Alzheimer - s'envolent les souvenirs -

Don DeLillo se penche aussi beaucoup sur la question des pertes de mémoire, et en particulier sur l´Alzheimer dans « L´homme qui tombe »
On assiste au travers des personnages du roman à différents stades de la disparition progressive ou momentanée de la mémoire.
Lianne en quête d´identité depuis la disparition de son père cherche à se reconstruire en animant un atelier d´écriture pour malades au stade préliminaire de la maladie d´Alzheimer.
Son père atteint aussi de ce mal, préféra en finir avec la vie, plutôt que de se retrouver un jour incapable de reconnaître sa famille. Lianne ne se remettra pas du suicide, cette maladie de l´oubli l´obsède, elle la redoute ( pour elle aussi) tandis qu´elle assiste impuissante à la dégradation de ses participants. C´est son histoire personnelle qui motive ses occupations de thérapeute.
Peut-être que la dissolution de la mémoire est-il le thème préfèré de DeLillo ? Sous toutes ses faces et bien avant les premiers symptômes d´Alzheimer : égarements dus à un traumatisme personnel, collectif, à une dépression, confusions, oublis de noms, de mots simples, problèmes de langage, perte d´identité pour finir en désincarnation.
Chez DeLillo, ce n´est plus une menace, une malchance, c´est l´implacable paysage qui nous entoure, nous concerne et nous harcelle, tous.

bix229 a écrit:

Contiue à te manifester, Bulle.
On a tous -ou presque- besoin de diversions. De compassion...

Stell_A a écrit:

Je vous lis mais je n'ai pas le courage de prendre part à cette conversation car mon père a quelques problèmes de mémoire, rien de diagnostiqué, mais c'est douloureux de le voir comme s'éloigner parfois.
Nous sommes décidément nombreux à être confrontés à cette situation.

de tout coeur avec toi Stell_A

Bellonzo a écrit:

Hasard ou coïncidence,le livre que je viens de commencer,un livre allemand nommé Tout va bien s'ouvre justement par une description fort bien écrite et bien décrite d'un vieil homme frappé par cette maldie.J'en reparlerai bientôt et vous dirai un peu mon expérience,travaillant en paramédical parfois en maison de retraite.

oui, j'aimerais avoir ton point de vue au niveau du paramédical
travaillant en maison de retraite.

swallow a écrit:

Son père atteint aussi de ce mal, préféra en finir avec la vie, plutôt que de se retrouver un jour incapable de reconnaître sa famille. Lianne ne se remettra pas du suicide, cette maladie de l´oubli l´obsède, elle la redoute ( pour elle aussi).

merci swallow de partager ce bout du livre de DeLillo .
je crois que chaque personne parente avec une personne atteinte d'alzeihmer y songe un jour, que cela pourra l'affecter un jour.
j'ai dans ma LAL ce titre, je vais devancer la lecture je crois.

swallow a écrit:

Don DeLillo se penche aussi beaucoup sur la question des pertes de mémoire, et en particulier sur l´Alzheimer dans « L´homme qui tombe »
[...] Chez DeLillo, ce n´est plus une menace, une malchance, c´est l´implacable paysage qui nous entoure, nous concerne et nous harcelle, tous.

C'est sans doute pourquoi le sujet est au coeur de la création en ce moment: littérature et cinéma notamment...
Je pense au film Loin d'elle avec Julie Christie .

voir bande-annonce et extraits

Mais il y a aussi un grand nombre de courts-métrages réalisés aujourd'hui ( donc en principe par de jeunes ou nouveaux réalisateurs) qui traitent du sujet...

"Nous sommes comme un château de sable avant la marée, dans l´ombre grise du chaos, du silence personnel et de la nature. Un chateau de sable qui songe qu´il se piétine lui-même en chantant; juste avant que la vague le ronge; puis l´efface dans l´eau implacable".Pascal Quignard (Petits traités II, " Le mot contemporain").
Je ne sais pas si cette image aurait rassuré Lianne ( L´homme qui tombe) mais avec son petit air de vacances, elle invite à porter une lumière plus douce, plus ensoleillée ( la plage) et plus supportable sur l´irrémédiable et le définitif.
Je ne sais pas très bien où laisser mon commentaire : L´Alzeihmer?, Quignard? Le suicide? DeLillo? Les fils de notre Forum se chevauchent et se cherchent et se rejoignent.
Quand on suit un Forum avec un peu d´attention, on se rend compte que des tunnels secrets se sont creusés ( à notre insu) d´un fil à l´autre, nous permettant de nous retrouver même " en dehors" des emplacements officiels avec leur titre et leur étiquette sans pour autant passer du public au privé.
C´est dans ces conduits que je me retrouve le plus souvent, quand je ne sais où poster, j´espère ne pas trop dérouter les nouveaux venus que je vois entrer en force sur le Forum des Parfumés, ces jours-ci. Bienvenus ici à ces derniers inscrits, en filigrane ou noir sur blanc.

Une bien belle image à travers ton message Swallow!
Je n'y avais jamais pensé mais, "ces tunnels secrets creusés à notre insu d´un fil à l´autre..., ces conduits dans lesquels on se retrouve pour poster...", me parlent aussi!

Poëtique Swallow !

j'aime bien aussi cette "carte" des fils.

Annie Girardot dans la nuit noire de l'oubli
Par Jean-Pierre ALTIER AFP

Citation :

PARIS, 11 sept 2008 (AFP) - "Aujourd'hui, Annie ne sait plus rien d'Annie Girardot". Sur ces mots s'achève le documentaire douloureux que le réalisateur Nicolas Baulieu a consacré à l'une des plus célèbres actrices du cinéma français, désormais privée de toute mémoire par la maladie d'Alzheimer, qui sera diffusé le 21 septembre à 23H20 sur TF1.


"Ce film a été difficile à faire émotionnellement. Il est parfois difficile à voir", assure Nicolas Baulieu, qui se présente comme un "ami de 20 ans" d'une actrice "exceptionnelle", dont il avait déjà réalisé le portrait pour France 2 en 2004.

Avec l'accord de la famille d'Annie Girardot, notamment de sa fille Giulia Salvatori, le réalisateur a filmé pendant huit mois les effets dévastateurs sur une comédienne pleine de vie d'une maladie qui touche aujourd'hui près d'un million de personnes en France.

"Quoi de plus terrible pour une actrice que de perdre la mémoire", souligne Reine Bensaïd, responsable des documentaires sur TF1.

Les téléspectateurs vont découvrir l'une des actrices les plus pétillantes et les plus gaies du cinéma français des années 70 se déplaçant avec difficulté, presque incapable d'accomplir les gestes les plus simples de la vie, cherchant vainement à retrouver dans sa mémoire le nom d'Alain Delon.

Avec émotion, ils verront Annie Girardot répétant, sans les comprendre, mais avec pourtant le ton juste, des répliques qu'on lui souffle à l'oreille par le truchement d'une oreillette.

Etait-elle consciente de son état ? Pour le savoir, dans l'espoir de retarder la progression du mal, Nicolas Baulieu lui propose de jouer, face à la caméra, le rôle d'une femme menacée de perdre la mémoire. Au moment de prononcer les paroles fatidiques qu'on lui dicte -"Vous perdez la mémoire et elle ne reviendra jamais"-, Annie Girardot hésite et se bloque. Sept prises seront nécessaires.

Par ce documentaire, Annie Girardot "devient bien involontairement un symbole", note Nicolas Baulieu. "Des gens vont s'intéresser davantage à la maladie d'Alzheimer, parce qu'elle aura montré ce que cela peut provoquer comme ravage dans l'esprit", ajoute-t-il.

"Elle s'est battue pendant une bonne dizaine d'années et avec un courage hallucinant jusqu'à la fin", ajoute le réalisateur.

Le diagnostic de la maladie d'Annie Girardot, révélé en 2005, a été posé en 2004, mais les premiers signes étaient apparus dès la fin des années 90.

Le documentaire de Nicolas Baulieu, "Ainsi va la vie", rappelle qu'Annie Girardot avait déjà souffert d'une autre forme d'oubli, celle de la profession qui pendant près de 15 ans, ne lui proposera plus de rôle. Un court extrait d'archive rappelle ses larmes lors de la remise d'un César en 1996. "Je ne vous ai peut-être pas manqué, mais le cinéma français m'a manqué follement", avait-elle lancé, avant d'ajouter que cette récompense montrait qu'elle n'était "pas encore tout à fait morte".

Le tournage d'"Annie Girardot, ainsi va la vie" s'est arrêté en février 2007, quand l'équipe a compris qu'elle n'était plus consciente des caméras qui la filmaient. Aujourd'hui, Annie, hospitalisée dans une maison spécialisée, "n'a plus aucune forme de conscience de quoi que ce soit", conclut tristement Nicolas Baulieu.

Je ne m’étonne pas que ce « documentaire » racoleur et voyeuriste soit diffusé sur TF1, les commentaires dans le diffusé de presse sont d’une mièvrement écoeurante…y a vraiment des baffes qui se perdent.

J'aime bien Annie Girardot c'est dommage pour elle.

Je suis de garde aujourd'hui pour maman
quand elle est arrivée tantôt elle était colérique et m'envoyait paître.

présentement elle dort dans mon lit . je lui tiens la main, je lui fait écouter de la musique de Taizé ça réussi à l'a calmer .
je peux donc, tout en l'a surveillant, lire un peu sur parfum de livre. pratique d'avoir l'ordi collé au lit.

elle ira en répit pour débuter dans le mois qui vient , ensuite selon ce que la TS décidera il y aura un éventuel placement en SHSLD
les procédures pour le mandat d'inaptitudes est en cours, tout sera reglé bientôt.

A Bulle,notamment...

Aujourd'hui ma mère qui marche encore très bien participe à un gala de danse avec des enfants des écoles de danse.C'est la deuxième année.Mais je ne suis pas allé la voir.Car,et là je n'incrimine personne et il vaut mieux faire bouger les résidents,ma mère ne sait pas elle-même qu'elle participe à un gala de danse.Et j'ai décidé de ne pas voir ça.J'ai travaillé souvent avec les personnes âgées,chez elles ou en établissement.Mais quand on est touché personnellement c'est autre chose bien sûr...

Bellonzo a écrit:

A Bulle,notamment...

Aujourd'hui ma mère qui marche encore très bien participe à un gala de danse. Mais quand on est touché personnellement c'est autre chose bien sûr...

effectivement,
L'important selon moi c'est que ta mère aie un peu de plaisir.
Si elle aimait dansé auparavant, je crois qu'elle aura aimé son gala. malgré sa mémoire défaillante.
Elle a qu'elle âge ta maman?

prends la maladie de ta mère une journée à la fois.
c'est ce que j'essaie de faire, et ç'a m'aide.
et quand elle m'envoie paître...je n en tiens pas compte.

A Bulle

Ma mère a 82 ans.Honnêtement je crois qu'elle n'a plus cette notion de plaisir si minime soit-il.C'est un monde d'ailleurs,un monde d'ombres,une sorte de no man's land,de no time land,tant jour et nuit sont pour elle confondus.Bon courage...

Bellonzo a écrit:

A Bulle

Ma mère a 82 ans.Honnêtement je crois qu'elle n'a plus cette notion de plaisir si minime soit-il.

triste constat pour les proches hein

Bellonzo a écrit:

C'est un monde d'ailleurs,un monde d'ombres,une sorte de no man's land,de no time land,tant jour et nuit sont pour elle confondus

Tous à fait, ma mère aussi.

parfois des brides de mémoires reviennent quelques instants pour retomber à zéro l'instant d'après. mais bon... faut faire avec.

après 15:00 heure, c'est comme le dead line de ma mère. l'agressivité est au maximum. aujourd'hui c'était le ( mange d'la marde, va chez le diable)

Spoiler:

j'avais beau lui dire que c'était pas beau sortant de sa bouche, elle s'en foutait carrément. ensuite c'étaient les cris, des cris assez fort pour que les voisins tournent la tête vers chez moi. Ma soeur vient de venir la chercher .

courage à toi aussi Bellonzo

C'est un sujet qui imprime fortement la création cinématographique...Vieillissement, Alzheimer, maisons de retraites...Ca me fait flipper...

Lis donc le livre sur la neuroplasticité du cerveau, Coline : c'est tonique