Honoré de Balzac

Arabella a écrit:

eXPie, Splendeurs et misères, c'est le dernier achevé de la Comédie Humaine, et son point d'orgue. On y retrouve de nombreux personnages , de la Comédie Humaine. Et Vautrin en premier lieu, et aussi Lucien des Illusions perdues, dont Splendeur est la suite.

Arf, il va falloir que je revois bien la chronologie de tout ça, moi.. Je vais d'abord taper dans Le Lys dans la vallée, ou Une ténébreuse affaire.
Concernant Vautrin, quelqu'un a-t-il lu la pièce de théâtre ?

Lara a écrit:

J'ai lu des Bazacs, il y en a que j'ai aimé plus que d'autres. J'ai de la considération pour son travail, son ironie, sa capacité à décrire et les humains et son siècle.
Mais il me manque quelque chose qui me permette entièrement d'accrocher.
C'est mon avis, mais il me semble qu'il y manque de la poésie.
En tout cas elle est moins présente que chez Maupassant ou même Flaubert.
Je retrouve un peu le même problème avec Zola.

Zola ou Balzac se voulaient réalistes (enfin, je ne parle pas des oeuvres fantastiques de Balzac, bien sûr). La poésie et le réalisme des relations humaines et sociales au XIX° siècle, parfois, ça ne va pas ensemble...

eXPie a écrit:

Lara a écrit:

J'ai lu des Bazacs, il y en a que j'ai aimé plus que d'autres. J'ai de la considération pour son travail, son ironie, sa capacité à décrire et les humains et son siècle.
Mais il me manque quelque chose qui me permette entièrement d'accrocher.
C'est mon avis, mais il me semble qu'il y manque de la poésie.
En tout cas elle est moins présente que chez Maupassant ou même Flaubert.
Je retrouve un peu le même problème avec Zola.

Zola ou Balzac se voulaient réalistes (enfin, je ne parle pas des oeuvres fantastiques de Balzac, bien sûr). La poésie et le réalisme des relations humaines et sociales au XIX° siècle, parfois, ça ne va pas ensemble...

Personnellement je suis tout à fait d'accord avec Flaubert qui disait en gros que le réalisme est une immense blague.
Effectivement comment voulez-vous être un réaliste absolu!
C'est impossible, le fait de choisir une histoire parmis d'autre, de choisir des caractères, de choisir des lieux, de trier en quelques sortes, tout ça nuit déjà au réel. Et puis peut-on résumer un être en un livre? Déterminer, c'est quelque part réduire non? C'est passé à côté de beaucoup de choses.
De toute façon il y a une part de subjectivité obligatoire, d'ailleurs on la sent à travers son ironie ou ses critiques voilées.
L'auteur ne peut rien y faire; il est lui-même, il a un moi qui est inhérent et qui se pose dans tous ces mots!
Enfin c'est ma façon de voir les choses.
La phrase type du réalisme est très connue "un roman c'est un miroir que l'on promène le long du chemin". Elle est de Stendhal. Mais il me semble que l'interprétation du miroir est propre à chacun. Je n'ai jamais cru nie en la vérité absolue, nie en la réalité absolue.

Oui, bien sûr, le réalisme absolu n'existe pas. Les manipulations financières chez Balzac, ça fait rire plus qu'autre chose (surtout quand on sait ce qu'il en était en vrai).
Mais Zola ou Balzac veulent dénoncer une situation, ou bien faire une oeuvre quasi sociale, montrer des archétypes. Un archétype n'est pas réaliste, mais emblématique, quelque chose comme ça. Il concentre les caractéristiques d'un type. Je ne sais pas si la poésie aurait sa place là-dedans. Si la poésie (mais qu'entend-on par là exactement) n'amoindrirait pas au contraire la portée de ces oeuvres ?
Et puis, peut-être que Balzac n'avait pas le temps de faire oeuvre poétique, de polir ses textes. Flaubert, beaucoup plus.

Je crois que c'est une question de personnalité, de milieu, de genre de vie que l'on mène. Balzac était un bon vivant, probablement un type très vulgaire, très prosaïque, tout ce que l'on veut. Et il avait cet envie de saisir le monde qui l'entourrait, d'en rendre compte, l'emprisonner tout entier dans ses livres. Et la poésie n'était sans doute pas dans son tempérement, et il n'y en avait pas beaucoup non plus dans le monde dans lequel il vivait.

Je pense qu'un écrivain doit écrire des choses qui correspondent à ce qu'il est, sinon ce n'est plus vraiment de la bonne littérature. Et je crois que ce qu'à écrit Balzac lui correspond parfaitement, et donc cela sonne terriblement juste et touche des gens.

Il a fait des choses plus idéalisées, mais on ne peut pas dire que ce soit réussi. Le plus idéalisé sans doute est Séraphîta, inspiré des théories de Swedenborg, on y rencontre même des anges. Mais franchement, cela fait partie des choses les plus mauvaises que Balzac ait écrit.

Si tu trouves qu'il manque de poésie évites Lara La physiologie du mariage comme la peste. C'est sous l'aspect ironique, une dénonciation terrible du mariage, tel qu'il était pratiqué à l'époque. Ce qu'il dit est dévastateur. Mais je reconnais, cela manque totalement de poésie, on rentre dans des aspects très sordides et terre à terre. Mais c'était cela que vivaient les gens.

Je n'ai pour l'instant pas lu le théâtre de Balzac. Je l'ai , mais j'hésites, parce que j'ai lu que ce n'était pas très bon ; Alors comme j'aime tellement Balzac, j'ai peur d'être déçue.

Tout ces courants littéraire, le danger des classification, c'est par là bien trop exclusif!
À mon avis on peut parler de tendances seulement, mais un texte, voir un livre, et sûrement pas une oeuvre entière peut-être rangé dans une catégorie et une seule!
Surtout avec ce que l'on appelle le réalisme( et même avec le naturalisme avec son côté rats de laboratoire) que l'on voulait opposé au romantisme etc....
Je n'aime pas le terme de réaliste qui sacralise une vérité, au détriment de la complexité de la Vie.
Je ne l'emploie donc pour aucun écrivain et je pense seulement que Balzac se voulait un observateur de la nature humaine plutôt qu'un copieur, puisqu'on sait la copie incapable d'égaler l'originale, ce qui la classe au rend d'une vulgaire copie.
Mais lorsque c'est Balzac qui se charge de l'observation, alors elle n'a plus rien d'inintéressant, puisque c'est LUI et que cette vue est sienne.
J'ai aimé les livres de Balzac, mais quand je dis qu'il manque de poésie, je ne saurai vraiment dire pourquoi.
Je ne sais pas quelle définition donner à ce mot "Poésie".
L'impact qu'ont les mots, les êtres sur moi, c'est peut-être ça, cette capacité à touché mon âme.
Je ne trouve pas forcément que Balzac aime ces personnages, je ne le sens pas très proche d'eux. Peut-être que je me trompe. Il faut que je le relise plus correctement. Et peut-être aussi que je ne suis pas tomber sur les bons textes. Je ne vibre pas en lisant Balzac, en tout cas pas comme je vibre en lisant Maupassant ou Flaubert.

Je lis Arabella plus bas et j'en profite pour lui répondre.
Je n'ai rien contre le terre à terre, contre le concret, contre l'ironie même noire et dure. Au contraire, l'idéalisé ne me plaît pas plus que ça, j'y vois une immense hypocrisie! Je ne vis pas avec un bandeau sur les yeux et je n'en veux pas! Ce n'est pas ça qui me gène chez Balzac et quand je parle de poésie, ce n'est pas une poésie niaise et cucul la praline. Non! C'est un élan d'âme qui peut naître n'importe où!
C'est quelque chose qui émeut! Qui fait "vibrer"!
Qui touche l'âme!

J'ai exagéré et généralisé. Par exemple Le père Goriot m'a touché, et là d'après mes souvenirs j'y ai vu de la poésie.
Mais ma dernière lecture de lui Eugénie Grandet m'a laissé très froide, surtout envers Eugénie. Et rester froide envers les personnages n'est pas dans mes habitudes. Je ne sais pas pourquoi, mais bon deux livres c'est bien trop peu pour se faire une idée de l'auteur. J'ai lu il y a longtemps La cousine Bette mais à vrai dire je ne m'en rappelle pas assez pour y porter un jugement. Je compte relire Balzac.

Arabella a écrit:

Comme quoi il y a des mauvaises langues sur ce forum

vous me donnez bien envie de lire du Balzac

J'ai adoré La comédie humaine et j'ai bien souvent envie de relire quelques un de ses livres. Fais un essai Kenavo, c'est un véritable enchantement et je ne trouve pas Balzac ennuyeux ni lourd dans ses descriptions.

Balzac a été un de mes génies d'ado, surtout avec La peau de chagrin, Eugénie Grandet (beaucoup moins avec le lys dans la vallée...). Moi aussi, je me dis qu'il faudrait que j'en relise parfois! Voir que j'en lise des "nouveaux".

Contrairement à Lara, c'est ce que j'aimais chez lui : son côté stylistique non "boursouflé" de poésie. Il avait une façon de décrire les choses et les gens, c'était sombrement passionnant. (Ouais faudrait vraiment que je le relise quand même!)

Lara a écrit:

".
L'impact qu'ont les mots, les êtres sur moi, c'est peut-être ça, cette capacité à touché mon âme.

Je crois que tu as en fin de compte bien résumé la situation, Balzac ne te touche pas comme le font d'autres écrivains. Cela a quelque chose de mystérieux et de pas forcement rationnel, on se sent en affinité, touché par tel et pas par tel. Moi personnellement c'est Maupassant qui ne m'a jamais vraiment parlé, dans ceux que tu cites. Et j'ai crains qu'il n'ait rien à faire, j'ai fait plusieurs tentatives à des années d'intervalle. Ce n'est pas pour autant que je ne trouve pas que ce soit un grand écrivain.

Mais j'aime tellement Balzac, avec qui j'ai passé et continue de passer tant de moments extraordinnaires, que je voudrais que tout le monde le fasse. Surtout une lectrice passionnée comme toi. Peut être à un autre moment, il y a des gens qui ne vous touchent pas forcement tout de suite.

Si j'ai un livre à te conseiller ce serait La duchesse de Langeais, celui-là tu aimerais peut être.

Queenie, moi aussi je trouve une forte poésie chez Balzac. Simplement c'est dela poésie à partir d'une vie réelle. La bourse devient de la poésie avec Balzac. Je crois que son côté cruel et noir doit pas mal te correspondre.

Arabella a écrit:

Moi personnellement c'est Maupassant qui ne m'a jamais vraiment parlé, dans ceux que tu cites. Et j'ai crains qu'il n'ait rien à faire, j'ai fait plusieurs tentatives à des années d'intervalle. Ce n'est pas pour autant que je ne trouve pas que ce soit un grand écrivain.

Et bien de mon côté, Maupassant me parle bien plus que lui. Mais ce n'est pas pour autant que je n'accepte pas de reconnaître Balzac comme un grand écrivain.

Arabella a écrit:

Mais j'aime tellement Balzac, avec qui j'ai passé et continue de passer tant de moments extraordinnaires, que je voudrais que tout le monde le fasse..

ça je comprends. Il y a aussi des auteurs que j'aime et que je voudrais que tout le monde aime.

Arabella a écrit:

Peut être à un autre moment, il y a des gens qui ne vous touchent pas forcement tout de suite..

Je pense aussi que c'est une question de "moments". Il y a tellement de paramètres qui peuvent influencer une lecture, des paramètres intérieures comme extérieures. Il ne vaut mieux pas se faire une idée trop vite, mais plutôt refaire un essai ultérieurement.

Arabella a écrit:

Si j'ai un livre à te conseiller ce serait La duchesse de Langeais, celui-là tu aimerais peut être.

Et bien voilà de quoi refaire un essai. Merci Arabella, c'est noté.

Epi a écrit:

Fais un essai Kenavo, c'est un véritable enchantement et je ne trouve pas Balzac ennuyeux ni lourd dans ses descriptions.

il aurait plus de chance s'il ferait partie de la rentrée

j'ai lu Le chef-d'oeuvre inconnu et autre nouvelles de lui.. mais je veux bien essayer autre chose

kenavo a écrit:

Epi a écrit:

Fais un essai Kenavo, c'est un véritable enchantement et je ne trouve pas Balzac ennuyeux ni lourd dans ses descriptions.

il aurait plus de chance s'il ferait partie de la rentrée

Ah oui, dans ce cas là on peut dire que c'est un gros handicap d'être mort, mais sait-on jamais, il y a peut-être un manuscrit caché quelque part. D'ici là, tu te laisseras peut-être tenter par un des titres cités ici.
Je me souviens que j'avais commencé avec La cousine Bette et j'avais été tellement emballée que j'ai poursuivi avec une quinzaine d'autres que j'ai lu pratiquement à la suite (j'avais plein de temps à l'époque )
Le père Goriot est un de mes préférés, il m'avait beaucoup émue.

Je viens de monter à l'étage, fouiller dans la bibliothèque et voilà ce que j'ai trouvé de Balzac:

Les Chouans
Le chef-d'oeuvre inconnu
Gambara
Massimilla Doni
Le père Goriot
La peau de chagrin
La cousine Bette
Et Eugénie Grandet


Bien, j'ai décidé de tout remettre à plat avec cet auteur et avec tous les auteurs dit "réalistes" ou "naturalistes": Maupassant, Flaubert, Stendhal, Zola.
Je veux arriver précisement à saisir les différences de style, de fond etc.. Et réussir à me faire un avis concret sur chacun. Même si je pars avec quelques préférences.
Je vais donc lire ou relire, de préférence à la suite, des livres de chacun pour être enfin au claire. Cela va un peu chambouler mes plans de lecture, mais ce n'est pas grave. Après je serai plus ou moins fixée

Lara a écrit:

Je viens de monter à l'étage, fouiller dans la bibliothèque et voilà ce que j'ai trouvé de Balzac:

Les Chouans
Le chef-d'oeuvre inconnu
Gambara
Massimilla Doni
Le père Goriot
La peau de chagrin
La cousine Bette
Et Eugénie Grandet

Les Chouans est celui que j'ai le moins aimé je crois mais j'ai adoré les quatre derniers. Quant aux trois qui restent, je ne les ai pas lus, îl faudra que je le fasse un jour.