Biographie : (Source Wikipedia)
Marguerite Yourcenar, de son vrai nom
Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerck de Crayencour (Bruxelles, 8 juin 1903 - Mount Desert Island, États-Unis, 17 décembre 1987) est une écrivain française.
Elle fut la première femme élue à l'Académie française en 1980, après un soutien actif de Jean d'Ormesson, qui prononça le discours de sa réception.
Née dans une maison de l'avenue Louise à Bruxelles d'une mère belge (Fernande de Cartier de Marchienne) qu'elle perd dix jours après sa naissance, Marguerite Cleenewerck de Crayencour est élevée chez sa grand-mère paternelle (dont elle fait dans
Archives du Nord un portrait à l'acide) par son père, un Français, anti-conformiste et grand voyageur très cultivé.
Elle passe ses hivers à Lille et ses étés, jusqu'en 1918, dans la propriété familiale située au Mont Noir sur la commune de Saint-Jans-Cappel (Nord). Elle valide la première partie de son baccalauréat à Nice, sans avoir fréquenté l'école. Son premier poème dialogué,
Le Jardin des chimères, est publié à compte d'auteur en 1929 et signé
Yourcenar, quasi-anagramme de son nom de famille.
Elle accompagne son père dans ses voyages : Londres pendant la Première Guerre mondiale, le sud de la France, la Suisse, l'Italie où elle découvre avec lui la Villa Adriana à Tivoli. Elle l'observe, assiste à ses amours dont elle fera la trame de
Quoi ? L'éternité.
En 1931, elle écrit son premier roman, d'inspiration gidienne, mais d'un style précis, froid et classique :
Alexis ou Le traité du vain combat. Il s'agit d'une longue lettre d'un homme, musicien renommé, qui confesse à son épouse et son homosexualité et sa décision de la quitter dans un souci de vérité et de franchise. La « Monique » du texte n'est autre que le grand amour du père de
Yourcenar, Jeanne de Vietinghoff (née Bricou), par ailleurs ancienne condisciple de sa mère.
Après la mort de son père, en 1929 (après qu'il lut le premier roman de sa fille), Marguerite
Yourcenar mène une vie bohême entre Paris, Lausanne, Athènes, les îles grecques, Istanbul, Bruxelles... Elle aime des femmes et tombe amoureuse d'un homme pourtant homosexuel, André Fraigneau, écrivain et éditeur chez Grasset. Suivent les
Nouvelles orientales, échos de ses voyages,
Feux, composé de textes d'inspiration mythologique ou religieuse entrecoupés d'apophtegmes, où l'auteur triture dans tous les sens le thème du désespoir amoureux et des souffrances sentimentales, trois nouvelles qu'elle reprendra plus tard et qui donneront
L'Œuvre au Noir (1968) et
Un Homme obscur (1981) et
Le Coup de grâce (1939), court roman d'une histoire d'amour impossible dans le cadre de la guerre polono-russe de 1920.
En 1939, son père est mort depuis dix ans, elle manque d'argent et l'Europe s'agite dangereusement. Elle part aux États-Unis pour rejoindre Grace Frick, son amie depuis 1937, avec qui elle vécut jusqu'à la mort de celle-ci en 1979. Elles s'installent à partir de 1950 sur l'île des Monts-Déserts (Mount Desert Island qu'elles avaient découverte ensemble en 1942, dans le Maine) et nomment leur maison Petite-Plaisance.
Yourcenar y passe le reste de sa vie : citoyenne américaine en 1947, elle enseigne la littérature française et l'histoire de l'art jusqu'en 1953.
Son roman
Mémoires d'Hadrien, en 1951, connaît un succès mondial et lui vaut le statut définitif d'écrivain, consacré en 1970 par son élection à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, et dix ans plus tard, par son entrée à l'Académie française, grâce au soutien actif de l'écrivain et académicien Jean d'Ormesson. Elle indiqua avoir longtemps hésité, pour le choix de son sujet, entre l'empereur Hadrien et le mathématicien-philosophe Omar Khayyam.
Sa vie se partage entre l'écriture dans l'isolement de l'île des Monts-Déserts et de longs voyages, dont des périples autour du monde avec Jerry Wilson, son dernier compagnon. Elle meurt le 17 décembre 1987 aux États-Unis. Elle est enterrée au cimetière Brookside à Somesville (Maine).
Des romans historiques aux mémoires autobiographiques, l'œuvre de
Yourcenar s'inscrit en marge du courant engagé de son époque avec ce retour à l'esthétisme et à la tradition, avec le désir d'affirmer la finalité de la littérature : la narration. Inspirée par la sagesse orientale, la pensée de l'écrivain ne s'est jamais éloignée de l'humanisme de la Renaissance.
[i]
« Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'œil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été les livres. »
Bibliographie
- Citation :
- Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
1921 Le Jardin des chimères (poésie)
1922 Les dieux ne sont pas morts (poésie)
1929 Alexis ou le trait du vain combat (roman)
1931 La nouvelle Eurydice (roman)
1932 Pindare (essai)
1934 Denier du rêve (roman) –
Pages -
31934 La mort conduit l’attelage
1936 Feux (poèmes en prose)
1938 Les songes et les sorts
1938 Nouvelles orientales, (nouvelles) –
Pages –
1,
5,
6,
91939 Le coup de grâce (roman) –
Pages -
1,
2,
41951 Mémoires d’Hadrien (roman) –
Pages -
1,
2,
3,
6,
7,
8,
1954 Electre ou la Chute des masques
1956 Les Charités d'Alcippe (poésies)
1962 Sous bénéfice d’inventaire (essai)
1962 Ah, mon beau château (étude historique sur le Château de Chenonceau
1963 Le Mystère d’Alceste (théâtre)
1963 « Qui n’a pas son Minotaure ?
1968 L’œuvre au noir (roman) –
Pages -
1,
7,
81971 Théâtre I (Rendre à césar, la Petite Sirène et le Dialogue dans le marécage) (théâtre);
1974 Le Labyrinthe du monde. I, Souvenirs pieux (roman) –
Pages -
2,
3,
8,
1977 Le Labyrinthe du monde. II, Archives du Nord (roman), -
Page -
91980 Mishima ou la Vision du vide, (essai)
1982 Comme l'eau qui coule (Anna, soror…, Un homme obscur, Une belle matinée) -
Pages -
1,
4,
81982 Sur quelques thèmes érotiques et mystiques de la Gita-Govinda - L'Andalousie ou les Hespérides (essai)
1983 Le Temps, ce grand sculpteur
1987 La Voix des choses (recueil de textes illustré de photos de Jerry Wilson);
1988 Le Labyrinthe du monde. III : Quoi? L'Éternité (roman);
1988 Les Trente-Trois Noms de Dieu-Le Livre d'Adresse (essai d'un journal suivi par poésie)
1989 En pèlerin et en étranger (essai)
1991 Le Tour de la prison (essai, voyages),
Pages 71992 Écrit dans un jardin (poème illustré par Pierre Albuisson)
1993 Conte bleu - Le Premier soir - Maléfice (contes)
1995 Lettres à ses amis et quelques autres (correspondance)
1999 Sources II (essai)
2004 Correspondance 1951-1956
2007 Une volonté sans fléchissement - Correspondance 1957-1960
2011 Persévérer dans l'être - Correspondance 1961-1963
- Citation :
- mise à jour le 31/03/2016 à la page 9