Naples est magique (son architecture, ses places magnifiques, la vitalité de ses habitants, leur sens de l'accueil ...) ; Naples est tragique (Camorra, corruption, pauvreté, traitement des déchets, risques naturels, ...).
Ville rebelle, marquée par les influences successives des envahisseurs grecs, romains, barbares, normands, angevins, espagnols, Naples est unique !
Capitale de la région de Campanie, Naples comptait en 2007 un peu plus de 1 million d'habitants, soit la troisième commune italienne en population après Rome et Milan (elle occupe la deuxième place si l'on considère l'aire urbaine, 4. 400. 000 habitants).
Située sur le golfe de Naples, à mi-chemin du Vésuve et de la zone volcanique des Champs Phlégréens, c'est l'une des villes les plus anciennes d'Occident. Elle est un résumé de l'histoire de l'Europe : Naples a aussi une grande richesse artistique, culturelle et gastronomique. L'énorme centre de la ville est inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco (avec notamment plus de 400 églises historiques). Quant à ses alentours, de Capri à Pompéi, en passant par la côte amalfitaine et le Vésuve, il y a de quoi se pâmer.
Le Castel Nuovo a été construit de 1279 à 1284 sur ordre du Charles Ier de Sicile.
Pour comprendre un peu du caractère napolitain, trois films, très différents : Main basse sur la ville (Rosi), Mariage à l'italienne (de Sica), Voyage en Italie (Rossellini).
Quant à moi, Naples m'a séduit au premier regard ...
Et je me souviens :
- de la voix enregistrée de l'ascenseur de mon hôtel susurrant suavement : Quinto piano
- de trois filles juchées nuitamment sur un scooter, deux d'entre elles avec le portable allumé en mains
- d'avoir parcouru chaque jour La Repubblica et La Gazzetta dello sport
- d'avoir lu que 25% des femmes de Campanie avaient un travail contre 70% au Piémont ou à la Lombardie
- des bouquinistes de la Piazza Dante
- d'avoir préféré la Nastro Azzurro pression à la Peroni
- de m'être régalé d'un Cioccolato con Panna au prestigieux café Gambrinus
- des statues du Museo nazionale
- des délicieuses pizzete de la Foccacia
- d'avoir pris souvent le RER
- du plafond baroque d'Il Duomo
- de la splendeur du théâtre San Carlo, du cloître de Santa Chiara et du christ voilé de la chapelle Sansevero
- de m'être toujours senti en sécurité dans le centre historique à la si mauvaise réputation
- d'avoir jeté un oeil affligé sur les émissions de la télé italienne
- d'avoir ahané en montant vers le cratère du Vésuve : "J'arrête de fumer le cigare"
- d'avoir pensé en descendant : "Je fumerais bien un petit cigare"
- de touristes japonais écoutant religieusement un ténor amateur dans les ruines de Pompéi
- d'avoir visité la rue Lupanara, à Pompei, et admiré les fresques de sa maison la plus célèbre
- du bus sillonnant la côte amalfitaine dévoilant des points de vue sur la mer à couper le souffle
- de Positano, merveilleux petit village accroché à la falaise
- d'avoir trouvé Capri simplement sublime
- d'avoir eu dans l'oreille la musique du Mépris en regardant, au loin, la villa de Malaparte ...
Et je me suis dit :
- Voir le Vésuve et courir
- Voir Capri et mourir
- Voir Pompéi et pourrir
- Voir Naples et sourire
Le christ voilé de la chapelle Sansevero (interdit de le photographier, j'emprunte donc ce cliché)