Littérature fantastique, SF et Fantasy

Samael a écrit:

C'est vraiment spécial l'approche de la sexualité par Ballard. C'est plus le fetichisme hard que Ballard aime traiter.

L'univers est dérangeant, un jeu permanent entre le sexe et la mort, mais qui dégage paradoxalement une douceur et une mélancolie incroyables. "Maybe the next time, maybe the next time..."

Je ne connais pas Rivages intouchables.

Samael a écrit:

Une sorte de Solaris, l'érotisme poétique en plus! Je vais y jeter un oeil!

A propos de Berthelot, il a publié un formidable guide de lecture des "Transfictions", Bibliothèque de l'Entre-mondes, avec analyse et sélection d'une centaine d'oeuvres. Vraiment indispensable pour qui souhaite découvrir et explorer ce type de littérature hybride. J'ai lu plein de trucs grâce à lui.

Citation :

Il existe, à mi-chemin entre le continent de la littérature dite générale et celui de l'imaginaire, une contrée fabuleuse habitée par Kafka, Borges, Dick, Buzzati, Cortazar, Murakami, Palahniuk, Ballard et bien d'autres dissidents dont les œuvres ont en commun de briser toutes les conventions de genre. Ce sont ces transfictions que Francis Berthelot nous invite à découvrir dans les rayons de cette Bibliothèque, restée sans nom jusqu'à présent, dont il explore étages et allées avant de nous proposer une sélection d'ouvrages emblématiques. Oubliez toute idée reçue, vous découvrirez un territoire fascinant...

Ceci n'est pas un jeu – Walter Jon Williams


Dagmar est une conceptrice de jeux vidéo en réalité alternée. En même temps qu'elle constate l'effondrement de certains systèmes monétaires dans plusieurs pays, son patron, Charlie, l'oblige à modifier son scénario pour faire monter artificiellement des actions boursières. De plus, un de ses amis très proches est assassiné. Dagmar fait alors appel aux joueurs en ligne pour traquer le meurtrier.
Excellent, vraiment prenant, on est immergé dans un monde mi-virtuel mi-réel,et malgré les avertissements de Dagmar « ceci n'est pas un jeu », la communauté de joueurs acharnés reste persuadée qu'au contraire, c'en est bien un, et de taille !

la suite doit sortir en 2011...

Citation :

La collection Folio SF fête ses 10 ans et vous offre pour l'occasion L'o10ssée, une anthologie de dix nouvelles (dont six inédites en France), pour l'achat de 2 Folio SF !

En octobre 2000 l’odyssée commence : le navire Folio SF largue les amarres, avec à son bord trente ouvrages dont Fondation, Fahrenheit 451, Les neuf princes d’Ambre, L’échiquier du mal, Frankenstein, Gandahar, Martiens go home !, Substance Mort ou encore Le guide du voyageur galactique — autant de classiques majeurs.

Octobre 2010. Dix ans et trois cent cinquante titres plus tard l’aventure continue. Avec La Horde du Contrevent d’Alain Damasio, La Voie du Sabre de Thomas Day, Dans la dèche au Royaume Enchanté de Cory Doctorow, La séparation de Christopher Priest, Spin de Robert Charles Wilson et de nombreux autres, la bibliothèque idéale s’est agrandie.

Pour célébrer ses dix ans de succès, Folio SF vous offre L’o10ssée, une anthologie de dix nouvelles (dont six inédites en France). Une fois de plus tous les genres de l’imaginaire sont abordés, voire mêlés. Et pour vous faire partager leur passion de l’imaginaire, sept auteurs que l’on a peu coutume d’associer à la science-fiction, au fantastique ou à la fantasy nous ont fait le plaisir et l’honneur de nous offrir leur regard sur la collection, sur un titre, un genre ou un auteur. Votre libraire vous offrira ce recueil de nouvelles pour l’achat de deux Folio SF.

Alors, embarquement immédiat. En avant toute ! L’odyssée se poursuit, avec à l’horizon… le futur et au-delà !

le site Folio SF

Merci pour l'info.

Et j'en profite pour rappeler voire annoncer que le festival international de SF Utopiales se tiendra à Nantes du 10 au 14 novembre. J'y vais.

Site

afin de mieux comprendre les différences et les ressemblances entre ses trois genres, voici un petit topo. Il se veut le plus large possible afin d'inclure un maximum d'auteurs.

Qu'est-ce que la littérature fantastique ?

Il s'agit de récits dans lesquels survient un ou plusieurs éléments relevant du surnaturel.

Quand le texte n'apporte aucune explication à la survenue du surnaturel, il s'agit de fantastique 'pur'.

Quand le texte trouve une explication plus ou moins rationnelle à la survenue du surnaturel, il redevient en quelque sorte réaliste. Les explications peuvent être de plusieurs ordres : folie, rêve, ivresse...

Il existe une troisième catégorie de textes fantastiques appelés 'merveilleux', il s'agit des contes dans lesquels apparaissent des fées, des ogres et autres créatures, ces textes n'interrogent pas le lecteur sur la vraisemblance de ces interventions, elles paraissent naturelles dans un monde 'merveilleux'. Cette catégorie rejoint celle de la Fantasy.

Pour définir la SF, je reprendrais les mots d'Igor qui me paraissent être un résumé parfait de cette littérature :

La SF raconte des futurs possibles sur la base des innovations techniques ou politiques.

Il poursuit en définissant la Fantasy comme :

s'occupant davantage de légendes et de paranormal. Comme je le disais ce genre est à la lisière du 'merveileux' des contes (sa différence essentielle est que la Fantasy regroupe des auteurs écrivant à partir du XXème siècle, il s'agit donc essentiellement d'une nuance chronologique).

Je me suis inspirée des travaux de Todorov sur La littérature fantastique pour rédiger cette mise au point.

Merci Shanidar de ces explications bien utiles, surtout pour moi qui lis peu ce genre de livres.

Un fil avec la reprise du texte de Shanidar en sorte d'introduction à ce sujet dans le premier message de ce fil,
ainsi que le lien vers l'index

Fini par terminer le bouquin de Nick Harkaway (c'est le fils de John Le Carré) "Gonzo Lubitsch ou l'incroyable odyssée". Un pavé de 650p qui m'a finalement bien fatigué.
Selon les critères de genre évoqués plus haut, je le range dans le fantastique. Le ton de l'écriture se veut drôle, les situation moins. Mais c'est trop long, après une entrée en matière qui installe rapidement un univers et une intrigue, nous voilà parti sur 250p sur la genèse du narrateur qui se présente comme l'ami intime du héros...
Mais petit à petit, l'intérêt se perd, on ne sait plus qui est qui à moins de tenir des fiches et l'ennui grandit. Je suis quand même arrivé à la fin (rentabilisation oblige) mais en survolant de plus en plus vite le récit et ça aide pas à l'apprécier davantage.
Dommage, il y a quand même de bonnes idées...

La présentation de l'éditeur (qui m'avait séduite - le propre des marchands)
C’est bien le monde... mais pas celui que vous connaissez. Avec ce livre hors norme, entre roman d’apprentissage, d’aventures ou d’anticipation, le fils de John Le Carré fait une entrée fracassante en littérature.

Colonne vertébrale d’un monde postapocalyptique, la Canalisation Jorgmund - où transite la substance indispensable à la survie de tous -, est en feu. Gonzo Lubitsch, héros de profession et expert en incendie, est engagé pour régler le problème. Mais celui-ci concerne bien plus que la seule Canalisation, bien plus que les seules apparences. Sa mission entraînera Gonzo et son meilleur ami, le narrateur, jusque dans les sombres profondeurs de la surpuissante compagnie Jorgmund. Leur histoire est celle du Monde Effacé, un monde rayé de la carte, menacé par le chaos. C’est aussi l’histoire d’une amitié sans bornes, un récit d’amour et de deuil, parcouru de ninjas, de pirates, de monstres ou de clowns et se déroulant à travers les lieux les plus étranges et les plus dangereux... Structuré par la figure centrale du narrateur, ce roman hybride et exubérant fonctionne par séquences, flash-back, digressions où Nick Harkaway mêle tous azimuts la satire politico-sociale du monde capitaliste ou la critique de la guerre en Irak à des aventures loufoques, tout cela avec une volubilité, une énergie et un humour dévastateurs. Il crée un univers extrêmement original qui tient de la fantasy, du film de kung fu, du manga japonais, du roman d’initiation et du thriller politique. Inclassable, pétillant et divertissant, ce roman propulse le lecteur dans un monde à couper le souffle.

Né à Cornwall en 1972, Nick Harkaway est le fils de John Le Carré. Après des études de philosophie et de sociologie au Clare College de Cambridge, il travaille dans l’industrie du film. Il vit à Londres avec sa femme. Gonzo Lubitsch ou l’Incroyable Odyssée est son premier roman.

Je viens d'ouvrir un fil pour les frères Arcadi et Boris Strougatski, des auteurs de science-fiction russe (ex-soviétique). Pendant ma période de grandes lectures de science-fiction j'ai fait connaissance avec une grande partie de leur œuvre. Plusieurs de leurs livres sont disponibles en français. Shanidar me rappelle à bon point que Stalker vient d'être réédité pour la première fois en version intégrale en France par Denoël.

Sophie a écrit:

eXPie a écrit:

Sophie a écrit:

J'ai lu en diagonale (plus qu'en diagonale même) Cristal qui songe et je commence Nouvelles chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin

Ah, dommage que tu n'aies pas accroché à Cristal qui songe !
Enfin, ça confirme (s'il en était besoin) que tu n'aimes vraiment pas la SF !

Exactement parce que j'ai en revanche beaucoup aimé les passages sans SF!

Il y a évidemment des exceptions (notamment sur parfum) mais ça m'a toujours intrigué ce rapport difficile des femmes avec la SF (un peu moins avec le fantastique). Pourquoi?? D'autant que les bons romans de genre n'excluent pas la psychologie et l'intimité. Qu'est-ce qui bloque? Pourtant il y a également d'excellents écrivains du sexe féminin dans le genre (bien que peu nombreuses). Ou de très beaux personnages féminins comme dans le cycle de Lyonesse de Jack Vance (Suldrun, Madouc...).

Et hop! un petit article sur le sujet... Ici qui met en cause "les stéréotypes de notre culture patriarcale".

J'ai eu une très grosses période SF à l'adolescence, et c'est vrai que les gens avec qui je pouvais en parler étaient uniquement des garçons. Actuellement je suis quasiment dans l'incapacité de lire de la SF, tout simplement parce que pour moi c'est lié à l'adolescence et que je suis heureuse d'en être sortie.

Les thématiques abordées, et les écritures approximatives sont pour moi vraiment très fortement liées à l'adolescence, une période où l'on veut refaire le monde, et peu importe que ce n'est pas très abouti.

Je sais que c'est une généralité et qu'il y a plein d'exceptions, mais globalement bon nombre de livres de SF visent clairement un public de garçons ado. Que les filles ne s'y retrouve pas semble logique. Et peut être que les garçons gardent plus longtemps leur âme d'adolescent. (pas frapper) Cela dit parmi mes amis qui lisaient de la SF au même âge que moi, plus personne ne le fait, sauf un, et vraiment le pauvre, c'est un gros cas. Adolescent attardé à fond.

Le dernier livre de SF que j'ai lu, relativement récemment et que j'ai aimé, est très étrangement un livre d'Elisabeth Vonarburg, Chroniques du pays des mères, et celui-ci adoré par des filles, ne semble pas du tout plaire aux messieurs.

Je sens que je vais me faire incendier là, mais le forum roupille un peu ces derniers temps je trouve