Littérature fantastique, SF et Fantasy

eXPie a écrit:

La fantasy, c'est une sous-catégorie de SF, non ? Parce que sinon, le cycle de Ténébreuse, de Zimmer-Bradley, on aurait parfois du mal à savoir à quel genre ça appartient.

Un auteur de sf a donné la définition suivante : la sf c'est tout ce qui est publié sous l'étiquette sf. Tout le monde a sa définition et difficile de s'y retrouver.

Ma classification personnelle ?:

ça se passe dans un futur hypothétique, il y a des explications scientifiques même vaseuses pour expliquer certains phénomènes "surnaturels"(pouvoirs psy, créatures fantastiques), c'est de la sf.

Ca se passe dans un monde imaginaire ou semblable au nôtre mais où les choses fonctionnent selon des règles différentes, la magie, le surnaturel, les dieux sont considérés comme naturels et faisant partie de l'ordre des choses ou sont expliqués comme étant dus à du divin, des forces spirituelles, le merveilleux est à portée de main, c'est de la fantasy.

Ces deux branches en principe ne se mélangent pas. Ne vas pas dire à un fan de sf pur et dur que la fantasy c'est aussi de la sf tu vas te faire lyncher. Les deux n'ont rien à voir a priori sauf qu'elles oeuvrent dans l'imaginaire. Par contre, elles se divisent en de multitudes de sous genres qui parfois empruntent à l'une ou l'autre. Comme je disais, c'est pas simple.

eXPie a écrit:

Parce que sinon, le cycle de Ténébreuse, de Zimmer-Bradley, on aurait parfois du mal à savoir à quel genre ça appartient

On a classé Ténébreuse dans un truc baptisé science fantasy, personnellement je préfère l'appelation planète opéra. Un genre qui décrit une culture souvent féodale mais dotée de pouvoirs psy vivant isolée sur une planète redécouverte tardivement par un empire ou une fédération galactique. Tous les romans se passent sur la même planète qui pour une raison ou une autre ne permet pas une haute technologie.

eXPie a écrit:

Et puis si on découpe en Space Opera, Cyberpunk, steampunk, voire hard-SF....

Des sous genres de la sf. La fantasy a donné également le merveilleux, la fantasy historicisante, urbaine, animalière, l'héroïc, la high, la dark, etc...

eXPie a écrit:

Le Paladin des Âmes, encore un Prix Hugo.

Le prix Hugo récompense un livre de la littérature imaginaire. Donc ça peut être sf ou fantasy. Le prix Nebula est je crois plus axé sf.

eXPie a écrit:

Chimère, tu dis (à juste titre, je suppose) que le cycle Vorkosigan n'est pas révolutionnaire... et il a eu 3 Prix Hugo !
C'est ce décalage entre les récompenses et ce que j'ai lu (juste le premier volume, mon avis aura donc du mal à être vraiment fondé) qui m'a gêné.
Au bout du compte, j'ai souvent eu l'impression (notamment avec Le Grand Livre, de Connie Willie... c'est quel genre littéraire, ça ? La peste au Moyen-Age...) que les romans couronnés par un Prix Hugo sont souvent de gros bouquins, pas désagréables, raisonnablement intéressants, mais pas marquants dans l'histoire de la SF.

Quand je dis que ce cycle n'est pas révolutionnaire c'est une appréciation personnelle. J'ai trouvé l'oeuvre de Ian Banks par exemple et son cycle de la Culture beaucoup plus percutant que le cycle de Miles Vorkosigan, plus ambitieux aussi. Mais je reconnais, que en tant que littérature qui s'assume comme du pur divertissement, c'est vraiment un très bon cycle.

Et puis, peut-être qu'au moment où ils ont été attribués à ce cycle c'était parce qu'il n'y avait rien d'autres dans la production littéraire qui a retenu l'attention du jury. Combien d'oeuvres sont jugées sur le moment exceptionnelle jusqu'à ce que le temps érode le côté brillant des livres pour leur redonner leur juste place dans la production littéraire.

Loïs McMaster Bujold fait du space opera dynamique, divertissant, plutôt fun, sans prise de tête. (si tu veux du space op avec prise de tête essayes Alastair Reynolds avec son cycle des Inhibiteurs, faut s'accrocher pour suivre ses explications scientifiques) et qui s'assume comme tel. On prend plaisir à retrouver les personnages récurrents de la série, et c'est un bon moment détente. Mais parfois, on ne demande que cela à un livre une bonne détente.

Le grand livre parle de voyage dans le temps un des classiques de la sf. Connie Willis gagne à être lue, je te suggère Sans parler du chien qui reprend l'idée du voyage dans le temps, c'est très très drôle et passionnant à lire en plus.

Je ne sais pas si j'ai été bien claire sur ce coup.

Ah si si, tu as été claire ! (même
Les éditeurs ne pensent pas comme toi, par contre : Le Meilleur des Mondes, qui je crois relève de la SF, n'est pas publié en catégorie SF. Pour ne pas faire peur aux lecteurs, sans doute…

Et je suis d'accord avec toi aussi, Ian Banks, c'est largement plus ambitieux. La construction de son roman L'Usage des Armes, raconter une même histoire en commençant à la fois par le début et par la fin, un chapitre sur deux, et ainsi progresser vers une sorte de chute qui est aussi le début et la fin, c'est ultra-puissant. C'est ce genre de livres que j'aimerais voir couronné de prix.
Alastair Reynolds, j'avais cru comprendre que le niveau baissait, au cours de son cycle des Inhibiteurs… M'aurait-on trompé ?
A propos de Connie Willis, oui, j'ai pas mal entendu parler (en bien) de son histoire de paradoxes temporels canins, il faudra que je vois ça de plus près. Je n'avais pas trouvé Remake sensationnel.
Mince, comment je fais, maintenant, pour parler de McMaster Bujold pour faire croire que le fil n'est pas trollé ? Peut-être en écrivant à nouveau son nom… McMaster Bujold…
Voilà, si quelqu'un lit en diagonal, il croira que j'ai parlé d'elle.

eXPie a écrit:

Ah si si, tu as été claire ! (même
Les éditeurs ne pensent pas comme toi, par contre : Le Meilleur des Mondes, qui je crois relève de la SF, n'est pas publié en catégorie SF. Pour ne pas faire peur aux lecteurs, sans doute….

Ou parce que la sf c'est bien connu, c'est rempli de petits bonhommes verts dans leurs fusées, ça n'est ni sérieux ni de la littérature. Quelle honte si on était surpris en train de lire ces inepties

eXPie a écrit:

Et je suis d'accord avec toi aussi, Ian Banks, c'est largement plus ambitieux. La construction de son roman L'Usage des Armes, raconter une même histoire en commençant à la fois par le début et par la fin, un chapitre sur deux, et ainsi progresser vers une sorte de chute qui est aussi le début et la fin, c'est ultra-puissant. C'est ce genre de livres que j'aimerais voir couronné de prix.

En même temps Banks est britannique et le Hugo c'est américain. Je suis heureuse de voir que tu as lu L'usage des armes qui a été une vraie claque à la lecture en ce qui me concerne. J'ai mis des mois à me remettre des derniers chapitres. Je l'ai relu dernièrement et avec le même plaisir.

eXPie a écrit:

Alastair Reynolds, j'avais cru comprendre que le niveau baissait, au cours de son cycle des Inhibiteurs… M'aurait-on trompé ?….

Je ne peux pas trop te répondre parce que je n'ai lu que les deux premiers que j'avais beaucoup aimé tout en ayant pas mal ramé avec toutes ces explications scientifiques à assimiler.

eXPie a écrit:

A propos de Connie Willis, oui, j'ai pas mal entendu parler (en bien) de son histoire de paradoxes temporels canins, il faudra que je vois ça de plus près. Je n'avais pas trouvé Remake sensationnel.
Mince, comment je fais, maintenant, pour parler de McMaster Bujold pour faire croire que le fil n'est pas trollé ? Peut-être en écrivant à nouveau son nom… McMaster Bujold…
Voilà, si quelqu'un lit en diagonal, il croira que j'ai parlé d'elle.

Oui revenons à Mc Master Bujold avant que les foudres de la modération nous tombent dessus.

Citation :

Oui revenons à Mc Master Bujold avant que les foudres de la modération nous tombent dessus.

Pas de Foudre... je l'ai laissé à Zeus, mais vu la discussion, j'ai mis vos post ici eXPie et Chimère.

Queenie, ton avatar, il fait peur !

A noter le périodique Fiction édité par les Moutons électriques, qui rassemble les meilleures nouvelles de SF et de Fantasy qu'on puisse trouver dans le monde. De ce que j'en ai entendu, c'est d'excellente facture.

Samael a écrit:

A noter le périodique Fiction édité par les Moutons électriques, qui rassemble les meilleures nouvelles de SF et de Fantasy qu'on puisse trouver dans le monde. De ce que j'en ai entendu, c'est d'excellente facture.

Je confirme, j'aime beaucoup cette maison d'édition, aucune déception jusqu'à présent.

Samael a écrit:

A noter le périodique Fiction édité par les Moutons électriques

J'aime beaucoup cette maison d'édition. D'ailleurs, après l'anthologie sur les vampires, vient juste d'arriver celle sur les zombies. (En plus, j'adore leurs premières de couverture).

Sinon, côté S.F:Fantasy: le prochain sur ma liste est "Teckla" de Brust (...à voir)

Tiens, Philip José Farmer est mort le 25 février. Il était né en 1918.
C'était l'auteur du Fleuve de l'Eternité, et des Amants Etrangers.

Eh oui l'un des grands noms de la SF. L'un des premiers à intégré la sexualité dans la science fiction d'ailleurs.

Samael a écrit:

Eh oui l'un des grands noms de la SF. L'un des premiers à intégré la sexualité dans la science fiction d'ailleurs.

C'est vrai ça, pas de sexualité dans la SF, ou si dématérialisée... comment ça se fait? Dans la Fantasy c'est pareil?

Babelle a écrit:

Samael a écrit:

Eh oui l'un des grands noms de la SF. L'un des premiers à intégré la sexualité dans la science fiction d'ailleurs.

C'est vrai ça, pas de sexualité dans la SF, ou si dématérialisée... comment ça se fait? Dans la Fantasy c'est pareil?

Oh, il y en a, maintenant. J'en ai lu chez Brian Aldiss, chez Ian M. Banks... Mais c'est vrai que chez les grands de l'"âge d'or", il n'y en avait pas tant que ça.

La Fantasy... il y en a en quelques sorte. La découverte des pouvoir du héros, souvent jeune, est une métaphore de la puberté, tout ça. C'est tellement systématique que ça en est lassant...
Mais la sexualité entre humain et extraterrestre, c'est sans doute José Farmer qui a été le premier, ou un des tous premiers.

eXPie a écrit:

Babelle a écrit:

Samael a écrit:

Eh oui l'un des grands noms de la SF. L'un des premiers à intégré la sexualité dans la science fiction d'ailleurs.

C'est vrai ça, pas de sexualité dans la SF, ou si dématérialisée... comment ça se fait? Dans la Fantasy c'est pareil?

Oh, il y en a, maintenant. J'en ai lu chez Brian Aldiss, chez Ian M. Banks... Mais c'est vrai que chez les grands de l'"âge d'or", il n'y en avait pas tant que ça.

Il y a aussi certains livres de J. G. Ballard et notamment le fameux Crash adapté par Cronenberg (un de mes films préférés).

C'est vraiment spécial l'approche de la sexualité par Ballard. C'est plus le fetichisme hard que Ballard aime traiter.

Sinon dans les romans de SF qui traitent de la sexualité, il y a les Monades urbaines de Robert Silverberg où la sexualité est traité dans une vision post-68.

Et pour ce qui est de l'homosexualité, le roman sf qui traite le mieux de ça selon les dires que j'en ai eu : Rivages intouchables de Francis Berthelot.

SF-Sexe : Yapou, bétail humain, de Shozo Numa. Mais c'est aussi du côté du sado-masochisme.