Etoiles filantes et trous noirs : Louise Brooks, Marylin ...

Lana Turner est née le 8 février 1920. Incarnation du glamour hollywoodien, elle fut pendant près de 20 ans une des stars de la Metro-Goldwyn-Mayer. Elle détient un record pour s’être mariée sept fois.
La destinée de Lana Turner a été aussi mouvementée que les scénarios de ses films. Elle n’a que dix ans quand son père, Virgil Turner est assassiné dans une rue de San Francisco. Lana est alors placée dans une institution religieuse avant de revenir rejoindre sa mère, devenue esthéticienne, à Los Angeles. La légende dit qu’un responsable de la revue « Hollywood reporter », Billy Wilkerson, la remarque en 1935, dans un drugstore entrain de déguster une glace, en face de la Hollywood Highschool, où elle suit depuis peu des cours de dactylographie. Elle commence à faire de la figuration dans Une étoile est née (1937) de William Wellman, mais surtout elle y rencontre le réalisateur Mervyn LeRoy qui lui donne un second rôle dans le drame social, La Ville gronde (1937). Elle tourne son premier film MGM, avec L’Amour frappe Andy Hardy (1938). Après avoir participé à plusieurs films de série B, elle éclate dans La Danseuse des Folies Ziegfeld de Robert Z. Leonard qui fut l’un des plus grands succès de 1941.
Elle tourne avec les stars les plus prestigieuses du studio, comme Spencer Tracy dans Dr. Jekyll and Mr. Hyde, Robert Taylor dans Johnny, roi des gangsters, et surtout Clark Gable dans plusieurs films dont Franc jeu, Je te retrouverai ou Le Retour. Pendant la seconde guerre mondiale, Lana sera une des pin-up les plus populaires des GI et elle participera activement aux divertissements destinés au moral des troupes. En 1944, Lana donne naissance à sa fille unique, Cheryl, de son second mari le comédien Stephen Crane. C’est en 1946, avec le sulfureux Le facteur sonne toujours deux fois, qu’elle marquera à jamais la mémoire des cinéphiles. En 1953, elle trouve l’un de ses meilleurs rôles dans Les Ensorcelés, satire du milieu Hollywoodien, sous la direction de Vincente Minnelli. Elle joue surtout par la suite des personnages romanesques et/ou historiques dans La Veuve joyeuse, Le Fils prodigue, La Mousson, Diane de Poitiers, Les plaisirs de l'enfer (Oscar de la meilleure actrice).
Le 4 avril 1958, la fille de Lana Turner, Cheryl Crane âgée de quatorze ans, assiste à une violente dispute entre sa mère et son amant de l’époque, le gangster Johnny Stompanato. Elle le poignarde, en voulant défendre sa mère terrorisée par celui-ci qui menace de la tuer. Malgré le scandale, Lana effectue une rentrée triomphale avec le flamboyant mélodrame de Douglas Sirk, Mirage de la vie. Mais désormais, Lana tourne peu et ses quelques films sont loin d’être marquants. Elle travaillera pour le petit écran, notamment dans la série Falcon Crest en 1982 et 1983. Elle s’éteint, victime d’un cancer de la gorge, le 29 juin 1995.

Eleanor Parker est née le 22 juin 1922 dans l'Ohio. Signée par la Warner dès l'âge de 19 ans, elle apparaît notamment dans des films de Curtiz (Mission to Moscow), Daves (L'orgueil des Marines) avant d'être nommée trois fois pour l'Oscar de la meilleure actrice : Femmes en cage (Cromwell), Histoire de détective (Wyler) et Mélodie interrompue (Bernhardt) sans jamais décrocher la statuette. Parmi ses films importants figurent L'homme au bras d'or (Preminger), Le roi et quatre reines (Walsh), Celui par qui le scandale arrive (Minnelli). Le rôle pour lequel elle reste la plus connue est La mélodie du bonheur (Wise). A partir du milieu des années 60, elle se consacre principalement à la télévision et au théâtre avant de se retirer définitivement en 1991. Mariée 4 fois, elle vit aujourd'hui à l'écart du monde à Palm Springs, en Californie.

Anita Page, décédée le 6 septembre dernier, a assisté à la première remise des Oscars en 1929, dont plus aucun participant n'est désormais vivant. Cette même année, au plus fort de sa renommée, elle recevait 10 000 lettres de fans par semaine, seulement dépassée par Greta Garbo, et son aficionado le plus célèbre était un certain Benito Mussolini.
Née le 4 août 1910 à New York, sous le nom d'Anita Pomares, elle débute au cinéma à 15 ans (A kiss for Cinderella) et devient rapidement une des actrices les plus célèbres de l'époque du muet, jouant aux côtés de Lon Chaney, Clark Gable, Buster Keaton, Joan Crawford, Douglas Fairbanks Jr...Elle passe sans encombre au parlant avec la première grande comédie musicale du cinéma américain "The Broadway melody" en 1929. En 1933, après avoir tourné 34 films, elle annonce sa retraite du monde du cinéma (pour avoir, dit-elle, refusé les avances sexuelles du patron de la MGM, qui l'aurait fait interdire de tournage auprès de l'ensemble des studios hollywoodiens). Elle apparait cependant encore dans deux films en 36 puis se consacre à son foyer dans sa maison de Californie. 60 ans plus tard, en 1996, elle revient sur les écrans et tourne plusieurs films d'horreur à petit budget dont la plupart ne sortent pas, jusqu'à Frankenstein rising réalisée en 2007. Un mois après son 98ème anniversaire, la dernière star du cinéma muet est morte dans son sommeil. RIP.

La "Divine" Greta Garbo, de son vrai nom Greta Lovisa Gustafsson, est née le 18 septembre 1905 à Stockholm. Obligée de travailler à 14 ans, à la mort de son père, elle est employée comme "Soap girl" chez un barbier puis vendeuse dans un magasin de mode. Elle tourne une publicité puis un court métrage avant d'apparaître en maillot de bain dans Peter le vagabond (1921). De 1922 à 1924, elle suit des cours à l'Académie royale d'art dramatique de Suède où elle rencontre le réalisateur Mauritz Stiller qui la fait tourner dans La légende de Gösta Berling avant que Pabst ne l'engage ensuite pour La rue sans joie. En 1926, elle suit Stiller à Hollywood. Surnommée par Louis B. Mayer "La grosse vache nordique", elle suit un régime amaigrissant, et est relookée pour devenir la femme fatale qu'elle incarnera dans ses films suivants. La tentatrice, La chair et le diable, Anna Karénine, la font star et elle devient l'actrice la mieux payée d'Amérique. Garbo passe le cap du parlant et fait entendre sa voix grave et sensuelle dans Anna Christie. On lui compose alors un nouveau personnage, solitaire et énigmatique. Se succèdent des films tels que Mata Hari, Grand Hôtel avant qu'elle ne se fâche avec la MGM et disparaisse des écrans pendant deux ans. La reine Christine, Le roman de Marguerite Gautier puis enfin une comédie, Ninotchka, entretiennent son mythe de star, adulée mais secrète, refusant les interviews et les autographes. En 1941, après l'échec relatif de La femme aux deux visages, elle met un terme définitif à sa carrière. Citoyenne américaine depuis 1951, elle vit à New York jusqu'à la fin de son existence, refusant catégoriquement d'apparaître en public. Elle meurt en 1990, des suites d'une insuffisance rénale et d'une pneumonie. Nommée trois fois à l'Oscar de la meilleure actrice, elle ne l'obtint jamais (elle reçut un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 1955).

Née en 1911 à Monte-Carlo, Mireille Balin passe son enfance sur la côte d'Azur puis poursuivit ses études secondaires à Marseille avant de s'installer à Paris où elle devient modèle puis mannequin. En 1932 Maurice Cammage la remarque et lui propose un petit rôle dans Vive la classe. Après quelques autres longs métrages peu importants, elle devient célèbre grâce à Pépé le Moko, en 1936. Elle tourne ensuite dans Gueule d'amour et Naples au baiser de feu où elle rencontre Toni Rossi avec qui elle a une liaison en 1937, union qui fera couler beaucoup d'encre.
Elle rencontre l'amour de sa vie, Birl Desbok, un officier de la Wehrmacht, pendant l'été 1944. Paris étant sur le point d'être libéré, les amoureux se sauvent et essaient d'atteindre la frontière italienne mais le 28 septembre 1944, ils sont arrêtés par le FFI près de Nice. Elle est battue et violée avant d'être transférée dans la prison de Nice. Elle est interdite de travail pendant une année mais une fois cette restriction soulevée, elle retourne aux studios et apparaît dans un dernier film : La dernière chevauchée en 1948.Tombée dans l'oubli, elle quitte Cannes pour Paris, où elle vit dans l'anonymat jusqu'à la fin de sa vie, en 1968.

Hideko Takamine est née le 27 mars 1924 à Hidokate (Japon).) Sa première apparition au cinéma date de 1929 et elle devient très vite la Shirley Temple nippone. En 1950, elle rompt avec les studios japonais et acquiert un statut d'actrice indépendante. Dans les années 50, elle est la grande vedette féminine du cinéma japonais avec des rôles marquants dans les films d'Ozu (Les soeurs Munakata), de Kurosawa (Ceux qui bâtissent l'avenir) mais surtout de Kinoshita (Vingt quatre prunelles) et de Naruse, avec qui elle tourne une douzaine de fois (Nuages flottants, Quand une femme monte l'escalier...). Elle se retire de la profession en 1979.

Mary Pickford, de son vrai nom Gladys Marie Smith, naît le 8 avril 1892 à Toronto (Canada). Après des débuts au théâtre, dans sa ville natale, elle est engagée par David Wark Griffith et débute au cinéma en 1909 dans "Son premier biscuit". Pendant quelques années, Griffith la dirige dans des courts métrages et construit le personnage qui la rendra célèbre : la jeune fille fragile au doux regard, victime de la méchanceté des hommes. Baptisée "La petite fiancée de l'Amérique", Mary Pickford est avant tout une redoutable femme d'affaires qui participe également à l'écriture de certains scénarios. Après avoir accumulé les succès, elle crée, en 1919, la United Artists, sa propre maison de distribution, avec Griffith, Chaplin et Fairbanks. A 30 ans, elle joue toujours les jeunes filles (Le petit Lord Fauntleroy, Les moineaux...) et épouse l'acteur Douglas Fairbanks. Elle est la première actrice à recevoir un Oscar en 1929 pour son premier rôle parlant dans Coquette. Mais après deux échecs, elle se retire des plateaux, victime comme tant d'autres du passage au parlant. Elle gère désormais sa colossale fortune, produit des films et dirige sa société de cosmétiques. Oscar d'honneur en 1976, elle meurt en 1979 d'une congestion cérébrale.

Deborah Kerr, née le 30 septembre 1921 en Ecosse, débute à 20 ans au cinéma. Elle tourne pour Michael Powell (Colonel Blimp, Le narcisse noir) et Alexandre Korda, entre autres. Mais c'est à Hollywood, dans les années 50 qu'elle devient réellement star, avec des films tels que Edouard, mon fils (Cukor), Les mines du roi Salomon, Quo Vadis (LeRoy), Le prisonnier de Zenda (Thorpe), La reine vierge, Jules César (Mankiewicz), Tant qu'il y aura des hommes (Zinnemann), Vivre un grand amour (Dmytryk), Le roi et moi, Thé et sympathie (Minnelli), Dieu seul le sait (Huston), Elle et lui (McCarey), Bonjour tristesse (Preminger), Un matin comme les autres (King), Ailleurs, l'herbe est plus verte (Donen), Les innocents (Clayton), La nuit de l'iguane (Huston), L'arrangement (Kazan).....Nommée six fois à l'Oscar de la meilleure actrice, Deborah Kerr est également une femme de thâtre et elle est nommée Commandeur de l'Empire britannique en 1998. Elle meurt le 16 octobre 2007 dans le Suffolk, des suites de la maladie de Parkinson.

Née en 1925 à Barstow, Jeanne Crain est élue miss Californie à 17 ans et finit dans les cinq premières au concours de "miss America". Après quoi, elle entame une carrière d'actrice en qualité de "Fox girl". Elle tourne 23 films pour le studio puis passe chez Warner et Universal.
En 1949, elle est nommée aux Oscars pour son rôle dans L'héritage de la chair (Kazan). A partir de 1957, elle commence à délaisser le grand écran pour s'occuper de sa famille. Elle tourne encore quelques films dans les années 60 et met un terme à sa carrière en 1972. On compte 40 films dans sa filmographie dont 2 Mankiewicz ( Chaînes conjugales, On murmure dans la ville), 3 Preminger (In the meantime Darling, Quadrille d'amour, L'éventail de Lady Wintermere),1 Hathaway (Le carrefour de la mort),1 King (Margie), 1 Vidor (L'homme qui n'a pas d'étoile). On l'a vu également dans Péché mortel, La foire aux illusions, La sarabande des pantins... Elle est décédée dans le courant du mois de décembre 2003 à l'âge de 78 ans.

Natasha Gurdin, future Natalie Wood, est née le 20 juin 1938 à San Francisco. A 5 ans, elle débute au cinéma dans Happy land (elle est remarquée par le réalisateur alors qu'elle regardait le tournage). Prise sous contrat par une grande compagnie, elle partage son temps entre l'école pour enfants-acteurs et les studios. Entre 1947 et 1949, elle a notamment pour mère Maureen O'Hara et Gene Tierney. Elle se retire ensuite pendant deux ans pour passer le cap difficile de l'enfance à l'adolescence et en profite pour terminer ses études. Elle revient sur les écrans en 1955, aux côtés de James Dean dans La fureur de vivre. Sa vie privée alimente les chroniques : elle épouse le comédien Robert Wagner en décembre 1957. Après plusieurs échecs, elle tourne, en 1961, les deux plus importants films de sa carrière : West side story et La fièvre dans le sang. Mais ses films suivants ont peu d'audience et seul le réalisateur Robert Mulligan sait utiliser sa véritable personnalité, dans Daisy Clover. Sa vie personnelle est aussi perturbée : elle doit suivre des traitements de psychothérapie. Après plusieurs aventures sentimentales sans lendemain, elle décide de se retirer pour fonder une famille.En 1969, elle fait un come-back avec Bob et Carole et Ted et Alice. Après un second divorce, elle re-épouse son premier mari, Robert Wagner. Par la suite, Natalie Wood ne fait que de rares apparitions à l'écran, s'orientant plutôt vers la télévision. Natalie Wood périt, noyée, au large des côtes californiennes, le 29 novembre 1981. Elle venait d'achever Brainstorm, qui ne sortira sur les écrans que deux ans après sa mort.

traversay a écrit:

Natasha Gurdin, future Natalie Wood, [...] elle tourne, en 1961, West side story

Ah...Maria!...

To-night

Somewhere

Françoise Arnoul, de son vrai nom Françoise Gautsch est née le 9 juin 1931 à Constantine (Algérie). Inscrite à des cours de danse au Maroc, elle fait ses débuts sur scène à 7 ans dans un ballet de Robert Schumann. Sa famille de retour à Paris, après la guerre, Françoise suit des cours d'art dramatique et fait une première figuration dans Rendez-vous de juillet (1948). Son premier grand rôle arrive peu après dans L'épave, où elle joue une sorte de "garce", scènes savamment déshabillées à la clé. Le cinéma va la vouer presque toujours à des personnages troubles et destructeurs : Le fruit défendu, La chatte, La rage au corps, le French cancan de Renoir, constituant une exception. La maturité lui a donné l'occasion de diversifier ses emplois au cinéma et à la télévision : Lucky Jo de Deville ou Ronde de nuit de Missiaen, par exemple. Elle tournait encore en 2000 dans Merci pour le geste de Faraldo...

Barbara Stanwyck (née Ruby Catherine Stevens) est née le 16 juillet 1907 ( décédée le 20 janvier 1990 ). Orpheline à l’âge de deux ans, elle commence dés l’adolescence à travailler notamment comme emballeuse puis comme standardiste. D’un caractère tenace et décidée à réussir, elle tente sa chance dans le milieu du spectacle. Elle chante et danse dès l’âge de quinze ans dans des cabarets et des music-halls, avant d’obtenir un engagement à Broadway comme chorus girl dans les Ziegfeld Follies en 1922. Parallèlement à sa carrière théâtrale, elle se lance au cinéma dans un film muet, Broadway nights (1927). Le film est un échec ainsi que les suivants. C’est la rencontre avec Frank Capra qui lui donne sa première chance, le réalisateur impose, contre l’avis des studios, Barbara Stanwyck en 1930 dans Ladies of leisure. Ils enchaîneront avec The Miracle woman et Amour défendu (1932), qui la révèle au grand public. Le réalisateur tournera encore 2 films avec Barbara Stanwyck : La Grande Muraille (1933) et, plus tard, L'Homme de la rue (1941). Projetée au firmament des stars, elle est classée parmi les plus grandes du moment : Greta Garbo, Marlène Dietrich et Joan Crawford. Elle incarne le plus souvent des femmes combatives et indépendantes dans l’Amérique en crise du début des années 30. William Wellman lui offre de beaux rôles dans L'Ange blanc (1931), Mon grand (1932), The Purchase Price (1932), puis plus tard dans L'Inspiratrice (1942) et L'Étrangleur (1943). Elle tourne avec de grands réalisateurs : John Ford pour Révolte à Dublin (1936), Cecil B. de Mille dans Pacific Express (1939), Rouben Mamoulian dans L'Esclave aux mains d'or (1939), King Vidor dans Stella Dallas (1937).
Barbara Stanwyck aborde la décennie 40 avec un genre cinématographique où elle va exceller : la comédie avec Un cœur pris au piège de Preston Sturges, Boule de feu de Howard Hawks. Elle poursuit avec des mélodrames comme Ville haute, ville basse (1949) de Mervyn LeRoy, Le Démon s'éveille la nuit (1952) de Fritz Lang, La Tour des ambitieux (1954) de Robert Wise, All I Desire (1953) et Demain est un autre jour (1956), tous deux de Douglas Sirk, La Rue chaude (1962) d’Edward Dmytryk…Aucune actrice n’incarnera mieux qu’elle les femmes fortes et « viriles » dans un autre genre, celui-là essentiellement masculin, le Western. Elle en tournera de nombreux, tout particulièrement dans les années cinquante, parmi lesquels Pacific Express (1939) de Cecil B. DeMille, Les Furies (1950) d’Anthony Mann, La Reine de la prairie (1954) d’Allan Dwan, Le Souffle de la violence (The Violent Men, 1955) de Rudolph Maté, Quarante tueurs (1957) de Samuel Fuller. En 1944, Billy Wilder lui confie un rôle très noir dans Assurance sur la mort qui sera déterminant pour sa carrière. Elle tournera alors dans plusieurs films noirs marquants. Sa carrière cinématographique déclinant au milieu des années 50, elle apparaît au cinéma pour la dernière fois dans Celui qui n'existait pas (William Castle, 1964) et se consacre par la suite au petit écran.

Edwige Feuillère est née en 1907 à Vesoul et décédée en 1998 à Boulogne-Billancourt. Ancienne élève du conservatoire d'art dramatique de Dijon, elle fait une carrière de plus de soixante années sur les planches (1930-1992) et plus de quarante années au cinéma (1931-1974). A l'écran, elle débute sous le nom de Cora Lynn en 1931 dans Le cordon bleu. Elle tourne alors avec les grands metteurs en scène de l'époque ; Edwige Feuillère devient célèbre en 1935 par son interprétation dans Lucrèce Borgia, film d'Abel Gance. Elle tourne avec Max Ophüls dans Sans lendemain en 1939, puis en 1940 dans De Mayerling à Sarajevo. Elle obtient un grand succès en 1941 avec Mam'zelle Bonaparte de Maurice Tourneur puis avec La duchesse de Langeais. Une des vedettes les plus populaires de sa génération, elle joue avec Gérard Philipe dans L'idiot en 1946 et avec Jean Marais dans L'aigle à deux têtes de Jean Cocteau en 1947. Elle incarne Julie de Carneilhan en 1949, la Dame en blanc dans Le blé en herbe en 1954. Edwige Feuillère joue en 1975 dans La chair de l'orchidée de Patrice Chéreau et, en 1984 dans Le tueur triste. En 1992, elle revient au théâtre dans Edwige Feuillère en scène.

Mary Louise Brooks est née en 1906 dans l'Etat du Kansas. Adolescente, elle débute comme danseuse et se produit à Broadway où elle est remarquée par les studios américains. Elle signe pour la Paramount et tourne dès 1925 dans des comédies légères jusqu'au rôle charnière de Une fille dans chaque port de Howard Hawks en 1928. William Wellman l'engage pour Les mendiants de la vie où elle fait sensation. Indépendante, elle se tient à l'écart du monde hollywoodien et part tourner en Europe, sous la direction de Pabst, un film, Loulou, dont le traitement cru des moeurs sexuelles en fait une véritable icône. Elle joue ensuite dans Le journal d'une fille perdue et Prix de beauté, films en partie censurés. Elle retourne à Hollywood mais figure désormais sur une liste noire qui l'empêche de tourner. En 1938, humiliée d'avoir à apparaître dans des séries B, elle se retire du show businesss et travaille quelques années comme vendeuse dans un grand magasin de New York. Réhabilitée dans les années 50, elle se lance dans l'écriture de scénarios, une fois surmonté son problème avec l'alcool. Après deux mariages sans enfant, elle vit seule pendant de nombreuses années avant de s'éteindre paisiblement en 1985. Au total, elle n'aura tourné que dans une petite vingtaine de films mais elle est aujourd'hui considérée comme l'une des plus belles et grandes actrices de l'histoire du cinéma.