Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Honoré de Balzac

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krys
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyDim 16 Mai 2010 - 23:22

Le colonel Chabert est excellent, et très vite lu, car très court sourire
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyMar 18 Mai 2010 - 8:39

Cela me rassure, car si je m'étais arrêté sur cette première impression j'aurais mis un terme à ma découvete de l'auteur.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyJeu 20 Mai 2010 - 9:54

JE suis avec Chabert et effectivement rien à voir avec " La femme de trente ans".
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyJeu 20 Mai 2010 - 10:59

A propos de " Le colonel Chabert " :

Qu'est ce donc que ce tourlourou tortu qui débarque dans cette étude pour faire valoir ce que de droit ? Le Colonel Chabert, qui deviendra par la force dévastatrice de l'administration, de l'avidité et du destin un pauvre hère au nom de Hyacinthe. C'est sublime, court, percutant, efficace et me laisse sur ma faim. J'ai commencé Balzac par un livre que je n'ai pas fini, " La femme de Trente ans ". Ce dernier m'avait laissé un goût amer et m'avait porté à reconsidérer celui que l'on présente comme un immense écrivain. Mon avis viens de changer et j'espère être agréablement supris par les autres ouvrages.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyJeu 20 Mai 2010 - 13:28

Et bien moi, je stagne un peu sur l'interminable Ursule Mirouet. Ça n'en finit pas.Mais je m'accroche! Ce qui me plaît, c'est la langue, les expressions vieillies, et une étude impitoyable de la mesquinerie humaine.
Un petit peu trop tranché, à mon avis: les bons d'un côté et les mauvais de l'autre. Et en plus les bons sont beaux et les mauvais sont laids. Comme ça, on ne risque pas de se tromper.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyJeu 20 Mai 2010 - 15:38

Hexagone a écrit:
A propos de " Le colonel Chabert " :

Qu'est ce donc que ce tourlourou tortu qui débarque dans cette étude pour faire valoir ce que de droit ? Le Colonel Chabert, qui deviendra par la force dévastatrice de l'administration, de l'avidité et du destin un pauvre hère au nom de Hyacinthe. C'est sublime, court, percutant, efficace et me laisse sur ma faim. J'ai commencé Balzac par un livre que je n'ai pas fini, " La femme de Trente ans ". Ce dernier m'avait laissé un goût amer et m'avait porté à reconsidérer celui que l'on présente comme un immense écrivain. Mon avis viens de changer et j'espère être agréablement supris par les autres ouvrages.

Bonne continuation avec cet auteur alors balzac - Honoré de Balzac - Page 8 Icon_biggrin

Dom a écrit:
Et bien moi, je stagne un peu sur l'interminable Ursule Mirouet. Ça n'en finit pas.Mais je m'accroche! Ce qui me plaît, c'est la langue, les expressions vieillies, et une étude impitoyable de la mesquinerie humaine.
Un petit peu trop tranché, à mon avis: les bons d'un côté et les mauvais de l'autre. Et en plus les bons sont beaux et les mauvais sont laids. Comme ça, on ne risque pas de se tromper.

Moi je ne le trouve pas si manichéen. En fait je trouve qu'il ne dépeint pas tant les bons et les méchants, que les intelligents et les stupides. Enfin, par "stupides", j'entends les personnages dont la psychologie est simple, facilement cernable, dont les actions ne sont guère surprenantes (et ceux là sont souvent beaux, c'est vrai, mais ça contrebalance balzac - Honoré de Balzac - Page 8 28294 ) par opposition aux laids, qui font preuve d'une intelligence incroyable, et qui s'en sortent grâce à ceux là. Après, c'est vrai qu'il y a aussi de beaux gentils, et des méchants très laids, mais du coup, je trouve qu'il nous offre quand même une galerie de personnages assez variés. (enfin, je parle de son oeuvre en général là, je n'ai pas lu Ursule Mirouet).
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krys
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyVen 21 Mai 2010 - 19:03

non, les personnages de Balzac ne sont pas toujours beaux et gentils à la fois ! Si vous lisez la Cousine Bette, vous découvrirez Valérie, redoutable séductrice !
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyJeu 5 Aoû 2010 - 21:15

Depuis mon dernier message sur ce sujet, j'ai peu à peu découvert l'immense œuvre de Balzac, et, pour mon plus grand plaisir, je suis encore loin d'en voir le bout ! Je dois dire que depuis ma lecture du Père Goriot, mes lectures "Balzacnesque" se sont succéder, avec toujours plus de plaisir. J'adore me couler dans le flot impétueux de la verve de Balzac. Un style qui fourmille de détails et d'ironie. J'ai désormais toujours un de ces romans sous la main, au cas où l'envie m'en prendrait, et une envie de Balzac ne se fait pas attendre Wink

J'ai lu beaucoup de ces grands romans : Eugénie Grandet, les Illusions Perdues, Splendeurs et misères des courtisanes, la Peau de chagrin, César Birotteau (où j'ai parfois peiné sur le vocabulaire économique...). Pourtant si il y a bien un livre, où en tout cas un passage qui m'a vraiment marqué, c'est le début de La Fille aux yeux d'or. C'est amusant car je garde un souvenir assez vague de l'histoire générale, mais c'est cette introduction qui me reste et qui m'a profondément touchée ! C'est là où j'ai senti l'ironie mordante de Balzac de la plus vive manière, et surtout, que j'ai assisté dans tous ces détails à la comédie que joue inlassablement les hommes.
Il s'agit d'une longue description d'un Paris fatigué et en lambeaux et de chacune des couches sociales qui la composent. Je ne me lasse pas de la relire, et je ne résiste pas à vous en confier un extrait (même si je trouve que cela ne peux que mal refléter le texte entier) :

Citation :
Un des spectacles où se rencontre le plus d’épouvantement est certes l’aspect général de la population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, jaune, tanné. Paris n’est-il pas un vaste champ incessamment remué par une tempête d’intérêts sous laquelle tourbillonne une moisson d’hommes que la mort fauche plus souvent qu’ailleurs et qui renaissent toujours aussi serrés, dont les visages contournés, tordus, rendent par tous les pores l’esprit, les désirs, les poisons dont sont engrossés leurs cerveaux ; non pas des visages, mais bien des masques : masques de faiblesse, masques de force, masques de misère, masques de joie, masques d’hypocrisie ; tous exténués, tous empreints des signes ineffaçables d’une haletante avidité ? Que veulent-ils ? De l’or, ou du plaisir ?


C'est là le premier paragraphe, et la suite décortique l'absurdité et la crasse de la vie de l'ouvrier, du petit bourgeois commerçant, puis des personnes d'influences, spéculateurs comme médecin et notaire, puis enfin Balzac atteint la couche des artistes.

Enfin bref, je n'arriverais jamais à décrire ce que ce texte dégage pour moi. Very Happy
En tout cas je ne me lasse pas de cet auteur !
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyJeu 5 Aoû 2010 - 22:57

Moi non plus Heri, je ne ma lasse pas de Balzac. Et comme tu le dis, c'est un auteur qui supporte plusieurs lectures, et cela ne fait que rendre ses livres encore plus déléctables.

Bon retour parmi les Parfumés.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyLun 16 Aoû 2010 - 20:39

Une ténébreuse affaire. 1841. Folio. Edition de René Guise. 305 pages.
Ce livre est souvent considéré comme un des premiers romans policiers. Le titre ne ment pas, c'est une ténébreuse affaire, et en même temps une histoire sombre.
Au début du roman, nous sommes en 1800, et nous faisons la connaissance d'un dénommé Michu :
Citation :
"Un homme vêtu d'une veste de chasse en coutil vert, à boutons verts et d'une culotte de même étoffe, chaussé de souliers à semelles minces, et qui avait des guêtres de coutil montant jusqu'au genou, nettoyait une carabine avec le soin que mettent à cette occupation les chasseurs adroits, dans leurs moments de loisir.[...] Quiconque eût pu contempler cette scène, caché dans un buisson, aurait sans doute frémi comme frémissaient la vieille belle-mère de la femme de cet homme. Évidemment un chasseur ne prend pas de si minutieuses précautions pour tuer le gibier, et n'emploie pas, dans le département de l'Aube, une lourde carabine rayée.
- Tu veux tuer des chevreuils, Michu ? lui dit sa belle jeune femme en tâchant de prendre un air riant. " (pages 23-24).

Ça commence bien !
Michu est le régisseur d'un domaine. Il a occupé ce poste à la suite de l'exécution du marquis et de la marquise de Simeuse. Du vivant de ceux-ci, Michu était garde-général, il avait été "comblé de bienfaits par la marquise"... mais a tout de même assisté à leur exécution. Le titre du premier chapitre s'appelle "Le Judas", on comprend pourquoi. Même si rapidement, on voit que ce n'est pas aussi simple, bien sûr.
Alors que notre Michu s'occupe de sa carabine, deux hommes surviennent, des Parisiens qui ont bien l'air d'espions, des suppôts de Fouché... Michu a un curieux pressentiment.

On fait bientôt la connaissance de Laurence de Cinq-Cygne.
Citation :
"La jeune comtesse avait vu mourir sa mère, tomber l'abbé d'Hauteserre, le marquis et la marquise de Simeuse périr sur l'échafaud ; son frère unique était mort de ses blessures, ses deux cousins qui servaient à l'armée de Condé pouvaient être tués à tout moment, enfin la fortune des Simeuse et des Cinq-Cygne venait d'être dévorée par la République, sans profit pour la République. Sa gravité, dégénérée en stupeur apparente, doit se concevoir." (page 61).
Elle paraît donc un peu stupide."« J'ai l'air d'un mouton qui rêve » disait-elle quelquefois en souriant." (page 59).

Citation :
"Mais Laurence avait dans les manières, dans sa voix gutturale, dans son regard impérieux, ce je ne sais quoi, ce pouvoir inexplicable qui impose toujours, même quand il n'est qu'apparent, car chez les sots le vide ressemble à de la profondeur. Pour le vulgaire, la profondeur est incompréhensible. De là vient peut-être l'admiration du peuple pour tout ce qu'il ne comprend pas." (page 62).
Laurence de Cinq-Cygne est calme, posée.
"Elle montait admirablement bien à cheval, et son adresse à la chasse tenait du miracle." (page 61).
Bref, c'est un peu wonderwoman, mais une wonderwoman humaine. Elle est animée d'une très grande volonté, c'est une héroïne. Elle est le personnage principal de l'histoire, et est aimée notamment de ses cousins jumeaux Simeuse (comment se décider pour l'un plutôt que pour l'autre ?).

Balzac recourt à des procédés comme :
Citation :
" Le lieu pittoresque où le régisseur avait amené Laurence devait être si fatal aux principaux personnages de ce drame et à Michu lui-même, que le devoir d'un historien est de le décrire. Ce paysage est d'ailleurs, comme on le verra, devenu célèbre dans les fastes judiciaires de l'Empire." (page 92).

Et la ténébreuse affaire commence, des événements difficilement explicables surviennent, des innocents sont accusés, tout semble les désigner coupables, il y a procès, comme annoncé. L'occasion de voir un peu comment fonctionne la machine judiciaire de l'époque.
Citation :
"De même que le médecin ne laisse rien voir de ses appréhensions à son malade, de même l'avocat montre toujours une physionomie pleine d'espoir à son client." (page 193).
"En France, tout est du domaine de la plaisanterie, elle y est la reine : on plaisante sur l'échafaud, à la Bérésina, aux barricades, et quelque Français plaisantera sans doute aux grandes assises du jugement dernier." (page 199).

Une ténébreuse affaire est une histoire très sombre, à rebondissements, pas toujours simple (il vaut mieux, contrairement à moi, bien connaître cette époque), inscrite dans les événements politiques de 1800 (Marengo, Napoléon, les complots, les Royalistes, les Républicains....) et se base sur un fait réel, le mystérieux enlèvement d'un sénateur... C'est aussi le beau portrait de Laurence de Saint-Cygne, mais c'est finalement un Balzac quand même moins mémorable que, par exemple, Eugénie Grandet ou le Père Goriot.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyJeu 2 Déc 2010 - 23:28

Le Chef-d'oeuvre inconnu et autres nouvelles. Edition d'Adrien Goetz. Folio. 381 pages.

1/ Le Chef-d'oeuvre inconnu. (1832) 33 pages.
Citation :
"Vous faites à vos femmes de belles robes de chair, de belles draperies de cheveux, mais où est le sang qui engendre le calme ou la passion et qui cause des effets particuliers ? Ta sainte est une femme brune, mais ceci, mon pauvre Porbus, est d'une blonde ! Vos figures sont alors de pâles fantômes coloriés que vous nous promenez devant les yeux, et vous appelez cela de la peinture et de l'art. Parce que vous avez fait quelque chose qui ressemble plus à une femme qu'à une maison, vous pensez avoir touché le but, et tout fiers de n'être plus obligés d'écrire à côté de vos figures, currus venustus ou pulcher homo, comme les premiers peintres, vous vous imaginez être des artistes merveilleux ! Ha ha !" (page 45).

Il y a la chair, mais il manque l'esprit qui est la vie.

Le Chef-d'oeuvre inconnu parle de la poursuite d'un idéal de peinture. Avec le temps, on a pu le lire comme une critique - ou une apologie, au choix - d'un certain art contemporain (Jackson Pollock). "Saluer en Balzac un prophète de l'art contemporain c'est être contraint d'admettre aussitôt que ce fut malgré lui. « Il est reconnu qu'il [l'artiste] n'est pas lui-même dans le secret de son intelligence », écrit-il, conscient comme toujours de son inconscience, en 1830, dans un article de La Silhouette intitulé Des artistes ." (Adrien Goetz, page 19).

C'est une très curieuse et très intéressante nouvelle, à la chute bien connue. J'aurais bien aimé la lire sans connaître la fin.
"Le Chef-d'oeuvre inconnu a fasciné les peintres. Emile Bernard raconte comment les larmes montaient aux yeux de Cézanne quand il parlait de Frenhofer : « Quelqu'un par qui il était devancé dans la vie, mais dont l'âme était prophétique, l'avait deviné »" (préface, page 10).

Certains y voient un autoportrait de Balzac, qui retouche, retravaille sans cesse ses oeuvres. Bref, on peut y avoir plein de choses, des intentions qu'il a eues, ou bien n'a jamais eues.
C'est un texte qui parle du but de la peinture ("- La mission de l'art n'est pas de copier la nature, mais de l'exprimer ! Tu n'es pas un vil copiste, mais un poète !", page 43), et des moyens d'y parvenir, notamment d'une opposition, mise en exergue dans l'introduction, "entre une manière vive et un faire lisse et académique - pas nécessairement irréconciliable si l'on songe, par exemple, à Frans Hals [...]"). C'est en gros le néo-classicisme face au romantisme. Faut-il avoir un souci de réalisme, ou bien faut-il faire passer une émotion à travers une façon de faire qui ne reproduira pas scrupuleusement la réalité, mais qui l' exprimera mieux ?


2/ L'Elixir de Longue vie (1830). 30 pages.
Nous sommes dans une Italie fantaisiste. "Dans un somptueux palais de Ferrare, par une soirée d'hiver, don Juan Belvidéro régalait un prince de la maison d'Este." Ce don Juan Belvidero festoie en attendant la mort de son père, qui est très vieux. Enfin, don Juan est appelé, son père est très mal.
Citation :
"Il faut se soumettre à la volonté de Dieu" (page 82), dit don Juan.
"- Dieu, c'est moi, répliqua le vieillard en grommelant. [...]
J'ai découvert un moyen de ressusciter. Tiens ! Cherche dans le tiroir de la table, tu l'ouvriras en pressant un ressort caché par le griffon" (pages 82-83).

Très bonne nouvelle fantastico-grotesque, avec une jolie fin...


Dernière édition par eXPie le Jeu 2 Déc 2010 - 23:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyJeu 2 Déc 2010 - 23:29

3/ L'Auberge rouge (1831). 42 pages.
Là, on est dans l'enquête policière. 1799, en Allemagne.
Citation :
"Les deux voyageurs étaient Français. A voir leurs uniformes bleus mélangés de blanc, à parements de velours rouge, leurs sabres, surtout le chapeau couvert d'une toile cirée verte, et orné d'un plumet tricolore, les paysans allemands eux-mêmes auraient reconnu des chirurgiens militaires, hommes de science et de mérite, aimés pour la plupart, non seulement à l'armée, mais encore dans les pays envahis par nos troupes."
Ces deux jeunes gens vont dormir dans la même pièce qu'un riche négociant...
Citation :
"Le négociant et les deux sous-aides plaisantèrent sur la nature de leurs oreillers. [...] Nous dormirons tous deux sur notre fortune : vous, sur votre or ; moi, sur ma trousse ! Reste à savoir si mes instruments me vaudront autant d'or que vous en avez acquis" (page 120).

Pas mal. On notera qu'un des protagonistes est un certain M. Taillefer, le père de Victorine, vue dans le Père Goriot.


4/ Maître Cornélius (1831). 73 pages.
Un histoire d'amour, de mystérieux vols, des innocents accusés à tort, Louis XI en enquêteur... Des personnages d'avares, des péripéties un peu tirées par les cheveux... Le lecteur devine assez tôt ce qu'il en est.
Balzac s'amuse aussi un peu :
Citation :
"Malgré la singulière fantaisie que l'auteur de Quentin Durward a eue de placer le château royal de Plessis-lès-Tours sur une hauteur, il faut se résoudre à le laisser où il était à cette époque, dans un fond, protégé de deux côtés par le Cher et la Loire [...]" (page 194-195).
L'auteur des notes n'est pas en reste : à la suite de la phrase "Cette arme nouvelle et terrible se trouvait près de Cornélius" (page 180) se trouve une note, qui indique : "En vertu d'une complète invraisemblance chronologique."

Intéressant, agréable, mais un peu mineur.


5/ Un drame au bord de la mer (1834). 24 pages. C'est un texte très différent des autres.
"Les jeunes gens ont presque tous un compas avec lequel ils se plaisent à mesurer l'avenir ; quand leur volonté s'accorde avec la hardiesse de l'angle qu'ils ouvrent, le monde est à eux. [...]" (page 225)
Le narrateur et son amie, Pauline, se promènent du côté du Croisic. On a droit à de belles descriptions.
Citation :
"Nous allâmes en silence le long des grèves. Le ciel était sans nuages, la mer était sans rides ; d'autres n'y eussent vu que deux steppes bleus l'un sur l'autre ; mais nous, nous qui nous entendions sans avoir besoin de la parole, nous qui pouvions faire jouer, entre ces deux langes de l'infini, les illusions avec lesquelles on se repaît au jeune âge, nous nous serrions la main au moindre changement que présentaient, soit la nappe d'eau, soit les nappes de l'air, car nous prenions ces légers phénomènes pour des traductions matérielles de notre double pensée." (page 227)

Citation :
"Près de ce rocher, de tumultueuses pensées ; là, toute une vie employée, là des craintes dissipées ; là des rayons d'espérance sont descendues dans l'âme. En ce moment, le soleil, sympathisant avec ces pensées d'amour ou d'avenir, a jeté sur les flancs fauves de cette roche une lueur ardente ; quelques fleurs des montagnes attiraient l'attention ; le calme et le silence grandissaient cette anfractuosité sombre en réalité, colorée par le rêveur ; alors elle était belle avec ses maigres végétations, ses camomilles chaudes, ses cheveux de Vénus aux feuilles veloutées. " (page 228).

Ils rencontrent un pêcheur, qui va leur raconter une histoire fort triste.

Un beau texte, mélancolique.


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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyJeu 2 Déc 2010 - 23:30

6/ Facino Cane (1836). 16 pages.
Un étudiant est invité à une noce par sa femme de ménage.
Citation :
"Le festin, le bal, tout eu lieu chez un marchand de vin de Charenton, au premier étage, dans une grand chambre éclairée par des lamper à réflecteurs en fer-blanc, tendue d'un papier crasseux à hauteur des tables, et le long des murs de laquelle il y avait des bancs de bois." (page 254).

Il remarque un joueur de clarinette, un aveugle. Un type curieux, qui a une bien étrange histoire à raconter, sur sa jeunesse à Venise...
"Je sens l'or. Quoique aveugle, je m'arrête devant les boutiques de joailliers. Cette passion m'a perdu, je suis devenu joueur pour jouer de l'or. Je n'étais pas fripon, je fus friponné, je me ruinai." (page 261). L'or est une passion pour lui...

Une petite nouvelle, intéressante, mais loin d'être un chef-d'oeuvre.


7/ Pierre Grassou (1839). 26 pages.
Citation :
"Toutes les fois que vous êtes sérieusement allé voir l'Exposition des ouvrages de sculpture et de peinture, comme elle a lieu depuis la Révolution de 1830, n'avez-vous pas été pris d'un sentiment d'inquiétude, d'ennui, de tristesse, à l'aspect des longues galeries encombrées ?" (page 271)
Balzac parle de peinture, de peintres, fait la description d'un atelier.
Citation :
"Le poêle participait à ce système de soin hollandais, d'autant plus visible que la lumière pure et peu changeante du nord inondait de son jour net et froid cette immense pièce. Fougères, simple peintre de genre, n'a pas besoin des machines énormes qui ruinent les peintres d'Histoire, il ne s'est jamais reconnu de facultés assez complètes pour aborder la haute peinture, il s'en tenait encore au chevalet." (pages 273-274).
On fait donc la connaissance de Pierre Grassou de Fougères, un peintre honnête, à la volonté touchante de bien faire et d'être très conscient de ses limites, qui va connaître un succès bourgeois.

Très bonne chute, très bonne nouvelle.

Globalement, un excellent recueil de nouvelles qui tournent autour de l'art, avec quelques incursions dans le fantastique. Mais n'y a-t-il pas, par essence, un peu de fantastique dans l'acte créatif ? (ça fait sérieux, comme phrase de conclusion, tiens... une fin ouverte, tout ça...)
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyVen 3 Déc 2010 - 8:03

"Mais n'y a-t-il pas, par essence, un peu de fantastique dans l'acte créatif ? (ça fait sérieux, comme phrase de conclusion, tiens... une fin ouverte, tout ça...)"

une bonne question Expie

créativité, imagination, invention........................je pense que oui !
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 EmptyVen 3 Déc 2010 - 9:32

Ca me donne envie de replonger dans Balzac.
Merci eXPie
cheers
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 8 Empty

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