Chroniques de la vie quotidienne

Bix, les hérissons ont un museau adorable. Je partage ta tristesse !

Chronique des autres

"Privé de la lecture, je serais réduit à n'etre que ce que je suis...
Non, plus simplement, plus efficacement, elle me détache de mes points fixes, elle me libère de la pensée affligeante que ma vie pourrait n'etre
qu'une succession de jours dont l'un répéte, ou pire, efface l'autre.
Elle m'entraine où je ne suis pas et pourtant, puisqu'elle m'y entraine, c'est que j'y suis !
La lecture est mon grand jeu.

J.B. PONTALIS - L'enfant des limbes.

Chronique de ma vie intérieure

Dans mon crane d'insomniaque, trottent deux phrases ironiques que j'ai lues dans

un livre récemment...

Oui, mais voilà, lequel... ? Si vous savez...

"Un pianiste ne joue pas uniquement avec ses doigts.
Evidemment il s'en sert aussi..."

bix229 a écrit:

Oui, mais voilà, lequel... ? Si vous savez...

je voudrais bien t'aider.. mais là...

tu as du les citer, ça me dit quelque chose

Je pensais vaguement au roman de Richard Powers : Le temps où nous

chantions, qui était entièrement -ou presque- construit autour de la

musique...

Marie qui aime beaucoup ce roman nous l'aurait peut etre dit.

Oh Marie, reviens ! Meme si tu ne connais pas la réponse...

bix229 a écrit:

Oh Marie, reviens ! Meme si tu ne connais pas la réponse...

Oh oui! elle nous manque tant cette Marie

Je ne vois pas non plus qui est l'auteur de cette phrase amusante, Bix!

bix229 a écrit:

Je pensais vaguement au roman de Richard Powers : Le temps où nous

J'ai lu ce roman.. mais en anglais.. et cela fait déjà un bon moment... mais tu as bien fait de le citer.. je devrais le relire, tellement j'ai aimé

bix229 a écrit:

JOh Marie, reviens ! Meme si tu ne connais pas la réponse...

ah oui.. on l'attend avec impatience

Péché dans ( l'excellent ) blog dAgnès Maillard -ICI-
et conseillé par Bix ce petit morceau croustillant:

Citation :

.Petite crise existentialiste au lendemain de la visite dominicale à ma grand-mère...
Cette fois, ça a été une petite phrase qu'elle a lâchée sans que je lui demande rien : Et l'autre, elle se fait toujours sauter par ses nègres? La seconde d'avant, c'était juste la séance paranoïa avec les cantinières de la maison de retraite qu'elle accuse toujours de voler la nourriture des vieux et de piquer dans la caisse.
Comme à chaque fois, cette sorte de petite réplique, toujours balancée d'une voix sifflante d'entre des lèvres étroites et tendues comme des élastiques, plissées d'une moue haineuse et hautement rébarbative, m'a disloquée, comme une décharge de clôture à vaches, juste avant que de la glace en fusion ne fasse crisser mes veines tout en congelant ma colonne vertébrale de haut en bas. J'ai toujours eu une réponse physiologique à ce genre de saillie. Je pense même que si l'on gratte un peu, on découvrira que mon antiracisme primaire est totalement épidermique, pure décalcomanie de la xénophobie à la hache de ma grand-mère. Toute petite déjà, j'avais en horreur la manière dont elle crachait certains mots, dont cela déformait son visage et durcissait son regard. Avant même de savoir ce qu'était le racisme ou d'avoir la moindre conscience politique à ce sujet, je suffoquais de dégoût quand je l'entendais parler des bougnoules, de bicots, de youpins, de ritals, de pieds-noirs, avec toujours le petit noyau de haine compact derrière chaque claquement de langue.

C'est vrai, drôle et vachard et ça amène à cette réflexion...

Citation :

Aime-t-on les autres avec ou malgré leurs défauts?

L'amour est-il un dû ou un don?J'ai déjà expliqué à ma fille qu'elle n'était obligée d'aimer personne, même pas nous, surtout pas nous, que l'amour, ça vient comme ça, ça ne se commande pas. Pas plus qu'on ne peut le retenir quand il s'en va.
J'ai parfois l'impression que les parents tiennent des comptabilités d'amour. Leur amour comme une chaîne, un prêté pour un rendu. Parce qu'ils aiment, ils ne conçoivent pas qu'ils puissent ne pas être aimés en retour. Certains appellent peut-être cela la reconnaissance du ventre. À moins qu'ils aient tellement une piètre opinion d'eux-mêmes qu'il leur faille user de chantage pour espérer quelques miettes d'affection. La parentalité comme ultime assurance affective, investissement à long terme.

Des fois, j'aimerais être un chien. Un bon gros clebs. Un de ces cabots capables d'un amour total et inconditionnel pour son maître, même s'il est mauvais, même s'il lui colle plus de taloches que de caresses. Sans contradictions. Sans restrictions.
Se méfier de ceux qui disent préférer leur chien au reste de l'humanité. Toujours.

Qu'en pensez-vous?
Je me pose moi-même souvent la question, même si elle est formulée différement dans ma tête.

L'amour des autres est si complexe...

Merci d'avoir cité ce texte Aériale...

Ce qu'écrit Agnès Maillard est à la fois pointu et douloureux...
Lorsqu'elle pense à sa grand mère -celle qui déteste et qui est raciste-
elle montre à quel point nous pouvons éprouver des sentiments ambigus et contradictoires pour une personne.
A.M. éprouve du mépris, de la haine presque pour sa grand mère, parce
qu'elle dit des choses abominables, et que dans tous ses propos, il n'y a
que de la détestation. Et aussi de la frustration.
En meme temps, elle ne peut s'empecher de la plaindre en comprenant
comment sa grand mère a été prisonnière d'un système de valeurs, fondé sur la crainte et le mépris des autres. Un système qui est devenu le sien
par la force des choses.
Mais qui est affreusement destructif parcequ'il ne laisse de place nulle part
pour la compréhension et l'amour et la confiance.
Et Agnès Maillard laisse aussi entendre que ce système-là pourrait -aurait pu- aussi bien lui etre transmis si elle n'y prenait garde.
Et bien entendu, il y a encore d'autres thèmes de réflexion.

"Qu'il est difficile d'aimer", chante Gilles Vigneault.
D'aimer, d'etre aimé. De comprendre. De lutter. De vivre en somme...

Difficile réponse à cette question !

Pour moi ni don, ni du, l'amour est libre de ses choix

Certaines personnes mériteraient d'être aimées et ne le sont pas et d'autres sont aimées malgré leur incapacité à donner en retour.

Je pense aussi que les enfants ne sont pas "obligés" d'aimer leurs Parents ou Grands-Parents, mais là c'est plutôt Freud qui aurait pu en parler.

En tous cas ces extraits sont à lire et à méditer.

à tantôt

bix229 a écrit:

.
En meme temps, elle ne peut s'empecher de la plaindre en comprenant
comment sa grand mère a été prisonnière d'un système de valeurs, fondé sur la crainte et le mépris des autres. Un système qui est devenu le sien
par la force des choses.
Mais qui est affreusement destructif parcequ'il ne laisse de place nulle part
pour la compréhension et l'amour et la confiance.

Oui tu résumes bien cet aspect déstructeur de l'éducation Bix.
La grand-mère de AM révèle dans ce racisme primaire -et de tout ce qui est différent en fait- la crainte de l'inconnu.

Elle ne peut même comprendre ou s'ouvrir aux autres parce qu'elle a été élevée dans des dogmes. Elle a dû faire correspondre sa vie à ce qu'on lui a enseigné 'être bien'
C'est le système fondé sur l'interdit, sur des valeurs edictées et non remises en cause, une somme de devoirs qui l'ont rendue inapte à toute impartialité, à tout jiugement et donc à l'amour .

Il parait plus facile d'élever dans l'interdit, mais il faut qu'il soit justifié et compris sinon on ne se construit que dans la frilosité et le rejet global de l'autre...Et dans la souffrance qu'amène forcément la frustration des sentiments atrophiés...

Beaucoup de personnes se protègent ainsi, parce qu'on ne leur a pas donné les outils (tolérance, ouverture, partage etc) pour s'ouvrir aux autres.
Et ceux-là sont durs à aimer...

Chronique locale

Je suis allé me promener au coeur du Lauragais cet après midi. Mais en ouature, pas en moto !
La journée était belle : ensoleillée mais tempérée par un petit vent. Et la
nuit précédente, j'ai du dormir... au moins 4 heures. Fastoche !
Première halte au Lac de Lenclas -Enclas = enclos en ocitan-, un lac naturel de 2OO m2, ombragé de peupliers, de chènes et de frenes.
A coté, coule la Rigole qui capte les eaux de la Montagne noire et alimente
le Bassin de St Féréol qui lui meme alimente le canal du Midi.
Marcher au bord de la Rigole sous les pins est agréable. J'aime le bruit du
vent à travers les pins. L'impressions d'etre sur un voilier...
Passé par Roumens, joli petit village où j'ai admiré une roseraie dans une cour.
Et dans une autre cour, on voit des sculptures naives de personnages et d'animaux, grandeur nature, réalisées par un artiste local.
Paysans, artisans, institituteur en habit de fete. Quelques chiens voisinant avec un lion couché,
une girafe et... une sirène plus femme que poisson.
La cour est petite et tout l'espace pratiquement est occupé par tous ces
étranges personnages pétrifiés dans des poses peu naturelles.
Imaginez !

Soif. Je vais faire un tour au bar...

En visitant ce soir la manifestation "Art & Light" et en voyant cette citation de Oscar Wilde, j'ai dû penser à cette discussion concernant l'amour

Toujours à propos de la rubrique de A. Maillard, cette phrase de Kaka :

"Les parents qui attendent de la reconnaissance de leurs enfants -il y en a meme qui l'exigent- sont comme des usuriers qui risquent volontiers le capital pour toucher les intérets".

KAFKA. Journal.