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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Terrence Malick Mer 20 Juil 2011 - 18:53
Ressenti entièrement partagé
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Terrence Malick Mer 20 Juil 2011 - 21:03
MehdiDaroux a écrit:
Quand au coté spirituel dont tout le monde semble allergique, oui terrence Mallick est croyant et cela se retrouve dans tout c'est film, et Tree of life loin d'étre une soi-disante propagande chrétienne, pose toute les questions existentielles qu'un homme peut ce poser sur la vie la mort, et Dieu. Et là où le film est fort c'est que jamais il ne réponds à ces questions laissant le spectateur sans réponses, lui permettant de se poser ses propres questions et d'y trouver ses propres réponses.
C'est de cette façon que j'ai moi aussi perçu ce côté-là du film...
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Terrence Malick Sam 13 Aoû 2011 - 22:50
Badlands
Un peu bancal mais fonctionne pas trop mal. Bluette entre une fille un peu jeune et un mauvais garçon en forme de road movie sanglant bercée par une musique au poil et avec quelques belles images de verdure qui apparaissent avec justesse un peu décalées et quelques beaux paysages d'une platitude extraordinaire. et une poignée de belles bagnoles : coupe Mercury du début et Cadillac de la fin !
pourtant Martin Sheen charismatique est un peu mou et transparent en James Dean de synthèse, Warren Oates a peu près absent et la voix de Sissy Spacek usante à la longue. Le mythe de la nature est un peu forcé mais reste dans un espace mesuré et ça se passe bien. Le film est équilibré et bien fichu et distille une ambiance particulière absolument pas frénétique, vaguement désincarné (le côté love story n'est pas poussé en fait) ni triste ni heureuse, sur un rythme...
ptet mon préféré jusque là. (dommage c'était le premier, m'enfin...)
Invité Invité
Sujet: Re: Terrence Malick Dim 14 Aoû 2011 - 9:55
animal a écrit:
ptet mon préféré jusque là. (dommage c'était le premier, m'enfin...)
Enfin j'rigole mais je suis un peu dans le même cas : si j 'ai beaucoup aimé ses deux premiers films La Balade sauvage (Badlands - 1973 ) et Les Moissons du ciel (Days of Heaven - 1978), j'ai eu de plus en plus de mal à apprécier les suivants. Du coup, j'ai la trouille et ne suis toujours pas allée voir The Tree of Life. Pour en revenir à Sissy Spacek, je l'ai trouvé excellente dans Badlands, la voix off apporte vraiment une dimension supplémentaire au film, elle donne "le ton" en quelque sorte, peut-être justement que c'est dans ce film-là qu'il se justifie le plus. Par comparaison, je n'avais pas du tout apprécié cette voix off (irritante ? artificielle ? pesante ? mécanique ? ennuyeuse ? monotone ? bref rasoir et soporifique) du film La ligne rouge. Mais faudrait vraiment que je le revois celui-là, histoire de confirmer ou non ma première vision.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Terrence Malick Dim 14 Aoû 2011 - 12:45
animal a écrit:
ptet mon préféré jusque là. (dommage c'était le premier, m'enfin...)
Peut-être parce que, au fil des années, il a la main de plus en plus lourde sur le Profond et le Signifiant ? Alors qu'il suffit de raconter une histoire et de faire confiance au spectateur pour y trouver ce profond et ce signifiant, sans avoir besoin de le surligner quinze fois avec son gros stylo rouge ?
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Terrence Malick Dim 14 Aoû 2011 - 13:00
Il y a beaucoup de ça, oui. la démonstration n'enferme pas encore le film. celui qui viendrait en second pourrait pourtant être Tree of life, en acceptant ses encombrantes limites, parce qu'il a du souffle et que répétitif ne veut pas dire manchot et que plusieurs morceaux tiennent uniquement sur eux-mêmes entre image et musique. (ce qui n'est décidément pas donné à tout le monde dans la tendance planète géante sur grand écran).
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Terrence Malick Ven 19 Aoû 2011 - 1:21
animal a écrit:
Badlands
Un peu bancal mais fonctionne pas trop mal. Bluette entre une fille un peu jeune et un mauvais garçon en forme de road movie sanglant bercée par une musique au poil et avec quelques belles images de verdure qui apparaissent avec justesse un peu décalées et quelques beaux paysages d'une platitude extraordinaire. et une poignée de belles bagnoles : coupe Mercury du début et Cadillac de la fin !
pourtant Martin Sheen charismatique est un peu mou et transparent en James Dean de synthèse, Warren Oates a peu près absent et la voix de Sissy Spacek usante à la longue. Le mythe de la nature est un peu forcé mais reste dans un espace mesuré et ça se passe bien. Le film est équilibré et bien fichu et distille une ambiance particulière absolument pas frénétique, vaguement désincarné (le côté love story n'est pas poussé en fait) ni triste ni heureuse, sur un rythme...
ptet mon préféré jusque là. (dommage c'était le premier, m'enfin...)
Je l'ai revu ce soir (première fois au cinéma). Je m'attendais à une copie flambant neuve mais l'image et le son semblent avoir un peu vécu (d'origine?) ... Pas grave!
Ce qui est toujours troublant dans ce film c'est le décalage entre la violence des actes de Martin Sheen et la simplicité de cette petite love story sur fond de paysages américains en apparence idylliques. Une façon de revisiter les grands mythes américains d'une façon très personnelle. Un premier paradis perdu dans la filmographie de Terrence Malick entre western et road movie. Ici pas de mouvements de caméra chamaniques, pas d'interpellation de Dieu ou de la nature. Le récit est linéaire, très simple, aérien, seulement interrompu par les déflagrations des coups de fusil.
Le plus étonnant c'est la dernière partie du film où Martin Sheen apparait comme une sorte de héros séducteur auprès de ces hommes de l'ordre qui le poursuivent. On sent l'admiration virile, la connivence. On le compare à James Dean, on s'identifie, on voudrait presque être lui. Ce simple éboueur paumé et méprisé auparavant par les autres accède au rang de légende. Il est devenu un des criminels les plus célèbres de l'histoire. Badlands ou la naissance d'un mythe américain. Il fanfaronne, il est comme un enfant qui s'amuse presque inconscient de la gravité de ses actes. Il s'est contenté d'effacer tous les obstacles à la réalisation de son désir. Sociopathe aux comportements parfois psychotiques (il entend des voix, a des accès d'agitation presque délirants) il est en même temps un grand dadais un peu naïf et maladroit qui veut juste aimer sa copine et l'emmener avec lui au loin.
Badlands n'a pas la puissance ou la modernité visuelles et narratives des derniers films de Malick mais il a une pureté et une simplicité qui le rendent fascinant. Son plus beau film? Pour moi ils sont tous beaux mais il était le premier. Naissance d'un mythe là aussi. Celui d'un des plus grands cinéastes américains.
La musique? Carl orff et Erik Satie. Ritournelles simples et presque enfantines. A l'image de la pureté de cet amour contrarié.
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Terrence Malick Mer 24 Aoû 2011 - 20:13
Le jeudi 3 novembre, à la Cinémathèque française (à 19 H 30 mn dans la salle Henri Langlois), projection de "Le Nouveau Monde", suivie d'une analyse critique du film par Jean Douchet, et d'un débat avec les spectateurs ...
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Terrence Malick Mer 24 Aoû 2011 - 20:51
Constance a écrit:
Le jeudi 3 novembre, à la Cinémathèque française (à 19 H 30 mn dans la salle Henri Langlois), projection de "Le Nouveau Monde", suivie d'une analyse critique du film par Jean Douchet, et d'un débat avec les spectateurs ...
J'aimerais y assister si je peux... A suivre.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sortie du DVD/Blu-ray le mois prochain: 12 octobre
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Terrence Malick Mar 18 Oct 2011 - 23:01
J'ai regardé les bonus du DVD de The Tree of life dont le principal intérêt est de pouvoir entendre Yvonne Baby, ancienne journaliste et créatrice du service culturel du journal Le Monde dans les années 70/80, qui parle du film de façon fabuleuse. C'est une amie de Terrence Malick et ce qu'elle dit de son univers, de sa démarche, de ses références philosophiques est à la fois limpide et formidablement bien exprimé. Du coup je me suis empressé de commander sur amazon le livre qu'elle a consacré à "15 hommes splendides" dont un certain nombre de réalisateurs. J'ai vu qu'elle était également romancière. Si je trouve le temps j'essaierai de retranscrire ce qu'elle raconte sur The Tree of life.
Citation :
Ce sont des entretiens. Et ce sont des textes, écrits aujourd'hui, qui accompagnent ces entretiens avec quinze artistes que j'ai rencontrés dans mes années du Monde. L'un est musicien, l'autre poète, celui-ci écrivain, celui-là peintre, la haute couture intervient au même titre que la peinture ou le dessin, il y a beaucoup de cinéastes. Tous ont connu les houles du XXe siècle, et renvoient l'écho du monde. Tous ont en commun le doute et la foi. Ils sont donc quinze, et leurs noms éveillent ou réveillent la vie et les mouvements de l'art. Quinze : Orson Welles, Ingmar Bergman, Robert Bresson, Terrence Malick, Robert Motherwell, Luis Bunuel, Pierre Boulez, Federico Fellini, Hans Magnus Enzensberger, Peter Handke, Woody Mlen, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Yves Saint Laurent, Yohji Yamamoto. Quinze artistes, et en écho, justement, ce que dit Charles Baudelaire : " Comme c'est extraordinaire, n'est-ce pas, qu'un homme soit un homme! "
Par ailleurs on peut entendre des commentaires plus convenus de techniciens et de cinéastes (David Fincher, Christopher Nolan) lui rendant hommage. Et un entretien avec Michel Ciment qui connait bien la civilisation américaine et a rencontré Malick (comme Kubrick). Il dit l'essentiel et va dans le sens de ce que certains d'entre nous ont exprimé ici mais ne prend pas trop de risque en restant très accessible et didactique. J'aime la façon dont il parle d'un cinéma "liquide" à propos de sa manière de filmer.
On découvre enfin la façon de travailler de Malick qui tient de la sculpture, de l'impressionnisme, de l'expérimentation constante (avec Douglas Trumbull pour les effets spéciaux de la séquence cosmique ou avec Alexandre Desplat pour les motifs musicaux disséminés entre les plages classiques notamment). La place essentielle à ses côtés du directeur de la photo d' Emmanuel Lubezki. Le travail avec tous les acteurs.
Enfin quel bonheur de pouvoir revoir à l'infini toutes ces séquences dont on nous rappelle à quel point il semble si difficile d'en discerner les "coutures".
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Terrence Malick Mar 18 Oct 2011 - 23:12
Et pour rire un peu (bien joué quand même!!) ...
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Vu hier The Tree of life en DVD, et suis bien désappointée...Je ne vais pas répéter ce qu'eXPie et Traversay ont très bien dit plus haut, je m'y retrouve tout à fait. Je dirai juste que la déception fut à la hauteur de l'admiration que j'ai pour le reste de l'oeuvre de Malick. Tout ce que j'y trouve intéressant d'habitude, à savoir approche impressionniste du cinéma, célébration de la nature et d'une force vitale universelle, panthéisme, voix off se substituant presque aux dialogues et ellipses laissant libre cours à l'interprétation du spectateur...se trouve ici caricaturé/affaibli/dilué/boursouflé (j'hésite sur la mention à rayer...) Reste la beauté frappante des images, mais par leur manque de cohésion d'ensemble, elles m'évoquent plutôt (comme d'autres l'ont souligné) des extraits de documentaires de National Geographic, voire un DVD de relaxation. A aucun moment je ne me suis sentie assister à cet incroyable récit qui retracerait la naissance de l'univers et l'apparition de la Vie (à supposer qu'il soit réalisable...). Car un film ne peut se passer d'un minimum de matière et de dynamique narratives et sa beauté plastique ne peut s'auto-suffire (j'enfonce des portes ouvertes). Le grand perdant de cette affaire est donc le scénario: comment transmettre l'émotion d'une histoire aussi déchirante, servir un propos aussi ambitieux et profond que celui de relier l'intime à l'universel, de façon aussi superficielle, à coup de belles images, chuchotis vagues rapidement exaspérants, personnages à peine effleurés et séquences new-age simplistes ?
Bien dommage...
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Terrence Malick Sam 1 Sep 2012 - 19:25
Héhé...voilà de quoi réjouir quelques Parfumés...
To the Wonder est présenté en compétition dimanche 2 septembre à la Mostra de Venise. Avec Ben Affleck, Javier Bardem, Olga Kurylenko, Rachel McAdams...