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| Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Jeu 23 Avr 2009 - 21:55 | |
| Livre deuxièmeOn continue l'exploration de cette cacophonie urbaine. De nouveaux personnages: Georg Dreske ou la nouvelle amie de Franz, Lina la polonaise. Des tripots où on chante et on évoque la guerre des tranchées. Tout un monde underground, des travestis, des homosexuels avec cet homme marié dont on nous dépeint la rencontre avec un jeune homme puis la rumeur et le drame familial. Plusieurs destinées nous sont d'ailleurs ainsi racontées "en accéléré" comme dans le film allemand "Cours Lola Cours". Le livre se termine par une description hallucinante de l'assassinat d'Ida par Franz, entre évocation mythologique dégénérée (L'Orestie version nouvelle objectivité) et analyse scientifique Newtonienne de la collision des corps et des projectiles. C'est en effet proche de l'univers de Céline qui aurait rencontré l'Ulysse de Joyce. Impressionnant de virtuosité mais aussi proche de la saturation. Je suis parfois à deux doigts de décrocher mais quelque chose me motive à avancer. Extraits (j'aime ces petits intermèdes hors champ qui sont autant de respirations dans ce récit frénétique): - Citation :
- On fume à grandes bouffées; des nuages naissent dans des pipes, des cigares et, se répandant, saturent l'air à tel point que le hall gigantesque est plongé dans un brouillard. A un moment donné, la fumée, devenue par trop épaisse, essaye, en vertu de sa légèreté, d'échapper par le haut et , en effet, elle trouve des fentes, des trous et des ventilateurs tout prêts à la charrier. Mais dehors, c'est la nuit noire, le froid. Alors, la fumée regrette sa légèreté, elle se débat contre sa propre nature. Hélas! la chose est irréparable à cause des ventilateurs à sens unique. Il est trop tard maintenant. La fumée est régie par les lois de la physique. Elle ne sait plus ce qui lui arrive, elle essaye de se tâter le front - il a disparu; elle voudrait penser - et ne le peut pas. Le vent, le froid, la nuit la possèdent et nul ne la verra plus.
- Citation :
- Une abeille qui peut aussi bien être une guêpe ou même un bourdon - phénomène extraordinaire pour la saison - décrit des cercles au plafond en frôlant le tuyau du poêle. Ses semblables qui, appartenant à la même race et à la même famille, partagent ses sentiments, sont ou morts ou pas encore nés. Mais ce bourdon solitaire a su endurer l'époque glaciaire sans même savoir comment ni pourquoi.
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Ven 24 Avr 2009 - 18:12 | |
| Je l'ai vraiment juste commencé, mais pour nous mettre dans l'ambiance, je mets le commentaire qui précéde la deuxième partie : - Citation :
- Voilà donc notre homme sain et sauf à Berlin. Il a prêté serment et nous nous demandons si nous ne ferions pas mieux de clore ici l'histoire. La fin s'annonce souriante, sans embûches.
Au reste, le lecteur croirait avoir atteint le dénouement final et jouirait d'un gros avantage, je veux dire de la brièveté du récit. Mais Franz Biberkopf n'est pas un individu quelconque. Je ne l'ai pas évoqué pour satisfaire un caprice, mais pour faire revivre sa terrible destinée, à la fois si vraie et si caractéristique. Franz Biberkopf a été bien éprouvé. Maintenant il est gai et dispos, il se trouve tout à fait à l'aise sur le pavé de Berlin, et, s'il dit qu'il veut rester honnête, faisons lui confiance. Vous verrez comment il s'y est pris pour rester honnête pendant plusieurs semaines. Mais ce ne fut, si j'ose dire qu'un délai de grâce. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Ven 24 Avr 2009 - 20:55 | |
| J'ai adoré ce préambule!! Je l'ai commencé hier soir mais après le jardinage effrené effectué après l'école, Biblio m'a retrouvée endormie sur le livre Je continue (à lire ) ce soir! | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Dim 26 Avr 2009 - 20:06 | |
| Je rentre de vacances, et j'avais oublié de prendre le livre avec moi..... Je vais le commencer mais encore une fois, j'ai loupé le train et mes commentaires seront redondants. Fatiguée, je suis. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Dim 26 Avr 2009 - 21:39 | |
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Dim 26 Avr 2009 - 22:36 | |
| Le livre troisième est le plus court du roman. Il marque le début de la reprise de la déchéance de notre héros. Il y a un je-ne-sais-quoi qui m'a paru un peu forcé. Qu'y a-t-il exactement dans cette lettre ? Notre héros ne pourrait-il pas facilement se dédouaner d'accusations qui peuvent s'y trouver ? Mais en somme, il attendait un châtiment, il le voit arriver. Il est content, il va pouvoir se vautrer dans sa déchéance, miam. Je ne maîtrise pas du tout Zola, mais ça m'a fait penser à l'Assommoir, un peu. Un Destin qui m'a l'air plus imposé par l'écrivain que par une Force Cosmique, comme si la trajectoire romanesque était distordue pour coïncider avec la démonstration annoncée. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Dim 26 Avr 2009 - 23:40 | |
| - Arabella a écrit:
- et pour le moment on a pas encore commenté le deux
Marko en a parlé un peu.. et eXPie parle même déjà du 3e livre Mais rien de grave - on avance comme on peut - et on poste au fur et à mesure.. - Arabella a écrit:
- Et les nains de Kenavo sont paraît-il indisposés, suite à des abus de toutes sortes....
ils ruspètent parce qu'ils n'aiment pas trop ce qu'ils lisent Mais je vais persister | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Dim 26 Avr 2009 - 23:45 | |
| Pour motiver les gens, vers le début du 4° livre, il y a une très chouette description d'abattoirs de porcs. Une description d'abattoirs dans l'Allemagne de la fin des années 20, ça fait bizarre. Notamment ceci : - Citation :
- "Un jeune homme pâle, le cigare à la bouche, les cheveux blonds collés à la tête. C'est le dernier individu qui s'occupera de vous ! Ne pensez pas du mal de lui, il ne fait que vaquer à ses fonctions. Il doit s'acquitter auprès de vous d'une affaire administrative."
Un peu prophétique ? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Lun 27 Avr 2009 - 6:54 | |
| - kenavo a écrit:
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- Arabella a écrit:
- Et les nains de Kenavo sont paraît-il indisposés, suite à des abus de toutes sortes....
ils rouspètent parce qu'ils n'aiment pas trop ce qu'ils lisent Mais je vais persister Moi je pensais plutôt aux abus de champagne et de fraises, mais il faut que tu persistes - eXPie a écrit:
- Pour motiver les gens, vers le début du 4° livre, il y a une très chouette description d'abattoirs de porcs.
Une description d'abattoirs dans l'Allemagne de la fin des années 20, ça fait bizarre. Notamment ceci : - Citation :
- "Un jeune homme pâle, le cigare à la bouche, les cheveux blonds collés à la tête. C'est le dernier individu qui s'occupera de vous ! Ne pensez pas du mal de lui, il ne fait que vaquer à ses fonctions. Il doit s'acquitter auprès de vous d'une affaire administrative."
Un peu prophétique ? Oui, je me souvenais bien des textes dans les abattoirs de porcs, lors de ma première lecture j'avais trouvé cela très dense. Mais là tu vas à un rythme que personne ne va suivre eXPie. Un petit quelque chose sur la deuxième partie. On commence par des textes qui ne rapportent pas à Franz, mais à d'autres personnes, juste quelques éléments qui ne nous permettent pas vraiment de rentrer dans la vie de ces personnages, juste passer un moment avec eux. Quand on revient à Franz, c'est comme s'il était un élément d'un ensemble plus vaste, c'est un individu à la destinée caractéristique comme le dit Döblin en introduction. Donc nous avons une idée de l'honnêteté selon Franz, qui consiste à vendre toute sorte de choses, plus ou moins recommandables, et en fin de compte des journaux d'extrême droite. Il aime aussi les beaux parleurs, et se laisse facilement amener par eux. Et je me posais des questions à la fin du premier chapître, Döblin y repond en partie, puisque nous savons mieux ce qui s'est passé avec Ida, que Franz a tué parce qu'elle voulait partir avec un autre dans une grande crise de fureur. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Lun 27 Avr 2009 - 7:33 | |
| - Arabella a écrit:
Oui, je me souvenais bien des textes dans les abattoirs de porcs, lors de ma première lecture j'avais trouvé cela très dense. Mais là tu vas à un rythme que personne ne va suivre eXPie. Pas de problème, je fais une petite pause (j'ai quatre ou cinq Douglas Siirk à voir ) Le point de vue change fréquemment (Franz et une multitude de gens), sous la houlette omniprésente de l'écrivain, on a aussi des encarts publicitaires... Tout est très fragmenté, un peu cubiste, des éclats insérés ici et là, déformés. C'est étonnant comme dans ces années (les années 1910-1920) on aimait procéder de cette manière, dans toute sorte d'arts (ou je me trompe ?). Etait-ce pour montrer une sorte d'accélération de la vie ? tout qui va plus vite, frénétiquement ? | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Lun 27 Avr 2009 - 9:25 | |
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Lun 27 Avr 2009 - 9:49 | |
| - Eve Lyne a écrit:
- Je me demande si je vais ouvrir le livre finalement. Cela ne semble pas correspondre à mon univers : Céline ne m'inspire pas ; quant aux abattoirs de porcs .
Si, si, il faut l'ouvrir... Tu peux toujours le refermer s'il ne t'inspire pas, bien sûr ! Mais ce serait dommage de ne pas te rendre compte pas toi-même... En le feuilletant un peu, tu vas te rendre compte très vite si tu peux accrocher. Ceci dit, oui, ça fait Célinien... | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Lun 27 Avr 2009 - 21:08 | |
| Je commence le livre IV ce soir (notez que Terra Nostra est entre parenthèses je ne peux concilier les 2 romans ) Le livre II est vraiment l'expression de la ville: bruits divers, passants croisés, estaminets... On a l'impression de sentir la foule, la ruche urbaine, on a la sensation de déambuler dans un entrelacs de situations. j'ai eu parfois du mal à raccrocher au fil conducteur: Franz qui navigue au gré des opportunités et qui nous fait découvrir la manière complexe de fonctionner des marchands. Peu à peu, le lecteur voit arriver, sur la pointe des pieds, le parti qui plongera l'Europe dans l'horreur absolue. Franz est le type même du parfait candidat au n'importe quoi, faisant siennes les thèses les plus outrancières. Le bruit de bottes et chemises à brassard se fait entendre derrière les mots de Döblin. Quant à la fameuse lettre au livre III, j'avoue ne pas trop saisir le pourquoi de la non divulgation du contenu. J'attends avec délectation la sombre descente de notre cher anti-héros! Le style me fait penser à chaque page à Céline. La langue plus que familière est amusante et malgré tout pas trop pesante. Je me laisse porter par la force du récit qui oscille entre le targi-comique et le caustique décapant. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz Lun 27 Avr 2009 - 21:46 | |
| - eXPie a écrit:
Le point de vue change fréquemment (Franz et une multitude de gens), sous la houlette omniprésente de l'écrivain, on a aussi des encarts publicitaires... Tout est très fragmenté, un peu cubiste, des éclats insérés ici et là, déformés. C'est étonnant comme dans ces années (les années 1910-1920) on aimait procéder de cette manière, dans toute sorte d'arts (ou je me trompe ?). Etait-ce pour montrer une sorte d'accélération de la vie ? tout qui va plus vite, frénétiquement ? Oui, c'est très juste, je crois que c'était une époque où les choses se sont accélerées, et aussi les gens manquaient de répères, après la première guerre mondiale; il y avait tous ces changements technologiques mais aussi de société, l'ancien ordre qui disparaissait et on ne savait pas par quoi il serait remplacé. Cela rappelle un peu aussi notre époque d'une certaine façon. - Chatperlipopette a écrit:
- J'attends avec délectation la sombre descente de notre cher anti-héros!
Le style me fait penser à chaque page à Céline. La langue plus que familière est amusante et malgré tout pas trop pesante. Je me laisse porter par la force du récit qui oscille entre le targi-comique et le caustique décapant. Les différents registres sur lesquls joue Döblin et l'ironie permanente, la façon dont il prend des distances avec son héros. C'est moins fusionnel que chez Céline, il y a un second degré en permanence.Ce qui me frappe aussi c'est la violence de Franz qui couve et qui peut sortir à chaque moment. Sur ce je vais me faire le troisième chapître, là c'est tout ce dont je vais être capable aujourd'hui. | |
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