Lecture en commun - Rick Moody : A la recherche du voile noir

kenavo a écrit:

Nezumi a écrit:

Oulà, mais c'est Koh-Lanta, cette lecture du Voile Noir ! Qui sera le lecteur le plus endurant ?

Mais va savoir, peut-être que le livre devient captivant ensuite ( j'ai quelques doutes quand même... )

Senti a vu juste.. elle va être la seule qui peut dire d'avoir terminé... elle .. et ..... PAUL AUSTER! À qui on doit ce naufrage d'une lecture en commun..

Je le savais que j'allais être the sur ce coup là !

D'abord, mettons les choses au point : il ne faut absolument pas se forcer à le finir pour que nous en discutions, pas de problème à ce niveau là

Deuxièmement, ce roman était souvent pelant, je suis bien d'accord avec vous. Il fait partie de ce genre de livres exigeant, ennuyant , qui demande de la patience, de l'endurance, qui suscite de nombreuses critiques mais pas seulement ! Il en reste pas mal de choses positives après lecture, il m'accompagne encore à l'heure actuelle, je retiens de beaux passages, une idée intéressante sur ce qu'est la transmission familiale et sur ce qu'est l'identité, sur la transmission orale de certains mythes fondateurs qui, s'ils s'avèrent faux et générés par un grand-père fabulateur, n'en demeurent pas moins capitaux et fondateurs dans la construction identitaire. J'ai même envie de dire qu'au plus le temps passe, au plus je l'aime ce bouquin, c'est étrange mais c'est comme ça. Donc je suis bien contente d'avoir dépassé mon ennui pour en arriver là.
Maintenant, pour répondre à Nezumi qui se pose la question sur le fait de poursuivre ou non cette lecture en espérant qu'il soit plus captivant par la suite, et bien je lui répondrais que non, pas forcément

sentinelle a écrit:

Deuxièmement, ce roman était souvent pelant, je suis bien d'accord avec vous. Il fait partie de ce genre de livres exigeant, ennuyant , qui demande de la patience, de l'endurance, qui suscite de nombreuses critiques mais pas seulement ! Il en reste pas mal de choses positives après lecture, il m'accompagne encore à l'heure actuelle, je retiens de beaux passages, une idée intéressante sur ce qu'est la transmission familiale et sur ce qu'est l'identité, sur la transmission orale de certains mythes fondateurs qui, s'ils s'avèrent faux et générés par un grand-père fabulateur, n'en demeurent pas moins capitaux et fondateurs dans la construction identitaire. J'ai même envie de dire qu'au plus le temps passe, au plus je l'aime ce bouquin, c'est étrange mais c'est comme ça. Donc je suis bien contente d'avoir dépasser mon ennuie pour en arriver là.

je pense que je vais arriver au bout avec le rythme que j'ai pour l'instant.. un chapitre ou deux par jour..
quand j'aurais terminé tu ne sauras même plus qui est Rick Moody
mais on va voir pour mon commentaire final..

Alors j'attends encore un peu avant de citer quelques passages que j'ai bien aimé à la fin du roman. Étant donné qu'ils donnent un peu la clé de tout le récit, je n'ai pas envie de trop dévoiler non plus

sentinelle a écrit:

Alors j'attends encore un peu avant de citer quelques passages que j'ai bien aimé à la fin du roman. Étant donné qu'ils donnent un peu la clé de tout le récit, je n'ai pas envie de trop dévoiler non plus

si tu veux.. tu peux les mettres dans ton commentaire sur le fil de Rick Moody - je ne vais pas y aller avant la fin de ma lecture

En attendant, je vous cite un extrait surprenant du chapitre dans lequel Rick Moody s'identifie tellement au Moody au Mouchoir qu'il pense que c'est un devoir de porter également à son tour un voile sur son visage :

Citation :

[p.263] Dans le but de voir plus clair dans Moody au Mouchoir et son crime, dans le but de comprendre l’obsession de Hawthorne pour l’image du voile, il devient évident pour moi que je devais revêtir le voile pour une durée indéterminée. Il est probablement important de souligner que ce ne fut pas une décision, cette appropriation du voile, mais un réflexe, (…) une pulsion du corps, quelque chose qui n’avait pas la même intensité que chez mes ancêtres les Moody, mais qui était semblable dans sa nature, dans son intention, qui ne faisait qu’un avec leur disgrâce et leur honte. S’ils endossaient ce fardeau, je me devais d’endosser ce fardeau, et ainsi de suite.

kenavo a écrit:

sentinelle a écrit:

Alors j'attends encore un peu avant de citer quelques passages que j'ai bien aimé à la fin du roman. Étant donné qu'ils donnent un peu la clé de tout le récit, je n'ai pas envie de trop dévoiler non plus

si tu veux.. tu peux les mettres dans ton commentaire sur le fil de Rick Moody - je ne vais pas y aller avant la fin de ma lecture

Je ne suis pas pressée, je t'attends ici pour que nous en discutions plus tard Kenav

kenavo a écrit:

Nezumi a écrit:

Mais oui, c'est la faute de Paul Auster, qui le recommandait chaudement !
Sacré Paul, va.

maintenant on ne peut même plus se fier aux goûts de nos auteurs chouchous

Et moi je vous ai bêtement suivis...Je ne le connais même pas ce Auster...

sentinelle a écrit:

Je ne suis pas pressée, je t'attends ici pour que nous en discutions plus tard Kenav

d'accord

coline a écrit:

Et moi je vous ai bêtement suivis...Je ne le connais même pas ce Auster...

Ah mais je maintiens que j'ai - après coup - bien aimé ce fichu bouquin
Auster ne s'est pas totalement planté sur ce coup là
Même s'il y a beaucoup de choses sur lesquelles j'ai trébuché

Je vous avais suivies à la suite d'une émission sur ARTE sur les écrivains américains.
J'aimais le propos de Rick Moody.
Il y avait aussi Jonathan Safran Foer, Nicole Krauss et quelques autres...

J'aimerai beaucoup d'ailleurs réentendre les propos de Rick Moody dans cette émission, il faudrait que je vérifie si elle est disponible sur le net !

sentinelle a écrit:

J'aimerai beaucoup d'ailleurs réentendre les propos de Rick Moody dans cette émission, il faudrait que je vérifie si elle est disponible sur le net !

je pense que les émissions ne sont qu'à visionner pendant 8 jours sur le site de Arte..

J'en ai lu quelques pages supplémentaires hier (le voyage dans le Maine sur la trace des ancêtres), et c'est moins ennuyeux (il faut dire que tout serait distrayant après les pages sur Derrida et le déconstructionnisme ).

Sentinelle, la citation que tu fais est intéressante, et elle m'a fait réaliser plus clairement pourquoi ce livre ne me touchait pas.
L'écriture est souvent rebutante, mais à la base, je ne trouve pas la quête identitaire du narrateur et le postulat de départ ( =nous partageons une culpabilité universelle) très convaincants.
Mais je crois finalement que je terminerai ce récit.

Citation :

Sentinelle, la citation que tu fais est intéressante, et elle m'a fait réaliser plus clairement pourquoi ce livre ne me touchait pas.
L'écriture est souvent rebutante, mais à la base, je ne trouve pas la quête identitaire du narrateur et le postulat de départ ( =nous partageons une culpabilité universelle) très convaincants.

Ah moi il me touche Rick Moody, dans cette quête identitaire, dans l'analyse du poids de la filiation et de la transmission familiale. La fin réserve une petite surprise à laquelle je ne m'attendais pas et qui, je trouve, justifie l'ensemble du roman car il lui en a fallu parcourir du chemin pour en arriver là... et nous aussi par la même occasion

Citation :

Mais je crois finalement que je terminerai ce récit.

C'est une bonne nouvelle