Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Honoré de Balzac

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eXPie
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyJeu 20 Aoû 2009 - 23:56

Lara a écrit:
Le soleil chez moi n'est pas un accélérateur de lecture, au contraire! Il m'assomme très vite.
La chaleur, c'est idéal pour Cent Ans de Solitude, de Garcia Marquez...
On pourrait faire une météo littéraire : les livres à lire en fonction de la météo...
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyVen 21 Aoû 2009 - 0:02

eXPie a écrit:
Lara a écrit:
Le soleil chez moi n'est pas un accélérateur de lecture, au contraire! Il m'assomme très vite.
La chaleur, c'est idéal pour Cent Ans de Solitude, de Garcia Marquez...
On pourrait faire une météo littéraire : les livres à lire en fonction de la météo...

Je sais que le temps qu'il fait dehors influence énormément mes lectures, me rendant joyeuse, rêveuse mélancolique...etc... Au choix. Là s'est plutôt abrutie, recherchant désespèrement un coin d'ombre. Laughing
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMer 26 Aoû 2009 - 22:33

Bien rien ne sert de faire un résumé de l'histoire, eXPie l'ayant déjà fait.
Je vous mets mes impressions, mes ressentis, en toute subjectivité.


Tout d'abord la pensions Vauquer:
"L'homme le plus insouciant s'y attriste comme tous les passants, le bruit d'une voiture y devient un événement, les maisons y sont mornes, les murailles y sentent la prison.(...) Qui décidera de ce qui est plus horrible à voir, ou des coeurs desséchés, ou des crânes vides?"
C'est un curieux lieux de drame, que l'on croit à tout moment quitter avec Rastignac, mais qui enfaîte est présent tout au long du roman.

En parlant du style de Balzac, ce passage m'a fait rire!
"Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd'hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d'assiettes en porcelaine épaisse, à bords bleus, fabriquées à Tournai. Dans un angle est placée une boîte à cases numérotées qui sert à garder les serviettes, ou tachées ou vineuses, de chaque pensionnaire. Il s'y rencontre de ces meubles indestructibles proscrits partout, mais placés là comme le sont les débris de la civilisation aux Incurables. Vous y verriez un baromètre à capucin qui sort quand il pleut, des gravures exécrables qui ôtent l'appétit, toutes encadrées en bois noir verni à filets dorés ; un cartelen écaille incrustée de cuivre ; un poêle vert, des quinquets d'Argand où la poussière se combine avec l'huile, une longue table couverte en toile cirée assez grasse pour qu'un facétieux externe y écrive son nom en se servant de son doigt comme de style, des chaises estropiées, de petits paillassons piteux en sparterie qui se déroule toujours sans se perdre jamais, puis des chaufferettes misérables à trous cassés, à charnières défaites, dont le bois se carbonise. Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l'intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas. Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. Enfin là règne la misère sans poésie ; une misère économe, concentrée, râpée. Si elle n'a pas de fange encore, elle a des taches ; si elle n'a ni trous ni haillons, elle va tomber en pourriture."
La phrase en gras est d'un excellent! Balzac quelle ironie! Combien tu sais percer au jour certaine idée!

Quant à Madame Vauquer:
"Sa face vieillotte, grassouillette, du milieu de laquelle sort un nez à bec de perroquet; ses petites mains potelées, sa personne dodue comme un rat d'église, son corsage trop plein et qui flotte, sont en harmonie avec cette salle où suinte le malheur, où s'est blottie la spéculation et dont madame Vauquer respire l'air chaudement fétide sans en être écoeurée. Sa figure fraîche comme une première gelée d'automne, ses yeux ridés, dont l'expression passe du sourire prescrit aux danseuses à l'amer renfrognement de l'escompteur, enfin toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne. Le bagne ne va pas sans l'argousin, vous n'imagineriez pas l'un sans l'autre."

Je trouve la formule amusante! C'est bien la seule chose amusante chez cette femme. La formule servant à la décrire.
Et pourtant certains traits de son caractère sont intéressants, en ceci qu'ils nous révèlent l'intelligence de l'observation propre à Balzac.
"Elle parlait souvent de cette déplorable affaire, en se plaignant de son trop de confiance, quoiqu'elle fût plus méfiante que ne l'est une chatte; mais elle ressemblait à beaucoup de personnes qui se défient de leurs proches et se livrent au premier venu. Fait moral, bizarre mais vrai, dont la racine est facile à trouver dans le cœur humain. Peut-être certaine gens n'ont-ils plus rien à gagner auprès des personnes avec lesquelles ils vivent; après leurs avoir montré le vide de leur âme, ils se sentent secrètement jugés par elles avec une sévérité méritée; mais, éprouvant un invincible besoin de flatteries qui leur manquent, ou dévorés par l'envie de paraître posséder les qualités qu'ils n'ont pas, ils espèrent surprendre l'estime ou le cœur des ceux qui leur sont étrangers, au risque d'en déchoir un jour. Enfin, il est des individus nés mercenaires que ne font aucun bien à leurs amis ou à leurs proches, parce qu'ils le doivent; tandis qu'en rendant service à des inconnus, ils en recueillent un gain d'amour propres : plus le cercle de leurs affections est près d'eux, moins ils aiment; plus il s'étend, plus serviables ils sont. Madame Vauquer tenait sans doute des ces deux natures, essentiellement mesquines, fausses, exécrables."
"Une des plus detestables habitudes de ces esprits lilitputiens est de supposer leurs petitesses chez les autres."

Mais bon, "Agée d'environ cinquante ans, madame Vauquer ressemble à toutes les femmes qui ont eu des malheurs."


Ce que j'ai aimé chez Balzac, c'est ce drame qu'il nous prédit, que l'on pressent, et qui pourtant lorsqu'il arrive, on découvrir avec surprise, avec horreur. Et oui la vie "est un océan de boue." Qui l'eut cru? Ou du moins qui le veut croire...
"Ces pensionnaires faisaient pressentir des drames accomplis ou en action; non pas de ces drames joués à la lueur des rampes, entre des toiles peintes mais des drames vivants et muets, des drames glacés qui remuaient chaudement le coeur, des drames continus."

Enfin que dire si ce n'est que les pensionnaires tout comme la maison Vauquer sont une de ces monstruosités curieuses.
Et "le beau Paris ignore ces figures blêmes de souffrances morales ou physique."
Mais bon "la plus heureuse de ces âmes désolées était madame Vauquer."
"Elle nourrissait ces forçats acquis à des peines perpétuelles."
Que dire de ces pauvres forçats!
Ratignac, Poiret, le père Goriot, Vautrin... Etc...
Balzac nous offre ici les éléments d'une société complète.

Goriot personnage éponyme est un des plus intéressant.
"Ce devait être une bête solidement bâtie, capable de dépenser tout son esprit en sentiment."
Même son visage nous livre les secrets de son coeur.
"Sa physionomie, que des chagrins secrets avaient insensiblement rendue plus triste de jour en jour, semblait la plus désolée de toutes celles qui garnissaient la table."
"Ses yeux bleus si vivaces prirent des teintes ternes et gris-de-fer, ils avaient pâli, ne larmoyaient plus, et leur bordure rouge semblait pleurer du sang. Aux uns, il faisait horreur ; aux autres, il faisait pitié."
"Horreur" "Pitié" mais nous sommes en plein drame, que dis-je en pleine tragédie!!
Mais d'où vient cette déchéance progressive qui lentement mais sûrement le conduira à sa perte. En posant cette question nous touchons le noeud du drame.
Avec cette autre nous y répondons! "Eh bien ! Elles ne viennent donc plus vous voir, vos filles ?"
Et oui ses filles...
"L'amour est une religion, et son culte doit coûter plus cher que celui de toutes les autres religions. (...) Le luxe du sentiment est la poésie des grenier; sans cette richesse, qu'y deviendrait l'amour?"
L'amour.... et oui l'amour, mais paternel chez Goriot.
"Tout est là, ajouta-t-il en se frappant le coeur. Ma vie, à moi, est dans mes deux filles."
Et le voilà transformé, transfiguré, transcendé par cette passion proche de la folie. Balzac le décrit avec une poésie magnifique et une vérité.
"Le père Goriot était sublime. Jamais Eugène ne l'avait pu voir illuminé par les feux de sa passion paternelle. Une chose digne de remarque est la puissance d'infusion que possèdent les sentiments. Quelque grossière que soit une créature, dès qu'elle exprime une affection forte et vraie, elle exhale un fluide particulier qui modifie la physionomie, anime le geste, colore la voix. Souvent l'être le plus stupide arrive, sous l'effort de la passion, à la plus haute éloquence dans l'idée, si ce n'est dans le langage, et semble se mouvoir dans une sphère lumineuse.Il y avait en ce moment dans la voix, dans un geste de ce bonhomme, la puissance communicative qui signale le grand acteur; Mais nos beaux sentiments ne sont-ils pas le poésies de la volonté?"
Cette passion n'est autre qu'une sombre pathologie chez Goriot, qui aveuglé par son amour se refuse à juger ses filles. Dans un sacrifice perpétuelle, il leur donnera toute sa fortune, tout son être. Il se noiera lui même sous les flots de son amour. Sa passion trop fusionnelle ayant infantilisé ses deux filles, il est en sorte coupable de ce manque de reconnaissance et de cet enfer dans lequel elles l'entraînent.
Goriot possède un caractère absolu, absolu dans sa passion désordonnée à la limite de l'adoration mystique, comme en témoigne cette phrase.
"Enfin, je vis trois fois. Voulez-vous que je vous dise une drôle de chose ? Eh bien ! quand j’ai été père, j’ai compris Dieu. Il est tout entier partout, puisque la création est sortie de lui. Monsieur, je suis ainsi avec mes filles. Seulement j’aime mieux mes filles que Dieu n’aime le monde, parce que le monde n’est pas si beau que Dieu, et que mes filles sont plus belles que moi."
Mais voilà après que ses filles, véritables sangsues, l'aient asséché de toutes ses richesses aussi bien matérielles que émotionnelles, elles le laissent mourir dans cette même pension Vauquer que celle qui nous accueille au début du livre, sans dénier lui porter secours! Quel élégant parricide...


Je m'excuse je fatigue un peu je finirai plus tard de vous parlez de Goriot, ses filles et surtout de Vautrin et de Rastignac. Deux personnages qui ne m'ont pas laissé insensible!


Dernière édition par Lara le Mer 26 Aoû 2009 - 23:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMer 26 Aoû 2009 - 23:18

Et bien nous attendons la suite Lara bravo
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMer 26 Aoû 2009 - 23:32

Arabella a écrit:
Et bien nous attendons la suite Lara bravo

J'ai un peu complété mon précédent post.
Je finirai sûrement ce week-end, si ce n'est demain. J'espère que ça vous intéresse.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMer 26 Aoû 2009 - 23:37

Lara a écrit:
Je finirai sûrement ce week-end, si ce n'est demain. J'espère que ça vous intéresse.

Beaucoup Lara. miammiam
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyJeu 27 Aoû 2009 - 16:01

Merci pour ton commentaire Lara, cela fait du bien de se replonger dans ce livre.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMar 1 Sep 2009 - 21:11

Je continue ma "pseudo" analyse, avec un peu de retard, excusez-moi, mais c'est que Sarraute m'occupait toute entière...
Mais là je me dois de la faire, parce que si j'attends encore je vais finir Enfance et Balzac va passer à la trappe. Very Happy

Je m'en étais donc arrêtée au plus important (pour moi), l'étude de Rastignac et de Vautrin!

Commençons par Vautrin.
Je vous passe sa description physique, l'intérieur de sa tête m'intéressant autrement!
D'abord c'est un homme serviable, obligeant, même si son apparence de "fameux gaillard" intime le respect, et ne fait pas forcément penser à des tendances généreuses mais plutôt filouteuses, c'est à dire orchestrer par le seul intérêt personnel.

"Si quelqu'un se plaignait par trop, il lui offrait aussitôt ses services."

Malgré un air bonhomme, sa grosse gaieté, il inspirait tout de même la crainte "par un certain regard profond et plein de résolution".

Oui, ces yeux trahissent une âme, riche, intelligente et profonde.
Bien qu'à certain moment il puisse se montrer dune lucidité, et d'une froideur effroyable, probable résultat d'une vie antérieur secrète et lourde d'expérience.
C'est que derrière Vautrin se cache trompe la mort ancien forçat rechercher dans tout le pays. Et fort de cette expérience là, il va enseigner la vie à celui qui malgré lui deviendra son élève, Rastignac.

"Mon petit, quand on ne veut pas être dupe des marionnettes, il faut entrer tout à fait dans la baraque, et ne pas se contenter de regarder par les trous de la tapisserie"

Il se fait son protecteur et ourdit pour lui une immense ruse, qui amènera à un meurtre. Il insinue une curiosité dans l'âme de Rastignac, une ambition qui ne demandait qu'à y naître
Il se compare à lui:

"Moi dans ce temps-là j'étais un enfant, j'avais votre âge, vingt et un ans. Je croyais encore à quelque chose, à l'amour d'une femme, un tas de bêtises dans lesquelles vous allez vous embarbouillez."

Étrange danger pour Rastignac que cet homme qui se pose en miroir de lui même et lui annonce ce qu'il va devenir.

Balzac sous-entend que Vautrin est homosexuel. Mais Vautrin au questionnement de Rastignac qui voit dans une telle volonté de l'aider quelque chose de louche, lui répond:

"(...) Je suis bon avec ceux qui me font du bien, ou dont le coeur parle au mien."

Il le rassure également en lui disant que lui aussi financière y trouvera son compte.

Vautrin a un sens de la psychologie humaine étonnamment juste!

"A nous deux! Voici votre compte, jeune homme. (...)Nous avons une cuisinière et un domestique, il faut garder le décorum, papa est baron. Quant à nous, nous avons de l'ambition, nous avons les Bauséant pour alliés et nous allons à pied, nous voulons la fortune et nous n'avons pas le sou, nous mangeons les ratatouilles de maman Vauquer et nous aimons les beaux dîner du faubourg Saint-Germain, nous couchons sur un grabat et nous voulons un hôtel! Je ne blâme pas vos vouloirs. Avoir de l'ambition, mon petit coeur, ce n'est pas donné à tout le monde...
Je fais l'inventaire de vos désirs afin de vous poser la question. Cette question, la voici.
Nous avons une faim de loup, nos quenottes sont incisives, comment nous y prendrons-nous pour approvisionner la marmite? Nous avons d'abord le Code à manger, ce n'est pas amusant, et ça n'apprend rien, mais il le faut. Soit. Nous nous faisons avocat pour devenir président d'une cour d'assises, envoyer les pauvres diables qui valent mieux que nous avec T.F. sur l'épaule, afin de prouver aux riches qu'ils peuvent dormir tranquillement. Ce n'est pas drôle, et puis c'est long. Si vous étiez pâle et de la nature des mollusques, vous n'auriez rien à craindre; mais nous avons le sang fiévreux des lions et un appétit à faire vingt sottises par jour...
(...)
Si vous n'avez pas de protection, vous pourrirez dans votre tribunal de province. Vers trente ans, vous serez juge à douze cents francs par an, si vous n'avez pas encore jeté la robe aux orties. Quand vous aurez atteint la quarantaine, vous épouserez quelque fille de meunier, riche d'environ six mille livres de rentes. Merci.
Ayez des protections, vous serez procureur du roi à trente ans, avec mille écus d'appointements, et vous épouserez la fille du maire. Si vous faites quelques-unes de ces petites bassesses politiques, comme de lire sur un bulletin Villèle au lieu de Manuel (ça rime, ça met la conscience en repos), vous serez, à quarante ans, procureur-général, et pourrez devenir député. Remarquez, mon cher enfant, que nous aurons fait des accrocs à notre petite conscience, que nous aurons eu vingt ans d'ennuis, de misères secrètes, et que nos soeurs auront coiffé sainte Catherine... (...)
Autant commencer aujourd'hui votre révolte contre les conventions humaines. Voilà le carrefour de la vie, jeune homme, choisissez. Une rapide fortune est le problème que se proposent de résoudre en ce moment cinquante mille jeunes gens qui se trouvent tous dans votre position. Vous êtes une unité de ce nombre-là. Jugez des efforts que vous avez à faire et de l'acharnement du combat. Il faut vous manger les uns les autres comme des araignées dans un pot, attendu qu'il n'y a pas cinquante mille bonnes places.
Savez-vous comment on fait son chemin ici? par l'éclat du génie ou par l'adresse de la corruption. Il faut entrer dans cette masse d'hommes comme un boulet de canon, ou s'y glisser comme une peste. L'honnêteté ne sert à rien. La corruption est en force, le talent est rare. Ainsi la corruption est l'arme de la médiocrité qui abonde, et vous en sentirez partout la pointe."


Magnifique. Rastignac sait il la vérité de ces propos! Vautrin a entièrement cerné le jeune homme.Celui-ci a décidé de parvenir à tout prix, même si il se débat encore avec sa conscience. Quelle intelligence, il procède avec une rigueur, une logique et une pointe d'humour acide, mais il touche au plus vrai!

Encore! pour le plaisir d'entendre et de lire des choses aussi intelligentes! Quelle initiation à la vie! Quelle sagesse! Un Maître qui n'a pas du être inintéressant de côtoyer!

"Je ne vous parle pas de ces pauvres ilotes qui partout font la besogne sans être jamais récompensés de leurs travaux, et que je nomme la confrérie des savates du bon Dieu. Certes, là est la vertu dans toute la fleur de sa bêtise, mais là est la misère. Je vois d'ici la grimace de ces braves gens si Dieu nous faisait la mauvaise plaisanterie de s'absenter au jugement dernier. "

"Tirez vos conclusions. Voilà la vie telle qu'elle est. Ça n'est pas plus beau que la cuisine, ça pue tout autant, et il faut se salir les mains si l'on veut fricoter; sachez seulement vous bien débarbouiller : là est toute la morale de notre époque. Si je vous parle ainsi du monde, il m'en a donné le droit, je le connais. Croyez-vous que je le blâme? du tout. Il a toujours été ainsi. Les moralistes ne le changeront jamais. L'homme est imparfait. Il est parfois plus ou moins hypocrite, et les niais disent alors qu'il a ou n'a pas de moeurs. Je n'accuse pas les riches en faveur du peuple; l'homme est le même en haut, en bas, au milieu. Il se rencontre par chaque million de ce haut bétail dix lurons qui se mettent au-dessus de tout, même des lois : j'en suis. Vous, si vous êtes un homme supérieur, allez en droite ligne et la tête haute. Mais il faudra lutter contre l'envie, Ia calomnie, Ia médiocrité, contre tout le monde. Napoléon a rencontré un ministre de la guerre qui s'appelait Aubry, et qui a failli l'envoyer aux colonies. Tâtez-vous ! Voyez si vous pourrez vous lever tous les matins avec plus de volonté que vous n'en aviez la veille."

"Amuser, courroucez-vous ! Emportez-vous ! Dites que je suis un infâme, un scélérat, un coquin, un bandit, mais ne m'appelez ni escroc, ni espion ! Allez, dites, lâchez votre bordée ! Je vous pardonne, c'est si naturel à votre âge ! J'ai été comme ça, moi ! Seulement, réfléchissez. Vous ferez pis quelque jour. Vous irez coqueter chez quelque jolie femme et vous recevrez de l'argent. Vous y avez pensé ! dit Vautrin ; car, comment réussirez-vous, si vous n'escomptez pas votre amour ? La vertu, mon cher étudiant, ne se scinde pas : elle est ou n'est pas. On nous parle de faire pénitence de nos fautes. Encore un joli système que celui en vertu duquel on est quitte d'un crime avec un acte de contrition ! Séduire une femme pour arriver à vous poser sur tel bâton de l'échelle sociale, jeter la zizanie entre les enfants d'une famille, enfin toutes les infamies qui se pratiquent sous le manteau d'une cheminée ou autrement dans un but de plaisir ou d'intérêt personnel, croyez-vous que ce soient des actes de foi, d'espérance et de charité ? Pourquoi deux mois de prison au dandy qui, dans une nuit, ôte à un enfant la moitié de sa fortune, et pourquoi le bagne au pauvre diable qui vole un billet de mille francs avec les circonstances aggravantes ? Voilà vos lois. Il n'y a pas un article qui n'arrive à l'absurde. L'homme en gants et à paroles jaunes a commis des assassinats où l'on ne verse pas de sang, mais où l'on en donne ; l'assassin a ouvert une porte avec un monseigneur : deux choses nocturnes ! Entre ce que je vous propose et ce que vous ferez un jour, il n'y a que le sang de moins. Vous croyez à quelque chose de fixe dans ce monde-là ! Méprisez donc les hommes, et voyez les mailles par où l'on peut passer à travers le réseau du Code. Le secret des grandes fortunes sans cause apparente est un crime oublié, parce qu'il a été proprement fait."

BRAVO. Il n'y a rien d'autre à dire, ces passages sont éternels et immuables!

Et Rastignac sait cette richesse incommensurable de sa parole.

"En deux mots, ce brigand m'a dit plus de choses sur la vertu que m'en ont dit les hommes et les livres!"

Et il apprend!

"Etre fidèle à la vertu, martyre sublime! Bah! tout le monde croit à la vertu; mais qui est vertueux? Les peuples ont la liberté pour idole; mais où est sur la terre un peuple libre? Ma jeunesse est encore bleue comme un ciel sans nuage : vouloir être grand ou riche, n'est-ce pas se résoudre à mentir, plier, ramper, se redresser, flatter, dissimuler? n'est-ce pas consentir à se faire le valet de ceux qui ont menti, plié, rampé? Avant d'être leur complice, il faut les servir. Eh bien! non. Je veux travailler noblement, saintement; je veux travailler jour et nuit, ne devoir ma fortune qu'à mon labeur. Ce sera la plus lente des fortunes, mais chaque jour ma tête reposera sur mon oreiller sans une pensée mauvaise Qu'y a-t-il de plus beau que de contempler sa vie et de la trouver pure comme un lis? Moi et la vie, nous sommes comme un jeune homme et sa fiancée. Vautrin m'a fait voir ce qui arrive après dix ans de mariage. Diable! ma tête se perd. Je ne veux penser à rien, le coeur est un bon guide."

Même si il bataille encore avec lui même.

"Ce que les moralistes nomment les abîmes du cœur humain sont uniquement les décevantes pensées, les involontaires mouvements de l'intérêt personnel. Ces péripéties, le sujet de tant de déclamations, ces retours soudains sont des calculs faits au profit de nos jouissances. En se voyant bien mis, bien ganté, bien botté, Rastignac oublia sa vertueuse résolution. La jeunesse n'ose pas se regarder au miroir de la conscience quand elle verse du côté de l'injustice, tandis que l'âge mûr s'y est vu: la gît toute l'indifférence entre ces deux phases de la vie."

Rastignac est fait comme un rat. Il va céder. Ce qui lui manque comme le dit si bien Balzac c'est l'expérience, une connaissance de lui et des autres, et ça rien ne le remplace.

Qu'est-ce donc que cet étrange personnage?
Mais laissons-donc répondre Vautrin par lui-même:

"Je suis ce que vous appelez un artiste."
"Je suis un grand poète. Mes poésies, je ne les écris pas: elles consistent en actions et en sentiments."
"J'ai appris(...) à aimer le beau où qu'il se trouve."


Je rajouterai même dans l'humain, car Vautrin quoiqu'on en dise est profondément humain!
Certains disent que Balzac a mis beaucoup de lui-même en Vautrin; Je ne connais pas assez Balzac pour en juger. Mais si c'est le cas, j'avoue Vautrin me plaît énormément.

Bien j'arrête un peu, je finirai plus tard. Je garde le meilleur pour la fin. diablotin
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMar 1 Sep 2009 - 21:36

Lara a écrit:
Certains disent que Balzac a mis beaucoup de lui-même en Vautrin; Je ne connais pas assez Balzac pour en juger. Mais si c'est le cas, j'avoue Vautrin me plait énormément.

Oui, Vautrin est très intéressant. Il a droit à une pièce de théâtre écrite par Balzac (et interdite le lendemain de la première représentation), et on le retrouve dans Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes. Pas encore lu tout ça...

Balzac réussit particulièrement bien les analyses de la société, comme dans les extraits que tu as relevés, Lara. Ils sont vraiment marquants.
Il y a un passage un peu similaire dans Le Lys dans la Vallée (une lettre de Mme de Mortsauf qui explique au narrateur ce qu'est la vraie vie, les gens, les relations, et montre très bien l'inutilité du zèle - c'est très, très vrai, je le constate tous les jours "en vrai" - dans Le Lys, ce passage tranche d'autant plus qu'il arrive après 160 pages de "cul-cul", comme dirait Gombrowicz ; de plus, dans la lettre, elle explique aussi très bien que pour intéresser les gens, il faut leur parler d'eux, pas de soi. On sera très bien vu, ensuite, on nous considérera comme intéressant).
Bref, c'est un thème qui semble revenir souvent : un mentor qui explique à un jeune comment fonctionnent les rouages des relations humaines avec une grande profondeur et une absence totale d'illusions.
L'ambition, aussi, oui, c'est un thème qui revient souvent... Beaucoup ne semblent vivre que pour ça, il faut dire...
Les siècles passent, les motivations humaines restent fondamentalement les mêmes.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMar 1 Sep 2009 - 21:40

Wouah !
J'attends la suite aussi, ça fait drôlement plaisir de revivre cette oeuvre !
J'adore ce livre, un de mes préférés. J'aime beaucoup aussi le personnage de Vautrin, je le trouve extraordinnairement complexe et travaillé, il est un versant entier de la société, mais en même temps, c'est comme si ce versant était taillé en plusieurs facettes. Je le préfère même à Rastignac je pense ... il est plus, comment dire, campé sur ses positions. Non que Rastignac ne soit pas déterminé à arriver à ses fins, mais il a quelque chose de plus mou en lui par rapport à Vautrin, ce n'est peut être qu'une impression ...

Sinon j'aime le style de Balzac parce que je trouve que c'est l'expression même de cette classe d'auteur qui font le lien entre le romantisme et le naturalisme. Il érige un tableau rigoureux de la société sous tous les angles possibles et imaginables, pointe du doigt les moeurs et habitudes d'une vie, mais reste en même temps d'un lyrisme incroyable et parvient à faire vibrer ses livres d'une extraordinnaire passion. (Je rafolle de ses nouvelles, comme Le chef d'oeuvre inconnu, ou encore, Une passion dans le désert, qui sont la matérialisation même de la passion et du lyrisme je trouve Very Happy )
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMar 1 Sep 2009 - 21:48

Ah oui, je dirais, comme ça, que Vautrin est nettement plus intéressant que Rastignac, parce qu'il a un mystère, une assurance et une lucidité assez fascinantes, alors que Rastignac est... oui, plus mou, plus terne. Je crois que c'est dans une préface, j'avais lu que Rastignac n'avait pas, en fait, de vraie qualité particulière, qui ferait de lui quelqu'un à part.
Mais je ne m'avancerais pas trop, vu que je n'ai pas lu Le Bal de Sceaux, Illusions perdues, Le Cabinet des Antiques, etc. dans lesquels il apparaît...
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMar 1 Sep 2009 - 22:12

eXPie a écrit:
Oui, Vautrin est très intéressant. Il a droit à une pièce de théâtre écrite par Balzac (et interdite le lendemain de la première représentation), et on le retrouve dans Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes. Pas encore lu tout ça...

J'en avais vaguement entendu parler. Merci expie, cela m'intéresse.

eXPie a écrit:
Balzac réussit particulièrement bien les analyses de la société, comme dans les extraits que tu as relevés, Lara. Ils sont vraiment marquants.

Tout à fait, c'est en cela et presque uniquement en cela que j'ai remis en question mon profond attachement à Maupassant au détriment de Balzac. Et heureusement que je l'ai fait. Les deux sont différents, les deux sont intéressant!

eXPie a écrit:
Il y a un passage un peu similaire dans Le Lys dans la Vallée (une lettre de Mme de Mortsauf qui explique au narrateur ce qu'est la vraie vie, les gens, les relations, et montre très bien l'inutilité du zèle - c'est très, très vrai, je le constate tous les jours "en vrai" - dans Le Lys, ce passage tranche d'autant plus qu'il arrive après 160 pages de "cul-cul", comme dirait Gombrowicz ; de plus, dans la lettre, elle explique aussi très bien que pour intéresser les gens, il faut leur parler d'eux, pas de soi. On sera très bien vu, ensuite, on nous considérera comme intéressant).

miammiam Je l'attaque dès que je l'ai celui là. Avec la lecture en commun, j'entends. Suffit que le CDI, ait le livre...

eXPie a écrit:
Bref, c'est un thème qui semble revenir souvent : un mentor qui explique à un jeune comment fonctionnent les rouages des relations humaines avec une grande profondeur et une absence totale d'illusions.

Oui, j'aime ce principe là.
Le maître et l'élève. La transmission d'une expérience, qui pourtant n'est pas pleinement utilisée. Un lien entre deux vies qui ainsi se touchent presque.

eXPie a écrit:
L'ambition, aussi, oui, c'est un thème qui revient souvent... Beaucoup ne semblent vivre que pour ça, il faut dire...
Les siècles passent, les motivations humaines restent fondamentalement les mêmes.

Tout à fait, les vies se ressemblent, les sentiments aussi et pourtant la nature humaine est d'une complexité immense!!

Tango a écrit:
J'aime beaucoup aussi le personnage de Vautrin, je le trouve extraordinnairement complexe et travaillé, il est un versant entier de la société, mais en même temps, c'est comme si ce versant était taillé en plusieurs facettes. Je le préfère même à Rastignac je pense ... il est plus, comment dire, campé sur ses positions. Non que Rastignac ne soit pas déterminé à arriver à ses fins, mais il a quelque chose de plus mou en lui par rapport à Vautrin, ce n'est peut être qu'une impression ...

Oui Vautrin est intéressant. Mais Rastignac aussi, en cela que ce livre est pour lui un roman d'apprentissage, malheureux cobaye humain. J'en parlerai. Demain sûrement, là ma mère commence à gémir parce que je suis depuis trop longtemps sur l'ordi.

Tango a écrit:
Sinon j'aime le style de Balzac parce que je trouve que c'est l'expression même de cette classe d'auteur qui font le lien entre le romantisme et le naturalisme. Il érige un tableau rigoureux de la société sous tous les angles possibles et imaginables, pointe du doigt les moeurs et habitudes d'une vie, mais reste en même temps d'un lyrisme incroyable et parvient à faire vibrer ses livres d'une extraordinnaire passion. (Je rafolle de ses nouvelles, comme Le chef d'oeuvre inconnu, ou encore, Une passion dans le désert, qui sont la matérialisation même de la passion et du lyrisme je trouve Very Happy )

Umm, là je nuancerai un peu; Enfin c'est mon ressenti, je ne l'impose pas. Le lyrisme chez Balzac n'est pas du vrai Lyrisme; En cela j'entends que c'est un lyrisme calclulé servant une intelligence de l'observation. En tout cas c'est bien loin du lyrisme de Maupassant! Rien que l'absence du je, (ou alors très peu) et cette vision lointaine et très explicative, pleine de jugements. Pour la passion amoureuse, j'ai une petite préférence pour Stendhal en cela que je le trouve lui, plus romentique. Mais Balzac comme dit EXPie c'est l'analyse de la société, ce que j'appelle moi l'intelligence de l'observation.

En totu cas je suis heureuse que cela vous intéresse! cheers
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMar 1 Sep 2009 - 22:26

Lara a écrit:
En tout cas c'est bien loin du lyrisme de Maupassant! Rien que l'absence du je, (ou alors très peu) et cette vision lointaine et très explicative, pleine de jugements. Pour la passion amoureuse, j'ai une petite préférence pour Stendhal en cela que je le trouve lui, plus romentique. Mais Balzac comme dit EXPie c'est l'analyse de la société, ce que j'appelle moi l'intelligence de l'observation.

En totu cas je suis heureuse que cela vous intéresse! cheers

C'est ce qui me gêne peut-être dans Le Lys : c'est écrit à la première personne, et une personne naïve et exaltée. Et cette "vision lointaine et très explicative", elle me manque vraiment.
Mais je suis très curieux de savoir comment tu vas percevoir le Lys : vrai lyrisme ou cul-culterie ? Ca dépend vraiment si on accroche ou pas, je comprends bien les deux positions à ce sujet.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMar 1 Sep 2009 - 22:45

Et bien cela fait plaisir de voir vivre ainsi ce fil. sourire

J'attends vraiment notre lecture commune du Lys au mois de novembre, parce que c'est un livre qui m'avait déçu lors de ma première lecture. Toutes les oeuvres de la Comédie Humaine ne sont pas de la même valeur, et en particulier les premiers textes, dans lesquels Balzac n'a pas encore déployé tout son talent. Mais le Lys est présenté un peu partout comme un chef d'oeuvre, beaucoup le placent haut, et franchement moi j'avais trouvé cela un peu ridicule et ennuyeux. Mais cela date de plus de vingt ans et comme à la lecture commune participent des gens qui semblent beaucoup l'aimer, je pourrais peut être y voir des aspects qui m'ont échappés. Ou peut être que ma perception ne sera plus la même.

En attendant novembre je vais peut être lire Vautrin, mais j'ai lu plutôt des choses négatives sur le théâtre de Balzac et j'ai peur d'être déçue. Mais je vais m'y mettre un jour, d'autant plus que j'ai son théâtre complet dans ma bibiothèque.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 5 EmptyMar 1 Sep 2009 - 23:06

Arabella a écrit:
Mais le Lys est présenté un peu partout comme un chef d'oeuvre, beaucoup le placent haut, et franchement moi j'avais trouvé cela un peu ridicule et ennuyeux. Mais cela date de plus de vingt ans et comme à la lecture commune participent des gens qui semblent beaucoup l'aimer, je pourrais peut être y voir des aspects qui m'ont échappés. Ou peut être que ma perception ne sera plus la même.
La question que je me pose, c'est si Balzac a fait exprès de faire un texte que je trouve ridicule, dans les 160 premières pages ; en effet, sans rien dévoiler, un personnage se moque du narrateur et du plaisir qu'il porte aux "conversations chrétiennes" (tous les petits anges, les palpitations, les frémissements sentimentaux, etc.) Et c'est tellement bien envoyé que, franchement... j'ai un gros doute.

Pour Vautrin, la pièce, j'ai cru comprendre qu'elle était pas mal, mais... j'attends ton avis dentsblanches


Avec tout ça, je n'ai pas encore commencé la Conjurations des Imbéciles...
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