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| Alain Resnais | |
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Auteur | Message |
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eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Alain Resnais Mer 17 Aoû 2011 - 7:16 | |
| - animal a écrit:
- mmmmh.... toujours très envie de le voir le Hiroshima mon amour. Des extraits comme celui-ci sont loin de me rebuter : kilik. Et puis il y a Emmanuelle Riva avec sa voix alors...
Ce n'est pas désagréable... mais à chaque fois, après la vision du film (ça fait donc deux fois) il ne m'en reste très rapidement rien, c'est très curieux. Comme un texte qui respecterait l'environnement en s'autodégradant. A noter que l'année prochaine, en avril, au Théâtre des Abbesses, ce texte en adapté sur scène (théâtre, donc) : - Citation :
- Au départ, il y a le scénario de Marguerite Duras pour le film d’Alain Resnais, en 1959 avec Emmanuelle Riva : la passion brûlante et brève de deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer, et en demeurent marqués à jamais. Aujourd’hui, Christine Letailleur porte sur scène les mots de Marguerite Duras qui, écrit-elle, aborde « l’un des thèmes majeurs de ma recherche artistique, à savoir la question inépuisable et cruciale du désir ». Alors, il y a là, dans la pénombre, la nudité langoureuse de deux corps, debout, liés par la force d’un sentiment qui les dépasse. Ils se touchent à peine, ils sont « ensemble ». Et pour si peu de temps avant que chacun retourne à sa vie habituelle. Moment pour toujours inscrit dans leur mémoire blessée par l’Histoire : elle, femme tondue à la Libération pour avoir aimé un ennemi ; lui, rescapé de la bombe d’Hiroshima, habité par l’horreur… Ils parlent, les mots jouent avec les silences, composent une sorte de poème épique, bizarrement doux. « Une oeuvre poétique, philosophique, politique », écrit encore Christine Letailleur.
(voir ici). | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Alain Resnais Mer 17 Aoû 2011 - 20:31 | |
| eXPie, j'ai le même sentiment que toi... Hiroshima, ce film sur l'oubli, s'oublie instantanément... Ca mérite réflexion | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Alain Resnais Sam 20 Aoû 2011 - 9:30 | |
| Sans doute mon dernier essai avec Alain Resnais... Hiroshima mon amour (1959) Synopsis :
En août 1957, à Hiroshima. Dans la pénombre d'une chambre, un couple nu, enlacé. Elle, une jeune actrice francaise d'une trentaine d'années venue pour jouer dans un film sur la paix. Lui, un architecte japonais. C'est l'histoire de leur impossible amour.Film sur l’oubli, sur le devoir de mémoire, sur la bombe atomique, sur la seconde guerre mondiale… Difficile de ne pas se laisser écraser par tous les grands termes qui qualifient Hiroshima mon amour. Forcément inquiétant, lorsqu’on entre dans ce film, on se sent tout petit, obligé de s’écraser… Après tout, qui sommes nous pour oser souiller de nos yeux cette grande réalisation à visée humanitaire ? Dès les premières images, nous voilà pris d’assauts par les figures des revenants d’Hiroshima, grands mutilés comparés à ces plantes qui ont ressurgi de sous terre quelques jours après le grand rasage nucléaire… Sur les banderoles ils défilent, dans la mémoire aussi, ils font leur apparition, comme des visions qu’il faudrait ne jamais laisser s’estomper. Les premières scènes sont belles. Tournées dans une atmosphère ouateuse qui tranche avec les images de la mort à Hiroshima, les phrases tournent en boucle, donnent un rythme martial à l’histoire, et évoquent l’impossibilité de communiquer les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale. Le film résume parfaitement bien cette difficulté. Souhaitant aborder le sujet de la bombe atomique, il réussit à ne jamais en parler pendant une heure et demie, préférant y faire allusion par des métaphores, des images détournées, et un jeu d’acteur parfois douteux, souvent grossier. Hiroshima mon amour évoque le sujet de la bombe atomique avec une extrême finesse, mais aussi avec tant de précautions que le film donne l’impression de n’être qu’un exercice stylistique, une façon de recycler une tragédie pour en faire un film que l’on regarde confortablement, assis chez soi, sur son canapé ou au cinéma. Et c’est long, long, long. La première demi-heure retient l’attention, mais les deux autres qui suivent n’en sont qu’une redite littéraire. Et la difficulté, avec un film abordant un sujet tel qu’Hiroshima, c’est de dire qu’on ne l’a pas apprécié. Et pourtant, c’est mon cas… Non pas que le sujet ne soit pas à la hauteur de mes attentes, mais parce que le réalisateur a cru bon de le réduire à un pur sujet d’abstraction artistique. Pour ceux qui veulent lire le scénario complet de Marguerite Duras, c’est possible : ICI Et Alain Resnais a donné une explication de son film dans une interview consultable ICI. Je n’ai pas eu le courage d’en lire la totalité. Trop de paroles obscures. Un film qui doit s’accompagner d’une grille de lecture pour être compris dans sa globalité ne peut pas être fondamentalement réussi. Cela signifie que le réalisateur n’est pas parvenu à s’exprimer de manière limpide, ou qu’il se plaît à cheminer dans les hautes strates de la pensée intellectuelle. Dans un cas comme dans un autre, je considère cela comme un désavantage. « Ce qui frappe le spectateur, c’est la multiplicité des strates temporelles présentées ensemble dans le film. Lorsque l’héroïne parle du passé, il ne s’agit pas de raconter une histoire d’il y a quatorze ans, mais de recréer à l’écran sa mémoire présente. C’est pourquoi, de plus en plus fréquemment dans le film, des plans de Nevers vont s’immiscer entre des plans d’Hiroshima. […]Le film est donc construit sur deux axes : – l’interpénétration du passé et du présent dans la mémoire, qui se manifeste ici à l’occasion de l’aveu fait au Japonais, sans doute parce que l’aventure avec lui – un étranger, parlant français avec accent, etc. – correspond pour la femme exactement à ce qui lui est arrivé à Nevers ; – l’interpénétration de l’individuel et de l’histoire universelle. Le drame de Nevers vient faire écho au cataclysme nucléaire mondial, à l’occasion du hasard de cette rencontre avec un Japonais à Hiroshima ; et on apprend vers la fin, lorsqu’elle achève de se raconter, que pour elle Hiroshima a coïncidé exactement avec son arrivée à Paris, c’est-à-dire au fond la sortie de sa réclusion à Nevers et le deuil de son premier amour, moment où elle comprit qu’« on ne meurt pas d’amour ». […]La forme singulière du film est justifiée très exactement par cette structure : l’irruption de plans sans lien narratif immédiat avec les précédents montre simplement le surgissement du passé dans la conscience, dans un ordre qui n’est pas celui d’une narration faite pour un autre, mais celui des évocations ressenties par une conscience. […]C’est pourquoi, à la toute fin, en écho à ce début de film, elle dira : « Hiroshima, c’est ton nom » ; à quoi il répondra : « Ton nom, c’est Nevers ». Ces deux phrases marquent la clôture du film selon ses deux dimensions, l’interpénétration du passé et du présent, la correspondance du drame individuel et du cataclysme universel. Le film peut s’achever ainsi, alors que selon une logique narrative objective il reste en suspens, puisque la Française n’a pas encore pris son avion. » | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Alain Resnais Mer 3 Oct 2012 - 0:07 | |
| Vous n'avez encore rien vuMon avis ne sera que partiel dans la mesure où je suis sorti de la salle au bout de 40 minutes. L'idée de départ est plaisante mais tient un peu quand même du gadget. Un metteur en scène sensé être mort (on se doute qu'il ne l'est probablement pas mais je ne suis pas allé assez loin pour le vérifier) a enregistré son testament. Il convoque d'anciens acteurs qui ont tous interprété par le passé des rôles dans la pièce d'Anouilh "Eurydice". Il leur fait projeter une captation d'une version contemporaine de la même pièce. Et voilà chacun d'entre eux animé du désir de rejouer son texte. Captation et acteurs présents dans la salle de projection se mettant à dialoguer en parallèle. Podalydès a dirigé la version moderne et Resnais le jeu des acteurs célèbres devant la projection. Mise en abîme sensée créer un vertige et un éblouissement devant la vérité qui se dégage de chaque comédien. J'imagine que c'est probablement une façon inédite trouvée par le metteur en scène faussement mort pour redonner vie à cette pièce. Le problème est que ce dispositif est très rapidement terriblement ennuyeux à regarder même si Resnais dirige ses comédiens de façon plutôt sidérante (sauf Azéma qui surjoue de manière insupportable) et que la photographie est très belle. Abbas Kiarostami filmait des visages de femmes iraniennes devant un film et ça donnait un objet filmique expérimental et troublant. Ici je me suis copieusement barbé. Mais je regrette de ne pas avoir tenu jusqu'au bout. Je suppose qu'il se passe des choses intéressantes ensuite... enfin j'espère! Vous me direz... Mais je luttais tellement contre le sommeil que j'ai préféré aller m'aérer... Et j'allais oublier la musique bontempi de Mark Snow qui se veut créer une atmosphère un peu planante et mystérieuse mais qui est surtout très moche. Je reviendrai peut-être plus tard avec une vision renouvelée mais pour l'heure le constat est accablant (pour le film ou pour moi!). | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Alain Resnais Mer 3 Oct 2012 - 8:24 | |
| J'hésitais à y aller, avec les mêmes craintes....pas évident non plus de trouver le maximum de sa concentration en soirée. Ce sera sans doute pour une autre fois. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Alain Resnais Mer 3 Oct 2012 - 11:34 | |
| - Marko a écrit:
- Vous n'avez encore rien vu
Mon avis ne sera que partiel dans la mesure où je suis sorti de la salle au bout de 40 minutes.
Ouhlala...Ce n'est pas dans tes habitudes... | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Alain Resnais Mer 3 Oct 2012 - 11:42 | |
| Si Marko a fuit la salle, ça doit vraiment être mauvais ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Alain Resnais Jeu 4 Oct 2012 - 21:53 | |
| Oui, ne pas regarder un film jusqu'au bout, Marko ? C'est étonnant L'idée me semblait un peu tordue à moi aussi, c'est la raison pour laquelle j'hésitais à aller le voir... tu ne m'encourages pas à changer d'avis ! merci (sans doute) | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Alain Resnais Jeu 11 Oct 2012 - 17:25 | |
| Vous n'avez encore rien vu / Alain Resnais Un film difficile à raconter. Un certain nombre d'acteurs, plus ou moins connus du cinéma français sont prévenus du décès d'un dramaturge dans la pièce duquel ils ont tous joués. Ils sont conviés à se rendre dans sa dernière maison et la pièce en question se met à revivre en quelque sorte à plusieurs voix, celles de jeunes comédiens, et des ainés qui ont tenus ces rôles il y a un certain temps. La pièce en question est en fait du Jean Anouilh (un mixte). Donc nous suivons cette pièce dites par plusieurs. Il s'agit d'une adaptation moderne du mythe d'Orphée et Eurydice. On parle d'amour, du couple, de constance, de la résistance au temps et au vieillissement, de la fidélité, du mensonge, de l'absolu et de l'usure progressive, de l'idéal et au renoncement qu'impose le quotidien, de la fusion et de la solitude à deux. Des thèmes éternels, maintes fois traités. Je ne suis pas sortie pendant le film, je n'en ai pas eu envie, et j'ai même pris un réel plaisir à le suivre. Anouilh n'est pas à mon sens le plus profond des auteurs et son traitement du sujet n'est pas le plus original au monde. Et cette mise en scène, qui fait dire le même texte à plusieurs acteurs d'âges différents lui donne à mon sens un relief qu'il n'aurait peut être pas tout seul. C'est artificiel au possible, mais je trouve que cela fonctionne admirablement bien. Les acteurs sont excellents (sauf Sabine Azema qui cabotine à l'excès) et semblent s'amuser à jouer leur propre rôle et à celui d'acteurs pris par un texte. J'ai réellement apprécié ce jeu dans le jeu, théâtre dans le théâtre, tout est illusion finalement, mais la vérité ne serait peut être bien au final qu'une illusion aussi. Un bémol : la fin (les fins ?), où là cela ne m'a pas du tout convaincu. Je serais heureuse d'avoir d'autres avis pour voir si je suis la seule à aimer ce genre de choses, et échanger les impressions et interprétations. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Alain Resnais Jeu 11 Oct 2012 - 18:45 | |
| - Arabella a écrit:
- Je serais heureuse d'avoir d'autres avis pour voir si je suis la seule à aimer ce genre de choses, et échanger les impressions et interprétations.
En général j'aime beaucoup ce genre de choses. Mais cette fois je n'ai pas eu envie de rentrer dans le jeu. On voit l'intention, la justesse de jeu de la plupart des acteurs mais je n'ai pas ressenti de vertige, d'émotion, d'excitation. Mais je le verrai un de ces jours tranquillement en entier. Ne serait-ce que pour connaître la fin. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Alain Resnais Jeu 11 Oct 2012 - 20:29 | |
| J'ai assez apprécié Arabella. J'y reviendrai quand j'aurai un peu de temps. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: vous n'avez encore rien vu Jeu 11 Oct 2012 - 23:03 | |
| J'attends ton avis Traversay. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Alain Resnais Lun 15 Oct 2012 - 19:07 | |
| - Arabella a écrit:
Vous n'avez encore rien vu / Alain Resnais
Un film difficile à raconter. Un certain nombre d'acteurs, plus ou moins connus du cinéma français sont prévenus du décès d'un dramaturge dans la pièce duquel ils ont tous joués. Ils sont conviés à se rendre dans sa dernière maison et la pièce en question se met à revivre en quelque sorte à plusieurs voix, celles de jeunes comédiens, et des ainés qui ont tenus ces rôles il y a un certain temps. La pièce en question est en fait du Jean Anouilh (un mixte). Donc nous suivons cette pièce dites par plusieurs. Il s'agit d'une adaptation moderne du mythe d'Orphée et Eurydice. On parle d'amour, du couple, de constance, de la résistance au temps et au vieillissement, de la fidélité, du mensonge, de l'absolu et de l'usure progressive, de l'idéal et au renoncement qu'impose le quotidien, de la fusion et de la solitude à deux. Des thèmes éternels, maintes fois traités.
Je ne suis pas sortie pendant le film, je n'en ai pas eu envie, et j'ai même pris un réel plaisir à le suivre. Anouilh n'est pas à mon sens le plus profond des auteurs et son traitement du sujet n'est pas le plus original au monde. Et cette mise en scène, qui fait dire le même texte à plusieurs acteurs d'âges différents lui donne à mon sens un relief qu'il n'aurait peut être pas tout seul. C'est artificiel au possible, mais je trouve que cela fonctionne admirablement bien. Les acteurs sont excellents (sauf Sabine Azema qui cabotine à l'excès) et semblent s'amuser à jouer leur propre rôle et à celui d'acteurs pris par un texte. J'ai réellement apprécié ce jeu dans le jeu, théâtre dans le théâtre, tout est illusion finalement, mais la vérité ne serait peut être bien au final qu'une illusion aussi. Un bémol : la fin (les fins ?), où là cela ne m'a pas du tout convaincu.
Je serais heureuse d'avoir d'autres avis pour voir si je suis la seule à aimer ce genre de choses, et échanger les impressions et interprétations.
Resnais a toujours aimé jouer avec le spectateur mais cette tendance semble s'accentuer a mesure que le cinéaste prend de l'âge. Parfois, c'est très réussi (Smoking/No Smoking), parfois pas du tout (Je t'aime, je t'aime), parfois sublime (Providence). Vous n'avez encore rien vu, assez déconcertant de prime abord, sentiment renforcé par son intemporalité, est bien de cette veine là. Il y a ce texte d'Anouilh, souvent désuet et parfois difficile à saisir, qui brouille les cartes. Le dispositif mis en place par Resnais est déroutant, risqué et agaçant et ne fonctionnerait pas sans le talent de ses acteurs et aussi leur dévotion à un metteur en scène dont on sent bien tout l'amour qu'ils lui portent. Certains d'entre eux interprètent le même rôle, le réalisateur les fait se confronter, comparaison inévitable entre des jeux très différents, le genre d'exercice qu'un comédien n'accepte pas de n'importe qui. Cette mise en abyme côtoie l'abîme, on y perd parfois son latin mais pas sa raison. Pas question de tomber dans les bras d'Orphée, ça, c'est réservé à cette insaisissable Eurydice. Le côté expérimental du film est finalement gratifiant et s'inscrit parfaitement dans la trajectoire d'un cinéaste libre qui innovera sans doute jusqu'à son dernier souffle. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Alain Resnais Jeu 18 Juil 2013 - 17:42 | |
| Hiroshima mon amourEnfin vu et au cinéma en plus. Et encore mieux qu'attendu, espéré. Une superbe approche biaisée, déséquilibrée, en manque servie avec de très précises images de Hiroshima ou de Nevers. Un vide et une distance irréparable dans le souvenir et la compréhension, une compréhension de l'histoire, du choc, du mal, ramenée à l'individu et une communion des souffrances irréparable elle aussi. Mais à travers un texte, une douceur, une mélancolie et une sensualité qui vient justement dans ce manque et qui au delà du rythme des mots fait vivre l'échange et révèle le présent. Et quelque chose de dur dans une forme presque d'égoïsme, dans le déséquilibre du récit de cette histoire d'amour qui reste centrée sur elle (déséquilibre sans éclipser son ensemble), dans son côté explicite (le récit des visites du musée), dans toutes ces distances. Et un jeu parfait sur les surfaces, les lieux presque anonymes de leurs rencontres mais habités par les visages. Et sans jamais perdre la rigueur du texte et de son temps, des silences. C'est du Duras sublimé qui ne perd rien de son engagement mais sauvé le temps d'un film de rupture de tons et qui fait fusionner l'ensemble enivrant des sens de l'esprit. Époustouflant et inoubliable. Je suis tellement ravi de l'avoir vu au cinéma... (et Emmanuelle Riva est extraordinaire). | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Alain Resnais Jeu 26 Sep 2013 - 23:19 | |
| J'y repensais hier matin (en manquant de me casser la figure dans les escaliers), influencé par la lecture de La puissance du jour de Vercors et par l'insistance du livre sur un effacement en cours de l'histoire. Il y a dix petites années entre le Vercors et Hiroshima mon amour et quelques dizaines entre aujourd'hui et la création des deux. La conclusion étant que si c'est marquant c'est terriblement loin et que la préoccupation est certainement devenue inaccessible. Ce qui est troublant vu le sujet (de l'effacement et de l'histoire). | |
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| Sujet: Re: Alain Resnais | |
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| | | | Alain Resnais | |
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