[Philosophie] Café de la Philosophie...

Esperluette a écrit:

Je viens de retrouver le titre du livre de Lucien Jerphagnon, Les dieux et les mots. Histoire de la pensée de l'Antiquité à nos jours, chez Taillandier.
L'as-tu lu Kierkegaard?

Oui et c'est son meilleur livre !

Kierkegaard a écrit:

Esperluette a écrit:

Je viens de retrouver le titre du livre de Lucien Jerphagnon, Les dieux et les mots. Histoire de la pensée de l'Antiquité à nos jours, chez Taillandier.
L'as-tu lu Kierkegaard?

Oui et c'est son meilleur livre !

Ouf! Voilà, je sais maintenant ce qu'il me reste à faire pour préparer ma découverte des philosophes antiques.

Esperluette a écrit:

Kierkegaard a écrit:

Esperluette a écrit:

Je viens de retrouver le titre du livre de Lucien Jerphagnon, Les dieux et les mots. Histoire de la pensée de l'Antiquité à nos jours, chez Taillandier.
L'as-tu lu Kierkegaard?

Oui et c'est son meilleur livre !

Ouf! Voilà, je sais maintenant ce qu'il me reste à faire pour préparer ma découverte des philosophes antiques.

L'Histoire de la pensée - D'Homère à Jeanne d'Arc est inclus dans dans le volume paru il y a quelques semaines dans la collection Bouquins :


Côté philo - domaine que je ne maîtrise absolument pas - j'avais acheté l'autre jour L'Histoire de la Philosophie Occidentale de Bertrand Russell :

Il ne reste plus qu'à trouver le temps...

Merci pour l'information eXPie. Voici un lien pour découvrir qui était Lucien Jerphagnon : ICI

Je constate que nous avons tous le même problème : nous manquons cruellement de temps!

Quand on parle de philosophie, je me demande souvent quelles limites on peut poser à ce terme... J'imagine que c'est tout ce qui porte à réflexion, qui permet de prendre du recul, etc. Mais est-ce forcément détaché de la fiction ?

Bon, on s'en fout, je vais revenir avec plaisir sur mes souvenirs de lecture "philo" pour essayer de cibler ce qui me plaît le plus

Pour faire original, j'ai abordé les oeuvres philosophiques avec... Nietzsche et Schopenhauer. Passion brutale à l'époque parce que j'avais l'impression d'avoir trouvé dans leurs textes un écho à certaines de mes pensées. Premier grand plaisir de lire un texte qui met en mots plein de pensées restées brouillonnes ou seulement à l'état de concepts flous jusqu'alors. De fil en aiguille, c'est aussi un formidable moyen de parler avec les autres et de ne pas avoir l'air tarte lorsqu'on parle de sujets qui n'émergent pas directement du quotidien plan-plan.

Donc je considère d'abord la philosophie comme un élément de lien social parce qu'il permet d'affiner ses idées et de ne pas se sentir forcément à côté de la plaque lorsqu'on sent que des émotions ou des sentiments bizarres se trament en nous, parce qu'on réalise que d'autres ressentent la même chose. C'est peut-être évident mais dans le milieu dans lequel j'ai été élevé, parler de soi et de ses sentiments était une chose proscrite et honteuse. La philosophie est libératrice sur ce point-là.

Ensuite, j'aime beaucoup les textes psychologiques de Freud, Yalom et consorts (Mary Barnes ! Bix) . Mais dans ce domaine, je suis plus à grappiller, sans forcément lire une oeuvre entière.
Je pourrais également citer les textes d'Illich, Bourdieu, Baudrillard... Chomsky viendra bientôt, il est en haut de ma PAL. Tout ça dans le domaine de l'analyse de la société moderne, des média. Les écrits scientifiques m'intéressent également beaucoup (Darwin pour n'en citer qu'un) parce qu'ils permettent de considérer les choses banales sous un angle un peu plus exotique. Voici un autre point qui me plaît dans la "philo" : sa capacité à donner d'autres dimensions au quotidien.

Et dans tout ce qui est littérature, je distingue particulièrement Tolstoï, Soljenitsyne, Céline ou Fritz Zorn.

Kierkegaard a écrit:

Avital Ronell, philosophe féminine et féministe américaine a fait un livre assez original : "Addict : fictions et narcotext" en s'interrogeant sur la place de la drogue dans la littérature avec une étude particulière sur "Madame Bovary."

Ca m'intéresserait ça aussi !

Wow Colimasson, je suis contente de te lire ici!

Kierkegaard va avoir du pain sur la planche!! Courageux et un peu fou ce projet, finalement, non?

Je reviens manifestement au bon moment puisque ce fil a été réouvert juste hier

Bon, j'ai lu ce qui a été écrit d'un oeil distrait, mais je repasse ce soir pour m'y pencher plus sérieusement

Kierkegaard a écrit:

Merci à Ezechielle pour tout le travail qui a été accompli et je regrette ton absence désormais. (J'ai toujours pas reçu ton mémoire )

Of course, je le bouclerai probablement fin Août

Colimasson dit :

Citation :

Quand on parle de philosophie, je me demande souvent quelles limites on peut poser à ce terme... J'imagine que c'est tout ce qui porte à réflexion, qui permet de prendre du recul, etc. Mais est-ce forcément détaché de la fiction ?

Bon, on s'en fout, je vais revenir avec plaisir sur mes souvenirs de lecture "philo" pour essayer de cibler ce qui me plaît le plus

Pour faire original, j'ai abordé les oeuvres philosophiques avec... Nietzsche et Schopenhauer. Passion brutale à l'époque parce que j'avais l'impression d'avoir trouvé dans leurs textes un écho à certaines de mes pensées. Premier grand plaisir de lire un texte qui met en mots plein de pensées restées brouillonnes ou seulement à l'état de concepts flous jusqu'alors. De fil en aiguille, c'est aussi un formidable moyen de parler avec les autres et de ne pas avoir l'air tarte lorsqu'on parle de sujets qui n'émergent pas directement du quotidien plan-plan.

Donc je considère d'abord la philosophie comme un élément de lien social parce qu'il permet d'affiner ses idées et de ne pas se sentir forcément à côté de la plaque lorsqu'on sent que des émotions ou des sentiments bizarres se trament en nous, parce qu'on réalise que d'autres ressentent la même chose. C'est peut-être évident mais dans le milieu dans lequel j'ai été élevé, parler de soi et de ses sentiments était une chose proscrite et honteuse. La philosophie est libératrice sur ce point-là.

Ensuite, j'aime beaucoup les textes psychologiques de Freud, Yalom et consorts (Mary Barnes ! Bix) . Mais dans ce domaine, je suis plus à grappiller, sans forcément lire une oeuvre entière.
Je pourrais également citer les textes d'Illich, Bourdieu, Baudrillard... Chomsky viendra bientôt, il est en haut de ma PAL. Tout ça dans le domaine de l'analyse de la société moderne, des média. Les écrits scientifiques m'intéressent également beaucoup (Darwin pour n'en citer qu'un) parce qu'ils permettent de considérer les choses banales sous un angle un peu plus exotique. Voici un autre point qui me plaît dans la "philo" : sa capacité à donner d'autres dimensions au quotidien.

Et dans tout ce qui est littérature, je distingue particulièrement Tolstoï, Soljenitsyne, Céline ou Fritz Zorn.

Non bien sur la philosophie peut être accompagnée de fiction, on peut prendre comme exemple les dialogues de Platon qui sont des dialogues fictifs ou détournés de la réalité. On peut citer le film Matrix (et oui) bourré de concepts philosophiques très compliqués (super bien expliqué dans "cinéphilo" d'olivier Pourriol).

Après la philosophie n'a pas de limites en elle-même, elle s'immisce dans tous les domaines. Dés que l'on tente de porter une réflexion en réponse à une question et que l'on place la logique comme outil de déduction de ce qui est valide alors d'une certaine manière c'est de la philosophie.
C'est la définition de la philo antique.

De même il y'a des romanciers qui ont écrit de trés bonnes idées philosophiques, me viennent comme exemples flagrants Dostoïevski, Robert Musil et tant d'autres.
Il y' a même des philosophes qui ont aussi été romanciers comme Voltaire, Diderot, Sartre...


En effet la philosophie cela permet de discuter pour la simple et bonne raison que ce sont nos réflexions que l'on aime partage donc nécessairement cela permet de débattre et de discuter.
Ce qu'on appelle les conversations de café de manière péjorative peut être en partie cela. Quand deux hommes se demandent autour d'un pastis si avoir un Roi ce serait pas mieux qu'avoir Sarko cela sous entend est ce que la monarchie qu'on nous impose serait plus simple que la démocratie et supporter la majorité choisissante.
Se demander si tous les politiques c'est pas des pourris c'est se poser la question des valeurs en politique etc...
De même tout le monde peut faire de la philo et tout le monde en fait sans même s'en rendre compte. Ceux qu'on dit philosophes sont ceux qui ont une grosse connaissance des idées et des systèmes philosophiques et qui sont plus à mêmes de les éprouver.

C'est Kierkegaard qui va être content que tu sois revenu @Ezechielle et nous aussi par la même occasion! Deux étudiants en philosophie! Nous avons plein de questions! Je commence : ton sujet de Master porte sur quoi? (si ce n'est pas indiscret!).

Citation :

Quand deux hommes se demandent autour d'un pastis si avoir un Roi ce serait pas mieux qu'avoir Sarko cela sous entend est ce que la monarchie qu'on nous impose serait plus simple que la démocratie et supporter la majorité choisissante.

Han Kierkegaard et quand ce sont deux femmes?

Spoiler:

Esperluette a écrit:

Citation :

Quand deux hommes se demandent autour d'un pastis si avoir un Roi ce serait pas mieux qu'avoir Sarko cela sous entend est ce que la monarchie qu'on nous impose serait plus simple que la démocratie et supporter la majorité choisissante.

Han Kierkegaard et quand ce sont deux femmes?

Les femmes boivent pas du pastis, elles boivent du rosé.
Et on peut en parler scientifiquement : pour quelle raison moléculaire les femmes aiment-elles moins le pastis que les hommes ?

colimasson a écrit:

Esperluette a écrit:

Citation :

Quand deux hommes se demandent autour d'un pastis si avoir un Roi ce serait pas mieux qu'avoir Sarko cela sous entend est ce que la monarchie qu'on nous impose serait plus simple que la démocratie et supporter la majorité choisissante.

Han Kierkegaard et quand ce sont deux femmes?

Les femmes boivent pas du pastis, elles boivent du rosé.
Et on peut en parler scientifiquement : pour quelle raison moléculaire les femmes aiment-elles moins le pastis que les hommes ?

** Avant tout, je tenais à préciser que je faisais de l'humour (bon on n'est pas obligé d'apprécier). Je ne veux surtout pas lancer de polémique ! **

@Colimasson, je suis curieuse de savoir pour quelle raison moléculaire les femmes aiment-elles moins le pastis que les hommes? J'aime bien l'anis par exemple, alors je commence sérieusement à me poser des questions!!!

En fait, je voulais plutôt orienter le débat que soulevait Kierkegaard sur "la monarchie imposée plus simple que la démocratie". A partir de quelles limites une démocratie dérive-t-elle vers une monarchie? ** Les femmes parleraient peut-être ainsi en sirotant un cocktail **

colimasson a écrit:

Les écrits scientifiques m'intéressent également beaucoup (Darwin pour n'en citer qu'un) parce qu'ils permettent de considérer les choses banales sous un angle un peu plus exotique.

Je re-conseille Le gène égoïste de Richard Dawkins qui est une synthèse accessible de la théorie de l'évolution en version génétique qui si elle ne couvre pas tout (c'est pas simple la génétique derrière certaines visions simplifiées) donne au moins une vision correctement détaillée de cette image de fond devenue double qui sert parfois de justification plus ou moins improbable.

(et pour la science, plus que l'exotisme, je lui attribue les vertus pas sans travers de la mise à l'épreuve des idées d'une façon abstraite ou très concrète, le fait que le principe concrétise l'existence de l'inconnu et de l'erreur).

animal a écrit:

colimasson a écrit:

Les écrits scientifiques m'intéressent également beaucoup (Darwin pour n'en citer qu'un) parce qu'ils permettent de considérer les choses banales sous un angle un peu plus exotique.

Je re-conseille Le gène égoïste de Richard Dawkins qui est une synthèse accessible de la théorie de l'évolution en version génétique qui si elle ne couvre pas tout (c'est pas simple la génétique derrière certaines visions simplifiées) donne au moins une vision correctement détaillée de cette image de fond devenue double qui sert parfois de justification plus ou moins improbable.

(et pour la science, plus que l'exotisme, je lui attribue les vertus pas sans travers de la mise à l'épreuve des idées d'une façon abstraite ou très concrète, le fait que le principe concrétise l'existence de l'inconnu et de l'erreur).

le Gène égoïste (que je n'ai pas lu) est aujourd'hui très controversé par exemple par un généticien comme Bertrand Jordan (dans Les marchands de clones, par exemple), qui considère qu'il est impossible de parler du gène mais des gènes, que la réduction à une seule formule (égoïste, de plus) est particulièrement réducteur et dangereux. Il préfère voir une complicité plus qu'un combat, une alliance entre les composants pour former un tout plutôt qu'une lutte à celui qui sera le plus performant. Il dénonce en quelque sorte une certaine idée de notre société qu'il faudrait être partout et toujours le meilleur (ce que l'on inculque à nos enfants, où l'idée de défaut, de faiblesse devient vite un handicap infranchissable)(je redonne l'idée déjà évoquée sur le fil de Proust que bien souvent les génies se sont construits sur un manque ou une anomalie, l'asthme de Marcel, la surdité de Beethovent...). Vaste débat...

je voudrais, pour ma part, revenir sur l'idée de réel/fiction, de vérité dans l'art... quelqu'un peut-il me conseiller un livre ou un auteur qui traiteraient de ce sujet (autre que la caverne de Platon) ? Je suis souvent perplexe lorsqu'un auteur parle de vérité de l'oeuvre d'art (comme Jameson, dont je commence Le Postmodernisme avec lequel je risque de me débattre un bon moment). L'art n'est qu'un reflet, une image, une transmutation du réel vers autre chose, une autre substance, une autre matière, il est donc difficile d'y voir une vérité.

Je propose des sujets de réflexion ... vous disposez ....

- L'art peut-il tout montrer?

- L'Homme est-il un être social?

- Douter est-il nécessaire pour comprendre?

- Démocratie et participation des électeurs àl'élaboration des lois.

- Faut-il tuer notre part d'enfance pour grandir?

Mes questions :

1) Vers quels philosophes se tourner pour aborder tous ces thèmes?
2) Pourquoi si peu de philosophes féminines? (sans volonté de polémiquer) D'ailleurs à propos comment considérer Simone de Beauvoir?

J'espère que ce café aura évolué à mon retour de vacances et que j'aurais le plaisir de lire vos échanges.