[2010] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Marko a écrit:

Queenie a écrit:

Moi qui voulais aller voir un truc pour me détendre et pas me prendre la tête, ça n'a fait que m'énerver.

La bande annonce m'énervait déjà ! Je n'aurai donc aucun regret...

tiens, j'avais aussi noté celui-là.. je vais le remplacer facilement avec un autre qui vaut le détour

Vu "A single Man" de Tom Ford... Je reviens en dire quelques mots.

Harragas de Merzak Allouache

Citation :

Mostaganem, à 200 Km des côtes algériennes. Hassan, un passeur, prépare en secret le départ illégal d'un groupe d'immigrants vers les côtes espagnoles. Dix " brûleurs "
participent au voyage. Harragas est l'odyssée de ce groupe rêvant à l'Espagne, porte ouverte sur l'Eldorado européen.

Cela aurait pu être un documentaire : comment, de la côte algérienne, rejoindre le littoral espagnol, lointain de 200 kms. Merzak Allouache a choisi la fiction, la plus réaliste possible, tout en assumant la partie dramatique de son récit. Des préparatifs à l'arrivée (ou pas) sur le continent européen, en passant par ces heures d'angoisse en mer, à 10 dans une barque, Harragas raconte une aventure humaine qui a valeur d'exemple. Avec son côté tragique mais aussi, et c'est l'une des forces du film, une verve comique (le GPS made in Taïwan, la boussole chinoise). Du cinéma simple et pur qui montre avant de démontrer, jamais racoleur et simplificateur, honnête et désespéré (forcément). Harragas aurait pu être un documentaire, c'est une fiction qui dit la dérive vers une autre rive. Entre espoir et utopie, y a t-il une place pour le rêve ? La réponse est contenue dans le film.

Chant des mers du sud de Marat Sarulu

Citation :

Ivan est russe, son voisin Assan est kazakh. Ils sont voisins dans un petit village. Quand la femme d'Ivan donne naissance à un enfant brun et étrangement bridé, Ivan suspecte sa femme de l'avoir trompé avec Assan.

Ah que l'Asie centrale est belle ! Les steppes infinies sous un ciel qui ne l'est pas moins, le vert émeraude des lacs, les pics enneigés des montagnes ... La somptuosité de sa photo est la première chose que l'on remarque dans Chant des mers du sud. Autre qualité : sa truculence, cette vitalité qui s'exprime à travers des invectives fleuries, des bagarres homériques et de bonnes cuites pour enterrer la hâche de guerre. L'intrigue du film de Marat Sarulu, cinéaste kirghize, se perd parfois en chemin mais on en retient l'essentiel : un plaidoyer pour la multiethnicité (kazakhs, russes, mongols, cohabitent avec plus au moins de bonheur) qui débouche sur une fraternité un peu rude, mais joviale, et de toute manière soluble dans le mauvais alcool et les longues chevauchées à cheval jusqu'au bout de l'horizon. Infini, comme de bien entendu.

Moi qui pensais que Traversay accumulait un léger retard lié aux JO, heu..

traversay a écrit:

On dirait du Nuri Bilge Ceylan. Très beau!

Tous ces derniers posts donnent de furieuses envies de cinéma...

L'arbre et la forêt d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Citation :

Frédérick fait pousser des arbres et, depuis près de soixante ans, cultive un secret. Autour de lui, seuls sa femme et son fils aîné savent la vérité sur son histoire. La mort de ce fils, avec qui il entretenait des rapports conflictuels, le conduit à révéler enfin à ses proches ce qu'il n'avait jamais pu dire.

Exit la fantaisie de leur films précédents, le tandem Ducastel/Martineau signe avec L'arbre et la forêt une oeuvre profonde, grave et douloureuse. Tout tourne autour d'un secret de famille, porté comme une croix par le patriarche (honte aux critiques qui ne se sont pas gênés pour révéler ce secret), vécu comme une honte et une salissure. Certains pointeront du doigt quelques lourdeurs dans la conduite du récit, une musique wagnérienne omniprésente, une ode naïve à dame nature, cela n'a que peu d'importance dans le traitement digne et dévastateur à la fois d'un sujet qui touche au plus près de la condition humaine. Elle est très belle cette histoire d'un homme en bout de course qui n'a plus la force de taire l'indicible quitte à faire imploser une famille déjà en mauvais état. Guy Marchand mérite toutes les louanges qu'on lui tresse, dans cette interprétation à vif d'un être blessé à vie depuis la guerre (voir la première scène, extraordinaire, qui suinte la peur de façon épidermique). Françoise Fabian, superbe de retenue, et l'ensemble de la distribution sont à l'unisson. Il n'est pas besoin d'apprécier Wagner au petit-déjeuner dans une grande maison solognote pour goûter ce film délicat mais si c'est le cas, alors ..


Guy, marchant.

Pourquoi ce film ne passe pas à Lille? Je suis dégoûté!!!!!!!!

Citation :

Un hommage transi et ultime aux gialli italiens transcendé par une ambiance délicatement ouateuse, bougrement érotique et jouissivement ésotérique.

Quand Dario Argento n'est plus que l'ombre de lui-même depuis des années, 2 jeunes réalisateurs belges prennent le relais et il paraît que c'est très bon!

Bande annonce: Amer

As-tu ceux là de programmés, au moins ? J'ai vu le Kitano, c'est son grand retour avec un film où il est beaucoup question de peinture. Quant au film bulgare, Orientale en a déjà parlé en bien mais sa distribution risque d'être limitée.

traversay a écrit:

As-tu ceux là de programmés, au moins ? J'ai vu le Kitano, c'est son grand retour avec un film où il est beaucoup question de peinture. Quant au film bulgare, Orientale en a déjà parlé en bien mais sa distribution risque d'être limitée.

Ils sortent demain donc je ne sais pas encore mais il me semble avoir vu les affiches au majestic... il y a de l'espoir! Ce soir ce sera "l'arbre et la forêt". Pourquoi sortent-il Amer dans 5 salles?! J'ai regardé côté belge et il ne passe pas non plus Je suis un inconditionnel des giallos à la Dario Argento et celui-ci a l'air tellement bien!

traversay a écrit:

L'arbre et la forêt d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Citation :

Frédérick fait pousser des arbres et, depuis près de soixante ans, cultive un secret. Autour de lui, seuls sa femme et son fils aîné savent la vérité sur son histoire. La mort de ce fils, avec qui il entretenait des rapports conflictuels, le conduit à révéler enfin à ses proches ce qu'il n'avait jamais pu dire.

Exit la fantaisie de leur films précédents, le tandem Ducastel/Martineau signe avec L'arbre et la forêt une oeuvre profonde, grave et douloureuse. Tout tourne autour d'un secret de famille, porté comme une croix par le patriarche (honte aux critiques qui ne se sont pas gênés pour révéler ce secret), vécu comme une honte et une salissure. Certains pointeront du doigt quelques lourdeurs dans la conduite du récit, une musique wagnérienne omniprésente, une ode naïve à dame nature, cela n'a que peu d'importance dans le traitement digne et dévastateur à la fois d'un sujet qui touche au plus près de la condition humaine. Elle est très belle cette histoire d'un homme en bout de course qui n'a plus la force de taire l'indicible quitte à faire imploser une famille déjà en mauvais état. Guy Marchand mérite toutes les louanges qu'on lui tresse, dans cette interprétation à vif d'un être blessé à vie depuis la guerre (voir la première scène, extraordinaire, qui suinte la peur de façon épidermique). Françoise Fabian, superbe de retenue, et l'ensemble de la distribution sont à l'unisson. Il n'est pas besoin d'apprécier Wagner au petit-déjeuner dans une grande maison solognote pour goûter ce film délicat mais si c'est le cas, alors ..

Je suis très enthousiaste sur ce film et partage ton analyse. C'est troublant de voir ce film grave, à la sombre photographie (dans la première partie en tout cas), après les films solaires de ces 2 réalisateurs. Les acteurs sont tous formidables et chaque scène sonne juste. J'aime en plus beaucoup Wagner et j'ai particulièrement apprécié la manière dont la musique de la tétralogie est utilisée. Car ils ne se contentent pas de coller des morceaux pour créer une atmosphère mais chaque extrait évoque une problématique du poème de Wagner qui répond aux interactions entre les protagonistes du film. Et puisqu'il y est question de transmission, de secret familial destructeur, la révélation de Guy Marchand (magnifique acteur!!) est libératrice et permet une renaissance de cette cellule familiale en terminant donc par l'ouverture de l'Or du rhin qui est la genèse de la tétralogie, le commencement de toute chose. On pourra trouver les symboles un peu appuyés mais ils servent merveilleusement l'histoire et lui donnent une profondeur étonnante. On entend en plus l'Adagio du concerto n°23 de Mozart qui m'avait déjà tellement bouleversé dans L'incompris de Comencini. Il faut voir ce film!

Marko, heureux que nous soyons sur la même longueur d'onde ! Ecoutes-tu Wagner au réveil ?
Je crois que je me souviendrais longtemps de la première scène avec le chien et la peur viscérale de Guy Marchand. Dès ce moment là, tu sais que le film va être magnifique et épidermique.

traversay a écrit:

Marko, heureux que nous soyons sur la même longueur d'onde ! Ecoutes-tu Wagner au réveil ?
Je crois que je me souviendrais longtemps de la première scène avec le chien et la peur viscérale de Guy Marchand. Dès ce moment là, tu sais que le film va être magnifique et épidermique.

Oui c'est très fort. Je n'avais jamais vu Guy Marchand aussi bon acteur. Françoise Fabian a un regard merveilleux. Les deux jeunes sont très beaux et touchants. Heureux aussi de retrouver François Négret. Le casting est vraiment extra.



Et non! Je ne me réveille pas en écoutant du Wagner Je préfère le silence !

Moyen motivant ton truc! Demain je me précipite voir Le Guerrier silencieux. J'ai lu l'article de "Positif" et j'en bave d'avance. Ils disent:

Le Guerrier silencieux est un choc, un film hors norme. Toutes proportions gardées, on pourrait dire qu'il est au film de Vikings ce que 2001 : L'Odyssée de l'espace est à la science-fiction : (...) une réinvention du genre (...).