[2010] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

aeriale a écrit:

traversay a écrit:

Tu exagères ! Ce serait triste s'il y avait un goût unique parmi les parfumés.

Surement que j'exagère. Mais les Parf qui suivent ce fil sont plus exigeants que ça je pense, non?


En tout cas je devais voir Belle épine avec une amie demain et tu m'as sacrément cassé l'envie traversay

Bah, si je t'ai enlevé une Belle épine du pied
Pour en revenir à l'exigence, ce n'est pas un terme qui me parle. Désir, plaisir, et plus si affinités, oui. Je persiste et signe par rapport à ce que j'ai écrit sur le fil Michael Powell. Beaucoup de "petits" films m'ont bien plus plu que des pseudo grands.

Citation :

Bah, si je t'ai enlevé une Belle épine du pied

Tu es increvable!

D'accord avec toi, je ne suis pas élitiste pour deux sous, et je préfère les petits films intimistes (genre Pauline et François par ex) aux films réputés grandioses. Le principal est qu'on y ressente quelque chose, une cetaine authenticité au moins...Et celui-ci en l'occurence m'a paru baclé, c'est dommage.

Bon, tout ça ne me dit pas ce que je vais aller voir moi demain...

C'est sûr que ce film n'est pas incontournable, c'est le moins qu'on puisse dire
Traversay en a fait une analyse au vitriol, tant mieux, ça contraste agréablement avec ce tas de louanges imbéciles venant des critiques, qui devaient tous être sous valium ce jour ci, du coup ils n'ont pas fait de différence entre leur état et le non rythme du film.

Marko a écrit:

Les Méria sont une ancienne ethnie russe presque éteinte, probablement originaire de Finlande, et ayant laissé une tradition, des rituels, une poésie. L'histoire à la frontière du documentaire, mais qui construit une véritable fiction, s'inspire de leur mythologie pour raconter le dernier voyage de Tanya et nous faire ressentir l'âme de ce peuple et leur rapport à la vie et aux morts.

En écoutant le masque et la plume consacré au cinéma dimanche soir, j'ai appris que ce réalisateur aime inventer des faux documentaires à partir de canulars, ou comme dans ce dernier film en s'inspirant d'une hypothétique mythologie qu'il s'approprie ou (ré)invente complètement. La démarche est séduisante et originale.

Citation :

En 2005, son “documenteur” First on the Moon crée l’événement : il y dévoile avec un sérieux imperturbable l’existence d’un programme spatial top-secret qui aurait fait d’un astronaute soviétique le premier homme à avoir marché sur la lune, en 1938. Son film brouille les cartes au point que de nombreux journaux l’envisagent un temps comme un véritable travail d’investigation historique ! Le film est applaudi dans de nombreux festivals, dont la Mostra de Venise où il reçoit en 2005 le Prix du Documentaire de la section “Orizzonti”.

Après The Railway, échappée fantasque dans la steppe et l’univers forain, Aleksei Fedorchenko prolonge son oeuvre entre imaginaire et fiction avec Silent Soul (Le dernier voyage de Tanya), sélectionné en Compétition Officielle à la Mostra de Venise 2010, où il remporte le Prix de la Critique Internationale et l’Osella de la meilleure image.

A noter que "Le dernier voyage de Tanya" était donné favori pour le Lion d'or par tous les critiques (il a obtenu le prix de la critique internationale) mais Tarantino a préféré récompenser Sofia Coppola...

Tribulations d'une amoureuse sous Staline de Borys Lankosz

Citation :

Début des années 50. Sabine, sa mère et sa grand-mère vivent toutes les trois dans un petit appartement au cœur de Varsovie. Sabine viens d’avoir 30 ans et mène une vie sans histoire. Introvertie, elle peine à trouver l'homme qui lui manque pour s'épanouir.

Le cinéma polonais se fait rare sur nos écrans, à part les films de Wajda, qui ne sont pas tous distribués. Rewers, au titre français de Tribulations d'une amoureuse sous Staline (qui a le mérite de décrire les deux principaux aspects du film, sentimental et politique), premier long-métrage de Borys Lankosz, cinéaste de 37 ans, a représenté son pays l'an dernier pour l'Oscar du meilleur film étranger.

Plutôt singulière cette chronique familiale et sociale de l'immédiat après-guerre qui incline parfois vers le récit policier, le film noir, voire la comédie, tendance sarcastique avec son humour à froid. La mise en scène est brillante, sans être trop voyante, dans un noir et blanc très travaillé. Un des intérêts majeurs est d'y découvrir le Varsovie du début des années 50, des images d'archives de la reconstitution de la ville s'insérant parfaitement dans le climat vaguement nostalgique du film.

Le personnage principal, jeune fille timide qui va évoluer de façon radicale, est jouée avec conviction par Agata Buzek, excellente. Les autres protagonistes sont moins marquants, à commencer par la grande Krystyna Janda, que l'on a connu bien meilleure.

En dépit de quelques incohérences et d'approximations, le film de Lankosz, sans atteindre des sommets, est mieux qu'une curiosité, avec son scénario à tiroirs qui n'est pas chiche en surprises.

Marko a écrit:

Les corps des femmes sont aussi des fleuves capable d'emporter les chagrins. Dommage qu'on ne puisse pas s'y noyer.

Citation :

A la mort de son épouse Tanya, Miron aspire à un dernier voyage avec sa bien-aimée respectant le rituel des Méria, une ancienne tribu russe dont les traditions perdurent.
Accompagné de son meilleur ami Aist, ils sillonnent la Russie. Comme le veut la coutume, Miron partage avec son ami les souvenirs les plus intimes de sa vie conjugale.
Mais au bord du lac sacré sur les berges duquel ils font leurs adieux à Tanya, Miron se rend compte qu'il n'était pas le seul à l’aimer...

Le dernier voyage de Tanya d'Aleksei Fedorchenko est un film splendide et particulièrement original qui bénéficie d'une photographie très travaillée (c'est le chef op de Zvianguintsev!!) dans un format scope qui nous immerge complètement. Le choix des musiques plus ou moins ethniques est aussi très réussi, mélange de tradition et de modernité

Avis un peu mitigé. J'ai aimé le climat envoûtant et funèbre, la découverte des pratiques funéraires des Méria (quelque chose d'hindou), cet éloge de la lenteur et de la mélancolie. J'ai moins aimé la voix off "signifiante", parfois éclairante, mais trop envahissante. Et puis ce côté "je fais durer les plans à l'envi" pour montrer que je suis un auteur. Un peu trop contemplatif à mon goût, ça me rappelle le cinéma du hongrois Kornel Mundruczo, l'auteur de Delta, un film que tu dois connaître Marko.
A signaler que le titre original Ovsyanki signifie Bruant (l'oiseau, pas Aristide)

traversay a écrit:

Un peu trop contemplatif à mon goût, ça me rappelle le cinéma du hongrois Kornel Mundruczo, l'auteur de Delta, un film que tu dois connaître Marko.

Et bien non, seulement de nom! Et tu fais mon bonheur car le DVD étant disponible je vais m'empresser de le regarder!

Orientale a écrit:

Est-ce que "Confucius" est passe en France?

Sauf erreur de ma part, il n'y a pas de date de sortie prévue en France pour le moment...

Beau travail de Jacques Perrin et de son équipe pour ce documentaire évoquant l'histoire de l'Indochine depuis l'arrivée des premiers colons français jusqu'à la deuxième guerre d'Indochine avec l'abandon des américains les livrant aux communistes du Nord. Les images rassemblées sont remarquables de par leur intérêt historique, leur force, et aussi grâce à la beauté de certains paysages qui contrastent avec la cruauté des confits. Il a eu la bonne idée de faire un commentaire à partir de nombreux extraits de textes ou de poèmes de la littérature vietnamienne, française et américaine. Il y a par exemple des extraits de Malraux (La voie Royale) ou de Pierre Schoendoerffer (Là-Haut) parmi bien d'autres. Il a ainsi évité le didactisme, partant du principe que la chronologie est déjà connue pour l'essentiel, laissant parler les images d'elles-mêmes avec ce contre-point littéraire qui alterne réflexions politiques, culturelles, poétiques... Les musiques également sont bien choisies (Debussy, Mahler, Mozart, Beethoven, Schubert, et une bande son composée pour le film). C'est parfois éprouvant mais sans complaisance, jamais manichéen, montrant la fuite progressive des vietnamiens vers le sud pour acquérir leur complète indépendance (avant d'engager leurs propres guerres civiles... mais ce n'est pas le sujet du film). Une réflexion de plus sur les paradoxes et les ravages de la colonisation et sur la tristesse durable qui s'empare de l'âme d'un peuple.



Bande annonce qui est aussi l'une des dernières séquences du documentaire (la seule qui soit un peu plus "lyrique" que les autres):

l'impression que je vais devoir attendre le dvd pour voir l'empire du milieu du sud...

animal a écrit:

l'impression que je vais devoir attendre le dvd pour voir l'empire du milieu du sud...

Dommage mais ça supportera probablement très bien le petit écran. J'aimerais qu'il sorte un livre avec des photos et tous les textes lus en voix off avec leurs références. Il y en avait de magnifiques mais les noms ne sont visibles que sur le générique final.

mouais, avec le petit ciné qui a beaucoup de salles et passe quand même des trucs... qu'on voit beaucoup ailleurs, je suis un peu frustré.

si jamais tu penses voir Là-haut de Schoendoerffer je te conseille de voir les autres avant... Sinon ça peut se lire et c'est très intéressant (pas laissé la moitié du semblant d'un avis correct sur ce livre mais voilà, c'est bien).

pour Outrage un crochet par le fil Kitano : clic

Personne n'a vu Les mystères de Lisbonne de Raoul Ruiz? Il m'est passé sous le nez à Lille (je ne sais même pas s'ils l'ont diffusé). Il semblerait que ce soit une merveille selon l'ensemble des critiques. Très différent des films surréalistes un peu arides auxquels il nous avait habitués et beaucoup plus inspiré manifestement que son adaptation de Proust. Il passe encore dans 18 salles en France et malgré ses 4h30 il semble se dévorer avec plaisir. J'espère arriver à le voir avant qu'il ne soit tronçonné en épisodes à la télévision prochainement.

ça y est! Maintenant on peut regarder le masque et la plume en direct (puis en différé) sur Dailymotion

Ici le lien pour l'émission de dimanche dernier consacrée au cinéma: Le masque et la plume en vidéo

Programme:

« Inside Job », Charles Ferguson

« No et moi », Zabou Breitman

« L’empire du milieu sud », Jacques Perrin

« Outrage », Takeshi Kitano

« Le nom des gens », Michel Leclerc

« My Joy», Serguei Loznitsa

Marko a écrit:

ça y est! Maintenant on peut regarder le masque et la plume en direct (puis en différé) sur Dailymotion

Ici le lien pour l'émission de dimanche dernier consacrée au cinéma: Le masque et la plume en vidéo

Merci pour le lien, Marko !
Ca fait tout bizarre de les voir...