Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Honoré de Balzac

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kenavo
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyMar 1 Sep 2009 - 23:11

eXPie a écrit:
Avec tout ça, je n'ai pas encore commencé la Conjurations des Imbéciles...
balzac - Honoré de Balzac - Page 6 519158 déconnection - tout de suite - et houste.. allez.. Razz
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eXPie
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyLun 28 Sep 2009 - 19:59

Le Lys dans la vallée. 1836. Folio. Edition d'Anne-Marie Meininger. Préface de Paul Morand. 435 pages.
Balzac aurait dit « Je referai Volupté » (le roman de Sainte-Beuve). "Sur le terrain du style, le duel a dû valoir bien des boursouflures au Lys" (postface, page 336). Mais, plus qu'un "remake", le livre de Balzac contient de très nombreux éléments autobiographiques.

Le roman est composé presque entièrement d'un long texte écrit par le narrateur, Félix de Vandenesse, à la femme qu'il aime, la comtesse Natalie de Manerville. Natalie voulait connaître le passé de Félix. Il a longtemps refusé, mais il cède finalement :
Citation :
"Aujourd'hui tu veux mon passé, le voici. Seulement, sache-le bien, Natalie : en t'obéissant, j'ai dû fouler aux pieds des répugnances inviolées. Mais pourquoi suspecter les soudaines et longues rêveries qui me saisissent parfois en plein bonheur ? pourquoi ta jolie colère de femme aimée, à propos d'un silence ? Ne pouvais-tu jouer avec les contrastes de mon caractère sans en demander les causes ? As-tu dans le coeur des secrets qui, pour se faire absoudre, aient besoin des miens ? Enfin, tu l'as deviné, Natalie, et peut-être vaut-il mieux que tu saches tout : oui, ma vie est dominée par un fantôme, il se dessine vaguement au moindre mot qui le provoque, il s'agite souvent de lui-même au-dessus de moi." (page 15).
Suit le récit de la vie de Félix. Son enfance, malheureuse : contrairement à son frère, il n'est pas aimé par sa mère. Dans sa préface, Anne-Marie Meiniger dit que ce n'est pas cela : ce n'est pas qu'il n'est pas aimé, mais bien qu'il est haï, ce qui est une différence de taille. Il est mis en pension, n'a pas d'argent...
Citation :
"Les tourments d'une imagination sans cesse agitée de désirs réprimés, les ennuis d'une vie attristée par de constantes privations, m'avaient contraint à me jeter dans l'étude, comme les homme lassés de leur sort autrefois dans un cloître. Chez moi, l'étude était devenue une passion qui pouvait m'être fatale en m'emprisonnant à l'époque où les jeunes gens doivent se livrer aux activités enchanteresses de leur nature printanière. [...] Affecté par tant d'éléments morbides, à vingt ans passés, j'étais encore petit, maigre et pâle."(pages 28-29).
Sevré d'amour, Félix en sera marqué toute sa vie, et aura soif de cet amour (bien avant Freud, il savait déjà que c'était la faute de la mère).
Un jour, Félix est amené à assister à un bal. Il y rencontre une femme, plus âgée que lui (on pourrait encore parler de Freud). C'est Madame de Mortsauf. Il est ébloui :
Citation :
"Trompée par ma chétive apparence, une femme me prit pour un enfant prêt à s'endormir en attendant le bon plaisir de sa mère, et se posa près de moi par un mouvement d'oiseau qui s'abat sur son nid. Aussitôt je sentis un parfum de femme qui brilla dans mon âme comme y brilla depuis la poésie orientale. (page 33).
Il lui déclare sa flamme d'une façon quelque peu originale, qui la scandalise.
Il réussira très vite à la retrouver. On va dire que c'était leur destin, plutôt que de penser qu'il s'agit d'un hasard un tout petit peu tiré par les cheveux.

Notre Félix arrivera-t-il à ses fins ? En effet, madame de Mortsauf est son Lys : elle est toute pure, toute astrale, elle aime se torturer le plus possible pour pouvoir offrir ses souffrances à Dieu. Et, heureusement pour elle, les difficultés abondent : mari insupportable ("En me saluant, monsieur de Mortsauf me jeta le coup d'oeil moins observateur que maladroitement inquiet d'un homme dont la défiance provient de son peu d'habitude à manier l'analyse.", pages 53-54), enfants malades... Elle peut se sacrifier, se dévouer à loisir.

Le texte comporte parfois des descriptions curieuses. A propos de Madame de Mortsauf : "Ses cheveux fins et cendrés la faisaient souvent souffrir, et ces souffrances étaient sans doute causées par de subites réactions du sang vers la tête." (page 47).

A part cela, le roman est plein de larmes : ça pleure toutes les trois pages, ça parle avec exaltation de bonheurs, de malheurs, du devoir, de félicités infinies, de suicide dans le fleuve... la Comtesse est qualifiée d'Ange de Sainteté, etc.
Citation :
"- Vous avez lu dans mon âme, me dit-elle, mais comment ?
- Nous nous touchons par tant de points ! répondis-je. N'appartenons-nous pas au petit nombre de créatures privilégiées pour la douleur et pour le plaisir, de qui les qualités sensibles vibrent toutes à l'unisson en produisant de grands retentissements intérieurs, et dont la nature nerveuse est en harmonie constante avec le principe des choses ! [...] La sensibilité coule à torrents, il en résulte d'horribles affaiblissements, d'indicibles mélancolies pour lesquelles le confessionnal n'a pas d'oreilles. [...]
Elle tressaillit et sans cesser de regarder le couchant, elle me répondit : - Comment si jeune savez-vous ces choses ? Avez-vous donc été femme ?" (pages 75-76)
Ah la la...

On me dira que la sensibilité de l'époque était différente de la nôtre. Certes. Mais il n'y a pas toutes ces niaiseries et ces pleurs dans Eugénie Grandet ou le Père Goriot. Et c'est ce qui est étonnant, car le Lys est censé toucher personnellement Balzac, qui y a mis beaucoup de souvenirs, de situations vécues. Mais il est tellement moins fort, moins intelligent, pénétrant, puissant, que les deux romans cités ! Sur la forme déjà, il en fait des tonnes (est-ce volontaire ? s'inscrit-il dans un genre, celui du roman de Sainte-Beuve ?).
Ainsi, on a droit au "sourire des femmes résignées qui fendrait le granit" (page 91), mais on peut aussi lire :
Citation :
"Deux grosses larmes éclairées par un rayon de lune sortirent de ses yeux, roulèrent sur ses joues, en atteignirent le bas ; mais je tendis la main assez à temps pour les recevoir, et les bus avec une avidité pieuse qu'excitèrent ces paroles déjà signées par dix ans de larmes secrètes, de sensibilité dépensée, de soins constants, d'alarmes perpétuelles, l'héroïsme le plus élevé de votre sexe ! Elle me regarda d'un air doucement stupide." (pages 64-95).
"Je lui pris la main et la baisai. Elle me l'abandonna dans cette confiance qui rend la femme si supérieure à nous, confiance qui nous accable."
Quand Madame de Mortsauf écrit une lettre au narrateur, c'est tout de suite plus intéressant (il faut attendre 150 pages de larmes et autres jolies choses touchantes). Elle lui explique la vie, comme dans Le Père Goriot, Vautrin ou Madame de Beauséant l'ont fait pour Eugène de Rastignac (qui, comme Félix, courtise des femmes plus âgées que lui).
On a par exemple (pages 159-161) :
Citation :
"Mais la société, plus marâtre que mère, adore les enfants qui flattent sa vanité. Quant au zèle, cette première et sublime erreur de la jeunesse qui trouve un contentement réel à déployer ses forces et commence ainsi par être dupe d'elle-même avant d'être celle d'autrui, gardez-le pour vos sentiments partagés, gardez-le pour la femme et pour Dieu. […] Vous devez croire la voix qui vous commande la noblesse en toute chose, alors qu'elle vous supplie de ne pas vous prodiguer inutilement ; car malheureusement les hommes vous estiment en fonction de votre utilité, sans tenir compte de votre valeur. […] Comme l'a dit un homme de cette époque : « n'ayez jamais de zèle ! » […] les rois comme les femmes croient que tout leur est dû. [...]
Une des règles les plus importantes de la science des manières, est un silence presque absolu sur vous-même. Donnez-vous la comédie, quelque jour, de parler de vous-même à des gens de simple connaissance ; entretenez-les de vos souffrances, de vos plaisirs ou de vos affaires ; vous verrez l'indifférence succédant à l'intérêt joué ; puis, l'ennui venu, si la maîtresse du logis ne vous interrompt poliment, chacun s'éloignera sous des prétextes habilement saisis. Mais voulez-vous grouper autour de vous toutes les sympathies, passer pour un homme aimable et spirituel, d'un commerce sûr ? entretenez-les d'eux-mêmes, cherchez un moyen de les mettre en scène, même en soulevant des questions en apparence inconciliables avec les individus ; les fronts s'animeront, les bouches vous souriront, et quand vous serez parti chacun fera votre éloge. Votre conscience et la voix du cœur vous diront la limite où commence la lâcheté des flatteries, où finit la grâce de la conversation. […] Les jeunes gens sont sans indulgence, parce qu'ils ne connaissent rien de la vie ni de ses difficultés. Le vieux critique est bon et doux, le jeune critique est implacable ; celui-ci ne sait rien, celui-là sait tout. […] Ne soyez sévère que pour vous-même."

A part quelques pages qui sont du vrai bon Balzac, le reste est trop long, le style boursouflé. Que de niaiseries, pense-t-on. Mais, à deux reprises, le narrateur se prend de grandes claques qui lui remettent les pendules à l'heure. Un vrai plaisir à lire.
C'est un peu perturbant... que faut-il en penser ? Finalement, ce n'est pas le roman qui est niais, c'est Félix de Vandenesse. Mais, comme il est censé être l'auteur de 99% du texte, forcément...

Mieux vaut aimer le romantisme exacerbé pour apprécier Le Lys dans la Vallée. Et ce n'est vraiment pas le roman par lequel aborder Balzac. Par contre, si on n'accroche pas avec Eugénie et Goriot, celui-ci aura sans doute sa chance. Il me semble difficile d'aimer les deux genres...
Mais peut-être le jeune critique est-il implacable...
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyLun 28 Sep 2009 - 20:33

Et bien voilà, tu l'as fait ton commentaire sur Le lys. Je ne peux pas vraiment dire quelque chose dessus, puisque je l'ai lu il y a tellement longtemps. Après notre lecture commune du mois de novembre.
Si tu veux quelque chose de pas sentimental, mais alors carrément à l'opposé, je peux t'indiquer Le contrat de mariage, dont l'un de personnages principaux est Natalie de Manerville. Et Felix fait aussi une apparition. Pas vraiment lacrimale dentsblanches
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyLun 28 Sep 2009 - 20:41

J'ai lu ton com' très rapidement, j'y reviendrai peut-être après la lecture commune.
Je dirais juste que ça ne me surprend pas tant que ça, que le côté romantique puisse cohabiter dans une même œuvre romanesque avec une description sociale sans pitié. Par exemple chez Zola, tu trouves le très romantique Une page d'amour et le très cru La Terre. Autant de facettes qui évitent que l'œuvre soit monolithique.
Je n'ai pas trop accroché avec le Père Goriot, davantage avec Eugénie Grandet, mais je connais des gens qui aiment ces trois romans à la fois, donc c'est possible! Wink
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyLun 28 Sep 2009 - 20:46

Nezumi a écrit:
J'ai lu ton com' très rapidement, j'y reviendrai peut-être après la lecture commune.
Je suis très intéressé de lire ce que les Parfumés vont penser de ce roman.
Il faudra que je lise un peu de Zola, un jour (à part l'Assomoir, je n'ai rien lu... Marko en fait pourtant de la réclame Very Happy )

Arabella, je note Le contrat de mariage. J'aime bien retrouver des personnages, comme de vieilles connaissances.
De toute façon, je vais poursuivre l'exploration de l'oeuvre de Balzac...
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyLun 28 Sep 2009 - 21:09

eXPie a écrit:

Il faudra que je lise un peu de Zola, un jour (à part l'Assomoir, je n'ai rien lu... Marko en fait pourtant de la réclame Very Happy )

C'est vrai! et c'est dommage qu'il manque une photo pour le prouver rire

De mon côté je vais bientôt lire Béatrix (de Balzac cette fois) qui a l'air très intéressant. 3 parties: une première qui présente les 4 personnages (inspirés de Sand, Liszt...), une seconde qui décrit "le drame" et une troisième qui analyse cet "adultère rétrospectif". ça devrait me plaire.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyLun 28 Sep 2009 - 22:56

Comme Epi j'ai découvert Balzac avec "la cousine Bette" et j'ai tout de suite été sous le charme, j'ai dû le relire une dizaine de fois Very Happy et là de lire toutes vos citations, me donne envie de relire un de mes Balzac, tellement son style est particulier, envoûtant, je dirais qu'il transfigure le réel.
Marko j'ai beaucoup aimé Béatrix ! les personnages sont vraiment décrits d'une façon extraordinaire et d'ailleurs, c'est curieux, j'ai retrouvé cette façon de décrire tout à fait étonnante dans le livre de Marissa Perl "la physique des catastrophes", enfin pas tout à fait bien sûr, mais certains détails...
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyLun 28 Sep 2009 - 23:42

Ah oui, Beatrix aussi est vraiment bien. Vous me donnez trop envie de tout relire, cela fait tellement longtemps que je les ai lus que j'ai envie de les redécouvrir mais tous, à la suite, comme la première fois. Ca va être dur à faire ça...
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyLun 28 Sep 2009 - 23:50

ouf! Rassuré d'avoir fait le bon choix! A bientôt pour en parler...
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyJeu 5 Nov 2009 - 18:27

J’ai terminé le mois passé la lecture de Balzac avec La Peau de chagrin, un formidable roman, le premier que j’ai lu de Balzac, si souvent conseillé par mes profs, il y aura d’autres dans un futur prochain, ça c’est prévu.
La Peau de chagrin, loin du cadre merveilleux qui l’entoure, est splendide en description si minutieusement peinte avec tous les moindres détails, au point où l’on se sent introduit dans l’univers de l’auteur sans aucune difficulté.
Tout est glissé sous la porte du vraisemblable, comme pour finalement croire à tout événement sans doute ni soupçon. Si parfois, il me semblait que Balzac mettait beaucoup de lui pour représenter la richesse, les belles femmes, l’or, les jouissances, etc. au point qu’il en arrivait à une touche exagérée, ce n’était guère une lecture ennuyeuse. Pour un premier roman lu de ma part de Balzac, j’en étais fort impressionnée.
Si le merveilleux dont il use ne semble plus intéressé nos lectures d’aujourd’hui, et donne quelque chose de féerique qu’on lirait plutôt dans les contes, le monde dont il rend compte dans toute son envergure, n’est pas loin de nos regards aujourd’hui. Si les modes, et d’autres artificiels ont changé, les caractères, quant à eux, non, ils restent les mêmes ou j’oserai dire même plus poignant. Comme remarque je n’ai pas senti dans La peau de chagrin, que c’est l’œil de l’historien de LA comédie Humaine qui se veut témoin de son siècle, je n’ai pas trouvé les comportements et les discours des personnages reproduits dans une rigueur scientifique comme l’expliquait si bien les profs, la raison que je me suis trouvée est que ce roman marque son début, là où il n’avait pas encore fixait son projet sur La Comédie Humaine.
Si je devais parler de chaque passage, je n’en finirai pas, car cette lecture m’a inspiré beaucoup de choses, beaucoup d’idées. Je me suffirai de ceci comme commentaire.
content
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyJeu 5 Nov 2009 - 20:24

Un fan de plus pour Balzac. impatient content
Dans la veine un peu fantastique tu as le merveilleux Elixir de longue vie.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyJeu 5 Nov 2009 - 21:51

Merci Arabella ; c’est noté dans mon carnet. Il ne me reste qu’à le chercher et le lire. Very Happy
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyVen 6 Nov 2009 - 13:51

Sans oublier La recherche de l'absolu, livre aussi génial que La peau de chagrin, et plus abouti.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyVen 6 Nov 2009 - 14:25

Ah magnifique, c'est noté aussi Very Happy
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   balzac - Honoré de Balzac - Page 6 EmptyMer 9 Déc 2009 - 22:29

Le lys dans la vallée


Félix de Vandenesse, un jeune aristocrate, a vécu une enfance et une adolescence des plus difficiles: né après un frère, qui a pris toute l'affection dont était capable la mère, et une soeur, il n'y a plus de place à prendre dans le coeur maternel. Aussi, passe-t-il son temps entre rêveries et sarcasmes, entre désir d'être aimé et les tristes pensions où la famille l'envoie étudier.

Une morne existence scande ses jours gris jusqu'au jour où, lors d'un bal, donné en l'honneur du duc d'Angoulême, à Tours, il rencontre une femme qui le subjugue au point de lui faire perdre toute mesure: il lui baise avec passion les épaules...ce qui fait rougir et fuir la belle dame. Qui est cette céleste inconnue? Un concours de circonstance heureux, amène Félix à séjourner à Frapesle, chez les Chessel, amis de sa mère, où il rencontre enfin celle qui l'enchante depuis le fameux bal.

Commence alors une douce, longue et romantique histoire d'amour platonique, entre Félix, à peine sorti de l'adolescence, et Henriette de Mortsauf. Chaque jour voit grandir l'attachement, quasi maternel, de ces deux êtres malmenés par la vie: Félix, englué dans une enfance solitaire et triste, et Henriette, mariée très jeune à un homme déjà vieux, mère de deux enfants souffreteux, épouse d'un hypocondriaque persécuteur et égoïste. La vallée de l'Indre devient le cadre idyllique d'un amour éthéré au creux duquel deux amants vertueux épousent leurs souffrances, leurs peurs et leurs espérances: les vergers, les bois et les landes offrent mille et un bouquets au fil des saisons, messagers délicats d'un lien amoureux des plus purs (d'ailleurs, Mme de Mortsauf ne tient-elle pas à considérer Félix comme son enfant, afin de pouvoir l'aimer sans offenser son serment d'épouse!), le parc et les allées somptueuses ombragées, les lieux de tendres confidences et de mains maintes fois baisées avec passion. Cependant, la belle harmonie s'avère n'être pas éternelle: encouragé par les sollicitations de Mme de Mortsauf, Félix se lance dans les affaires publiques en intégrant le cabinet du roi, à Paris. Après un long séjour en Touraine au cours duquel la maladie du comte rapproche encore plus les amants et transcende leur dévouement tout en élevant leur âme, le nouvel éloignement, nourrissant la mélancolie d'un Félix, amoureux d'une étoile, rend ce dernier bien désirable pour les femmes du monde attirées par l'ombre d'un amoureux transis. C'est ainsi que Félix rencontre Lady Arabelle Dudley qui lui ouvre grand les portes de la passion charnelle, celle qui consumme et brûle les coeurs et les corps. Une indiscrétion de la part de la mère de Mme de Mortsauf plonge cette dernière dans les terribles affres de la jalousie, jalousie qui lentement lui rongera le coeur.

Ma première lecture datant du lycée,c'est avec un plaisir mêlé d'appréhension que j'ai relu "Le lys dans la vallée": retrouverai-je le charme de cette histoire d'amour impossible? Serai-je encore émue par les descriptions somptueuses des paysages et des émotions? Serai-je à nouveau sous le charme d'une atmosphère romantique, champêtre et pleine de bons sentiments?

La maturité aidant, j'ai mieux cerné le personnage d'Henriette qui loin d'être une romanesque amoureuse évaporée, est une femme ayant la tête sur les épaules, sachant organiser et gérer un domaine, au dévouement extrême envers son époux et ses enfants qu'elle protège et chérit. C'est elle qui détourne Félix de son envie d'entrer en religion et l'amène à se lancer dans le monde afin d'y faire carrière: Henriette est fine politique et fine mouche aussi, elle sait qu'elle perdra Félix et sans doute pense-t-elle se sauver d'elle-même en l'éloignant de Clochegourde afin qu'il apprenne à voler de ses propres ailes. Certes, elle larmoie, pleure beaucoup sur ses malheurs domestiques et spirituels; certes, elle repousse trop l'amour aveugle de Félix par des pirouettes à la limite de la coquetterie, même au nom de la bienséance et du devoir moral, et signe d'autant plus ses sentiments qui l'attache à ce jeune homme sans expérience, brûlant de passion et d'imaginaire; certes, elle agace parfois mais elle surprend très souvent....plus que Félix! Henriette est le portrait de l'image, délicate et complexe, de la dame du monde vue par Balzac: intelligente, passionnée et sentimentale, solitaire ayant conservé une âme d'enfant tout en possédant une haute idée du devoir conjugal et maternel. Une femme-mère-enfant, idéal balzacien qui peut paraître aujourd'hui non seulement désuet mais frisant aussi le ridicule. La relation, amoureuse platonique, entre Félix et Henriette est proche du sentiment éprouvé par certains mystiques d'où la douleur face à l'incomplétude lors de l'expérience du manque (les absences de Félix et surtout son infidélité), mal nécessaire dans le combat mené entre les sens et l'âme. Henriette expérimente la plus déchirante des douleurs: celle de constater avec amertume que sa vie ne fut qu'un mensonge, qu'elle n'aspirait qu'à vivre son amour avec Félix. Au prix d'une lutte sans merci avec sa conscience, elle parviendra à dépasser l'amertume d'une défaite pour parvenir enfin à la sérénité.

J'ai goûté avec délice la construction intéressante du roman: une longue lettre de Félix à une femme qu'il aime, Nathalie de Manerville, dont la réponse est d'une savoureuse ironie, Balzac montre qu'il a un grand humour et peu d'illusions sur la nature humaine (Félix est loin de tirer les marrons du feu!)!

J'ai aimé la diversité des points de vue orchestrés par un Balzac qui dut certainement désarçonner nombre de ses contemporains: comment mettre en scène l'amour-passion, avec le souvenir de la scène du baiser à l'épaule, à un moment intime de l'agonie d'Henriette, tout en exprimant les vertus des valeurs de la famille, les critiques de la société (entre les enfances sombres et solitaires dans les familles aristocratiques, les jeunes filles mal mariées à des hommes dejà âgés, et aigris, et les hypocrisies d'un système qui exclut les capacités féminines, Balzac décoche quelques flèches désagréables) mais aussi ses points positifs ou encore louvoyer entre la beauté de la passion et la défiance envers cet état brûlant et dévastateur, sans heurter la sensibilité "romantique" du moment!? A la lumière du XXIè siècle, ressent-on de l'outrance, voit-on du "faux" ou de l'improbable dans certaines scènes? Si on est cynique...certainement sinon...on voit la passion amoureuse déchirer une femme seule, mariée à un tyran domestique, qui ne sait et, surtout, ne peut pas laisser tout derrière elle pour vivre cette passion!

J'ai savouré "Le lys dans la vallée" comme un souvenir qui soudain rejaillit et prend une autre ampleur avec les années écoulées: la lente et belle promenade sur les bords de l'Indre, partie de "la doulce France" chère à la Renaissance, avec les descriptions des paysages où la nature est magnifiée, presque idéalisée (ahhh la scène des vendanges!!!), offre une belle adéquation entre la personnalité de l'héroïne et son environnement (Henriette est douce et généreuse comme le sont les rives de l'Indre, sa belle âme ne peut que vivre au coeur d'une nature d'abondance).

La langue française classique a une musicalité ineffable et indicible...la lire est un plaisir, la quitter une promesse de revenir boire à une source d'émotions loin d'être surfaites.
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