Honoré de Balzac

J'avais adoré le lys dans la vallée quand j'étais ado !!!

Je suis une jeune femme surprenante hein ?

Les Secrets de la princesse de Cadignan


La Princesse de Cadignan est gourmande : elle aime les hommes et en a consommé une grande quantité les ruinant au passage. Aujourd’hui âgée de 36 ans, sa réputation qui n’est plus à faire l’a conduite à vivre retirée du monde et à habiter dans un modeste appartenant avec son fils de 19 ans.

Sa seule amie est la marquise d’Espard. Quand on connait celle-ci, sa froideur, ses calculs, son arrivisme, on n’attend rien de bon d’une telle relation. Et effectivement, lorsque la Princesse de Cadignan avoue ne finalement jamais avoir connu l’amour, Madame d’Espard lui propose de lui présenter l’écrivain Daniel d'Arthez qui est devenu baron et possesseur d’une jolie fortune. Bientôt une nouvelle victime ?

Avec cette nouvelle, Balzac signe une autre étude de femme. Les personnages sont décrits longuement rendant la narration quelque peu ennuyeuse. J’avoue avoir trouvé le temps un peu long. Mais le personnage de la Princesse est intéressant car bien sûr plus complexe qu’il n’y paraît.

Je me suis remis à Balzac avec Un début dans la vie que je viens de terminer tout à l'heure. Trop bon. Je l'ai dévoré d'un coup. Régal le goût. Le roman est construit trop bizarrement, pour changer    Par ex, cette digression sans intérêt et sans fin sur les farces des clercs dans leur faux registre. Ca dure, ça dure. Et puis d'un coup ça fuse, comme au début. C'est bon ! Enfin, ça et d'autres passages un peu lourdingues mais qui après coup ont un certain charme, pensés dans l'ensemble, emboîtés bien.

Le premier tiers du roman est formidable. A savoir : la façon dont chaque personnage est présenté avant qu'ils ne retrouvent tous ensemble dans la même voiture en route pour Presles, puis et surtout la conversation énorme de groupe qui suit sur plusieurs dizaines de pages, introduite par :
"- Quelle poussière !
- Henri IV est mort.
- Dans le Levant...".

Culte, le "Dans le Levant...".
Enfin voilà, ce premier tiers est à mon avis un modèle de construction romanesque (rigoureuse mais superbement débridée quand même). En revanche, après la première déconvenue d'Oscar puis son retour à Paris, je trouve le roman bien bâclé... Surtout passée l'orgie chez la fausse marquise de las Florentinas y Cabirolos Trop à l'arrach, les trente dernières pages. Il aura été pressé par le temps. Bref, du grand Balzac quoi  

Et pis j'aime bien aussi un certain ordre moral, très conservateur, de Balzac que je découvre mieux, perçois mieux dans ces premières Scènes de la CH (j'ai commencé à lire Balzac n'importe comment, sans ordre). Et j'aime bien retrouver LE personnage du roman, par moments raseur sans doute, mais qui toujours prévient la chute. On parle toujours chez Balzac de personnages ambitieux, cupides, sans morale, débauchés etc. mais je trouve pour ma part ses persos vertueux souvent magnifiques (je pense par exemple à La messe de l'athée). Bref, ce qui est bien, c'est que ces personnages un peu transparents qui donnent des coups d'avertisseur aux héros le font toujours en réponse à des Scènes précédentes ou à venir... Bon, c'est bien fichu quoi. Ouais ouais, Henri IV est mort.

...

Du coup, j'ai une nouvelle fois envie de m'y remettre sérieusement, je veux dire de façon régulière. J'espère que je vais y arriver. D'autant plus que ça m'énerve de ne pas toujours me souvenir de personnages déjà rencontrés dans d'autre romans. Là, c'était le cas pour Frédéric Marest. "Marest... Marest... mais bon sang, c'est qui déjà ?..." Heureusement, j'ai un petit dico des personnages de la Comédie Humaine que je compulse souvent. "Voyons voyons... pas de panique... Ah non, Georges Marest c'est son frère, qui apparaît ici pour le première fois. Hum... Ah oui ! Là ! Marest Frédéric ! Dans Le député d'Arcis ! Pfiou..."    Pareil pour le comte de Sérisy, entraperçu (après consultation) dans Splendeurs et misères des courtisanes. Sans compter les personnages "fantômes" dont il est souvent question mais qu'on ne croise pour ainsi dire jamais (Maufrigneuse et compagnie), en tout cas que je n'ai toujours pas croisés à ce jour.
J'avais un doute aussi pour Vandenesse. Il paraît que j'ai déjà croisé sa femme dans Une ténébreuse affaire. Ah bon ?

Ca me rassurerait de savoir que je suis pas seul dans ce cas...
Attention, je ne parle pas de personnages sans trop d'intérêt, référencés dans les listes par seul souci d'exhaustivité, mais bel et bien de persos secondaires (bon, ils sont tous secondaires) "importants", qu'on retrouve souvent, mais que je peine en général à resituer dans le cadre nouveau qu'offre chaque roman.

Un homme d’affaires



Comme dans d’autres textes de la Comédie Humaine, Balzac orchestre une conversation tardive, réunissant plusieurs personnages récurrents de sa célèbre saga. Autour d’un verre et d’un bon feu de cheminée, on papote nuitamment, on critique, on commente. On se moque beaucoup. On médit.

La réunion a lieu chez Malaga, une courtisane entretenue par un notable. La dame, seule présence féminine face à ce parterre bourgeois, lance la discussion sur un sujet – primordial pour elle – : l’argent.

Lancés, les hommes discutent, s’interrompent mutuellement, sautent du coq à l’âne. Rapidement, le lecteur que je suis se retrouve complètement perdu. Plus aucune idée de quoi l’on cause. De quoi l’on rit ni sur qui l’on tape.

Une nouvelle bien embrouillée et, au final, sans intérêt qui m’a rappelé le profond ennui vécu lors de ma lecture de la Maison Nucingen – sur le même modèle.

Harelde a écrit:

Une nouvelle bien embrouillée et, au final, sans intérêt qui m’a rappelé le profond ennui vécu lors de ma lecture de la Maison Nucingen – sur le même modèle.

Aïe ! N'ayant pas réussi à finir La Maison Nuncingen, je note bien Un homme d'affaires comme un texte à éviter... ou à lire une fois que j'aurai lu le reste de Balzac (dans un paquet d'années, donc !)
Merci pour ton travail exploratoire, Harelde !

Sur la premier post de présentation de l'auteur, je mets en exergue, je souligne deux phrases et me demande si vous ne vous êtes pas trompé quelque part :

Le Bibliomane a écrit:

 
Honoré de Balzac est né le 20 mai 1799 à Tours où il était issu d'une famille bourgeoise car son père était directeur des vivres de la 22ème division militaire de Tours. Il aura deux sœurs et un frère.
 
A huit ans, Balzac fut envoyé au collège de Vendôme où il sera pensionnaire. Il vécut une expérience traumatisante qui donna lieu à l'œuvre Louis Lambert en 1832 . Au début, Balzac était destiné à la carrière de Notaire selon les souhaits de sa mère. Cependant, en 1818, il avoua à ses parents qu'il désirait devenir écrivain et il bénéficia d'une année pour mettre à l'épreuve sa nouvelle vocation.
Cromwell fut le premier essai qu'il écrivit mais cette tragédie ne reçut que peu d'encouragements par la famille et les amis. C'est pourquoi il produisit ses premières œuvres en partenariat avec d'autres auteurs et sous un pseudonyme.
 
En 1826 , Balzac se fit également éditeur puis imprimeur et contracta un grand nombre de dettes (environ 100 000 francs). C'est pour pouvoir rembourser toutes ses dettes qu'il devint journaliste dans La Silhouette, La Caricature mais aussi La Chronique de Paris en 1836. A partir de cette date, la plupart des romans de Balzac furent d'abord publiés en feuilleton avant d'être édités en volume.
Dès lors, il ne vécut que pour la littérature et à un rythme de forcené.
 
Le Dernier Chouan ou La Bretagne fut le premier roman que Balzac signa de son vrai nom, en 1800.

Comment il peut être né en 1799 et un an après déjà signer un roman ?




.

rectification dans le premier post : le titre est (apparemment) Le Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800.

donc on peut se planter quand on prépare son topo.

et l'occasion de tirer son chapeau aux petits topos maisons parce que l'air de rien c'est la classe dans le principe.

UNE PASSION DANS LE DÉSERT _1837 :
Balzac narre la relation entre un soldat perdu en plein désert et une panthère. Balzac peint ici une image de la vie conjugale, depuis la rencontre, jusqu’à l’accident. La relation avec la panthère est à l’image d’un couple dont la relation se termine prématurément sur un malentendu. Court, efficace, haletant et admirablement imagé, l'auteur nous fait comprendre que les bêtes que nous sommes ne sont pas dépourvues de passion, même en plein désert.

Le Colonel Chabert:

Un court roman, qui ne m'a pas emballé plus que ça. L'écriture est datée, mais plaisante, certains passages sont marquants, comme l'ensevelissement sous les corps, mais je ne sais pas, je ne dois pas être très réceptif en ce moment, je vais attendre avant de lire un autre Balzac. Difficile de critiquer un tel monstre de la littérature.

nous avons fait une LC Balzad ICI

et une autre des Chouans

cela t'inspirera peut-être

Merci Bédoulène, j'ai les Chouans dans ma PAL, je vais regarder ça de près.

Je me demande s’il est utile de lire les romans de la Comédie Humaine indépendamment. Le roman d’Eugénie Grandet m’oblige à me poser la question. L’histoire de cette jeune fille permet de cumuler des instantanés de la société française sous la période de la Restauration en mettant en scène notamment les rapports entre Paris et la province, mais elle permet également de souligner le puritanisme des campagnes et la structure patriarcale totalitaire de la famille. Le parcours d’Eugénie Grandet reste toutefois sans surprise, peut-être parce que les catégories d’Honoré de Balzac ont trop bien marqué la réception et se sont fondues dans l’imagerie collective. Aujourd’hui, le roman a perdu de son intérêt et l’écriture d’Honoré de Balzac ne m’a pas procuré assez de plaisir pour compenser l’ennuyeuse obsolescence de son intrigue.

Citation :

« — Qu’est-ce que c’est, mon père, que de faire faillite ? demanda Eugénie.
— Faire faillite, reprit le père, c’est commettre l’action la plus déshonorante entre toutes celles qui peuvent déshonorer l’homme.
— Ce doit être un bien grand péché, dit madame Grandet, et notre frère serait damné. »

Citation :

« L'amour, dans le mariage, est une chimère. »

(heureusement, Balzac développera un peu mieux dans sa Physiologie du mariage... ouf !)

*Illustrations de Daniel Hernandez

Malgré tout ton commentaire me donne envie de relire du Balzac!

colimasson a écrit:

Aujourd’hui, le roman a perdu de son intérêt et l’écriture d’Honoré de Balzac ne m’a pas procuré assez de plaisir pour compenser l’ennuyeuse obsolescence de son intrigue.

Obsolescence de l'intrigue ?
Le monde évoluant, ces livres permettent de se replonger dans le passé et de bien percevoir ce qu'était le monde à un moment donné, quels étaient ses problèmes.
Sinon, tu ne lis plus tous les livres dont l'intrigue est basée sur le fait que l'héroïne ne peut pas divorcer, ou avorter, ou que le héros ne peut pas communiquer rapidement avec une autre personne (il y a le téléphone portable à notre époque), etc. : tous ces livres ont une intrigue obsolète, non ?

Enfin, Eugénie Grandet reste un des Balzac que je préfère (ne les ayant pas tous lus, loin de là).

Nous sommes bien dans des ressentis différents, s'il y a un auteur classique qui me paraît ne pas vieillir et dire quelque chose de l'homme tel qu'il reste à travers les époques et les modes, c'est bien Balzac.

Parce que la domination et la soumission dans le cadre familiale, l'obsession (là de gagner de l'argent et ne pas en dépenser) qui mange toute une vie et tourne au délire, les désillusions de la vie et de l'amour, cela ne me semble en aucun cas pas actuel.

eXPie ; ne pas pourvoir divorcer et avorter cela peut paraître exotique ici, mais pour une majorité de gens d'aujourd'hui sur la planète, je ne suis pas sûr que ce ne soit pas d'actualité.