Photos de la Corée

Voulez-vous reprendre un peu de chic Corée ? J'ai quelques petites choses à dire et à montrer mais peut-être vous rassasiés avec les images et commentaires de tom léo, plus qualifié que moi pour en parler ?
Sinon, j'ai une guide pour vous...

traversay a écrit:

Sinon, j'ai une guide pour vous...

avec Traversay on pouvait s'attendre aux guide(s)

et je veux bien voir tes autres photos et commentaires

Je serais très heureux d'un autre regard, d'autres remarques!

ON T'ATTEND!!!

Tiens...mais c'est vrai ça! Traversay n'a pas encore posté sur son voyage!
Allez, au boulot

Autant commencer par un des chocs de ce voyage : la "visite" de la prison
de Seodaemun à Séoul, là-même où des milliers de coréens furent torturés pendant l'occupation japonaise.


Petit rappel historique :
La colonisation de la Corée par le Japon débute en 1905 par l'établissement d'un protectorat (depuis 1894, les deux pays étaient liés par un traité d'alliance militaire). En 1910, c'est l'annexion pure et simple.
L'Empire du Soleil levant prit durement en main la péninsule, et exerça une domination souvent qualifiée d'impitoyable (euphémisme), nullement freinée par les mouvements de résistance coréens.
La Corée sert de réservoir aux Japonais, qui y puisent matières premières, denrées agricoles, main-d'œuvre à coût inférieur pour leurs usines. Beaucoup de femmes servirent de prostituées (femmes de réconfort) aux soldats japonais durant la Seconde guerre mondiale.
La situation se maintint jusqu'à la reddition du Japon le 15 août 1945. La Corée fut alors divisée en deux zones d'occupation administrées par l'Union soviétique et les États-Unis.

La prison-musée de Seodaemun rappelle ce contexte et témoigne des actes de barbarie commis sur ce site, à l'aide de vidéos et de scènes mises en situation, façon Musée Grévin. Saisissant.

Oui, j'y étais à Seodaemun Prison Hall, batiment en briques rouges, n'est-ce pas lors de mon premier séjour en Corée, il y a deux ans. Une partie de la prison est fait avec trois couloirs partants d'un centre en différentes directions. Ainsi un seul surveillant pouvait surveiller une multitude de cellules.
Le prison avait été particulièrement utilisé après les demonstrations en Mars 1919 et le mouvement d'indépendance. Une multitude de résistants et démonstrants ont été internés et torturés...
Lors de ma visite (j'étais le seul européen), un jeune Coréen m'a accompagné gratuitement pendant au moins une heure. On a si bien échangé... Ce sont des lieux qui ont une grande place dans la mémoire nationale.

Seul occidental parmi les coréens, ça a été la constante durant tout mon voyage : dans le métro, le KTX, au restaurant. Et l'impression d'être invisible, constamment, car jamais l'objet d'aucune curiosité (contrairement à tous mes voyages précédents en Asie). Sensation étrange et légère en même temps...Respect, mépris, indifférence ? Deux étudiantes françaises sur place depuis 6 mois m'ont donné des explications qui leur étaient propres mais je m'interroge toujours...

traversay a écrit:

Voulez-vous reprendre un peu de chic Corée ? J'ai quelques petites choses à dire et à montrer mais peut-être vous rassasiés avec les images et commentaires de tom léo, plus qualifié que moi pour en parler ?

Oui oui ...on veut...Ce sera très intéressant justement d'avoir un complément...

La suite, la suite, la suite!!

Séoul est une ville paradoxale. Impression de calme absolu. On peut discuter sans hurler sur les trottoirs au bord des larges avenues à 10 voies. Dans le métro, personne ne fait attention à personne, chacun est rivé sur l'écran de son téléphone portable (j'en ai vu qui regardaient des épisodes des Simpson). Séoul compte 10 millions d'habitants, plus du double avec sa périphérie. Il y a du monde partout, à n'importe quelle heure, mais tout le monde semble se respecter (ou s'ignorer). Là où il y a du zen, il y a du plaisir.
N'empêche que, une fois la nuit tombée, avec ses néons et ses écrans géants accrochés aux immeubles, Séoul dégage une atmosphère électrisante. Marchés de nuit, quartiers des restaurants, tout Séoul semble s'être donné rendez-vous dans une ambiance cool et fiévreuse à la fois. L'être et le néon, me dis-je en arpentant Myeong Dong, qui n'a rien à envier au Shinjuku tokyoïte. A vrai dire, cette ville, parfois désignée comme la New York orientale, pour sa vitalité, semble ne jamais dormir. Et c'est très excitant, d'être le seul occidental (ou presque) dans cette marée asiatique. Je me fonds dans la foule, deviens coréen...Je rentrerai quand mes jambes ne me porteront plus.

traversay a écrit:

Là où il y a du zen, il y a du plaisir.

Traversay...Tu ne rates aucune occasion de faire un bon mot!

Merci coline, marie and co...

Voici venir le moment de la photo nourrissante. La cuisine coréenne est très piègeuse, le truc anodin, en haut à gauche, par exemple, est du genre à faire quadrupler la langue de volume (de façon virtuelle, mais quand même).

Le secteur de Bukchon est charmant. D'adorables maisons traditionnelles aux toits de tuiles miraculeusement préservées et reliées entre elles par un enchevêtrement de ruelles. Le quartier est d'ailleurs également pour les coréens un lieu insolite, presque anachronique dans cette mégalopole. Dans le coin se trouve une immense bibliothèque dans laquelle je me suis perdu (que des inscriptions en coréen). J'ai fini par trouver le rayon littérature française. A côté de quelques classiques, un auteur se taille la part du lion. Céki ? Amélie Nothomb, évidemment. Ah oui, j'ai aussi vu le dernier Murakami en librairie, traduit en coréen.

C'est très tentant ce que tu nous montres Traversay!
Le plus étrange est aussi cette sensation d'anonymat...J'ai comme l'impression que les asiatiques ne s'étonnent de rien, qu'ils sont perdus dans leur monde, avec leur portable en main et leur i.phone sans cesse consultés.

Cela m'avait frappée lors de ma première visite du Japon. C'était il y a plus de deux ans et les i. phone n'étaient pas encore très courants chez nous. Je les voyais tous marcher avec ce truc minuscule dans les mains, ou rouler à bicyclette, indifférents à ce qui les entourait...C'était très bizarre...

Oui aériale, mais cette façon de s'isoler dans sa bulle gagne du terrain partout dans le monde. J'aime bien voir des gens lire dans le métro, c'est encore assez fréquent à Paris, quand même.
D'autres impressions de Séoul. Le métro justement, très pratique, très bien organisé avec le nom des stations écrit en anglais et l'annonce des arrêts précédée d'une petite musique classique. Le soir, dans les couloirs, les SDF s'installent dans des cartons. Mais tout est ordonné, à la coréenne.
Les marchés m'ont un peu déçu, rien à voir le souk des villes du Maghreb et du Moyen-Orient ni même d'autres villes asiatiques. Il y a de l'espace et même un plan, comment s'y perdre ?. J'ai cherché le marché aux puces sans jamais le trouver, j'ai dû faire une dizaine de kilomètres à pied avant de tomber sur une station de métro, de l'autre côté du fleuve, des quartiers bétonnés et sans charme.



Et puis j'ai marché, encore et encore. Sans but, au hasard, pour sentir le pouls de la ville. Je me suis arrêté dans des coffee shops chaleureux parfois faisant également office de librairie. Et puis j'ai tenté l'expérience des DVD Bang. Kézaco ? Des clubs vidéo qui possèdent différentes pièces où l'on peut visionner des films, vautré sur des canapés géants (on peut y tenir jusqu'à 10) avec un écran énorme au mur (plus grand que dans certaines salles parisiennes que je ne nommerai pas). Une sorte de drive-in intérieur donc. Les films coréens sont visibles avec des sous-titres anglais mais la discussion avant d'arriver à ses fins est souvent épique. La plupart du temps, je montrais aux gérants la fiche du film sur IMDB qui donne le titre original.

Au fil de mes pérégrinations :