David Cronenberg

Et en plus Cronenberg est un Dieu...

colimasson a écrit:

Il me fait rêver ce film... Mais diffusé seulement en VO dans les cinémas de ma ville. Et je suis plutôt quiche dès que ça parle plus français.

Arrêtes de faire ta quiche, et lâches tes lardons pour du bacon !

J'en sors ; A Dangerous Method un grand film intime, intellectuel et captivant. (Salle comble pour la séance de 15h à Lausanne cet après-midi alors que le soleil merveilleux de cet hiver invitait tout le monde à skier.)

Queenie a écrit:

colimasson a écrit:

Il me fait rêver ce film... Mais diffusé seulement en VO dans les cinémas de ma ville. Et je suis plutôt quiche dès que ça parle plus français.

Arrêtes de faire ta quiche, et lâches tes lardons pour du bacon !

Vous viendrez faire ma traductrice très chère Queen (ou bien tu me rembourses ma place de ciné si j'ai rien compris)

Ben et les sous titres alors , c'est fait pour qui ?

darkanny a écrit:

Ben et les sous titres alors , c'est fait pour qui ?

Rah ben justement c'est de la VO pure dans mon ciné, sans sous-titres ! Parce que je sais lire autrement ça me dérange pas les sous-titres...
Enfin bon je vais pas me lamenter sur des pages, y a toujours d'autres moyens de voir un film que d'aller dans un ciné...

nooooon.... si ? pour le pas de sous-titres ? (un cinéma qui passe de la vo ça mérite quand même d'y foutre les pieds des fois).

Si, si, je t'assure.
C'est vrai qu'il y a des films pas mal de temps en temps mais c'est pas la folie toutes les semaines non plus. C'est peut-être juste qu'ils avaient plus de très grande salle pour mettre tous les curieux que le film en VOSTF aurait pu attirer.

colimasson, je t'envie de la vo sans sous-titres ! Je ne peux que citer animal " ça mérite quand même d'y foutre les pieds ". Cet après'm j'ai eu droit au sous-titrage en français et en allemand ; c'est ça la Suisse.

mais t'as vraiment testé colimasson ??

plus d'une fois ? j'ai vu un film (muet en plus) en vo uniquement, mais ce n'était pas un film de la programmation courante et il y avait un souci technique avec les sous-titres. du coup c'est une femme dans la salle qui a tenté (pas trop mal d'ailleurs) la traduction directe (des panneaux du coup). huhu.

darkanny a écrit:

On peut reprocher au film une certaine propension à l'académisme, mais les acteurs sont excellents et mon attention est resté figée tout au long du film, car le sujet est....passionnant.

Oui, passionnant, mais ...

Les Docteurs Freud et Jung sont dans un bateau. Le cigare du premier tombe à l'eau. Qu'est-ce qu'il reste ? Une relation maître/élève ou père/fils, comme on voudra, qui prend ... l'eau. A dangerous Method, sur le papier très alléchant, avec cet affrontement entre les deux grands pionniers de la psychanalyse, donne la part trop belle au personnage de Sabina Spielrein, patiente et maîtresse de Jung, jouée par une Keira Knightley qui ne fait pas dans la dentelle pour incarner l'hystérie. Une prestation à la limite du ridicule qui contraste avec l'interprétation inspirée de Viggo Mortensen et Michael Fassbender, tous les deux remarquables. Dommage que leur "duel" à fleurets mouchetés ne soit pas davantage développé, chacune de leurs conversations est un régal. Freud, le cigare continuellement vissé aux lèvres (cherchez la symbolique), juif et aux moyens financiers limités, contre Jung, aryen et marié avec une femme aisée, c'est aussi la lutte des classes, au sein de la psychanalyse balbutiante, et cet aspect marxiste aurait mérité lui aussi d'être étoffé. Entre ces deux grands bourgeois, aux névroses opposées, Cronenberg choisit de privilégier la personnalité de Jung, plus complexe, plus torturée (quoique), moins psychorigide que son aîné. Et les seconds rôles marquants, bien que peu de temps à l'écran, sont ses interlocuteurs : son épouse et un patient peu ordinaire, le Dr Gross, jouisseur et dépravé, joué avec délectation par Vincent Cassel. Sur la forme, A dangerous Method est d'une sagesse étonnante, vu le C.V de son réalisateur. Pas beaucoup de fièvre, trop de retenue pour cette adaptation d'une pièce de théâtre, elle-même tirée d'un livre. La mise en scène est impeccable, propre sur elle, impossible de dire le contraire, et le scénario n'est pas avare d'ellipses intelligentes (on reconnait la patte de Christopher Hampton), mais on s'attendait à ce que Cronenberg mette le feu au lac. Ce ne sont pas quelques fessées et un troussage rapide de servante qui libèrent le potentiel érotique du film. Est-ce le début de l'embourgeoisement pour le cinéaste ou une simple pause avant de lâcher à nouveau les chevaux ?

A dangerous method

J'ai beaucoup aimé : Cronenberg choisit en effet de suivre le parcours de Jung, et reste jusqu'au bout cohérent avec un récit qui interroge en permanence la figure du père et de l'autorité (de l'introduction de la thérapie de Sabina Spielrein au rêve que Freud refuse de lui faire partager). La tension nait d'un refoulement, d'une angoisse vis à vis de l'expression de la parole. Car celle-ci libère tout autant qu'elle enchaîne et bouleverse la perception d'une intimité. Si Cronenberg se penche sur des individualités et ne revient pas sur les fondements de la psychanalyse, il insiste sur le sens voire l'impossibilité d'une guérison.
Sur le plan formel, le film est d'une simplicité limpide, mais j'ai été très sensible à une lumière troublante et presque aveuglante. Les scènes d'intérieur dévoilent aussi beaucoup, dans la valorisation d'espaces restreints et la position des protagonistes dans le cadre.
Certes, A dangerous method semble par instants trop rigide, trop conscient de son origine théâtrale. Ces limites sont tout de même vite dépassées grâce à l'implication des acteurs et la vitalité des dialogues. Et je ne partage pas ce reproche d'une "sagesse" (critique déjà utilisée il y a vingt ans face à l'évolution de son oeuvre...je trouve que la force de son cinéma est justement de parvenir à se renouveler avec une forme de retenue, qui n'exclut pas une violence émotionnelle).

Ben moi je confirme : Cronenberg s'embourgeoise (depuis plusieurs films déjà !) et devient trop sage, trop planplan, trop académique, trop chiant.

Je ne comprends pas ce film.

Je voulais une vraie vision de la psychanalyse, de sa naissance, de son déploiement, de ses obstacles.
J'ai une amourette, un adultère, quelques réflexions face à la morale et à la liberté, une actrice qui en fait des tonnes, des acteurs qui prennent la pose des penseurs.

Je ne dis pas qu'il est nul ce film, mais il est superficiel, et il ne m'en reste déjà rien. Il divertit quand il n'endort pas.

Queenie a écrit:

Ben moi je confirme : Cronenberg s'embourgeoise (depuis plusieurs films déjà !) et devient trop sage, trop planplan, trop académique, trop chiant.

Je ne comprends pas ce film.

Je voulais une vraie vision de la psychanalyse, de sa naissance, de son déploiement, de ses obstacles.
J'ai une amourette, un adultère, quelques réflexions face à la morale et à la liberté, une actrice qui en fait des tonnes, des acteurs qui prennent la pose des penseurs.

Je ne dis pas qu'il est nul ce film, mais il est superficiel, et il ne m'en reste déjà rien. Il divertit quand il n'endort pas.

L'origine de la psychanalyse ne vient que de cela : des parties de jambes en l'air et de l'éducation des fondateurs de cette discipline.

Kierkegaard a écrit:

L'origine de la psychanalyse ne vient que de cela : des parties de jambes en l'air et de l'éducation des fondateurs de cette discipline.

Ils n'avaient pas les pieds sur terre, du coup !