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| [Philosophie] Café de la Philosophie... | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Mer 27 Jan 2010 - 16:38 | |
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Mer 27 Jan 2010 - 16:49 | |
| Oui Lara, pas la peine de lire Kant, Hegel ou Spinoza pour construre sa propre "philosophie" de vie... Les éléments, tu les grapilles ici et là, dans les livres, dans la vie et tu décantes, filtres, analyses... Tu touilles un chouia, poivres, sales à ton gout... Et... Abracadabra... et tu l' as ta philosophie !
Dernière édition par bix229 le Mer 27 Jan 2010 - 17:28, édité 1 fois | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Mer 27 Jan 2010 - 17:04 | |
| - Lara a écrit:
- Non sérieusement la philosophie est un outil plus "puissant", il me semble?
Enfin ce que je veux dire par là, c'est que sans la philosophie, l'homme est capable à travers la science ou la littérature de s'affranchir "des habitudes, des préjugés, du conformisme". Non? Peut-on vraiment s'affranchir de tout ça ? On a forcément, du fait de notre éducation, notre civilisation, des habitudes, des préjugés et du conformisme, penser le contraire serait se mentir à soi-même, je crois. Que ce soit avec ou sans philosophie, présente un plat de criquets à quelqu'un, et tu verras sa réaction. Or, qu'est-ce que sera sa réaction, à part une conséquence de ses préjugés, à lui qui (sauf cas exceptionnel) n'aura jamais goûté de criquet de sa vie ? Si tu veux t'affranchir de tout ça, il te faut être un "éveillé vivant" (Bodhisattva). Autrement, je ne vois pas. Et ça prend un paquet d'années. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Mer 27 Jan 2010 - 17:07 | |
| - eXPie a écrit:
- Lara a écrit:
- Non sérieusement la philosophie est un outil plus "puissant", il me semble?
Enfin ce que je veux dire par là, c'est que sans la philosophie, l'homme est capable à travers la science ou la littérature de s'affranchir "des habitudes, des préjugés, du conformisme". Non? Peut-on vraiment s'affranchir de tout ça ? On a forcément, du fait de notre éducation, notre civilisation, des habitudes, des préjugés et du conformisme, penser le contraire serait se mentir à soi-même, je crois. Que ce soit avec ou sans philosophie, présente un plat de criquets à quelqu'un, et tu verras sa réaction. Or, qu'est-ce que sera sa réaction, à part une conséquence de ses préjugés, à lui qui (sauf cas exceptionnel) n'aura jamais goûté de criquet de sa vie ?
Si tu veux t'affranchir de tout ça, il te faut être un "éveillé vivant" (Bodhisattva). Autrement, je ne vois pas. Et ça prend un paquet d'années. Je n'ai nullement la prétention de m'être affranchie de quoi que ce soit. Je m'entraîne, comme le dit Bodhisattva - qu'au passage je ne connais pas- à être un "éveillé vivant". Jolie formule par ailleurs, et j'ai toute ma vie pour la mettre en application. Mais la philosophie n'est pas la seule voie qui permette ceci. |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Mer 27 Jan 2010 - 18:18 | |
| - Lara a écrit:
- Je n'ai nullement la prétention de m'être affranchie de quoi que ce soit. Je m'entraîne, comme le dit Bodhisattva - qu'au passage je ne connais pas- à être un "éveillé vivant". Jolie formule par ailleurs, et j'ai toute ma vie pour la mettre en application. Mais la philosophie n'est pas la seule voie qui permette ceci.
En fait (voir définition sur wikipedia), Bodhisattva, c'est plus un état qu'une personne (même si le plus connu des Bodhisattva, c'est Avalokiteshvara, le fameux "Kannon" japonais). Je trolle, là. Tu vois, je m'affranchis de la discussion ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Mer 27 Jan 2010 - 20:18 | |
| - eXPie a écrit:
- Lara a écrit:
- Je n'ai nullement la prétention de m'être affranchie de quoi que ce soit. Je m'entraîne, comme le dit Bodhisattva - qu'au passage je ne connais pas- à être un "éveillé vivant". Jolie formule par ailleurs, et j'ai toute ma vie pour la mettre en application. Mais la philosophie n'est pas la seule voie qui permette ceci.
En fait (voir définition sur wikipedia), Bodhisattva, c'est plus un état qu'une personne (même si le plus connu des Bodhisattva, c'est Avalokiteshvara, le fameux "Kannon" japonais). Je trolle, là.
Tu vois, je m'affranchis de la discussion ! Et moi qui tapait Bodhisattva dans la fonction recherche du forum en me demandant bien d'où il venait celui-là! D'après Wiki c'est donc une sorte d'éveil qui comporterait 52 niveaux. Oulalalala je sais pas où ils montent ceux-là, mais ils vont hauts, jusqu'au Nirvana. Bref je "trolle" aussi. Mais tu utilises plein de mots barbares c'est quoi le "Kannon" japonnais. Selon un site, le Buddhalin: Sans son symbolisme, Kannon est l’une des principales émanations de la compassion du Bouddha, l’autre étant représentée par le bodhisattva Manjusri. Y'a pas à dire c'est poétique. |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Mer 27 Jan 2010 - 23:46 | |
| - Lara a écrit:
Mais tu utilises plein de mots barbares c'est quoi le "Kannon" japonnais. Selon un site, le Buddhalin:
Sans son symbolisme, Kannon est l’une des principales émanations de la compassion du Bouddha, l’autre étant représentée par le bodhisattva Manjusri. Y'a pas à dire c'est poétique. - Citation :
- Kannon Bosatstu est vénéré en particulier comme un être compatissant, et on le désigne aussi comme "Celui qui écoute les prières" : le seul fait de prononcer son nom éloigne le mal et la douleur. [...] Kannon Bosatsu devint extrêmement populaire sous une apparence féminine, en particulier pour protéger les femmes désirant avoir des enfants." (Le Japon, Hazan, page 203).
Kannon Bosatsu est donc une forme de Avalokiteshvara, qui est masculin en Inde mais a une forme féminine en Chine et au Japon. Tu trouveras ici quelques photos du temple Senso-Ji de Tokyo, qui lui est consacré. Voici (cette photo n'est pas de moi, j'en avais faite, il faudrait que je remette la main dessus) les mille et une statues aux mille bras du Sanjûsangendô (à Kyoto) : Toutes les statues sont différentes, c'est spectaculaire, l'alignement crée des jolis effets lorsque l'on se déplace. | |
| | | mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Dim 21 Fév 2010 - 11:48 | |
| J'ai trouvé le Café Philo !! Ce petit "Impatient content" court tellement vite que je n'arrive pas à l'attraper. Bonbon. Je vois que la tasse a déjà été bien remplie. Comme dab, je n'ai pas tout compris mais comme dab, ce n 'est pas grave. Si je m'intéresse à la philo en tant que matière telle qu'elle est enseignée, c'est purement par intérêt. Mon fiston est en Term L et ça me fait peur (vu le coeff) et euh sa décontraction apparente. Il y aurait beaucoup à dire sur cette peur et cette soi-disant décontraction apparente. Mais là, on tomberait dans un autre domaine (y a-t-il un café psycho dans la salle ???? ) - C'est fou ce qu'on peut exprimer avec une simple image. Pourquoi j'ai choisi celle-là au fait ? Passons aux choses concrètes, le bac. Qu'est-ce qu'un bac ? Un récipient. A quoi sert-il ? A l'usage que l'on veut bien en faire. Et voilà ! Est-ce que je délire ou est-ce que je philosophe ? Rien n'est plus simple que de se poser des questions. La réponse, par contre, est très ouverte. De l'utilité d'un bac ! Un bac, c'est utile. C'est pas forcément beau, ça peut même être moche mais ça peut être utile. Et on peut même prendre du plaisir avec un bac. Remplissez le d'eau et plongez-y vos pieds après une longue marche et vous atteindrez la plénitude. Voici les auteurs au programme pour le bac littéraire. Je vais créer un sujet pour chacun d'eau d'eux et tenter de ne pas m'en éloigner. Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc Aurèle ; Sextus Empiricus ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Anselme Thomas d'Aquin ; Guillaume d'Ockham.
Machiavel ; Montaigne ; Bacon ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Condillac ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant.
Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Durkheim ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty ; Levinas ; Foucault.Ensuite, il y a les notions abordées : - La conscience - La perception - L'inconscient - Autrui - Le désir - L'existence et le temps - Le langage - L'art - Le travail et la technique - La religion - L'histoire - Théorie et expérience - La démonstration - L'interprétation - Le vivant - La matière et l'esprit - La vérité - La société - La justice et le droit - L'État - La liberté - Le devoir - Le bonheur Pour les notions, je n'ai pas envie de créer un lien. Parce qu'il me semble qu'aborder les auteurs permettra d'aborder ces notions. Est-ce une bonne démarche ? ye ne sé. Certains semble dire (si j'ai bien compris) qu'étudier l'histoire de la philo, c'est-à-dire l'évolution de la pensée philosophique à travers l'histoire n'est pas vraiment utile pour apprendre à philosopher. Moi, je dis Chouette ! Non, vrai c'est cool d'apprendre à philosopher tout court. Sauf que voilà ! On demande aux élèves d'étudier des textes plus ou moins anciens, dans l'ordre et dans le désordre et on leur sert des mots tout à fait Barbares et étranges. Puis, ça veut dire quoi apprendre à philosopher ? Ah oui, le but à atteindre en fin de cycle secondaire, c'est d'apprendre à formuler une pensée claire, articulée et logique et surtout apprendre à penser par soi-même. J'adore le "apprendre à penser par soi-même" et tout ce qu'il sous-entend de l'opinion que l'on peut avoir du potentiel de nos jeunes. Si on voulait vraiment qu'ils apprennent à penser par eux-même, on les laisserait penser par eux-même et point. | |
| | | moinonplus Envolée postale
Messages : 225 Inscription le : 15/09/2009 Age : 33
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Mer 24 Mar 2010 - 20:27 | |
| En parlant des préoccupations actuelles, des raisonnements, Jean-Paul Sartre dans Situation,IX, évoquant la recherche de la vérité tout d’abord chez l’artiste, mais aussi chez l’homme en général dit ceci : « Aujourd’hui, je pense que la philosophie est dramatique. Il ne s’agit plus de contempler l’immobilité des substances qui sont ce qu’elles sont, ni de trouver les règles d’une succession de phénomènes. Il s’agit de l’homme –qui est à la fois un agent et un acteur – qui produit et joue sa chance, en vivant les contradictions de sa situation jusqu’à l’éclatement de sa personne ou jusqu’à la solution de ses conflits. ».
Quand on entend parler de philosophie, on estime tout d’abord que c’est une pensée ; c’est là le premier mot qui vient souvent à la tête. Ce n’est pas une pensée particulière, car on n’a pas spécifier des méthodes pour penser, et qu’à partir de là tout le monde peut philosopher, quand tout le monde se met à se poser des questions, y réfléchie, et cherche des réponse. Certes on arrive pas toujours à trouver ces réponse, sinon la vie aurait été moins compliquée, et il n’y aurait pas eu ce qu’on appelle la métaphysique, donc beaucoup d’entres elles révèlent des ambiguïtés, des doutes, qui nous laissent supposer sans arriver à un élément concret ; cependant il est toujours possible de joindre les conjectures à la logique, au raisonnement fondé, sinon toutes les idées risqueraient de se développer tous azimuts ; la question est donc de savoir ce que l’on doit chercher pour aboutir, et non pas où l’on doit aboutir pour chercher. Ceci ressemble à l’interprétation des textes. Ce n’est pas une interprétation au hasard, elle est en corrélation avec l’univers du texte, c’est une lecture analyse et critique des éléments du texte, pour arriver à en extrapoler les sens possibles. Certes la vie n’est pas un roman, mais Jean Paul Sartre a bien dit que « la philosophie est dramatique » ; si il lui attribue l’adjectif dramatique, ceci ne veut pas dire qu’il pense que la vie est une pièce de théâtre ?
Toutes ces activités de réflexion et de résonnement, même si elles ne nous conduisent pas à des solutions, elles nous procurent certainement d’autres choses (évoluer dans ses pensées, communiquer son savoir et apprendre des autres, progresser dans certains domaines, en connaître d’autres, être créatif et lucide….etc.) On penserait alors que la philosophie n’existe pas pour procurer des réponses, mais pour pousser l’être humain à en trouver. C’est une voie à suivre, mais c’est l’esprit qui découvre. | |
| | | mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Lun 5 Avr 2010 - 6:34 | |
| Hello moinonplus ! En fait, moi, ce que je trouve surtout dramatique dans la philo, telle qu'elle est enseigné, c'est surtout de constater qu'elle semble ennuyer beaucoup. Et je pense que c'est en grande partie dû au fait que l'on n'ose pas en discuter assez. La prendre sous toutes ses coutures et la retourner dans tous les sens. L'examiner, la juger et la soupeser. Ouais ! Il y a matière et matière et ce que j'aime, je crois, par dessus tout, c'est le concept de l'effet Boomerang cher à l'ami Bix. Etudions un peu ce concept (je n'ose pas dire "regardons le d'un peu plus près). Mais un boomerang, c'est quoi ? (euh dirait qui, déjà ?.... si vous avez trouvé la réponse, vous avez gagné). Donc un boomerang n'est pas une pierre. Pourquoi ? Trop lourd ? Pourtant, une pierre, ça ricoche pour un peu que ça soit lancé avec dextérité. ça peut ricocher sur l'eau mais aussi sur un mur... de pierre et paf, vous revenir en pleine figure ! Celui qui croyait atteindre est frappé en pleine figure. Dramatique quand ce n'est pas un jeu ! Enfin, voilà, j'ai bien noté "Les Découvreurs de Daniel Boorstin" mais je me demande, dans ma grande désespérance de mère, si la télé et la philo sont conciliables. Une réponse, ici, peut-être. Par un philosophe, qui plus est. Donc quelqu'un de potentiellement sérieux et crédible, serais-je tentée d'ajouter. Quoique 29 ans, c'est un peu jeunot humhuhu et la fin justifie-t-elle les moyens ? https://www.dailymotion.com/video/x9kb9q_thibaut-de-saint-maurice-france-inf_news | |
| | | mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Sam 10 Avr 2010 - 22:36 | |
| Bonne nouvelle, le livre a été testé et a emporté tous les suffrages Personnellement, je n'ai lu que le chapitre sur la série "Rome" (très bonne série) sur la notion "histoire". Pas mal du tout, effectivement !! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Sam 10 Avr 2010 - 23:21 | |
| - mimi a écrit:
- Certains semble dire (si j'ai bien compris) qu'étudier l'histoire de la philo, c'est-à-dire l'évolution de la pensée philosophique à travers l'histoire n'est pas vraiment utile pour apprendre à philosopher. Moi, je dis Chouette ! Non, vrai c'est cool d'apprendre à philosopher tout court. Sauf que voilà ! On demande aux élèves d'étudier des textes plus ou moins anciens, dans l'ordre et dans le désordre et on leur sert des mots tout à fait Barbares et étranges.
Je ne suis qu'en première, je n'ai pas encore fait de cours de philosophie dans le cadre de la terminal. Je ne sais pas bien si l'ordre chronologique ou non est respecté, ce qui me semble tout de même dur, puisque, d'après ce que j'ai compris, le programme s'articule autour de notions (au passage cela ne me paraît pas idiot). Tu parles de mots barbares et étranges, en ce qui me concerne mes premiers contacts avec le vocabulaire philosophique ont été quelque peu douloureux. Il fallait presque réaprendre à parler, en plus chaque mot prend un sens différent en fonction de l'auteur qui l'utilise. Sympathique! Il existe des dictionnaires, mais je pense que c'est une question d'habitude. - Citation :
- Puis, ça veut dire quoi apprendre à philosopher ? Ah oui, le but à atteindre en fin de cycle secondaire, c'est d'apprendre à formuler une pensée claire, articulée et logique et surtout apprendre à penser par soi-même. J'adore le "apprendre à penser par soi-même" et tout ce qu'il sous-entend de l'opinion que l'on peut avoir du potentiel de nos jeunes. Si on voulait vraiment qu'ils apprennent à penser par eux-même, on les laisserait penser par eux-même et point.
Non. Je ne suis pas d'accord. Il nous faut de la matière pour penser, il nous faut des mots, il nous faut des armes. Les cours de philosophie sont là pour nous les procurer. On nous montre des raisonnements, on nous apprend la rigueur de la pensée. Ce n'est pas de l'endoctrinement non plus. Celui qui veut penser par lui-même est libre, on ne l'enchaîne pas tout de même. Et c'est faire preuve d'humilité que d'accepter que d'autres aient pensé avant nous et de se pencher sur ce qu'ils ont laissé en reconnaissant leur puissance d'esprit. Ce qui n'empêche pas de se faire son propre avis par la suite. On peut apprendre de n'importe qui et de n'importe quoi! Et un prof en plus n'est pas n'importe qui ni n'importe quoi. Il peut nous transmettre des choses en philosophie comme dans d'autres matières. Il porte la torche au milieu de la forêt de mots et nous montre des chemins qu'en suite si l'envie nous en prend nous fréquenterons seuls, et rien ne nous empêchera d'en créer de nouveaux ou de refuser certains préétablis! De plus je suis convaincue que l'on pense avec des mots et que plus notre vocabulaire est riche et précis, plus notre pensée l'est. Les mots on ne les trouve pas au détour d'une rue, mais bien dans les livres ou dans la bouche d'autres. Il faut accepter de passer par un apprentissage. Il faut s'élever aux niveaux des penseurs et non pas attendre que la philosophie telle l'esprit sain vienne nous habiter tout droit descendue du ciel. Vulgariser c'est trahir et "psylosopher" amène très vite des limites. Je ne dis pas que la philosophie n'appartient qu'à certains et qu'il est impossible de philosopher chacun à son échelle, mais je dis que dans un esprit de perpétuelle amélioration et de curiosité, il est bon d'accepter d'apprendre de milieux qui peut-être peuvent paraître au premier abord hermétique. C'est de l'intelligence que de voyager hors de sois et de son cercle habituel pour chercher une transcendance. Après j'ai un contact avec la philosophie assez particulier. Je ne suis peut-être pas apte à juger, puisque je ne l'ai encore jamais pratiquée dans un cadre réellement scolaire. - mimi a écrit:
- En fait, moi, ce que je trouve surtout dramatique dans la philo, telle qu'elle est enseigné, c'est surtout de constater qu'elle semble ennuyer beaucoup. Et je pense que c'est en grande partie dû au fait que l'on n'ose pas en discuter assez. La prendre sous toutes ses coutures et la retourner dans tous les sens. L'examiner, la juger et la soupeser. Ouais ! Il y a matière et matière et ce que j'aime, je crois, par dessus tout, c'est le concept de l'effet Boomerang cher à l'ami Bix.
Qu'elle ennuie c'est immensément dommage... Après je suis d'accord avec toi, peut-être ne l'a démocratise-t-on pas assez. Démocratisons là alors mais sans la vulgariser à outrance. Autrement on l'a trahit. Les méthodes d'enseignements ont sûrement des failles, mais rien n'empêche un jeune qui le veut de chercher et d'apprendre ce qu'il peut seul. Les profs ne sont que des outils, les textes, les idées sont sans les profs, si on veut s'y intéresséer on peut (même si c'est mieux de faire avec eux, puisqu'ils sont là pr ça après tt). |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Dim 11 Avr 2010 - 1:15 | |
| Juste un détail qui n' apportera de l' eau au moulin de personne. Juste un détail personnel. J' ai eu un prof de philo génial. Il ne se contentait pas des auteurs au programme. On les étudiait, on les analysait. On faisait des disserts, erc. Ce que j' ai à dire humblement, c' est que j' étais trop jeune pour comprendre ce qu' était un concept, meme si Sva, notre prof était clair et lumineux et brillant. La vérité, c' est que la plupart d' entre nous étions trop immatures, et c' est bien dommage, pour comprendre vraiment son enseignement. Et qu' il nous aurait fallu une année de préparation pour etre un peu plus à meme de le comprendre. Il n' empeche que tout le monde l' écoutait et le respectait. Et que tout le monde trouvait quelque chose à glaner personnellement. Et je crois bien avoir saisi ce qu'était la philosophie au delà de mes insuffisances et de mon immaturité. C' était un questionnement personnel, mais évidemment étayé par l' étude, la comparaison et éventuellement le rejet. Et c' était évidemment aussi une question de morale et d' engagement citoyen. Autrement dit de révolte contre les conformismes, les idéologies, les théologies, les rhétoriques et la démagogie, le racisme, le patriotisme va-t'en guerre et autres formes de décervelage. Mais évidemment, je n' ai pas grand chose à répondre sur l' enseignement de la philosophie aujourd' hui. Sinon qu' elle me parait toujours utile et nécéssaire et qu' il me parait bien que Lara l' ait compris avant meme d' etre en philo ! | |
| | | mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Dim 11 Avr 2010 - 13:37 | |
| Hello Lara, Merci pour ton message très riche et sympathique, de même que celui de l'ami Bix. Tout d'abord, sache une chose, c'est que je n'ai pas étudié la philo. Je suis parente d'élève donc je dis les choses comme elles m'apparaissent, c'est-à-dire probablement avec pas mal d'erreurs et de naïveté.
D'abord, peux-tu développer et dire pourquoi tu ne trouves pas idiot d’articuler les cours de philo en terminale autour de l’étude des notions, ça m’intéresse. Voilà ce que j’ai compris après m’être un peu penchée sur le sujet et l'histoire de la philo depuis mon 1er message ici. L'histoire de la philo, c'est très très vaste. Tu commences et tu n'en vois pas la fin. C'est tellement vaste qu'il faut certainement plus qu'une année pour en avoir une idée globale et un peu précise. Et si tu veux creuser un peu, je ne t'explique pas. Donc, forcément, on étudie des notions en term'. Par contre, pendant les cours, il est aussi et quand même question des philosophes, de leur vie, de leurs idées et des principaux concepts et grandes écoles de pensées philosophiques. Donc, c'est ok. La parente d'élève que je suis est rassurée puisqu'elle a compris la logique du programme.
Sauf que, pour quelqu'un, comme moi qui n'y connait rien en philo, attaquer par des notions, ça parait déconcertant surtout si on n'a pas pris la mesure de la portée orale des cours certainement importante (du moins je l'espère). Pourquoi, cette étude de la philo articulée autour des notions m’a paru franchement indigeste au premier abord ? C’était une réaction un peu viscérale. Moi, j’ai besoin de repères historiques, culturels, etc. pour faire évoluer ma pensée et j’imagine que pour d’autres, c’est pareil. Plus ces repères sont nombreux, plus il y a d’interconnexions. Or, il me semblait qu’étudier une notion ou un concept sans en comprendre sa naissance, son évolution, c’était en quelque sorte mettre la charrue avant les bœufs. Je comprends maintenant qu’il est difficile pour un lycéen de tout voir en un an. Cependant, je pense encore que les repères restent indispensables et je crains qu’ils ne soient insuffisants en Term ce qui provoque ennui et désintérêt. Quelques élèves qui auront eu la curiosité et le temps d’aller creuser par eux-même la matière se passionneront (davantage de repères). Mais les élèves ont-il vraiment le temps (lourdeur des programmes) et la curiosité (l’envie) ? Et je comprends et il me paraît logique qu’un élève de 17/18 ans ait aussi d’autres préoccupations et ait besoin d’autres apprentissages que ceux purement scolaires. Le problème, c’est que j'ai entendu, ici et là, que la philo ennuyait pas mal d'élèves. Pas tous, sans doute mais pas mal. Or, je trouve ça très dangereux. Parce que j'ai bien peur que beaucoup de jeunes ne se détournent de cette matière si belle, si vaste et si puissante. Les litteraires se font rares, tu l'as sans doute remarqué. Compte le nombre de term' litteraire dans ton lycée et compare le avec le nombre de term' scientifiques. La loi du marché, de l'offre et de la demande en matière d'employabilité nous conduit-elle vers la disparition des philosophes ? Or, n'est-ce pas les philosophes qui ont fait en grande partie évoluer l'histoire et surtout l'histoire de la pensée humaine ? D'autant plus que nous vivons à l'heure du zapping à tout va. Pas toujours du zapping choisi mais aussi du zapping subi. Cercle vicieux fabriqué par des marchands et non des philosophes. Les jeunes sont trop sollicités. Société de consommation, du plaisir immédiat et paradoxalement chronophages, de l’immédiateté. Le fait est qu’ils ont peut-être désappris, faute de temps, l’ennui.
Alors, oui, tu as parfaitement raison, il faut de la matière pour penser. Mais tout de même, je me permettrais une certaine interrogation, le mot "critique" me paraissant un peu fort en l'état actuel de ma pensée. Il me semble que ce que l'on exige des élèves au bac philo ressemble plus à une capacité de bien présenter un raisonnement, une sorte de "rhétorique" bien rodée qu'à une réelle capacité de penser par soi-même. ça aussi, je ne trouve pas très rassurant si l’on tient compte du nombre de lycéens qui ne poursuivent pas en études sup’. Ceci dit, et même si les philosophes détestent les proverbes, c'est peut-être, parfois, mais pas toujours en forgeant que l'on devient forgeron.
"Il porte la torche au milieu de la forêt de mots et nous montre des chemins qu'en suite si l'envie nous en prend nous fréquenterons seuls". J'ai beaucoup aimé ta phrase et ce que tu dis sur les mots aussi. Mais si philosopher aboutit à une solitude quasi-certaine, j’ai bien peur qu’ils soient de moins en moins nombreux à avoir envie de s’aventurer sur les chemins du questionnement et je pense, même si ta phrase est belle, qu’il est un peu tristounet de cheminer seul(s) même avec un (s) et que plus on est de fous sur la route, plus on a de chance de rigoler, alors pourquoi s'en priver ?
Pour ce qui est de l'ennui, je t'ai fait part de mon inquiétude. Les profs ont leur rôle à jouer dans ce qui n'est peut-être pas vraiment un jeu mais un véritable enjeu. Il y a des profs qui font des cours magistraux à des terminales. J’en connais au moins un et je peux t’en dire le résultat, surtout le vendredi en fin d’après-midi et après 5 h d’autres cours + ou - magistraux. Un cours magistral ? Mais encore ? Une petite vidéo (que j'essaierai de retrouver) sur ce que disait Deleuze, sur le cours de philo qui, selon lui, ne pouvait être que magistral, ça serait sans aucun doute aussi un bon début à un enseignement magistral. Néanmoins, il n’était pas prof de lycée, Deleuze.
Sur la vulgarisation, déjà le terme me hérisse. Mais le petit bouquin (la philosophie en séries) que j’ai acheté à mon fils le passionne. Et pourquoi ? Parce qu’il fait appel à des repères ou références qu’il connaît et qu’il aime pour la plupart. Tout simplement. Repères acquis sur d’autres temps que celui de l’étude purement scolaire. Le petit bouquin est très bien fait et ne s’enferme pas dans une logique de « vulgarisation » mais ouvre une large place aux citations et aux philosophes qui sont autant de repères dans d’autres repères (interconnexions) qui se trouvent ainsi consolidés par l’exemple pertinent, aimé et connu. Voici un exemple concret de la mise en pratique de l’outil philosophique dans la vie de tous les jours. Un exemple intelligent et subtil pour aider un esprit critique à s’ouvrir sur d’autres espaces, se construire et se structurer. Je pense que si la philo est un outil, elle doit être au plus tôt utilisable en pratique. Un peu comme un couteau suisse !! J’aime bien les couteaux suisses, tu découvres sans cesse des petites lames cachées. Parfois, il y en a 6, des fois 7, des fois 12. Les ressources du couteau suisse semblent inépuisables. Il y a des lames dont tu te demandes bien à quoi elles peuvent servir tellement elles paraissent incongrues et bizarroïdes. Si tu ne trouves, pas, tu inventes. Puis, il y a la lame indispensable dont tu ne te sers jamais mais tu sais qu'elle existe, super, celle-là. Puis, celle, spécialement conçue pour te sauver la vie quand ton parachute oublie de s'ouvrir lors du crash de ton avion au-dessus de l'océan et qui te servira aussi à tailler les bambous de ta future cabane sur l île de Robinson. Enfin, bref, vous avez deviné ce qu'il faut m'offrir pour Noël 2010.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Philosophie] Café de la Philosophie... Dim 11 Avr 2010 - 14:58 | |
| - mimi a écrit:
- ]Hello Lara, Merci pour ton message très riche et sympathique, de même que celui de l'ami Bix. Tout d'abord, sache une chose, c'est que je n'ai pas étudié la philo. Je suis parente d'élève donc je dis les choses comme elles m'apparaissent, c'est-à-dire probablement avec pas mal d'erreurs et de naïveté.
Mes avis n'ont pas plus de légitimité que les tiens, je ne suis qu'en première. - Citation :
- D'abord, peux-tu développer et dire pourquoi tu ne trouves pas idiot d’articuler les cours de philo en terminale autour de l’étude des notions, ça m’intéresse. Voilà ce que j’ai compris après m’être un peu penchée sur le sujet et l'histoire de la philo depuis mon 1er message ici. L'histoire de la philo, c'est très très vaste. Tu commences et tu n'en vois pas la fin. C'est tellement vaste qu'il faut certainement plus qu'une année pour en avoir une idée globale et un peu précise. Et si tu veux creuser un peu, je ne t'explique pas. Donc, forcément, on étudie des notions en term'. Par contre, pendant les cours, il est aussi et quand même question des philosophes, de leur vie, de leurs idées et des principaux concepts et grandes écoles de pensées philosophiques. Donc, c'est ok. La parente d'élève que je suis est rassurée puisqu'elle a compris la logique du programme.
Sauf que, pour quelqu'un, comme moi qui n'y connait rien en philo, attaquer par des notions, ça parait déconcertant surtout si on n'a pas pris la mesure de la portée orale des cours certainement importante (du moins je l'espère). Pourquoi, cette étude de la philo articulée autour des notions m’a paru franchement indigeste au premier abord ? C’était une réaction un peu viscérale. Moi, j’ai besoin de repères historiques, culturels, etc. pour faire évoluer ma pensée et j’imagine que pour d’autres, c’est pareil. Plus ces repères sont nombreux, plus il y a d’interconnexions. Or, il me semblait qu’étudier une notion ou un concept sans en comprendre sa naissance, son évolution, c’était en quelque sorte mettre la charrue avant les bœufs. Je comprends maintenant qu’il est difficile pour un lycéen de tout voir en un an. Cependant, je pense encore que les repères restent indispensables et je crains qu’ils ne soient insuffisants en Term ce qui provoque ennui et désintérêt. (...) D'abord je pense que la terme n'est qu'une initiation à la philosophie, ce n'est pas en un an que toutes les clefs nous seront données. Pourquoi il me semble plus intéressant de procéder par thèmes plutôt que par chronologie, parce la chronologie a des allures d'exposé et limite les comparaisons et les débats. Oui, il faut des repères temporels, mais rien n'empêche le professeur d'apporter ces repères lorsqu'il aborde le point de vu de chaque auteurs sur la notion alors étudiée. Lorsque seul nous essayons d'avoir un questionnement intérieur, nous ne commençons pas par nous dire: Ah donc Sorate précède Platon qui lui même précède Héraclite et Pythagore, donc l'évolution s'est fait dans ce sens, à cause de ce contexte précis, etc. Non le premier rapport à la philosophie se fait grâce à des notions. "C'est quoi l'Amour?" "Pourquoi je ne peux pas m'envoler?" "Pourquoi est-ce qu'on meurt? " Et alors on trouve des textes, on les compare, on voit les époques, on peut chercher les corrélations etc... Je pense que pour pouvoir ensuite analyser l'Histoire de la philosophie, il faut déjà avoir un certain recul et être à l'aise avec les notions. Bien sûr que le contexte est intéressant et peu aider à la compréhension, mais il est déjà peu aisé de comprendre l'idée elle même, à cause entre autre de problèmes de vocabulaire, alors chercher ce qui a amené l'idée.... c'est l'étape d'après. Parfois il est vrai l'idée de tel philosophe n'est compréhensible que si on voit qu'elle s'appuie sur telle autre pensée, et alors pour comprendre pleinement il faut déjà connaître la pensée qui précède. Dans ce cas il s'agit de permettre aux élèves de voir le lien, ce qui n'est pas impossible même en travaillant avec des notions. Par contre je pense que faire quelques rappels chronologiques, comme une frise pour clarifier certaines choses, n'est pas inutile. Mais ne faire que de l'Histoire de la philosophie, non je ne vois pas l'intérêt. - Citation :
- Quelques élèves qui auront eu la curiosité et le temps d’aller creuser par eux-même la matière se passionneront (davantage de repères). Mais les élèves ont-il vraiment le temps (lourdeur des programmes) et la curiosité (l’envie) ? Et je comprends et il me paraît logique qu’un élève de 17/18 ans ait aussi d’autres préoccupations et ait besoin d’autres apprentissages que ceux purement scolaires.
Le problème, c’est que j'ai entendu, ici et là, que la philo ennuyait pas mal d'élèves. Pas tous, sans doute mais pas mal. Or, je trouve ça très dangereux. Parce que j'ai bien peur que beaucoup de jeunes ne se détournent de cette matière si belle, si vaste et si puissante. Les litteraires se font rares, tu l'as sans doute remarqué. Compte le nombre de term' litteraire dans ton lycée et compare le avec le nombre de term' scientifiques. La loi du marché, de l'offre et de la demande en matière d'employabilité nous conduit-elle vers la disparition des philosophes ? Or, n'est-ce pas les philosophes qui ont fait en grande partie évoluer l'histoire et surtout l'histoire de la pensée humaine ? D'autant plus que nous vivons à l'heure du zapping à tout va. Pas toujours du zapping choisi mais aussi du zapping subi. Cercle vicieux fabriqué par des marchands et non des philosophes. Les jeunes sont trop sollicités. Société de consommation, du plaisir immédiat et paradoxalement chronophages, de l’immédiateté. Le fait est qu’ils ont peut-être désappris, faute de temps, l’ennui. D'après ce que j'ai compris le programme de philo surtout en TL est monstrueux. Mais il est quand même prévu dans leur emploi du temps des heures dédiées à la lecture, du moins il me semble. Pour ce qui de la première L, je peux en parler puisque j'ai des amis qui sont en 1L, et bien ils ont nettement plus d'heures d'études que nous en 1S, et ces heures d'études sont justement faites pour leur laisser le temps de se cultiver. Après la majorité d'eux ne le fait pas. Mais c'est leur problème. L'autre problème des classes de L, c'est qu'il n'y a que très peu de vrai littéraire, c'est devenu une série par défaut, et on prend les L pour des abrutis, il n'y a qu'à voir leur niveau des maths, les cours sont dignes du collèges, alors qu'en S, les cours de Français sont solides. Oui, tu as raison la société actuelle n'accorde que peu de respect aux Lettres en générales. C'est plus à la mode de faire du "commerce", ou des "sciences" que des Lettres. Je partage totalement tes craintes. - Citation :
- Alors, oui, tu as parfaitement raison, il faut de la matière pour penser. Mais tout de même, je me permettrais une certaine interrogation, le mot "critique" me paraissant un peu fort en l'état actuel de ma pensée. Il me semble que ce que l'on exige des élèves au bac philo ressemble plus à une capacité de bien présenter un raisonnement, une sorte de "rhétorique" bien rodée qu'à une réelle capacité de penser par soi-même. ça aussi, je ne trouve pas très rassurant si l’on tient compte du nombre de lycéens qui ne poursuivent pas en études sup’. Ceci dit, et même si les philosophes détestent les proverbes, c'est peut-être, parfois, mais pas toujours en forgeant que l'on devient forgeron.
Oh je ne pense pas que l'école nous apprenne réellement l'esprit critique. Elle essaie vaguement, ce qui n'est déjà pas rien. Et ce qui concerne la méthode, je me suis rendue compte que la majorité de profs ne s'intéresse qu'à la structure et qu'en suite le contenu est plus ou moins valorisé. Je me suis toujours dit que cela devait être diablement ennuyeux de corriger des copies toutes construites sur le même modèle et dont le fond ne consiste qu'en recrachage du cours plus où moins bien resynthétisé... La disserte au lycée n'est qu'une illusion de discussion... puisque qu'on est obligé de rester dans des idées très générales et somme toute communes. Bien sûr c'est important d'avoir une structure d'esprit, mais après quand la structure devient un automatisme et que l'intérieur est du par coeur, l'exercice je le trouve stérile... Mais après les élèves n'ont pas non plus l'envie et la motivation de dépasser ce simple cap. Et quand il faut faire de la discipline dans une classe, et surveiller constamment que le travail a été fait, comment peut-on passer au niveau supérieur. Mais quelque part c'est normal nous n'avons que 16, 17, 18 ans et l'école n'est pas notre seul et unique centre d'intéret. Quant à la maturitè, elle s'acquiert avec l'âge et on ne peut pas demander à un ado d'avoir celle d'un adulte de 40 ans. - Citation :
- "Il porte la torche au milieu de la forêt de mots et nous montre des chemins qu'en suite si l'envie nous en prend nous fréquenterons seuls". J'ai beaucoup aimé ta phrase et ce que tu dis sur les mots aussi. Mais si philosopher aboutit à une solitude quasi-certaine, j’ai bien peur qu’ils soient de moins en moins nombreux à avoir envie de s’aventurer sur les chemins du questionnement et je pense, même si ta phrase est belle, qu’il est un peu tristounet de cheminer seul(s) même avec un (s) et que plus on est de fous sur la route, plus on a de chance de rigoler, alors pourquoi s'en priver?
Bien sûr, la réflexion partagée est bien plus intéressante. Mais il faut trouver des gens pour partager. L'introspection n'est pas non plus inutile. On a du mal à accorder crédit à une expérience étrangère. Il faut faire aussi son propre bout de chemin avant de comprendre certaines choses. Je me souviens de Balzac qui dans Le père Goriot écrivait cette très belle phrase: "La jeunesse n'ose pas se regarder dans le miroir de la conscience quand elle verse du côté de l'injustice, tandis que l'âge mur s'y est vu: là gît toute la différence entre ces deux phases de la vie." - Citation :
- Pour ce qui est de l'ennui, je t'ai fait part de mon inquiétude. Les profs ont leur rôle à jouer dans ce qui n'est peut-être pas vraiment un jeu mais un véritable enjeu. Il y a des profs qui font des cours magistraux à des terminales. J’en connais au moins un et je peux t’en dire le résultat, surtout le vendredi en fin d’après-midi et après 5 h d’autres cours + ou - magistraux. Un cours magistral ? Mais encore ? Une petite vidéo (que j'essaierai de retrouver) sur ce que disait Deleuze, sur le cours de philo qui, selon lui, ne pouvait être que magistral, ça serait sans aucun doute aussi un bon début à un enseignement magistral. Néanmoins, il n’était pas prof de lycée, Deleuze.
Oui il y a de bons et de mauvais profs. Je regrette que certains profs ne soient pas passionnés par leur matière, la passion est quelque chose qui se sent directement et qui est plus facile à transmettre. Certainement certains cours manquent de vie. De ce côté là je ne suis pas trop à plaindre, en moyenne j'ai de bons profs et dans ma scolarité j'en ai eu quelques uns excellents. Je suis d'accord avec toi, le rôle d'un prof est crucial. Il peut définir notre rapport entier à une matière. Mais que faire à cela? Revoir la méthode d'enseignement, pourquoi pas, certaines choses seraient à changer. Mais il y aura toujours des profs plus ou moins intéressants et passionnants et à ça on ne peut pas faire vraiment quelques choses. - Citation :
- Sur la vulgarisation, déjà le terme me hérisse. Mais le petit bouquin (la philosophie en séries) que j’ai acheté à mon fils le passionne. Et pourquoi ? Parce qu’il fait appel à des repères ou références qu’il connaît et qu’il aime pour la plupart. Tout simplement.
Repères acquis sur d’autres temps que celui de l’étude purement scolaire. Le petit bouquin est très bien fait et ne s’enferme pas dans une logique de « vulgarisation » mais ouvre une large place aux citations et aux philosophes qui sont autant de repères dans d’autres repères (interconnexions) qui se trouvent ainsi consolidés par l’exemple pertinent, aimé et connu. Pourquoi pas si cela est bien fait. - Citation :
- Enfin, bref, vous avez deviné ce qu'il faut m'offrir pour Noël 2010.
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