Peter Cameron

shanidar a écrit:

et pour soulager le tout, une petite devinette pour eXPIe :

si un personnage se trouvant à l'intérieur d'un appart', ferme la porte à double-tours et tire le verrou, sa mère peut-elle entrer plus tard dans l'appartement ?

Hmmm. Bien vu !
Ca m'avait échappé, pour ma part. Je devais être tellement pris par le livre...

Sinon, elle peut entrer dans l'appartement s'il y a une fenêtre a côté qui est restée ouverte, mais j'imagine que Cameron nous l'aurait précisé !

Concernant les problèmes des gens, on dit souvent que dans les pays pauvres les gens doivent lutter pour la survie, et ont donc moins de problèmes existentiels que nous autres, nantis, qui avons le temps de réfléchir à notre place sur Terre et dans le monde...

Je conçois bien que ce genre de personnes puissent ne pas du tout te toucher.

Pour les fans : Coral Glynn est paru en anglais il y a quelques mois, je suppose qu'il paraitra bientôt en français.

A force de vous lire et débattre, j'ai bien envie de lire ce livre. Je ne sais pas si ce livre est un chef-d'oeuvre mais il a le mérite de lancer des discussions intéressantes.

odrey a écrit:

A force de vous lire et débattre, j'ai bien envie de lire ce livre. Je ne sais pas si ce livre est un chef-d'oeuvre mais il a le mérite de lancer des discussions intéressantes.

je crois que tout le monde est d'accord pour souligner qu'il ne s'agit pas d'un chef-d'oeuvre mais d'un livre 'sensible'.

J'avais compris, c'était un clin d'oeil à la discussion qu'il y a eu suite à la comparaison faite avec Proust.

odrey a écrit:

J'avais compris, c'était un clin d'oeil à la discussion qu'il y a eu suite à la comparaison faite avec Proust.

aïe ! et je suppose que tu adores P. Roth... pfff....

Je sens que je vais perdre des points si je dis oui.

Citation :

Je recopie là le passage sur mère Teresa pour que chacun sache de quoi on parle
page 162 :
Citation:
Même des prétendus saints, telle mère Teresa, m'inspirent des doutes. En un sens, elle est tout aussi ambitieuse que des gens comme mon père ou quiconque vise le sommet de sa profession. Voulant être la meilleure des saintes, la sainte star, mère Teresa s’infligea les tâches les plus répugnantes, je sais qu'elle secourait les malheureux, allégeait leur souffrance et je ne nie pas que ce soit bien, je pense simplement qu'elle était aussi égoïste et ambitieuse que les autres. Le problème, quand on voit les choses ainsi, c'est que si l'on veut fuir cette forme d'égoïsme et d'ambition il faudrait ne rien faire du tout, ne pas faire de mal mais pas non plus de bien. Ne fais rien : ne t’avance pas à intervenir dans le monde. D'accord, ce raisonnement paraît indéfendable, mais je le ruminai lorsque Nareem s’assit à ma table.


D'accord il y a un sens du paradoxe et de la provocation dont je comprends bien qu'ils peuvent exaspérer. Et peut-être le mot égoïste est-il mal choisi (il faudrait voir le texte original). Mais je ne suis pas convaincue qu'il soit complètement faux de dire que mère Teresa a trouvé à nourrir son ambition dans ce qu'elle faisait, ce n'est absolument pas une critique, cela ne minimise absolument pas tout ce qu'il a fait., Mais je pense qu'elle était aussi mue par une motivation de l'ordre du défi et de la performance.

Ce matin à l'aube je vous lisais comme tous les matins, et je tombe sur les mots de topocl... Du coup, j'ai relu tout le fil et j'étais en retard
Ce roman, je l'avais trouvé sympathique et fin. Et cet extrait m'avait fait rire aussi..En le relisant, il me fait penser à Cioran ( c'est anecdotique, c'est pour participer !)qui écrivait, je l'ai retenu tant cela m'a fait réfléchir à ce qu'il y a d'inconscient au départ dans nos actions diverses:

Citation :

Ce qui m'intéresse dans la sainteté, ce pourrait bien être le délire de grandeur qu'elle dissimule derrière ses suavités, les appétits énormes masqués par l'humilité, l'inapaisement recouvert par la charité.

Grand provocateur, Cioran, mais est-ce tellement faux? Personnellement, je ne le crois pas! Et cela n'ôte rien à la grandeur de Mère Teresa...

Après, c'est évident que des univers nous touchent, nous parlent, ou non. Je crois que j'avais été surtout sensible à l'humour de ce roman. Assez désespéré , bien sûr. Mais l'humour...etc.

Je comprends que Mère Teresa lui inspire des doutes, puisqu'elle en avait elle-même :

Citation :

"Elle écrivit un jour :

“ Où est ma foi ? Tout au fond de moi, où il n’y a rien d’autre que le vide et l’obscurité... Je n’ai pas la foi.”

[...]

En tout cas, Mère Teresa écrivait en 1982 :

“ Si un jour je deviens une sainte, je serai sûrement celle des ténèbres, je serai continuellement absente du paradis.”

Plus que de simples moments de doute, un malaise récurrent

La quarantaine de lettres, dans lesquelles la religieuse ouvre son coeur, permettent d’exclure la simple crise spirituelle passagère, la simple dépression face aux difficultés et aux tensions que traversait son ordre des Filles de la charité. Mère Teresa était torturée par le doute de façon récurrente, sinon continue.

[...]

Ces lettres établissent que durant au moins un demi-siècle de sa longue vie, Mère Teresa ne ressentait plus la présence de Dieu. Dieu était absent et laissait la place au grand vide."

(source : ici).

Forcément, on s'interroge sur les motivations profondes des gens hors-normes, motivations conscientes et inconscientes. Même si on ne discute pas nécessairement de la qualité de leur travail, de leur apport aux pauvres.
Chez Dostoïevski aussi, il y a cette oscillation entre l'abaissement et la sensation de supériorité.
Enfin, je suis peut-être hors-sujet, là.

@ Marie: non non, pas du tout heurté par ton commentaire (?/respect du reg.).
Il me semble même que l'on se rejoint concernant le désespoir qui se profile derrière l'humour.
Ensuite, l'auteur s'amuse à jouer aux cyniques pour mettre bas quelques icônes.

... Bon, il va falloir que je le lise ce livre. C' est bien que l' unanimité fasse place à la discussion...

bix229 a écrit:

C' est bien que l' unanimité fasse place à la discussion...

Tu vois Bix, qu'émettre un avis négatif sur un livre comme l'a fait Shanidar peut être positif. Et donner envie de lire.

Arabella a écrit:

bix229 a écrit:

C' est bien que l' unanimité fasse place à la discussion...

Tu vois Bix, qu'émettre un avis négatif sur un livre comme l'a fait Shanidar peut être positif. Et donner envie de lire.

Tout est possible en effet, il suffit d' en avoir conscience et d' y croire...

(d'ailleurs j'ai encore un peu d'espoir pour le fil Orwell).

animal a écrit:

(d'ailleurs j'ai encore un peu d'espoir pour le fil Orwell).

Qui veut se dévouer pour dire du mal d'Orwell pour relancer le débat ?

Cela ferait plaisir à Animal.