Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Jacques Audiard

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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyMar 22 Mai 2012 - 11:01

traversay a écrit:
Ah, mais le cinéma est un marchand d'illusions depuis 1895. Le tout est de garder son innocence Very Happy
Tiens, parlons-en justement de l’innocence. J’ai bien aimé quant à moi l’épisode de l’'histoire des caméras de la grande surface, ok elle peut paraître filandreuse de premier abord mais elle illustre bien le fait que l’innocence et la neutralité n’existent pas. Ali, en participant à l’installation des caméras pour se faire un peu de tunes ne se posent pas de questions quant à la conséquence de ses actes, il est un suiveur qui voit à court terme (l’argent que cela peut lui rapporter), l’idée ne vient pas de lui, il participe à une bonne combine initiée par un autre sans trop se poser de question et cela aurait pu en rester là. Et j’ai justement bien apprécié que cela lui revienne comme un boomerang au visage, j’aime bien cette idée que personne n’est innocent, que le commanditaire comme l’exécutant sont responsables, qu’on ne puisse pas se servir de l’excuse d’être bêtement un exécutant, nous portons tous en nous la responsabilité de nos actes et de nos choix. Le procédé n’est peut-être pas aussi subtil que tu l’aurais voulu mais j’aime bien ce qu'il en a fait au final sourire


Dernière édition par sentinelle le Mar 22 Mai 2012 - 11:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyMar 22 Mai 2012 - 11:10

traversay a écrit:
Spoiler:
Cela ne me choque pas plus que ça non plus. Ali avait fait preuve de beaucoup de gentillesse à son égard, il lui refile son numéro en cas de problèmes (il a un côté très labrador qui n'a sans doute pas échappé à Stéphanie Laughing) puis c'est tellement plus facile de demander de l'aide à quelqu'un dont on attend rien à priori, pas de déception à l'horizon en cas de refus. Tout à gagner et rien à perdre en quelque sorte.
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traversay
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyMar 22 Mai 2012 - 11:26

sentinelle a écrit:
traversay a écrit:
Ah, mais le cinéma est un marchand d'illusions depuis 1895. Le tout est de garder son innocence Very Happy
Tiens, parlons-en justement de l’innocence. J’ai bien aimé quant à moi l’épisode de l’'histoire des caméras de la grande surface, ok elle peut paraître filandreuse de premier abord mais elle illustre bien le fait que l’innocence et la neutralité n’existent pas. Ali, en participant à l’installation des caméras pour se faire un peu de tunes ne se posent pas de questions quant à la conséquence de ses actes, il est un suiveur qui voit à court terme (l’argent que cela peut lui rapporter), l’idée ne vient pas de lui, il participe à une bonne combine initiée par un autre sans trop se poser de question et cela aurait pu en rester là. Et j’ai justement bien apprécié que cela lui revienne comme un boomerang au visage, j’aime bien cette idée que personne n’est innocent, que le commanditaire comme l’exécutant sont responsables, qu’on ne puisse pas se servir de l’excuse d’être bêtement un exécutant, nous portons tous en nous la responsabilité de nos actes et de nos choix. Le procédé n’est peut-être pas aussi subtil que tu l’aurais voulu mais j’aime bien ce qu'il en a fait au final sourire

Ce qui me gêne, comme l'ont dit d'autres parfumés, c'est le côté un peu plaqué et trop "anecdotique" de cet aspect social. Audiard a été plus inspiré dans le passé, en ce domaine.
Par ailleurs, la critique de Libé m'interpelle quelque part, je la trouve bizarre :
Citation :
Tout est bien dans "De rouille et d'os", sauf cette petite faute de goût qui ternit tout : c'est un chef-d'oeuvre. C'est du moins dans cet esprit qu'il a été conçu et c'est naturellement cet esprit qui l'empêche de l'être.
Je ne parlerai pas de chef d'oeuvre non plus, le terme étant tellement galvaudé. Mais le principe de vouloir réaliser un chef d'oeuvre me semble à côté de la plaque. Le meilleur film possible, d'accord, c'est la moindre des choses, mais un chef d'oeuvre, c'est tellement arrogant comme démarche. A moins de s'appeler Michel Ange !
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyMar 22 Mai 2012 - 11:39

Cette critique m'a également interpellée et tout comme toi, je la trouve très étrange. D'abord je ne sais pas d'où il tient l'idée que ce film ait été conçu dans cet état d'esprit. Et puis il n'est pas du tout parfait ce film, loin s'en faut. Mais quand on aime, on arrive à trouver toutes les excuses à ces petites imperfections, enfin bref je ne vois pas ce que le terme chef-d’œuvre vient faire ici jypeurien
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyMar 22 Mai 2012 - 19:00

Je reviens un peu préciser mon ressenti, suite à votre intéressante conversation Wink

Queenie a écrit:
Je n'ai rien à reprocher à ce film, si ce n'est que je suis un peu restée en surface, comme mimi.
-
Et c'est un film qui ne sait pas tellement choisir entre le tout doux et le violent,Et Mathias Schoenarts, que je ne connaissais pas, a un jeu un peu trop brut pour moi. L'impression d'un roc grossièrement sculpté.
Et puis... vraiment... tellement too much la scène de la glace et du gamin à la fin... c'était vraiment nécessaire ?
Quennie a écrit:
Oui, c'est vrai. Si on regarde sous l'angle de la fable mystique, ça fonctionne. Mais c'est dur à faire étant donné le côté ultra brut et réaliste de sa mise en scène....
Je suis d'accord avec ce que dit Queenie ici. Je ne peux pas dire que le film m'ait déplu, mais je n'ai pas été émue plus que cela, Audiard impose une sacrée distance émotionnelle à force d'hyper réalisme, notre regard reste prude devant le corps mutilé de Stéphanie. Quant à son acteur, véritable bloc de violence pas vraiment porté sur le cérébral, lorsqu'il y parvient c'est suite à cette noyade que j'ai trouvée aussi carrément too much. A partir de là, j'ai moins cru à leur histoire même si les interprétations et références que donnent Sentinelle (aussi passionnantes soient t'elles, j'ai aimé les lire!) y apportent une densité. Le cinéma reste quand même une émotion d'abord visuelle, chose qui m'a manqué dans l'immédiateté de certaines scènes, du coup je suis restée plutôt en retrait. Sans doute est-ce une réaction d'auto protection, mais j'étais comme aseptisée, trop de coups, trop de drame, on finit par ne plus ressentir...


Avadoro a écrit:
La violence m'apparait aussi comme un prétexte gratuit, assénée à grands coups de ralentis et d'arrêts sur image. Audiard veut tout évoquer, du mélodrame rédempteur à la critique sociale, mais mélange tout à force de surligner des effets et des réactions. La mise en scène ne compense pas vraiment les errances du récit, excessivement terne et prévisible dans le traitement des ombres et lumières.
Si quelques séquences touchent dans la perception d'une intimité et d'une fragilité (Marion handicapée devant l'orque...), il faut que les personnages soient seuls pour que je me sente proche de cet univers
Tout à fait exact! La scène que vous évoquiez est très belle, de même que celle dont parle traversay (Marion Cotillard mimant de ses bras la musique du show sur sa terrasse) et elle l'est d'autant que le cinéaste a pris le temps d'une pause, ce regard neuf sur le handicap et les mondes imaginaires qu'il peut véhiculer et qu'il suggère au spectateur. Pour moi ce sont les plus beaux moments, les plus touchants. En gros je pense qu'Audiard est meilleur dans l'intime et la perception d'univers repliés sur eux mêmes (ce que j'avais aimé dans Sur mes lèvres) moins bon dans la démonstration d'une violence omniprésente. Ou peut-être est-ce ce à quoi je suis le plus sensible, chez lui en tout cas...
..
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyMar 22 Mai 2012 - 19:12

Citation :
En gros je pense qu'Audiard est meilleur dans l'intime et la perception d'univers repliés sur eux mêmes (ce que j'avais aimé dans Sur mes lèvres) moins bon dans la démonstration d'une violence omniprésente.
Je te rejoins bien volontiers d'autant plus que Sur mes lèvres reste tout de même mon film préféré du réalisateur à ce jour. Maintenant concernant mes interprétations, il ne faut surtout pas les prendre au pied de la lettre, je me suis simplement amusée à jouer au jeu des associations que les images ont suscitées en moi. Certains films aiguisent mon imagination et d'autres non, celui-là m'a bien fait délirer et j'aime bien quand les films suscitent en moi ce genre de délire, un peu comme les films d'Andreï Tarkovski par exemple Very Happy
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyVen 8 Juin 2012 - 22:10

Ouuuh, mais c'est très intéressant tout ce qui a été dit sur ce fil ! (je découvre seulement maintenant...)

Je fais partie du clan des charmés après la visualisation du dernier film d'Audiard. Et je crois que pour être séduit, il faut en effet considérer le film comme un conte, et non pas comme une histoire réaliste.


De rouille et d’os (2012)

Jacques Audiard - Page 4 Couv49

La rencontre entre Ali et Stéphanie préfigure du reste de leur relation. Après une bagarre qui laisse la jeune femme dans un piteux état, Ali insiste pour la ramener chez elle. Il semble sincèrement éprouvé par ses blessures et a posteriori, tant de compassion étonne car elle ne colle pas avec le personnage tel que nous le découvrirons par la suite. Mais ce serait oublier qu’Ali est animé par le puissant moteur de la fornication, et c’est là une des choses humaines qu’il comprend le mieux et où il investit la plus grande part de son intelligence.

Au-delà de cette image un peu facile du bourrin, la représentation du personnage d’Ali est effectuée avec beaucoup de justesse. Il aurait été facile d’obtenir une brute que l’on fait s’agiter et boxer dans le vide pendant des heures. Si, en plus, ledit personnage se met à brutaliser son fils en le passant sous le tuyau d’arrosage glacé et en le secouant parce qu’il pleure, il aurait risqué de s’attirer la haine de tous les spectateurs bien intentionnés. Alors que Jacques Audiard n’hésite pas à invoquer ces stéréotypes de la brute épaisse –regard vide, sexualité animale, silence de primitif, passion pour les sports de combat et appétit dantesque-, Ali parvient à échapper à cette catégorisation qui semblait pourtant toute trouvée. En effet, sans démentir ces caractéristiques formelles, Jacques Audiard intercale quelques scènes discrètes qui viennent nuancer la description du personnage. Ali n’est pas une brute sans cervelle : il parvient à insuffler du bonheur à ceux de son entourage qui veulent bien s’y abandonner, en leur transmettant son penchant instinctif pour la satisfaction des besoins les plus simples –qui semblent aussi être les plus puissants : sortir, prendre l’air, retrouver le contact avec le soleil, l’eau, la neige, faire l’amour... Son intelligence est vitale. C’est celle, rare, de savoir ce qui est bon pour soi. Mais cette intelligence a aussi ses revers : poussée à l’extrême, elle engendre une énergie qu’Ali ne parvient pas à évacuer autrement qu’en se livrant à des combats d’une violence extrême et dont le dénouement frôle à chaque instant l’issue fatale ; investie dans le seul champ de la satisfaction des besoins personnels, elle devient autiste et nuit à l’expression des sentiments et à la communication avec les autres sensibilités.

Jacques Audiard - Page 4 22413210

L’illustration la plus frappante de cette observation survient lorsqu’Ali reçoit un coup de fil de Stéphanie. Pourtant averti par la télévision de l’accident de celle-ci, il lui demande innocemment si tout va bien, n’imaginant pas une seconde que la réponse est évidemment négative. Stéphanie relève l’absurdité de la question, mais cela ne semble pas frapper Ali. Il montre une indifférence totale à l’accident de la jeune femme et même lorsqu’il investit sa vie privée, il ne comprend pas que son accident puisse changer quoi que ce soit au bon déroulement de son existence. On reste stupéfait par ce manque d’empathie. On l’accepte mieux lorsqu’on réalise qu’Ali ne s’attarde pas davantage sur son sort lorsqu’il met son intégrité physique en jeu lors des combats et lorsqu’il se blesse. L’indifférence qu’il montre envers les autres, il l’applique également à lui-même. Que peut-on lui reprocher ?

Le personnage d’Ali est peut-être le plus fascinant du film, mais celui de Stéphanie mérite aussi le détour. Les premières dizaines de minutes du film sont d’une grande violence et permettent d’éprouver toute l’horreur de la situation vécue par la jeune femme. Jacques Audiard joue avec le processus d’identification et nous glace en nous confrontant à cette question : comment aurions-nous réagi à la place de Stéphanie si nous avions vécu la même chose qu’elle ? Les corps, malmenés depuis le début du film, poussés jusque dans leurs extrêmes, retrouvent leur réalité et leur fragilité. Jacques Audiard nous rappelle à quel point nos existences physiques sont précieuses et avec quelle facilité nous tendons à l’oublier dans notre quotidien. Est-ce un hasard si l’accident se produit sous l’eau ? En tout cas, l’endroit n’aurait pu être mieux trouvé. Dans le silence aquatique au milieu duquel ne se manifestent plus que les bruits du corps, l’extrême précarité de nos existences frappe de plein fouet –ce que la musique, la lumière, les jeux et l’emportement du quotidien tendent trop souvent à nous le faire oublier. Ce constat, effrayant, totalement désarmant, pourrait nous donner envie de nous enfermer à double-tour dans une pièce sans fenêtre pour ne plus jamais risquer de nous exposer aux multiples sources du danger du quotidien. Mais Jacques Audiard ne fait pas dans la petitesse et après nous avoir exposé tout le tragique de la situation de Stéphanie, le reste du film ne sera plus qu’une ode aux pouvoirs infinis que possède le corps pour s’adapter à des situations qui balaient tout le spectre de l’incroyable. Déprimée, enfermée chez elle parce qu’elle ne croit plus avoir le droit de faire partie du jeu de la vie, Stéphanie aurait risqué de dépérir par faute d’un moral impuissant à réveiller les pouvoirs amoindris de son corps. Ali sera là pour lui apprendre à remédier à cette faiblesse. Le tout se fait en peu de mots : la communication se réalise à un autre niveau.

Jacques Audiard - Page 4 Deroui10

On peut reprocher à ce film d’embellir un peu trop cette résilience –physique et morale- de Stéphanie. Assurément, De rouille et d’os n’est pas un documentaire dont le but est de transmettre une image qui correspond à la réalité des handicapés. Tout se fait extrêmement vite, qu’il s’agisse d’apprendre à utiliser un fauteuil roulant, d’accepter son sort, de savoir utiliser des prothèses ou d’oser affronter le regard des autres. Cet embellissement est tel qu’il frise parfois le sordide. A quand les prothèses comme nouvel accessoire de mode ? Le handicape semble en tout cas représenter le moyen le plus efficace pour s’assurer le respect des street fighters. Le look Robocop sera le look le plus prisé des années qui viennent… Malgré ces quelques fautes de goût qui font grincer les dents, on accepte ces scènes d’Audiard comme les preuves maladroites, car trop criantes, de la réadaptation totale de Stéphanie. Réussite au-delà de toutes les prévisions…

Encore un dernier petit défaut pour la route ? Les ficelles narratives du film sont beaucoup trop voyantes et le dénouement des scènes surprend peu. Ici, Jacques Audiard n’excelle pas dans la narration pure et semble avoir du mal à se débarrasser de certaines scènes convenues –happy end, déclaration d’amour, multiples preuves de la grandeur d’âme d’Ali qui se succèdent à la fin du film… Toutefois, et cela prouve l’excellence du film De rouille et d’os, ce défaut, qui aurait totalement pu anéantir la crédibilité de n’importe quelle autre réalisation, nuit à peine à celui-ci. On retrouve quelques clichés éprouvés par ailleurs ? Tant pis, car ils permettent de mettre en scène des personnalités atypiques dont le réalisme est si pointu qu’on pourrait presque l’assimiler à une originalité rarement égalée. De rouille et d’os nous rappelle des fondamentaux. Il confronte le spectateur à des réalités et à des vérités dont le quotidien le détourne sans cesse. Jacques Audiard a réalisé un film qui rend grandioses tous les aspects de la vie, et qui dépasse la simple observation des détails de l’existence.

Jacques Audiard - Page 4 22413211
Autre interprétation du film, qui survient après rédaction du commentaire précédent.
Il m’apparaît comme la métaphore du processus de guérison de toutes les maladies qui touchent au mental –maladies psychologiques ou handicap en l’occurrence. Après son accident, Stéphanie s’emmure dans la détresse. Son mal physique l’empêche de retrouver son ardeur mentale. Il lui manque la force psychologique, assimilée à l’élan vital d’Ali. Tout son processus de réadaptation pourrait être représentatif de la lutte interne qui se produit au sein de tout individu amoindri physiquement et mentalement pour retourner du côté de la vie. La violence et la cruauté des scènes répondent donc parfaitement à l’acharnement que doit mener, seul, celui qui a été détourné de la vie et qui souhaite y revenir.
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyVen 8 Juin 2012 - 22:12

Marko a écrit:


P.S. Petite question pour ceux qui l'auront vu:
La scène où Marion handicapée est devant l'aquarium avec l'orque est très belle mais est-elle réelle ou virtuelle? J'y ai cru mais autour de moi on m'a dit que ce devait être une image de synthèse... Je trouverais ça dommage d'autant que je crois les orques dressées capables de faire ce qui est montré. La séquence pouvant être perçue comme réelle ou comme une rêverie.

Jacques Audiard - Page 4 7-de-r10

Je ne me suis pas posée la question... Je suis seulement restée fascinée par la beauté de cette scène. Qu'elle soit réaliste ou pas m'importe peu : en tout cas, la sensation qu'elle suscite en moi est bien réelle et c'est déjà suffisant !

Et puisqu'il faut accepter le côté irréel de ce film pour y adhérer...
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyVen 8 Juin 2012 - 23:25

colimasson a écrit:


Je fais partie du clan des charmés après la visualisation du dernier film d'Audiard.

De rouille et d’os (2012)


J'en fais partie aussi...
Par contre, je ne vois pas ce que ce film faisait en compétition à Cannes cette année...
C'est un bon film, mais qui ne pouvait remporter aucune palme.

Il me réconcilie avec Marion Cotillard que je n'aime pas tant que ça d'habitude. Là, elle est merveilleuse....
Le "bourrin" (comme tu l'appelles Colimasson), Mathias Schoenarts a mis pas mal de temps à "m'apprivoiser"...Et je trouve qu'il y a une belle évolution dans ce personnage, et l'acteur révèle une grande sensibilité, et donc une large palette de jeu.
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyVen 8 Juin 2012 - 23:34

Content que tu aies aimé, coli, mais pour ce qui est des reproches de rapidité dans la guérison, je ne suis pas d'accord, Audiard joue avec les ellipses temporelles comme il l'a toujours fait dans ses précédents films, c'est l'une de ses marques de fabrique.
Quant au fait, coline, que le film soit en compétition, pas d'accord non plus. Certains cinéastes réalisent clairement des films pour les festivals (pas la peine de citer des noms), Audiard n'en a pas besoin mais c'est ce qui fait l'intérêt de Cannes que d'avoir une diversité qui témoigne de la production mondiale (on avait dit la même chose à propos de The Artist, l'année dernière). Pour moi, le critère est la qualité des films, pas leur festivalibilité.
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyVen 8 Juin 2012 - 23:41

Je comprends ton point de vue...
Ce que je voulais dire c'est que je ne vois pas quelle palme il pouvait remporter?
Ce qui n'empêche pas ce film d'être bon...seulement de manquer d'excellence dans un des domaines récompensés.
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptySam 9 Juin 2012 - 18:57

traversay a écrit:
Content que tu aies aimé, coli, mais pour ce qui est des reproches de rapidité dans la guérison, je ne suis pas d'accord, Audiard joue avec les ellipses temporelles comme il l'a toujours fait dans ses précédents films, c'est l'une de ses marques de fabrique.

Sans doute... Trop bien faire des ellipses temporelles peut nuire au réalisme du film...
Mais bon, comme je l'ai dit, de toute façon je ne mets pas le réalisme dans mes priorités lorsque je vais au cinéma.
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptySam 9 Juin 2012 - 22:54

colimasson a écrit:

Sans doute... Trop bien faire des ellipses temporelles peut nuire au réalisme du film...
Mais bon, comme je l'ai dit, de toute façon je ne mets pas le réalisme dans mes priorités lorsque je vais au cinéma.

J'approuve, le cinéma n'est pas de la physique. C'est de la chimie, et souvent de l'alchimie.
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyDim 10 Juin 2012 - 21:08

Beaucoup de personnes de mon entourage ont détesté le film... Marrant. Je me demande ce qui fait que tantôt l'un considère ce film comme un conte, tantôt l'autre comme une histoire réaliste. D'autant plus qu'il ne s'agit pas d'un choix conscient mais d'une vision qui se dégage a posteriori.
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MessageSujet: Re: Jacques Audiard   Jacques Audiard - Page 4 EmptyDim 10 Juin 2012 - 21:15

colimasson a écrit:
Beaucoup de personnes de mon entourage ont détesté le film... Marrant. Je me demande ce qui fait que tantôt l'un considère ce film comme un conte, tantôt l'autre comme une histoire réaliste. D'autant plus qu'il ne s'agit pas d'un choix conscient mais d'une vision qui se dégage a posteriori.
Le film est les 2 en même temps.
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