lee Jones n'essaye pas du tout de "tirer parti" des décors et paysages, ni des gueules de ses comédiens. L'impression qu'il les filme et c'est tout.
Un naturel à la fois positif (on n'essaye pas de nous séduire, de rendre beau le laid et laid le beau, de fausser) et négatif (aspect terne, sans "patte").

Quelque chose de franc du collier. Comme les personnages de ce film. Ils font ce qu'ils ont à faire. Ils avancent. Ne se posent pas de question, ne prennent pas le temps d'admirer les choses, d'écouter le monde. Ils sont dedans, ils font avec.

Du coup, c'est très humain, plein de sous-entendus, de libre interprétation (c'est au spectateur d'écouter, de voir, de Savoir). Un regard sur la vie sans être donneur de leçon.

Bien !

We are the best, Lukas Moodysson.

Des gamines de 13-15 ans, agenrées comme on pourrait dire aujourd'hui, androgynes et au look de pti mecs comme on aurait dit y'a quelques années. "des garçons manqués". En dehors des clous, des codes, des dictats, elles ont leur propre identité qui se construit, et affrontent ensemble le monde pas toujours très ouvert.

Et elles aiment le punk. Même si, en 1982, tout le monde leur dit que le punk est mort. OSEF !
Un après-midi à traîner dans un centre pour jeunes, ne supportant plus le rock mollasson d'un groupe d'ado, elles font leurs petites merdeuses et réclament qu'ils arrêtent leur musique. De fil en aiguille, elles décident, comme ça, de monter un groupe punk. Une batterie et une basse sont à leur disposition. Et comme elles détestent le sport, elles écrivent un titre dessus. Et c'est parti !*
Sauf qu'elles se rendent compte qu'elles ne savent pas jouer... la seule qui pourraient les aider c'est la super douée de guitariste ultra chrétienne et toujours toute seule...


Plaisir de retrouver Lukas Moodysson (Fucking Amal, Together).
Un film mignonnet.
Histoire d'ado qui se cherchent, qui se testent. Les premières cuitent, les premiers émois amoureux, les premiers vacarmes musicaux, les premières revendications. La rébellion, l'envie de foutre le bordel, que ça bouge, que ça sorte de sa torpeur.
Finalement être soi. Et apprendre à vivre avec l'autre.

Les actrices sont hyper attendrissantes et charismatiques, et les seconds rôles toujours touchants. C'est un regard juste et doux sur l'humain.



Film qui fait du bien !

Cool un nouveau Moodysson!.



Pas encore commenté Palo Alto de la petite dernière du clan Copolla d'après des nouvelles de James Franco. J'ai bien aimé ce film malgré quelques maladresses et clichés. Quelque part entre la série skins et les films d'ados récents comme Virgin Suicides. Des musiques sympas et un peu atmosphériques. Et une amitié destructrice qui devra éclater pour que chacun suive son chemin. On y rencontre des enfants de... (fils de Val Kilmer très touchant, nièce de Julia Roberts excellente).

Xenia



Mon coup de coeur de la semaine pour ce film qui a plein de petits ou grands défauts mais qui est assez irrésistible et bourré de charme. Une sorte de croisement entre Almodovar et Ozpetek pour cette mini Odyssée qui oscille entre humour, onirisme bricolé, regard social réaliste, ambiance kitsch et émotion. Queer palm évidente à la section Un certain regard à Cannes même si le sujet est loin de tourner uniquement autour du thème de l'homosexualité du plus jeune frère.

Pour faire court, et sans trop en raconter, c'est l'histoire de 2 frères moitié albanais moitié grecs qui partent à la recherche de leur père à la mort de la mère. Ils ne se sont pas vus depuis quelques années et leur quête va les rapprocher tout en les confrontant à leur passé, leurs frustrations, leurs blessures, leurs oppositions. L'un est un adolescent gay à la fois très immature et plein de sincérité et de détermination désarmantes. L'autre un jeune homme hétéro qui a hérité du talent de chanteur de la mère et qui voudrait se présenter à l'équivalent de La nouvelle star en Grèce.



Le film veut probablement brasser trop de choses mais c'est ce qui en fait aussi l'intérêt. On y découvre la montée des extrémismes xénophobes et homophobes à Athènes, une vision peu touristique de ce pays qui se délabre et perd peu à peu de son identité.

Il y a plein de zones d'ombre et d'ambiguité, jusqu'à la fin, qui le rendent plus complexe qu'il n'y parait. Quête d'identité, de paternité, de fraternité surtout. Il y a des moments de drôlerie, d'affrontement et de violence puis de tendresse et de mélancolie. C'est vraiment un joli film si on passe sur certains excès et approximations. Les 2 acteurs sont excellents et les seconds rôles ont une vraie présence. A voir!!!!!

Élégance surannée pour ce film qui semble comme un hommage aux productions hollywoodiennes des années 60 et à Hitchcock...
Viggo Mortensen fidèle à lui-même, ambigu et troublant en salaud-malgré-lui-ou-presque.
Une intrigue bien ficelée, le beau soleil de Grèce... classique mais plaisant.

Je viens aussi de voir The Two Faces of January, première réalisation d'Hossein Amini (jusqu'à présent scénariste). C'est une nouvelle adaptation de Patricia Highsmith et le parallèle avec Le talentueux Mr Ripley s'impose assez vite, à travers les thèmes de la substitution d'identité, du triangle amoureux et les décors idylliques de la Méditerranée (ici Athènes et la Crète).
Malheureusement, le film n'est pas à la hauteur de ses ambitions malgré un bel affrontement entre Viggo Mortensen et Oscar Isaac. Kirsten Dunst ne trouve par contre jamais sa place, et son jeu sans mystère ni fascination rend instable cette suite de coups bas, de non-dits jusqu'au drame. Il n'y a pas suffisamment de tension, de rythme et même l'issue prévisible est expédiée à travers une confession bien terne.