Lecture en commun - Alfred Döblin : Berlin, Alexanderplatz

Alors je reproduit l'introduction de la troisième partie, parce que je trouve ces introductions délectables, surtout quand on a lu le chapître en question.

Citation :

C'est ici que nous verrons le premier coup de destin s'abattre sur Franz Biberkopf, ce garçon complaisant et honnête. Il est trompé. Le coup porte.
Biberkopf a juré de rester honnête, et vous avez vu, comment, pendant des semaines, il y a réussi. Mais cela n'a été, pour ainsi dire, qu'un délai de grâce. La Vie trouve qu'à la longue, ce procédé est trop distingué et, perfide, elle lui tend un piège. Franz Biberkopf, lui, ne trouve pas cela très chic de la part de la Vie. Pendant un laps de temps assez long, il est tout à fait dégoûté d'une existance aussi infâme qui contrecarre toutes ses bonnes intentions.
Il ne comprend pas pourquoi la Vie agit ainsi avec lui et il lui reste encore un long trajet à parcourir, avant qu'il ne le comprenne.

J'ai de la peine, vraiment..
Je viens de terminer le 3e livre et je n’ai toujours pas de ‘sentiment’ pour ce livre, je ne vois pas ce que vous y trouvez.. pour moi tous ces mots ont l’aspect que des pages écrites sont tombées dans un broyeur – et voilà que quelqu’un les a assemblées comme bon lui semble..
Des mots, des phrases, des paragraphes – sans que je peux par après dire ce que j’ai lu.. et voici une lecture que je peux faire dans une des langues que je comprends très bien – pas de problèmes là-dessus.
Mais il n’y a nulle part une porte pour me laisser entrer dans le flot de l’histoire..

Je ne pense pas que je vais me faire encore plus de la peine – pour l’instant je n’ai ni le temps ni la concentration de persister.. je n’aime pas abandonner un livre, certainement pas une lecture en commun que j’ai initiée – mais je ne pense pas que cela va m’apporter plus

kenavo a écrit:

J'ai de la peine, vraiment..
Je viens de terminer le 3e livre et je n’ai toujours pas de ‘sentiment’ pour ce livre, je ne vois pas ce que vous y trouvez..

Je ne pense pas que je vais me faire encore plus de la peine – pour l’instant je n’ai ni le temps ni la concentration de persister.. je n’aime pas abandonner un livre, certainement pas une lecture en commun que j’ai initiée – mais je ne pense pas que cela va m’apporter plus

J'aime la couverture de ce livre. Toutes ces couleurs ça change un peu des couvertures monochromes. Au vu de ton commentaire Kenavo, je crois bien que je ne vais pas m'y plonger. J'ai lu par-ci par-là, mais je reste à quai.
Ce n'est pas grave si tu ne continues pas Kenavo. Certains y trouveront peut-être leur bonheur comme Arabella ou Chatperlipopette.

Que j'y trouve mon bonheur c'est certain, c'est un livre que j'avais déjà lu et beaucoup aimé, mais je n'aurais sans doute pas fait cette relecture maintenenant avec tous les livres que j'ai en attente sans l'insistance de certaines

Et Eve Lyne, les parties qui se passent dans les abattoirs de porcs sont d'une force incroyable; je dirais que c'est pour moi la quintescence du livre.

Ce livre est sombre. S'il avait été moins épais, pourquoi pas ? Mais là, je suis plutôt réfractaire.
Les abattoirs de porcs, ça ne me tente pas du tout Arabella. Je te crois concernant l'intérêt du livre. Simplement il y a des périodes où certaines lectures ne sont pas pour nous. Il faut juste les remettre à plus tard, surtout quand notre pile est haute, que notre liste déborde de partout.
Bonne continuation !

Arabella a écrit:

Et Eve Lyne, les parties qui se passent dans les abattoirs de porcs sont d'une force incroyable; je dirais que c'est pour moi la quintescence du livre.

Une vraie force ces passages!!!! On en frémit rien que de penser à ce qui s'est passé après l'accession au pouvoir d'Hitler!
La machine à broyer les hommes et les âmes est en route derrière la machinerie infernale des abattoirs.

Le livre 3 m'a paru le moins intéressant. Mais le 4ème part bien, le recul historique ajoutant encore de l'intérêt et de la puissance à des pages vraiment très fortes. Ce n'est pas "gore" ni "crade" tout en étant impressionnant (je parle de l'abattoir, toujours).

Chatperlipopette a écrit:

Une vraie force ces passages!!!! On en frémit rien que de penser à ce qui s'est passé après l'accession au pouvoir d'Hitler!La machine à broyer les hommes et les âmes est en route derrière la machinerie infernale des abattoirs.

C'est cet aspect là qui m'intéresse le plus. Je vais donc attendre la fin de votre lecture à tous pour déterminer l'importance de ce thème et j'aviserai ensuite.

Je trouve le chapître trois assez confus, on ne comprend pas forcement bien ce qui s'est passé, pourquoi Franz réagit aussi fort, pourquoi il laisse tomber toute sa vie, d'un coup. Je dirais que c'est un chapître de transition, et l'opposition est forte avec le quatre.
Tout en décrivant des scènes d'abattoir, on est effectivement pas dans le sang gratuit, dans quelque chose de glauque, mais dans le terrible, mais terrible non pas par le sang, ou par le spectaculaire facile, mais par les rapprochements que cela suggère avec d'autres situations, que le lecteur est amené à imaginer par la force de l'évocation de Döblin. Et le plus terrible à mon sens, ne sont pas les images des animaux, mais des hommes qui donnent la mort de cette façon calme, inhumaine, méthodique. Et on se dit quelque part que peut être Franz dans toutes ses errances va forcement courir le risque de tomber de ce côté.

Tout à fait d'acciord avec cette analyse: arabella tu m'ôtes les mots du clavier!

Eve Lyne a écrit:

J'aime la couverture de ce livre. Toutes ces couleurs ça change un peu des couvertures monochromes.

oui, en effet, la couverture folio est très bonne..
bien que j'adore un peu plus celle de ma version allemande - une image de Max Beckmann, La ville de laiton est très bien choisie pour ce livre

Eve Lyne a écrit:

Au vu de ton commentaire Kenavo, je crois bien que je ne vais pas m'y plonger. J'ai lu par-ci par-là, mais je reste à quai.

ne te laisse pas influencer par mon avis du moment - c'est aussi dû à une mauvaise situation pour le lire à l'instant.. je ne vais pas abandonner.. mais le remettre à plus tard..

Arabella a écrit:

Que j'y trouve mon bonheur c'est certain, c'est un livre que j'avais déjà lu et beaucoup aimé, mais je n'aurais sans doute pas fait cette relecture maintenenant avec tous les livres que j'ai en attente sans l'insistance de certaines

je suis navrée, mais je ne pouvais pas non plus savoir qu'à partir de demain mes heures de travail vont augmenter jusqu'à 12 par jour.. et là Monsieur Döblin n'a plus de chance de trouver beaucoup de concentration de ma part.. je veux plutôt lui donner un deuxième essai un peu plus tard

12 heures de travail par jour, ma pauvre Kenavo j'ai fait ça lundi, et je compatis de tout coeur avec toi, et en effet Döblin n'est pas la meilleure lecture dans ce cas là.

Arabella a écrit:

12 heures de travail par jour, ma pauvre Kenavo j'ai fait ça lundi, et je compatis de tout coeur avec toi, et en effet Döblin n'est pas la meilleure lecture dans ce cas là.

merci, je vais (essayer) survivre..
et je vais suivre votre discussion et voir si le week-end je peux trouver un moment calme.. sinon, comme je le dis - je veux bien l'essayer à un autre moment

kenavo a écrit:

Eve Lyne a écrit:

J'aime la couverture de ce livre. Toutes ces couleurs ça change un peu des couvertures monochromes.

oui, en effet, la couverture folio est très bonne..
bien que j'adore un peu plus celle de ma version allemande - une image de Max Beckmann, La ville de laiton est très bien choisie pour ce livre

Je n'ai pas la même couverture Kenavo. J'ai un détail de Crépuscule de George Grosz.

Eve Lyne a écrit:

Je n'ai pas la même couverture Kenavo. J'ai un détail de Crépuscule de George Grosz.

je sais.. j'ai parlé et posté ma version allemande
je connais la version folio avec l'image de George Grosz.. très joli