Honoré de Balzac

Balzac. J'ai de la difficulté avec lui. J'ai lu La Peau de chagrin. M'enfin, j'ai aimé, même malgré le côté interminable des descriptions... J'ai pas encore entré tout à fait dans Illusions perdues, mais j'ai bien aimé ce que j'ai lu... Je suis plus Balzac que Zola en définitive sauf exceptions, mais je ne lirai pas tout Balzac je crois...

jack-hubert bukowski a écrit:

Balzac. J'ai de la difficulté avec lui. J'ai lu La Peau de chagrin. M'enfin, j'ai aimé, même malgré le côté interminable des descriptions... J'ai pas encore entré tout à fait dans Illusions perdues, mais j'ai bien aimé ce que j'ai lu... Je suis plus Balzac que Zola en définitive sauf exceptions, mais je ne lirai pas tout Balzac je crois...

Pour moi, la Peau de Chagrin ne fait vraiment pas partie des meilleurs Balzac...

Y a-t-il un Balzac moins descriptif, eXPie? Tu nous conseilles quoi pour mieux entrer dans son univers?

Le Colonel Chabert, c'est bien pour commencer : c'est assez court et l'histoire est prenante...

Et après, on finit par prendre goût à ses descriptions...

Sinon, Eugénie Grandet, peut-être ?

Ou sinon il y a ses nouvelles : L'auberge rouge, L'elixir de longue vie, Le chef d'oeuvre inconnu, Un drame au bord de la mer, La fausse maîtresse etc ...

eXPie a écrit:

On va dire que tu as respecté l'ordre chronologique de l'écriture...

Oui, c'était voulu, je pouvais au moins faire l'effort de lire dans l'ordre les deux que je possède. C'est mieux que rien et puis quelle lecture ! Il va falloir que Le Père Goriot relève le défi.

Arabella a écrit:

Et bien ce n'est pas si terrible.

Je comprends qu'il soit difficile de résister à un livre de Balzac.

Merci pour ton immense magnanimité

Je comprends maintenant ton affection pour cet auteur.

Arabella a écrit:

Et bien ce n'est pas si terrible.

Je comprends qu'il soit difficile de résister à un livre de Balzac.

je suis bien d'accord et d'ailleurs, je n'ai jamais pu résister.

J'ai fini Le Père Goriot, oh la tristesse de ce livre...

Les belles âmes ne peuvent pas rester longtemps en ce monde.
Comment les grands sentiments s'allieraient-ils, en effet, à une société mesquine, petite, superficielle ?

Kannskia a écrit:

J'ai fini Le Père Goriot, oh la tristesse de ce livre...

Les belles âmes ne peuvent pas rester longtemps en ce monde.
Comment les grands sentiments s'allieraient-ils, en effet, à une société mesquine, petite, superficielle ?

Bon bah maintenant tu n'as plus qu'à attaquer Illusions perdues !

Quelle chance !

Aaliz a écrit:

Kannskia a écrit:

J'ai fini Le Père Goriot, oh la tristesse de ce livre...

Les belles âmes ne peuvent pas rester longtemps en ce monde.
Comment les grands sentiments s'allieraient-ils, en effet, à une société mesquine, petite, superficielle ?

Bon bah maintenant tu n'as plus qu'à attaquer Illusions perdues !

Il y en a peut-être quelques-uns à lire avant...

La tristesse de ce livre, oui... Comme la plupart des Balzac...

Balzac n'édulcore pas les choses, c'est sûr. Et ce qu'il dit pour la société de son époque semble pouvoir s'appliquer à n'importe quelle société. Ce n'est pas optimiste, mais tellement juste.

La Vendetta
Honoré de Balzac

Une nouvelle ou un court roman de Balzac autour du thème de la vendetta, de celles qui se retournent tragiquement contre leur propre famille. Balzac renouvelle ainsi le thème mainte fois traité des deux rejetons de familles rivales qui tombent amoureux l’un de l’autre. Un amour interdit et tragique bien sûr car l’amour est souvent source de malheur chez Balzac.

La nouvelle commence sous l’ère napoléonienne puis continue après l’exil sous un autre régime, ce qui a son importance puisque les principaux protagonistes sont corses et proches du consul. Ce sera de nouveau le milieu artistique qui sera le berceau de l’histoire et même si le personnage du père de la jeune fille, Bartholoméo Di Piombo, nous paraît un peu outrancier, le talent et le style de Balzac nous emportent et nous convainquent.

jack-hubert bukowski a écrit:

Y a-t-il un Balzac moins descriptif, eXPie? Tu nous conseilles quoi pour mieux entrer dans son univers?

Bien que cette demande ne me soit point adressée, je conseille de commencer...par la fin et "Les paysans" (1855), roman inachevé mais ça ne se voit pas, Mme Hanska ayant magistralement terminé le travail.

Ce n'est que le quart du projet "scènes de la vie de campagne" qui devait rejoindre la "comédie humaine".
L'intrigue est fort habilement nouée, le roman a du coffre.
Des paysans plus usés que rusés, mais avides et toujours borderline, non fiables. A la terne misère intellectuelle.

Un parvenu, un général d'Empire fait Comte de Montcornet, assez peu roué et même franchement assez naïf pour se faire manoeuvrer par son conseiller félon (Sibilet).
On perçoit peu à peu le nouveau règne de la bourgeoisie et des réseaux d'intérêts qui supplante l'ancienne noblesse et, a fortiori, la nouvelle noblesse issue de l'Empire pour un monde qui bascule vers le règne de l'argent: nous y sommes toujours, à ma connaissance. Les descriptions sont magnifiques, les caractères assez savoureux, on peut dire que Balzac résiste in extremis à la tentation de la caricature, je pense aux Tonsard du Grand I-Vert.
Un Balzac de haute expérience donc, une plume encore vive, méthodique et cherchant peut-être à tracer plus à l'essentiel que dans d'autres ouvrages, plus connus, notoires et plébiscités.
Je recommande sans réserve !

jack-hubert bukowski a écrit:

Je suis plus Balzac que Zola en définitive sauf exceptions, mais je ne lirai pas tout Balzac je crois...

Si l'on effectue une lecture simultanée, ou du moins proche dans le temps, des "Paysans" de Balzac et de "La Terre" de Zola, on est très déçu par Zola, manque de force, de souffle, de finesse...Enfin du moins est-ce là mon avis, mais Zola et Balzac se comparent-ils ?
Et dire que ces "Paysans"-là ne constituent que le quart de l'à jamais inconnu projet Balzacien initial !

Kannskia a écrit:

J'ai fini Le Père Goriot, oh la tristesse de ce livre...

Alors il existe un ouvrage de Balzac qui se veut jubilatoire, drôle ou plus exactement drolatique, qui fit un flop à sa sortie (les Contes ont paru entre 1832 et 1837) et est resté depuis fort dédaigné, pourtant je le prise assez:

Les contes drolatiques (colligez ez abbayes de Touraine et mis en lumière par le Sieur de Balzac pour l'esbattement des Pantagruélistes et non aultres, nous informe la page de garde).

J'ai de cet ouvrage une assez agréable édition reliée (Garnier, 1926) et illustrée de 425 dessins de Gustave Doré. J'ai connu la petite joie émouvante d'avoir à en trancher certaines pages, non déflorées par celui, celle (ou ceux ou celles) l'ayant eu avant et devant, je soupçonne, s'en servir de livre-bibelot en vue sur un rayonnage. Merci en tous cas de l'avoir laissé en un tel état, on peut dire neuf.

C'est un hommage à Rabelais bien sûr, et aussi à toute la matière médiévale (fabliaux, fonds laïques d'abbayes, etc...).
Balzac, sont on connaît la puissance de feu et de travail en documentation lorsqu'il entreprend d'écrire, laisse pourtant traîner des anachronismes, des erreurs et autres impossibilités historiques, et compose dans une langue proche de celle de Rabelais, mais sans hésiter à créer des mots, idiomes et tournures lorsqu'elles lui font défaut. Des néo-médiévismes, en somme (on trouve aussi quelques néologismes incongrus, d'ailleurs).
Mais qu'importe.
Le projet ?
C'est créer à nouveau, "se ressouvenir" d'une possible forme archaïsante, et de ne traiter que des sujets assez légers (fussent-ils horriblement graves), en cent contes.
Il n'en écrivit que trente (est-ce le verdict implacable de l'insuccès, chez un auteur ambitieux ?).

Ici, tout est verve, truculence, paillardise, grivoiserie et même obscénité.
On y rit gras, pour truffé, alambiqué que soit le langage.
L'époque se situe, selon les contes, entre 1270 environ et la moitié bien tassée du XVIème, et la langue utilisée, ou plutôt revigorée, greffée par Balzac, est celle du XVIème.

Seuls deux personnages se retrouvent dans plusieurs histoires (deux, en général): La Belle Impéria (surtout) et le Senneschal Bruyn (un peu).
Ma petite sélection de contes préférés ?
Dans le premier dixain:
-Le péché véniel,
-Les ioyeulsetez du Roy Loys le Unziesme.

Second dixain:
-Les trois clercs de Sainct-Nicholas (le seul à être à boire et de table, plutôt que paillard),
-Les bons Proupos des religieuses de Poissy,
-Le Succube.

Troisième dixain:
-D'ung iusticiard qui ne se remembroyt les chouses,
-Sur le moyne Amador, qui feut ung glorieux Abbé de Turpenay.

Conseils de lecture:
Ne pas hésiter à parfois lire à voix haute, c'est un bouquin sonore.
Ne pas se laisser rebuter par la langue.
C'est une oeuvre qui fut écrite non sans maestria, mais qui n'est pas hermétique ni destinée à quelques happy-fews experts en Rabelais & contemporains.
Les sens des mots peu communs, oubliés, remaniés (ou inventés pour la circonstance) visent à faire sonner juste, pas à ralentir le débit de lecture, lequel doit rester fluide.
Ils se devinent ou se déduisent, il n'est pas nécessaire de mettre chaque tournure ou mot sur un moteur de recherche, outre qu'en général vous ne trouverez rien par ce biais !

NB: Si vous voulez je peux vous transcrire quelques passages, je vous avoue ne pas avoir regardé les possibilités offertes sur la Toile pour les Contes Drolatiques ?