Lecture en commun - Peter Stamm : Sept ans

Oui, et au final, malgré (ou à cause de ?) ses lectures gnangnan, Iwona est le seul personnage véritablement aimant. Les lecteurs ne sont pas les personnages les plus antipathiques de cette histoire.
Tu te souviens de ce passage où Alex dit qu'il ne lit plus jamais de romans ?

Nezumi a écrit:

Oui, et au final, malgré (ou à cause de ?) ses lectures gnangnan, Iwona est le seul personnage véritablement aimant. Les lecteurs ne sont pas les personnages les plus antipathiques de cette histoire.
Tu te souviens de ce passage où Alex dit qu'il ne lit plus jamais de romans ?

oui.. cet homme n'est vraiment pas très aimable
pauvre Iwona en quelque sorte d'avoir fait un si mauvais choix de son 'homme pour la vie'

Sa cousine Ewa ne lui fait pas de cadeau non plus. Avec elle, je repensais à ce que Traversay disait sur les personnages secondaires bien brossés ...

Au fait, il est où Traversay? Traversaaaaayyyyyyy............ ?

Nezumi a écrit:

Au fait, il est où Traversay? Traversaaaaayyyyyyy............ ?

télépathie.. je voulais justement venir poster pour dire: maintenant ils vous a stressé deux jours pour terminer et maintenant, il est où...

wild guess: au cinéma

kenavo a écrit:

Nezumi a écrit:

Au fait, il est où Traversay? Traversaaaaayyyyyyy............ ?

télépathie.. je voulais justement venir poster pour dire: maintenant ils vous a stressé deux jours pour terminer et maintenant, il est où...

wild guess: au cinéma

Euh, oui, évidemment, bande de spoileuses ! Et avec Bad Lieutenant de Herzog, du côté de La Nouvelle-Orléans. J'ai du mal à m'en remettre. Hein, ah, oui, Stamm. Eh bien, tout a été dit, non ? Alex, vraiment, est-ce qu'il est capable d'aimer ? Il y a un moment où il dit (ou pense) : "Iwona m'appartient", c'est assez loin de l'amour, non ? Il reste ^pas mal de zones d'ombres dans la psychologie des trois principaux personnages (hormis Iwona, la moins malade des trois, d'une certaine façon). Est-ce que Stamm a toujours ce côté "flou" dans ses personnages ou est-ce spécifique à Sept ans ?

traversay a écrit:

bande de spoileuses !

dit l'inventeur du spoiler "Ce spoiler est vide, merci de le refermer après usage"

traversay a écrit:

Est-ce que Stamm a toujours ce côté "flou" dans ses personnages ou est-ce spécifique à Sept ans ?

hm.. ce que tu éprouves comme 'flou', pour moi c'est sa manière d'écrire: d'une certaine distance, étant en quelque sorte un témoin de ce qui arrive à ses personnages du roman et il laisse ainsi au lecteur une certaine liberté de se faire ses propres idées.. tout comme tu le dis

traversay a écrit:

Il reste pas mal de zones d'ombres dans la psychologie des trois principaux personnages

ainsi la lecture devient encore plus individuelle parce qu'on peut en tant que lecteur y mettre plusieurs 'lectures' des indices qu'il sème..
moi j'aime bien.. mais je suis consciente que ce style peux aussi donner l'impression que le lecteur doit faire plus de 'travail' que l'auteur

kenavo a écrit:

ce que tu éprouves comme 'flou', pour moi c'est sa manière d'écrire: d'une certaine distance, étant en quelque sorte un témoin de ce qui arrive à ses personnages du roman et il laisse ainsi au lecteur une certaine liberté de se faire ses propres idées.. tout comme tu le dis
[...]ainsi la lecture devient encore plus individuelle parce qu'on peut en tant que lecteur y mettre plusieurs 'lectures' des indices qu'il sème..

Voilà, c'est tout à fait ça!

kenavo a écrit:

Epi a écrit:

Je trouve le style toujours aussi peu engageant parce qu'il est froid mais c'est peut-être à cause du personnage, il faudrait que je lise un autre livre de lui pour le savoir.

je ne sais pas si tu vas alors trouver ton bonheur chez cet auteur. Ce que tu appelle froid, je le considère un peu comme sa 'marque' à lui, une écriture qui est assez détachée de ses personnages pour mieux faire le portrait.. je ne voudrais pas lire que des livres écrits ainsi, mais il maîtrise cette astuce à merveille
peut être des nouvelles de lui pourraient te donner une meilleure impression

Nezumi a écrit:

Le style dans les nouvelles que l'ai lues (Comme un cuivre qui résonne) est détaché aussi, mais une fois qu'on s'y habitue on arrive à déceler l'émotion dessous, il y a comme un faux calme couvrant des situations assez poignantes, je n'explique pas bien mais c'est un peu comme ça.

Je suis assez d'accord mais il faut aller chercher l'émotion très très loin. Cela ne me dérange pas, au contraire, cette histoire est tellement déprimante qu'il ne fallait surtout pas ajouter de mélo, cela aurait été insupportable. Ce style finalement sert bien ce type d'histoire et surtout de personnages.

traversay a écrit:

Moi, je continuerai avec lui car je ne suis qu'à 90% conquis, la faute sans doute à cet Alexander pour lequel il est difficile d'éprouver le moindre empathie. Je rêverais maintenant de voir l'histoire de Sept ans racontée du point de vue de Iwona ou Sonia. Quelqu'un peut en parler à Peter Stamm ?

De même et c'est un peu frustrant même si à la fin on se rend un peu mieux compte de ce que chacune a éprouvé pour lui, surtout Sonia qui finalement l'aimait. Il fallait qu'elle l'aime pour supporter tout ça...

Nezumi a écrit:

La dernière fois où il la voit, cette nuit qu'ils passent ensemble et où elle le console comme un enfant, elle a l'air bien plus normale cela dit, et il la trouve même "très belle". Cette scène est même émouvante et d'une tendresse inattendue tu ne trouves pas ? C'est une sorte d'état de grâce après tous ces moments sordides de leur relation.

Quand même, il ne la trouve belle que parce qu'il est dans une sorte de rêve éveillé. Je l'ai détesté encore plus lors de la dernière nuit qu'ils ont passé ensemble, là, encore plus qu'avant, il s'est servi d'elle.

Je ne sais pas s'il a compris suffisamment que le gâchis de sa vie n'est que de son propre fait et qu'il pourra démarrer quelque chose de nouveau et de mieux

Citation :

J’étais déçu par Sonia

Citation :

Je trouvais quand même sa fuite un peu lâche.

C'est quand même un peu fort...

Comme Nezumi le dit, il est très mou, répétant sans cesse que ce qu'il fait n'est pas bien mais qu'il ne peut s'en empêcher. Et il n'est pas près de se remettre en question

Citation :

Je m’étais mal conduit avec Iwona, mais je ne me sentais pas coupable pour autant. Si quelqu’un avait eu le droit de me faire des reproches, c’eût plutôt été Sonia. Pourtant, face à elle, je ne ressentais pas non plus de culpabilité.

Mais là où Stamm m'a déçue, c'est quand il est rentré dans des clichés à deux balles, l'espace d'un instant certes mais cela m'a choquée

Citation :

C’était comme si enfant déjà je m’étais senti coupable, non pour des faits précis ou des omissions, des choses que j’aurais pu changer. Peut-être était-ce la faute originelle, celle d’être tout simplement un humain.

Non, là vraiment, c'est un peu n'importe quoi !

Mais beaucoup aimé ce livre, je me suis habituée au style au bout de quelques pages et cette lecture était vraiment très agréable. Moi aussi, j'ai presque versé ma petite larme à la fin, à l'arrêt de bus, mais pas pour lui, pour Iwona.

Je pense que j'ai envie d'en découvrir un peu plus, des nouvelles peut-être.

kenavo a écrit:

traversay a écrit:

bande de spoileuses !

dit l'inventeur du spoiler "Ce spoiler est vide, merci de le refermer après usage"

Elle était bonne celle-là !

En dépit d'un malencontreux accident de spoiler, ce fut un plaisir de partager cette lecture. Merci à vous.

J"arrive un peu après la bagarre et je ne veux pas trop lire vos com' mais j'ai commencé Sept ans et pour l'instant je suis complètement dedans!

Je m'attendais à une écriture froide et distante, ce qui n'est pas complètement faux mais cette distance m'attire comme un aimant (un peu comme l'attrait que ressent Alex pour Iwona en fait )
J'aime l'analyse de chaque scène, du moindre ressenti chez le narrateur. Je parle de 'scène' parce que j'ai presque l'impression qu'il y a un regard externe qui l'accompagne tellement Alex apparait un peu paumé pour l'instant. Il ne comprend pas trop ce qui lui arrive, nous non plus, et tout cela crée un effet terriblement attractif.

(J'en suis à la page 4O. Alex vient de se rendre chez elle pour la 1ere fois )

Epi a écrit:

Je pense que j'ai envie d'en découvrir un peu plus, des nouvelles peut-être.

faut au moins tenter encore une lecture

traversay a écrit:

En dépit d'un malencontreux accident de spoiler, ce fut un plaisir de partager cette lecture. Merci à vous.

de même.. à la prochaine

aériale a écrit:

J"arrive un peu après la bagarre et je ne veux pas trop lire vos com' mais j'ai commencé Sept ans et pour l'instant je suis complètement dedans!

mais c'est tout bien..
et oui, tu as raison, faut pas lire les derniers commentaires, cela te donnerait trop d'indices..

aériale a écrit:

Je m'attendais à une écriture froide et distante, ce qui n'est pas complètement faux mais cette distance m'attire comme un aimant (un peu comme l'attrait que ressent Alex pour Iwona en fait )

J'ai failli faire exactement la même remarque à un moment, et puis je me suis dit que vu le physique ingrat et la personnalité terne d'Iwona ce n'était pas très flatteur pour l'écriture de Stamm. Mais c'est vrai, on est étonnamment scotché. Finalement ce n'est pas étonnant, car c'est très bien écrit.
En fait je crois que c'est plutôt de la pudeur que de la froideur, ce détachement.

Un petit bémol tout de même, il y a plusieurs fautes dans le livre ("quatre milles", "elle s'est préparée un sandwich" et d'autres). On en fait tous évidemment, mais ce n'est pas top de trouver ça dans la traduction d'un auteur de qualité, chez un éditeur de qualité

Nezumi a écrit:

En fait je crois que c'est plutôt de la pudeur que de la froideur, ce détachement.

.. j'aime bien ce que tu dis là.. oui..

Nezumi a écrit:

Un petit bémol tout de même, il y a plusieurs fautes dans le livre

tiens, pas dans le mien

tu l'as lu en allemand ?