Voir Naples (et alentours) et sourire

traversay a écrit:

Malaparte qui était donc l'antithèse de Bonaparte !?
Savais-tu que Joséphine de Beauharnais travaillait à l'origine dans une agence immobilière ? Toujours à la recherche d'un bon appart' ....

et merci pour la continuation du voyage avec tes photos.. je n'étais qu'une fois à Naples.. Trajet: Gare-port pour aller à Capri

bon appart'...

toujours excellent tes impressions de voyages traversay

traversay a écrit:

Malaparte qui était donc l'antithèse de Bonaparte !?
Savais-tu que Joséphine de Beauharnais travaillait à l'origine dans une agence immobilière ? Toujours à la recherche d'un bon appart' ....

Excellent !

Malgré son étendue, Naples est une ville où il est agréable de marcher pour découvrir son architecture exceptionnelle, ses merveilleuses places avec terrasses, les ruelles du centre historique. Au bout de plusieurs jours, mon plaisir est de me balader sans plan, sans but précis et sans appareil photo, juste pour profiter du spectacle de la rue.

Qui a dit qu'on était mal accueilli à Naples ?


Si même lui s'y met. J'ai eu la berlue c'te connerie !

"L'amour triomphe toujours de l'envie et de la haine". Ma, quel poète !

Je préfère traîner du côté de la Piazza Dante, paradis des petites librairies et des bouquinistes.


Parking de scooters.

Le plus étonnant, c'est à la nuit tombée quand toute la jeunesse napolitaine se donne rendez-vous au bas de la Via Toledo. Quand une centaine de scooters s'ébranle, pour rejoindre les bars, cela fait un certain effet. On pense alors aux grands films italiens des années 60.

Naples, contrairement à Rome par exemple, compte relativement peu de fontaines.


Comme le Florian à Venise ou le Greco à Rome, le Gambrinus fait partie des grands cafés historiques italiens.

Situé au cœur de Naples, sur la piazza del Plebiscito, ce café a été crée en 1860 par Vincenzo Appuzo, puis restauré en 1890 par Antonio Curri, l’un des plus grands architectes de l’époque. Décoré de peintures, stucs dorés, larges glaces, il a été défini par les critiques de l’époque comme « une authentique galerie d’art ».

Le café Gambrinus est devenu, depuis l’unité italienne, le lieu de référence des chefs d’état, politiciens et intellectuels. Parmi les personnalités les plus célèbres, on compte Gabrielle d’Annunzio, Oscar Wilde ou Eduardo De Filippo, qui ont tous contribué, par une poésie, une photo ou une dédicace, à l’immortalité du lieu.

Citation :

« En 1898, au mois de Janvier, Oscar Wilde (1854 - 1900) est à Naples.
Il s’est écoulé désormais huit mois depuis qu’il est sorti de la prison de Reading et maintenant il est revenu à l’ombre du Vésuve.
C’est l’après-midi, Wilde est assis à la table au fond de la petite salle la plus cachée et la plus éloignée de la sortie, dans un endroit très écarté pour ne pas attirer l’attention des touristes qui veulent admirer le célèbre lettré irlandais désormais tombé en disgrâce.
Tout à coup quelque chose trouble sa méditation : c’est une lumière glauque, intense, éblouissante, indéfinie... Pendant un instant, le poète est agité par un frisson de peur, il se tourne, sur le point de crier, comme pour demander de l’aide mais il change d’avis... D’instinct il se retourne et il commence à fixer froidement cette lumière qui, entre-temps, commence à prendre la forme d’une jeune fille très avenante : la tête basse, les grands yeux noirs, la bouche voluptueuse, la blancheur immaculée de son teint et l’étonnante harmonie de la grâce et de la santé dans un corps aux formes admirables. En la regardant mieux, plus qu’une jeune fille on dirait la fille d’une divinité grecque immortelle.
Son image apparaît forte et décidée comme celle d’ Athéna, déesse de la guerre et des arts, mais avec toute la féminité d’Héra, la reine des Dieux de l’Olympe.
La beauté de l’amour parait être esquissée en chaque endroit de son corps, c’est impossible de ne pas être charmé par une telle vision.
" Tu ne vois pas que je pleure ? " dit Wilde à la merveilleuse créature avec un mélange d’étonnement et d’auto compassion. »

Merci Traversay, j'adore ce fil. Le nord de l'Italie a beaucoup de charme mais le sud me laisse toujours rêveuse.

Epi a écrit:

Merci Traversay, j'adore ce fil. Le nord de l'Italie a beaucoup de charme mais le sud me laisse toujours rêveuse.

Oui, Traversay, tu donnes envie de visiter Naples !

J'étais tombé sur un ouvrage de la collection Citadelles/Mazenod, sorti en avril, et consacré à Naples. Très beau, aussi... (je ne parlerai pas du rapport qualité/prix ).

Le centre historique de Naples remonte aux colonisations grecques du sud de l'Italie. Les fondations de l'enceinte grecque sont visibles par endroits notamment sur la Place Bellini.
De nombreuses églises et palais parsèment ce quartier autour de la Spaccanapoli jusqu'à la Porta Capuana et la muraille construite par les espagnols.
C'est le Naples de l'imagerie populaire : linge qui sèche aux balcons, parties de foot improvisées, une matrone à sa fenêtre, des immeubles délabrés, des amours de placettes et ... un scooter vrombissant qui vient déchirer la quiétude d'une chaude journée.

Avant d'entrer dans le centre historique, il faut donner le mot de passe aux pigeons cerbères : ce jour-là, c'était "Lasciatemi cantare, con la chitarra in mano, lasciatemi cantare, sono un italiano."

Le musée archéologique national de Naples est principalement dédié à l'antiquité classique et rassemble une des plus importantes collections gréco-romaines existant au monde.
Il est abrité dans le Palazzo degli Studi, un des majeurs palais monumentaux de centre historique de Naples. Son fond s'est progressivement enrichi autour d'un noyaux originel constitué par la collection Farnese et les collections pompéiennes.




On a tous en nous quelque chose de Pompéi.




La Galleria Umberto Ier a été construite entre 1887 et 1891. Elle marque le début d'une période de prospérité de la ville et qu'on appelle à Naples le risanamento. Cette période s'achèvera avec la Première Guerre mondiale. Elle a été dessinée par Emanuele Rocco qui employa des éléments architecturaux modernes rappelant la galerie Vittorio Emanuele II de Milan. La galerie porte le nom d'Umberto I du nom du roi de l'Italie lors de sa construction. L'organisation spatiale de la galerie mêle des boutiques, les affaires, les cafés et la vie publique d'une façon générale avec les espaces privés d'habitation à partir du troisième niveau.


Juste en face, se situe le Théâtre San Carlo. Il fut édifié à l'instigation de Charles de Bourbon et inauguré le 4 novembre 1737 avec l'opéra Achille in Sciro de Domenico Sarro.
Après un incendie qui le détruit dans la nuit du 13 février 1816, il est reconstruit. La nouvelle salle est inaugurée le 12 janvier 1817 avec la cantate Il sogno di Partenope di Giovanni Simone Mayr. Stendhal assiste à cet événement. De 1815 à 1822, le directeur musical du théâtre est Gioachino Rossini.
Le théâtre fait l'objet d'une visite guidée. Ce jour-là, nous pûmes assister à une répétition du spectacle de Giselle (pas de photos possibles, hélas).



On oublie parfois que Naples est en bord de mer. La promenade vespérale est bien agréable jusqu'au Castel dell'Ovo. Construit par les Normands et agrandi par les Angevins, il abrite des expositions temporaires. Selon la légende, le poète latin Virgile aurait enterré un oeuf sous le château qui s'écroulerait si l'oeuf se brisait. Le pont par lequel on y accède est prisé des amoureux.


Le mot pizza apparaît en 997 en latin médiéval il désigne alors « fouace » et « galette ». Mais c'est à Naples, au XVIe siècle, qu'il est attesté dans son sens actuel. La pizza a été pendant longtemps d'une seule sorte : la « bianca » (blanche) qui était enduite de crème ou de saindoux. À partir du XVIIIe siècle, apparaît la « rossa » (rouge) agrémentée d'une sauce à la tomate. Elle s'est ensuite diversifiée et, en juin 1889, pour honorer la reine Marguerite (Margherita), le chef Raffaele Esposito décide de créer une pizza spéciale.
Après avoir testé plusieurs pizzerias, mon choix s'est porté sur la Foccacia, spécialisée dans les pizzate (pizzas carrées à la croûte plus épaisse), ouverte jusqu'à 3 heures. Pour y aller, c'est très simple : vous descendez la Via Toledo puis la Via Chiaia et empruntez le Vico Belladonne.

Capri, c'est parti.
Faute de "Métro de la mer", qui ne fonctionne qu'à partir de juin, l'hydroglisseur nous transporte en 40 minutes sur l'île, voyage quelque peu frustrant puisqu'il est impossible de monter sur le pont (comment dit-on, "ah les nazes" en italien ?).
La voici donc cette Capri mythique :


Il faut vite s'éloigner du centre ville, ses bijouteries, ses cafés bondés, ses touristes en short, et prendre les sentiers de traverse. Soit vers la villa Jovis, demeure de l'empereur Tibère (rien à voir avec Tibéri, quoique), une jolie balade sans difficulté particulière. Soit suivre le chemin le long de la côte, physiquement plus exigeant, qui offre des points de vue sublimes. Il y a finalement peu de visiteurs dans cette partie de l'île et la promenade est propice à la rêverie. Et dire que dans cette villa au soleil, Gorki a peut-être conversé avec Lénine et Neruda ?


Personne à l'horizon. Je peux alors m'égosiller à pleins poumons : "Questa volta ho deciso che vado, ma perché non me l´hai detto tu, di non poterne più, dentro a quel mezzo sorriso, un po' spento ho scoperto i difetti che hai, ma come avrei potuto amarti mai? Giuro che... Vado via, casa tua più non c´è...", d'une voix rauque et cassée.



Immanquable (mais non visitable), la villa de Malaparte, décor du Mépris de Godard. "Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ?"


Un dernier regard sur les Capri cieux et ...


... Capri, c'est (déjà) fini.

traversay a écrit:

Personne à l'horizon. Je peux alors m'égosiller à pleins poumons : "Questa volta ho deciso che vado, ma perché non me l´hai detto tu, di non poterne più, dentro a quel mezzo sorriso, un po' spento ho scoperto i difetti che hai, ma come avrei potuto amarti mai? Giuro che... Vado via, casa tua più non c´è...", d'une voix rauque et cassée.

Oui, cette promenade est rude surtout quand le soleil tape. Mais quelle beauté !

Epi a écrit:

Oui, cette promenade est rude surtout quand le soleil tape. Mais quelle beauté !

Oui, et puis il y un café/restaurant idéalement placé après une longue montée.

Merci pr ces photos Traversay et les commentaires drôles qui les accompagnent!!

Lara a écrit:

Merci pr ces photos Traversay et les commentaires drôles qui les accompagnent!!

Merci Lara et bravo pour le reportage berlinois.

traversay a écrit:

Epi a écrit:

Oui, cette promenade est rude surtout quand le soleil tape. Mais quelle beauté !

Oui, et puis il y un café/restaurant idéalement placé après une longue montée.

Tout à fait, on y est bien, installé sur la terrasse devant une assiette de pasta aux fruits de mer et un petit verre de vin frais, un vrai bonheur

Citation :

Voir Naples et sourire

Oui mais lire Traversay c'est s'éclater.
Excellent reportage et ces photos superbes, c'est trop bien !!!

Je ne connais pas Naples, les couleurs l'ambiance générale me rappellent forcément l'Italie du Nord mais j'imagine que les différences doivent être visibles lorsqu'on s'y trouve.
En tout cas tu nous a donné (encore) envie.
Merci l'ami et on attend la prochaine virée ...