| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Dino Buzzati [Italie] | |
|
+33Cassiopée unmotbleu GrandGousierGuerin Queenie mimi54 shanidar K Ezechielle kathel odrey Charles Marko tom léo bulle Bédoulène Bellonzo Epi Mordicus bix229 kenavo botany Cachemire Anne Isidore Ducasse animal Veterini ekwerkwe Fantaisie héroïque monilet Chatperlipopette Sophie coline sousmarin 37 participants | |
Auteur | Message |
---|
bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Mar 9 Déc 2008 - 2:26 | |
| Pris sur le net - nouvelle - extrait de: En ce moment précis - site Raspail Jean Pour vous donnez le goût de Buzzati Dino - Spoiler:
Un Peu avant l'aube, mettons à 5 heures, quand tout repose - triomphe de la nuit ! - et que les dernières traces du jour précédent se sont fondues dans le sommeil mais que l'attente du jour nouveau, semblable à une jeune couleuvre, ne s'est pas encore levée ; quand même les fenêtres les plus obstinées s'éteignent et que même la goutte noire qui s'égrène tombe dans la caverne sombre du débarras sous l'escalier et qu'il n'y a plus un regard qui prête attention à la lune devenue par conséquent pâle et immensément solitaire tandis qu'elle descend vers le groupe menaçant des cheminées là-bas, vers l'occident ; quand les hommes les plus endurcis cèdent sous le poids de la vie et que la terre, en tournant, les entraîne, légères choses immobiles, dans les précipices mystérieux de l'univers; quand il n'y a plus personne pour tenir haut le drapeau et que l'étoffe pend, inerte, fatiguée, de haut en bas, projetant comme une ombre de cyprès, et que le silence descend des montagnes lointaines ; alors, même l'archevêque émacié dort les mains disjointes, pelotonné dans son lit de fer comme un enfant, il dort aussi le portier du « tabarin » veillé par son frac amer suspendu à un clou, ils dorment aussi le linotypiste du journal, le pompiste, le médecin, la prostituée terrassée par le sommeil avec encore sur les lèvres le goût des baisers étrangers, l'infirmière, le boulanger, le voleur, la sentinelle (elle aussi, cela n'a été qu'un bref instant, car elle s'est secouée épouvantée), même les chiens, les chouettes épuisées par leurs raids dans la brume des petits chemins, ils dorment aussi (en rêvant de vitesse et d'amour) l'homme rongé par le cancer et le pompier de service, avec son uniforme et tout, et l'étudiante amoureuse qui mordille son oreiller en murmurant de tendres mots dénués de sens; c'est alors, précisément, que tu devais venir, tu l'avais promis, tu te souviens ?
« Je m'arrêterai sous ta fenêtre », disais-tu, « et je t'appellerai, discrètement, juste pour que tu m'entendes mais non ceux qui dorment et pour lesquels je ne suis pas venue. » Quand ? Quand ? demandions-nous. Et toi : « A l'heure où la ville entière repose, un peu avant l'aube, alors que tous sont abandonnés aux songes vains ou impurs, étendus, les paupières closes, mais toi non, parce que tu m'attendras, n'est-ce pas ? »
Tu étais l'amour, l'occasion, la fanfare guerrière, la sirène de départ du paquebot, la gloire. Tu portais ces noms peut-être... Et dociles nous t'attendîmes, volant à la nuit ses moments les plus personnels - oh ! ne niez pas, vous qui faites signe que non, vous aussi, en cachette de vos frères, de vos parents et de votre femme - les mains crispées à la barre d'appui de la fenêtre pendant des mois et des années consécutives, toujours à l'heure dite, vous aviez les yeux fixés à l'extrémité de la rue déserte, qu'il vente, qu'il pleuve ou qu’il gèle, que ce soit l'été ou l'hiver, pour voir si elle venait selon sa promesse. Et à cause de ces veilles nous étions pâles, peut-être, avec les traits tirés et les commissures des lèvres tombantes, et pourtant vivants, ô combien vivants!
Il y a des années et des années de cela. On n'a même pas eu le temps d'en faire le compte. Jusqu'à ce que sa promesse devînt vague et lointaine en s'estompant, comme une fable. Et nos mains se détachèrent de l'appui de la fenêtre et nous nous moquâmes de nous-mêmes.
Était-il possible que nous eussions attendu pendant tant de temps comme des petits enfants ? Cela s'était passé ainsi. Derrière nous béait l'obscurité de la pièce, avec ses meubles, nos livres, les papiers, le lit, le silence des choses; sans impatience ils avaient attendu leur tour, qui venait maintenant. Le bruit des persiennes que nous fermâmes se propagea dans la cité engourdie.
Nous voici donc, regardez-nous, nous ne sommes plus ceux d'avant, non vraiment. Le développement de la personnalité, comme ils disent, ça oui, nous l'avons obtenu. Nous sommes grands et gros, des hommes faits, conscients. Et depuis un bout de temps nous avons cessé d'attendre qu'elle vienne, debout devant la fenêtre, à l'heure la plus morte qui soit. Un peu avant l'aube, quand tout repose, mettons à 5 heures, nous aussi nous dormons, déçus.
Nous dormons, les paupières soudées, et la maison autour de nous fait toutes sortes de petits craquements rassurants, d'autres au-dessus et au-dessous de nous font la même chose, appesantis par le sommeil, gros corps qui palpitent dans tant de chambres obscures. Et c'est alors qu'elle arrive. Après une longue route elle est venue jusqu'à nous, fidèle à sa promesse, son pas résonne entre les maisons, et dans les petites cours à puits il s'amplifie sourdement. Elle est venue. C'est bien elle, amour ou occasion, fanfare guerrière, sirène de départ, ou gloire, conformément à nos songes anciens.
Mais nous dormons. Nous sommes déjà vieux pour ces aventures, durcis par la rouille, nous n'y croyons plus, les nuages ont cessé de nous fasciner. La tête enfoncée dans notre oreiller, nous émettons des sifflements rythmés. Elle, de la rue, appelle. Notre nom avec ses voyelles et ses consonnes en ordre sort de ses lèvres, frappe les impostes fermées. Un autre peut-être, réveillé par erreur, saute de son lit, ouvre les doubles-rideaux, regarde, secoue la tête. Nous pas, le sommeil est lourd à cause de notre fatigue extrême.
N'est-il pas tard ? Avec appréhension elle regarde vers l'est et en fait, oui, une faible lueur se lève à l'horizon, sur laquelle le profil des maisons devient géométrique et violet. C'est l'aube. Le silence se retire, fuyant avec la rapidité du vent, dans les montagnes d'où il était descendu. Dans quelque sombre poulailler un coq chante. Alors elle lève un bras en faisant un signe. A pas rapides elle s'éloigne.
Une oppression insolite nous réveille. Nous regardons l'heure. Et le souvenir nous revient. Serait-elle vraiment venue pour de bon ? Vite, ouvrir fenêtres et volets, regarder en bas, un pressentiment fait battre notre cœur. Nous regardons. Il n'y a pas âme qui vive. Quelle stupidité! Comment pouvons-nous encore, à notre âge, penser à des choses pareilles ? (Non, elle n'est pas loin, si nous nous penchions nous l'apercevrions encore, nous pourrions la rejoindre en courant, même pieds nus, en pyjama, qu'importe ?) Mais nous refermons, nous avons encore sommeil, avec un frisson nous nous glissons à nouveau dans le lit chaud. A l'heure où la cité dort, un peu avant l'aube, nous avait-elle dit. Elle a tenu sa promesse. Elle est venue, elle ne nous a pas trouvés en train de l'attendre. Nous dormions, elle ne reviendra plus.
Et maintenant le soleil se lève. Il touche de lueurs roses le sommeil des ciments armés qui, pour un instant, secouent leur misère, presque triomphants (mais désormais Elle est loin, au-delà de l'octroi, tout au bout de l'allée des mûriers dénudés). Maintenant les verrières des terrasses vont s'incendier, là-haut, tandis que les rues se mettent à gronder peu à peu avec une plainte métallique. Un jour nouveau mais Elle ne viendra plus - la vie !
| |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Ven 12 Déc 2008 - 18:58 | |
| nouvelle Le K - Dino Buzzati - Le K Le K - Un moment de lecture agréable. Le souhait d'un enfant de 12 ans qui tout comme son père, désire devenir hommes des mers. l'ombre d'un K détournera sa route, mais le destin est plus fort .... et l'heure est tardive. Le défunt par erreur - nouvelle - Le K - Dino Buzzati Une drôle de nouvelle Coup d'argent rapide pour ce peintre d'art Predonzani. mais de quelle façon insensée. survivre à sa mort. Message aux admirateurs admiratrices de Dino Buzzati Quels sont vos nouvelles favorites parmi ce lot ?Titres nouvelles Panique à la Scala - Spoiler:
Une ombre au Sud La mise à mort du dragon Une chose qui commence par un L Panique à la Scala La fin du monde Quelques utiles indications à l'intention de deux authentiques gentilshommes (dont un décédé de mort violente) Requêtes superflues Conte de Noël L'enchantement de la nature La cité personnelle La course après le vent Deux poids deux mesures Les précautions inutiles Le tyran malade Le problème du stationnement C'était interdit L'invincible Une lettre d'amour Oeil pour oeil Le mot phohibé La peste automocilistique Une odeur de truffe Épouvantable vengeance d'un animal de compagnie Le cuirassé Tod Titres nouvelles Le K - Spoiler:
Le K La création La leçon de 1980 Général inconnu Le défunt par erreur l'humilité Et si? À monsieur le Directeur L'arme secrète Un amour trouble Pauvre petit garçon Le casse-pieds Le compte Week-end Le secret de l'écrivain Petite histoires du soir Chasseurs de vieux L'oeuf Dix-huitième trou Le veston ensorcelé Le chien vide Douce nuit L'ascenseur Les dépassements Ubiquité Le vent Teddy boys Le petit ballon Suicide au parc La chute du saint Esclave La tour Eiffel Jeune fille qui tombe ... tombe Le magicien La boîte de conserve L'autel Les bosses dans le jardin Petite Circé L'épuisement Quiz aux travaux forcés Lago Progression Les deux chauffeurs Voyage aux Enfers du siècle -1. Un service difficile -2. Les secrets de la '' MM'' -3. Les diablesses -4. Les accélérations -5. Les solitudes -6. L'entrümpelung -7. Fauve au volant -8. Le jardin
| |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Ven 12 Déc 2008 - 19:41 | |
| il va falloir attendre longtemps la réponse !!! je compte lire tout ça mais en prenant le temps de tout bien déguster | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Ven 12 Déc 2008 - 19:46 | |
| - animal a écrit:
- il va falloir attendre longtemps la réponse !!!
je compte lire tout ça mais en prenant le temps de tout bien déguster Prends le temps qu'il faut - Spoiler:
Je dois revenir à Panique à la Scala pour mieux l'absorber.
J'alterne entre les deux livres. Quand je trouverai le livre dont Monilet parle, je me ferai un plaisir d'y plonger . | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Ven 12 Déc 2008 - 20:09 | |
| Comme je suis heureux de ce succès de Dino! | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| | | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Sam 13 Déc 2008 - 22:40 | |
| La cité personnelle - nouvelle - Panique à la Scala Une nouvelle assez complexe. difficile même Une ville dans la tête... Une visite intérieure mouvementée Des ombres du passé qui ne répondent plus Son chien Spartacus qui ne répond pas, ne s'arrête pas, ne tourne même pas la tête. - Citation :
- Je vous envoie des nouvelles de cette ville qu'aucun de vous ne connaît, mais je sais qu'elles ne vous suffiront jamais. Sans doute chacun de vous connaît-il ou va-t-il même souvent dans d'autres villes que la sienne; pourtant nul autre que moi ne pourra jamais habiter dans celle dont je parle. D'ou évidemment l'unique mais indiscutable intérêt des informations que je vous transmets; puisque cette ville existe bien et que je suis le seul à pouvoir en parler de façon précise.
- Citation :
- Des villes comme la mienne, le monde en regorge, il y en a des centaines de milliers; et la plupart du temps - il me faut le reconnaître - une seule personne habite et vit dans ces agglomérations urbaines, comme c'est justement mon cas personnel.
- Citation :
- On voudra bien me pardonner si cette assertion peut sembler une vantardise quelque peu ridicule. Oui , bien sûr, pas beaucoup, très peu même; mais je parviens parfois - avec de très grands efforts, je le reconnais - à donner une idée, même si elle demeure assez vague, imprécise, de la ville que le destin m'a assignée.
- Citation :
- '' Attendez encore un instant, chers amis...'' dis-je, tant je crains de rester seul car, en fait, ce n'est pas facile, vous pouvez me croire, de passer une nuit entière (et comme elles semblent longues, ces nuits) sans la moindre compagnie, perdu au milieur d'une ville gigantesque, et même s'il s'agit de votre cité personnelle, seulement construite de matériaux pris dans votre âme et votre chair, votre chair et votre âme.
Douce nuit - nouvelle Le K Dans cette nouvelle, Dino Buzzati, nous transporte dans le monde des insectes - Un couple, une nuit tranquille à la campagne. Dehors au jardin de la vieille demeure,Sous un ciel de pleine lune, le massacre insectariens, fait office d'offrandes. L'ennemi de l'un devenant la proie de l'autre. Le plus petit qui se fait dévorer par le plus gros. Et il se trouve qu'il y a toujours un plus gros que soi. La course après le vent - nouvelle - Panique à la Scala De cette nouvelle, je n'ai rien compris. des paragraphes qui ne se suivent pas, c'est comme une histoire décousue. est-ce voulu de la part de l'auteur? . J'ai essayé de faire le lien entre les paragraphes mais non, je n'y aie pas vu de lien. Message à Bellonzo, peut tu m'éclairer s.t.p. sur cette nouvelle qui m'intrigue totalement. Dois-je prendre paragraphe par paragraphe. est-ce l'égo, la trop forte estime de ces diverses personnages de chaque paragraphe qui en fait l'histoire. ??? | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Dim 14 Déc 2008 - 13:38 | |
| A Bulle Je cours à la Scala et reviens dès que le vent a tourné. | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Dim 14 Déc 2008 - 13:39 | |
| - Bellonzo a écrit:
- A Bulle
Je cours à la Scala et reviens dès que le vent a tourné. D'accord merci | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Dim 14 Déc 2008 - 14:01 | |
| haha, il se trouve que je l'ai lue hier soir... il fait le coup dans d'autres nouvelles, avec une petite façon de prendre le fil et de le couper... moqueur et triste. Oui une course qui ne mène nulle part, peut être pour espérer se sauver de l'inévitable... | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Dim 14 Déc 2008 - 14:04 | |
| - animal a écrit:
- haha, il se trouve que je l'ai lue hier soir... il fait le coup dans d'autres nouvelles, avec une petite façon de prendre le fil et de le couper... moqueur et triste. Oui une course qui ne mène nulle part, peut être pour espérer se sauver de l'inévitable...
Bizarre cette nouvelle, hein, animal. - Spoiler:
La course après le vent, on ne peut attraper le vent , de là notre course à l'histoire.... peut-être?
| |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Dim 14 Déc 2008 - 14:07 | |
| je raffole de cette bizarrerie, de l'assemblage... nous sommes tranquillement démasqués dans cette drôle de moquerie de notre vanité... il y a un je ne sais quoi qui accompagne cette triste farce liée au destin des personnages (de nous ?) je ne sais pas si il y a un mot un peu différent de compassion pour exprimer ça ? | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Dim 14 Déc 2008 - 14:16 | |
| - animal a écrit:
- je raffole de cette bizarrerie, de l'assemblage... nous sommes tranquillement démasqués dans cette drôle de moquerie de notre vanité... il y a un je ne sais quoi qui accompagne cette triste farce liée au destin des personnages (de nous ?) je ne sais pas si il y a un mot un peu différent de compassion pour exprimer ça ?
exactement. Ce que je sais, c'est qu'il est question d'orgueil dans chaque paragraphe. est-ce l'énigme? Buzzati, sait par son écriture, nous dire ne sois pas si imbu de ta personne.p.s. je repasserai tantôt Bellonzo pour lire ton message. merci J'ai relu un peu, On retrouve finalement le lien dans la fiche des décès. page 143 - Spoiler:
faut croire que j'étais trop endormie hier soir pendant la lecture... Donc c'est l'histoire, de toutes ces personnes que le 16 Juin 1957 réunit. à tantôt Bellonzo, j'ai hâte de lire ce que tu en penses. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Dim 14 Déc 2008 - 16:04 | |
| A Bulle et aux amis de Dino.
Je viens de le relire,ne m'en souvenant pas du tout.J'ajoute avant tout que si j'ai lu presque tout Buzzati je n'avais pas encore lu Nouvelles inquiètes qui vient de sortir en 10/18 et surtout cela ne me donne pas davantage de légitimité que les autres pour en parler. Il faut avant tout,je crois,ne jamais oublier que Buzzati se définissait lui-même comme un journaliste.Il n'a jamais quitté le Corriere della sera,grand quotidien milanais.Ceci explique son goût du court,un article pouvant parfois prendre l'allure d'un récit,d'une nouvelle et ce d'autant plus qi'il a tout fait au journal,correspondant de guerre,journaliste sportif (belles pages sur le Tour d'Italie cycliste)critique dramatique et musical. Le format court donc.Plus,le court découpé en tranches,tranches de vie,d'insolite,d'inquiétude.Tranches de suffisance,de vanité aussi avec tous ces personnages qui finiront tous morts le même jour.Et une fois de plus nous revoilà au Désert.Après avoir couru après le vent,non sans arrogance et prétention,après avoir tenté de jouer leur partition avec l'espoir pour chacun de mieux se faire entendre,qui en prenant sans vergogne mais non sans dédain le cordon du poêle aux obsèques d'un professeur tout en flattant le regard d'une collégienne,qui en humiliant son tailleur pour toujours mieux "paraître",qui en maniant la fourche avec ostentation comme pour entrer au livre des records,qui en arguant d'une vague amitié avec une star du foot,etc...tous ces piètres héros doivent payer. Dans un quart d'heure warholien comme dans toute une vie d'attitude ou de semblant un jour tombe la sanction qui ramène les hommes à leur seule vraie dimension commune :le dernier ennemi,l'ultime adversaire qui guette Drogo dans son auberge ou tous ces "monstres" ordinaires(référence cinéma italien oblige) dans l'ordinateur de la mairie.Monstres dont nous sommes,je vous le rappelle. Cette nouvelle illustre l'infinie cohérence de Buzzati,quand le fugitif confine à l'universel,en une humanité pas toujours très reluisante,mais tellement...humaine. | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Dim 14 Déc 2008 - 16:30 | |
| - Bellonzo a écrit:
- A Bulle et aux amis de Dino.
Ceci explique son goût du court,un article pouvant parfois prendre l'allure d'un récit,d'une nouvelle et ce d'autant plus qu'il a tout fait au journal,correspondant de guerre,journaliste sportif (belles pages sur le Tour d'Italie cycliste)critique dramatique et musical. Le format court donc.Plus,le court découpé en tranches,tranches de vie,d'insolite,d'inquiétude.Tranches de suffisance,de vanité aussi avec tous ces personnages qui finiront tous morts le même jour.Et une fois de plus nous revoilà au Désert.Après avoir couru après le vent,non sans arrogance et prétention,après avoir tenté de jouer leur partition avec l'espoir pour chacun de mieux se faire entendre,qui en prenant sans vergogne mais non sans dédain le cordon du poêle aux obsèques d'un professeur tout en flattant le regard d'une collégienne,qui en humiliant son tailleur pour toujours mieux "paraître",qui en maniant la fourche avec ostentation comme pour entrer au livre des records,qui en arguant d'une vague amitié avec une star du foot,etc...tous ces piètres héros doivent payer. Dans un quart d'heure warholien comme dans toute une vie d'attitude ou de semblant un jour tombe la sanction qui ramène les hommes à leur seule vraie dimension commune :le dernier ennemi,l'ultime adversaire qui guette Drogo dans son auberge ou tous ces "monstres" ordinaires(référence cinéma italien oblige) dans l'ordinateur de la mairie.Monstres dont nous sommes,je vous le rappelle. Cette nouvelle illustre l'infinie cohérence de Buzzati,quand le fugitif confine à l'universel,en une humanité pas toujours très reluisante,mais tellement...humaine. merci Bellonzo . Très bien résumé. j'apprécie énormément. Tu réponds parfaitement à mon questionnement. Je crois que je devrai emprunté le Désert des tartares absoluement. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] | |
| |
| | | | Dino Buzzati [Italie] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|