[2009] A l\'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

traversay a écrit:

Les joies de la famille de Ella Lemhagen

Citation :

Göran et Sven, un couple homosexuel vivant dans une banlieue suédoise idyllique, ont été jugés aptes à adopter un enfant. Un jour, ils reçoivent une lettre leur apprenant qu'ils vont pouvoir élever un jeune suédois nommé Patrik, âgé d'un an et demi. Mais quand Patrik arrive, ils ont une surprise..

Nom d'un petit bonhomme, le scénario de Les joies de la famille (Patrik 1,5 en V.O) a de quoi faire frémir. Soit un couple gay qui emménage dans une banlieue cossue ; soit un adolescent délinquant irrécupérable (et homophobe) ; soit la rencontre entre ces personnages. La réalisatrice suédoise Ella Lemhagen ne contourne pas les clichés, elle s'en joue avec malice. D'abord par le biais de la comédie, assez facile, puis, finement, dans l'émotion et la tendresse, mais pas guimauve, enfin juste un peu pour nos coeurs de midinettes. Ce n'est en rien un film militant, certes, mais le traitement normal de ce couple (hétéro ou homo, cela revient au même) et surtout la pseudo-tolérance des banlieusards bobos, n'est pas anodin. Le vert des pelouses est éclatant, le ciel bleu est céruléen : bienvenue dans un monde parfait, ironise la réalisatrice qui épingle avec une cruauté décapante, bien que subtile, les travers d'une société bien pensante. Il y a bien plusieurs lectures possibles de ce film, moins simple qu'il n'y parait. Et si, à la fin de la projection, les yeux piquent quelque peu c'est que ce "Feel pretty good movie" est aussi une œuvre tendre comme une caresse (mais pas dans le sens du poil).

Eh bien, je l'ai trouvé d'une mièvrerie à frôler l'apoplexie ce Joies de la famille.
Non mais, la musique quoi... Et allez vas-y à fond pour rendre bien CulCuLaPraline les baisers mouillés, les retrouvailles, les serrements de cœur...
Ah ouais, ça aurait pu être bien. La banlieue filmée un peu comme celle d'Edward aux mains d'argent, mais trop peu présente finalement.
Que des trucs en filigrane, survolés, des clichés pas trop lourds (ouf) mais qui ne font pas du tout gagner en profondeur... c'est tout vide.

C'est un film facilement fait, et facilement regardable. Quoique creux, au moins il peut permettre de se remplir la panse de popcorn sans complexe.

Bon, on sourit parfois, et les acteurs sont plutôt bien.
Mais y'a pas d'éclat, pas de "Ah ouais, rien que pour ça, faut le voir."

Au moins on en ressort ni triste, ni émue, ni secouée, ni perturbée, ni ... rien quoi.

7 minutes au paradis

Citation :

Galia, une jeune femme de 27 ans blessée dans l'attentat d'un bus à Jérusalem, se met à rechercher l'homme qui lui a sauvé la vie.
Un voyage qui va lui révéler une vérité insoupçonnable.

Douleurs physiques, hallucinations récurrentes, agoraphobie..., l'héroïne de 7 minutes au paradis est une survivante traumatisée. Omri Givon, nouveau réalisateur israélien (encore !), la suit dans le brouillard qu'est devenue son existence, dans des scènes parfois à la lisière du fantastique, oppressantes, épidermiques jusqu'à l'insoutenable. Mais il y a comme une lumière, vacillante, qui illumine le film et son principal personnage et l'empêche de verser dans la noirceur intégrale. Les sourires sont rares dans ce film mais ils valent de l'or. Et puis, et puis...arrive le dernier quart d'heure. Le récit bascule, devient incompréhensible jusqu'à ce qu'on saisisse l'ambition du metteur en scène. Ce revirement "à la Shyamalan" était-il nécessaire ? Il a pour principal conséquence de briser l'unité de l'histoire et de désorienter le spectateur furieux d'avoir été manipulé. A la réflexion, on se fera plus conciliant quant à ce dénouement inattendu même si... 7 minutes au paradis est un film qui se digère longuement après sa vision, bien plus de 7 minutes...

La nana

Citation :

Raquel fête son anniversaire chez ses employeurs où elle travaille comme bonne à tout faire depuis plus de vingt ans. Lorsque sa patronne lui annonce l'arrivée de Mercedes qui doit l'aider dans ses tâches, Raquel le prend très mal et commence à exercer une pression psychologique néfaste sur son entourage...

La nana ? Elle est vraiment bonne ! A tout faire, dans cette maison bourgeoise chilienne dont le réalisateur, Sebastian Silva, s'amuse à pointer les dysfonctionnements. Ce qui l'intéresse avant tout c'est la névrose de cette bonne, partie intégrante de la famille, dont les agissements deviennent de plus en plus inquiétants. Là où on attend un drame imminent, Silva a l'intelligence de renverser la vapeur et d'emporter le film vers un apaisement progressif. La mise en scène n'a rien d'exceptionnel mais, à l'image de son compère chilien Pablo Larrain dans l'excellent Tony Manero, Sebastian Silva a l'art et la manière de filmer des scènes glaçantes qui pourraient se terminer dans un bain de sang. Du haut de ses trente ans (son premier film, La vida me mata, est inédit en France), le cinéaste impose déjà une écriture et un sens du récit très convaincants.

Sortie mercredi prochain d'un film marocain, plutôt intéressant.



Casanegra de Noureddine Lakhmari

Les deux héros de Casanegra sont jeunes, beaux et un peu désespérés...de vivre à Casablanca. Le point fort du film de Noureddine Lakhmari est sa lucidité, qui se transforme parfois en crudité, dans la description désenchantée de la vie de ces deux rêveurs d'ailleurs (La Suède pour l'un, les bras d'une jeune fille inaccessible pour l'autre) confrontés à un quotidien désastreux. Femmes battues, mendiants, trafiquants de tous poils, bienvenue à Casa la noire (le jeu de mots du titre) ! La mise en scène et l'interprétation sont loin d'être à la hauteur du propos mais le film mérite d'être vu pour sa débordante énergie et son refus d'édulcorer une réalité blafarde. Même si les raisons d'espérer ne sont guère nombreuses.

Sympas tous ces festivals. A Lille on a eu une retrospective Douglas Sirk mais je n'ai pas pu y aller...Heureusement il y a les coffrets DVD pour se rattraper.

Et n'oubliez pas de voir Katalyn Varga. Il ne restera pas longtemps sur les écrans et c'est une vraie découverte!

Marko a écrit:

Sympas tous ces festivals. A Lille on a eu une retrospective Douglas Sirk mais je n'ai pas pu y aller...Heureusement il y a les coffrets DVD pour se rattraper.

Et n'oubliez pas de voir Katalyn Varga. Il ne restera pas longtemps sur les écrans et c'est une vraie découverte!

Katalin, oui, mais La nana, aussi. Le problème, c'est la distribution, Marko. Hors des grandes villes, peu de chances de les voir.

ça me démengeait Katalyn Varga, finalement ça va être trop tard...

zappé le festival aussi, par choix finalement, trop de fatigue et pas assez de temps. (me font flipper les documentaires de Herzog, il y a des trucs très perturbants dans celui là aussi... brrrrr... )

animal a écrit:

me font flipper les documentaires de Herzog, il y a des trucs très perturbants dans celui là aussi... brrrrr... )

Oui, quelle horreur... En lisant ton "brrrr" je repense à certains passages du film qui font effectivement froid dans le dos. Bokassa est un personnage effrayant.

animal a écrit:

zappé le festival aussi, par choix finalement, trop de fatigue et pas assez de temps.

Attention, le maire a annoncé une grande surprise pour le festival de l'an prochain!

Il y a un film autrichien appelé Le ruban blanc qui doit sortir demain, quelqu'un en a eu des échos?

Ezechielle a écrit:

Il y a un film autrichien appelé Le ruban blanc qui doit sortir demain, quelqu'un en a eu des échos?

Non seulement on a eu des échos mais il y a même un fil "Michael Haneke" où ces diables de Li et de Traversay me font baver d'envie depuis quelques jours....... Pour moi ce sera vendredi!!!

traversay a écrit:

Marko a écrit:

Sympas tous ces festivals. A Lille on a eu une retrospective Douglas Sirk mais je n'ai pas pu y aller...Heureusement il y a les coffrets DVD pour se rattraper.

Et n'oubliez pas de voir Katalyn Varga. Il ne restera pas longtemps sur les écrans et c'est une vraie découverte!

Katalin, oui, mais La nana, aussi. Le problème, c'est la distribution, Marko. Hors des grandes villes, peu de chances de les voir.

Je cours voir La Nana dès que je peux. Il va falloir faire vite aussi!

En plus du ruban blanc, j'ai envie de voir:



Sorte de "Vierge des tueurs" qui se passerait au Salvador. Le réalisateur a été tué par les jeunes du gang des Maras qu'il filmait... Un presse alléchante.

Marko a écrit:

En plus du ruban blanc, j'ai envie de voir:



Sorte de "Vierge des tueurs" qui se passerait au Salvador. Le réalisateur a été tué par les jeunes du gang des Maras qu'il filmait... Un presse alléchante.

Et ça passe à Lille ? Ce soir, je compte aller voir ça :

Marko a écrit:

En plus du ruban blanc, j'ai envie de voir:



Sorte de "Vierge des tueurs" qui se passerait au Salvador. Le réalisateur a été tué par les jeunes du gang des Maras qu'il filmait... Un presse alléchante.

Télérama était assez tiède sur celui-là, je ne sais plus pourquoi.

Par contre La nana et Katalyn Varga (les chroniqueurs du masque étaient dythirambiques) me tentent beaucoup. Chouette c'est bientôt les vacances!
A propos du Masque, ils ont encore balancé la fin d'un film (Mademoiselle Chambon).

Nezumi a écrit:

Marko a écrit:

En plus du ruban blanc, j'ai envie de voir:



Sorte de "Vierge des tueurs" qui se passerait au Salvador. Le réalisateur a été tué par les jeunes du gang des Maras qu'il filmait... Un presse alléchante.

Télérama était assez tiède sur celui-là, je ne sais plus pourquoi.

Par contre La nana et Katalyn Varga me tentent beaucoup. Chouette c'est bientôt les vacances!

Juste un détail, c'est Katalin avec un i, pas un y !