[2016] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Je vais guetter le DVD des Ogres qui sort en Août...




Sorte de croisement entre "Boy A" version suédoise et "La chasse" de Vinterberg. Un pitch improbable (un adolescent qui a tué sa petite copine sort de prison et retourne... dans son lycée où il n'est forcément pas le bienvenu!) mais une réalisation intéressante avec des personnages complexes et ambigus. À voir sans être incontournable.

Marko a écrit:

Je vais guetter le DVD des Ogres qui sort en Août...

J'ai appris que les parents de Léa Fehner avaient leur propre troupe de théâtre ambulant. C'est du vécu de chez vécu. et en même temsp tellement différent de la petite narration d'autofiction!
Et que eux et sa sœur jouent en quelque sorte leurs propres rôles dans le film. Quand on entend ce que le personnage du père dit sur le rôle du père, c'est impressionnant.

John From / Joao Nicolau

Rita, une jeune fille d'une quinzaine d'année, dans une sorte de banlieue de Lisbonne en été. L'âge de basculement, d'intenses changements, inconfortables et excitants à la fois. Elle s'ennuie un peu, passe du temps avec sa meilleure amie Sarah, joue de l'orgue, puis tombe amoureuse d'un nouveau voisin, un homme adulte, seul avec sa petite fille. Qui organise une exposition sur la Mélanésie dans le quartier. Rita en vient à rêver à cette lointaine région, autant qu'à fantasmer sur le voisin.

Une façon juste d'évoquer l'adolescence, un humour qui fonctionne bien, et une façon d'intégrer le rêve et l'imaginaire au monde quotidien, comme s'ils étaient aussi vrais, et surtout aussi indispensables que le tangible. Il manque peut être un peu de rythme, un peu de densité, surtout au début du film, qui met un peu de temps pour s'installer, mais il est de plus en plus convaincant au fur et à mesure.

Un film réussi et prometteur pour la suite d'un jeune cinéaste, dont c'est le deuxième long métrage.

topocl a écrit:

Marko a écrit:

Je vais guetter le DVD des Ogres qui sort en Août...

J'ai appris que les parents  de Léa Fehner avaient leur propre troupe de théâtre ambulant. C'est du vécu de chez vécu. et en même temsp tellement différent de la petite narration d'autofiction!
Et que eux et sa sœur jouent en quelque sorte leurs propres rôles dans le film. Quand on entend ce que le personnage du père dit  sur le rôle du père, c'est impressionnant.

Oui, on est dans ce film presque dans un documentaire, sur la corde raide d'une troupe qui s'aime et s'abîme continuellement, qui vit dun rien et pour tout et qui ne cesse de se dire des horreurs en se tapant dans le dos. C'est une réussite particulièrement troublante !

Ton commentaire m'a donné des frissons, topocl ! merci !

Un film qui me tente également.

J'ai vu La loi de la jungle et j'ai tenu 20 minutes...Une loufoquerie avec un gag toutes les 20 secondes. Pas sûr que ce soit du cinéma mais il a ses adeptes.

Un film pour Chymère et Marko


The witch, robert eggers

le bon petit film de fin de journée quand tout le monde t'as un peu gonflée.
Moins un film d'horreur qu'un film d'ambiance, un bout d'histoire, d'une époque où les contes et légendes étaient si forts qu'ils prenaient vie. Où Dieu et le diable pesaient sur le quotidien des hommes.

Un film qui a parfois, aussi, des images très belles.

Une belle surprise.

Oui, les images sont très belles.
Ca n'est pas effectivement pas vraiment un film d'horreur (ceux qui vont le voir en s'attendant à de l'horreur seront déçus ; les Inrocsk parlent d'"horreur contemplative"). Côté ambiance, c'est rudement bien. C'est plutôt bien réalisé (ce qui n'est quasiment jamais le cas dans un "vrai" film d'horreur), les acteurs ont des chouettes accents... bref, c'est réaliste, d'une certaine façon :

Citation :

Avant la sortie aux Etats-Unis, il a été projeté à Salem en présence d'historiens, de responsables de musée et de toutes sortes de spécialistes de l'histoire de la sorcellerie en Nouvelle-Angleterre. Ils ont tous dit que mon film était une description très précise et exacte de la réalité de cette époque.

source : http://www.telerama.fr/cinema/the-witch-ou-les-sorcieres-bien-aimees-de-robert-eggers,143874.php

Il se passe des trucs mystérieux... Il y a une forêt inquiétante... On se laisse prendre par ces événements incompréhensibles, cette menace qui plane.

Citation :

Le plus important est pour moi d'avoir réussi à comprendre l'état d'esprit de ces colons anglais très puritains de la Nouvelle-Angleterre de 1630. Comprendre, tout spécialement, qu'à cette époque, le monde réel et le monde des contes ne faisaient qu'un. Les gens n'avaient pas, alors, une croyance spéciale, étrange, dans les sorcières. Pour eux, les sorcières faisaient partie du monde qui les entourait, comme les arbres, les rochers, les rivières.

Un film très curieux, original. J'ai bien aimé, finalement.

Bande-annonce :


Apparemment (source : http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/the-witch/ ) le réalisateur va faire un remake du Nosferatu de Murnau (d'accord, il y a déjà eu Werner Herzog, entre autres).
Quant à Anya Taylor-Joy (l'actrice principale), on la reverra bientôt notamment dans qu'un biopic sur Barack Obama étudiant ainsi que dans "Split" (le prochain ou le prochain prochain Night Shyamalan).

J'en entends que du bien...
Faut que j'y aille.

Il s'agit de l'adaptation d'un court roman de jeunesse de Jane Austen, Lady Susan. Un roman épistolaire qui est loin d'atteindre la qualité des oeuvres plus connues de la romancière anglaise, Il n'a d'ailleurs été publié qu'après la mort de l'auteur par son neveu. D'une certaine manière il laisse le champ plus libre à une adaptation au cinéma, de par sa longueur limitée, et en fournissant un modèle qui n'est pas d'une qualité et complexité difficile voire impossible à égaler.

Walt Stillman a parfaitement réussi son pari. Nous sommes à la fois dans l'univers de Jane Austen, et dans un film d'auteur intelligent et très personnel. Le film est dans un mouvement perpétuel, de la première image jusqu'à la dernière, il y a un rythme, une cadence incroyables. Cela ne s'arrête pas un moment. Tout n'est pas explicité, au spectateur de donner son interprétation mais en même temps nous sommes dans un terrain suffisamment connu pour que cela ne soit pas un problème. Et le film est terriblement drôle, les répliques fusent, mordantes, souvent cruelles, mais elles font mouches. Le jeu social, les conformismes et les hypocrisies sont mises à nu l'air de ne pas y toucher. Rien de mièvre ni de sentimental dans cette comédie, qui se termine pourtant par deux mariages.

Brillant, intelligent, pensé de la première à la dernière image, chaque petit détail est soigneusement en place pour donner un ensemble magistralement maîtrisé qui embarque le spectateur du début à la fin dans un tourbillon étourdissant et jouissif. Une fois terminé, on voudrait le revoir pour encore mieux apprécier.

Cinéma / Le Venezuela au cinéma



Je vous avais parlé de ce festival, qui a eu lieu la semaine dernière. J'ai vu au final deux films,je vais pas m'étendre trop, puisque vous n'avez pas beaucoup de chances de les voir.


Tres Bellezas / Carlos Caridad-Montero



Perla, une ancienne reine de beauté qui s'est sentie dépossédée de la carrière qu'elle aurait pu faire, investit dans ses filles, et plus exactement dans l'une d'entre elles. Elle ne lui épargne rien, jusqu'à la dégoûter. Mais l'adolescence venu, une compétition pour un garçon, lance les deux soeurs dans une compétition à outrance pour devenir miss....
Un bon film, drôle et qui soulève des questions importantes, qui vont au-delà du monde des concours de beauté.

La casa del fin delos Tiempos / Alejandro Hidalgo



Des événements étranges se produisent dans la maison dans laquelle Dulce habite avec sa famille. L'angoisse commence à monter, et un jour Dulce se retrouve avec le cadavre de son mari, et son fils qui disparaît, mystérieusement. Elle est condamnée pour le double meurtre. Trente ans après, contrainte de revivre dans la même maison, les même terreurs reviennent. Elle veut comprendre, pour ne pas mourir, et peut être pour retrouver son fils...
Il paraît que c'est le film vénézuélien le plus vendu à l'étranger. Très efficace, finalement assez sobre, il ne manque pas ses effets.

Je pense que Chymère pourrait apprécier.

Diamant noir d'Arthur HARARI

Citation :

Pier Ulmann, qui survit de petits boulots et de larcins, ne conserve de son père que l’image manquante d’un trauma familial. Issu d’une famille de riches diamantaires d’Anvers, Pier a coupé les ponts avec elle, du fait de l’accident terrible qu’a vécu son père. Sa vie change lorsqu’il apprend la mort dans la rue de celui-ci. Son cousin Gabi veut le revoir. Furieux contre son oncle, qui s’est enrichi en perpétuant le business familial et qu’il juge coupable de la déchéance de son père, Pier élabore sa vengeance. Rachid, avec lequel il cambriole des maisons bourgeoises, lui dit d'aller se servir. Ensemble, il monte un coup pour rafler la mise...

OUI !

Pour l'entrée dans le milieu des diamantaires anversois, par le biais de la famille de Pier Ullmann, sujet original et peu traité au cinéma.
Pour le personnage de Pier, toujours sur la corde raide, mu d'abord par la vengeance puis tiraillé entre son premier objectif et sa passion soudaine pour le métier de tailleur de diamant, lorsqu'on lui découvre ce talent.
Pour l'ambiance feutrée de cette famille qui, au fil du temps, se révèle étouffante pour le petit truand parisien.

Basé sur un scénario efficace jouant sur les rapports psychologiques ambigus ou tendus, le film bénéficie de personnages fouillés servis par d'excellents acteurs (mention spéciale à Abdel Hafed Benotman - mort avant la sortie du film - et à Niels Schneider).

Queenie a écrit:

Un film pour Chymère et Marko


The witch, robert eggers

le bon petit film  de fin de journée quand tout le monde t'as un peu gonflée.
Moins un film d'horreur qu'un film d'ambiance, un bout d'histoire, d'une époque où les contes et légendes étaient si forts qu'ils prenaient vie. Où Dieu et le diable pesaient sur le quotidien des hommes.

Un film qui a parfois, aussi, des images très belles.

Une belle surprise.

J'ai vraiment bien aimé...
C'était intéressant de partir des histoires de sorcières "originelles" du 16-17ème siècle, des extraits de procès etc... j'ai trouvé que c'était très fidèle à ce que l'on peut y lire, et à l'idée que l'on peut s'en faire (le peu que l'on peut voir de la "Sorcière" ressemble bien aux gravures anciennes représentant des sorcières, par exemple), et de le prendre au premier degré finalement.
L'état d'esprit des colons puritains de l'époque est bien rendu, tout comme la difficulté de leurs vies, le fait qu'il leur fallait tout bâtir et se battre contre les éléments, ainsi que la montée de l'hystérie collective, même si celle-ci tourne en vase clôt, que l'on retrouve par exemple dans les procès de Salem.

En plus, les acteurs sont tous vraiment très bons, mention spécial au jeune garçon qui joue Caleb... je l'ai trouvé impressionnant. Faut que je note son nom...





Autrement, vu L'outsider, sur l'affaire Kerviel...
Même si on échappe pas à quelques clichés sur le milieu de traders (cela dit, apparemment, c'est pas tant des clichés que ça... ), j'ai trouvé que c'était pas mal foutu : l'état d'esprit de Kerviel est bien restitué, tout comme la mécanique conduisant au résultat final, l'aveuglement complice de sa hiérarchie, la fascination pour l'argent qui fait perdre tous sens des réalités, et l'addiction à l'adrénaline des traders...

Finalement, plus je vois des films sur le milieu de la bourse, plus je me dis qu'on devrait abolir ce "machin" qui n'a finalement pas de sens... une sorte de Léviathan qui n'obéit qu'à ses lois et qui soumet les hommes pour mieux les détruire...

Bon je vais tenter de voir The Witch qui me faisait déjà envie. Vous confirmez, j'y vais!

Il va te plaire Marko !