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 Les poètes russes

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tom léo
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Constance
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Bédoulène
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Bédoulène


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MessageSujet: Re: Les poètes russes   Les poètes russes - Page 3 EmptyVen 29 Nov 2013 - 11:28

et dans ces vers, je pense qu'ignorer la sagesse, est aussi une forme de sagesse ! sourire 
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Constance
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Constance


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MessageSujet: Re: Les poètes russes   Les poètes russes - Page 3 EmptyVen 25 Avr 2014 - 13:21

Les poètes russes - Page 3 0_esse10 Serge Essenine (1895-1925)



Né dans une famille paysanne du village de Constantinovo (gouvernement de Riazan) - où il y étudie à l'école locale - Essenine entre à l'école normale de la ville voisine, afin de devenir maître d'école. A sa sortie, il demeure durant deux ans à Constantinonvo avec les siens, se vouant à la poésie.
De 1913 à 1915, Essenine vit à Moscou où il exerce différents métiers tout en suivant les cours de l'université populaire. A partir de 1915, il habite à Pétersbourg où il fréquente les milieux littéraires et se lie avec Kluev qui exerce sur lui une influence décisive.
Il connaît déjà un large succès littéraire, lorqu'il est mobilisé et envoyé au front.
A son retour, il signe le manifeste imaginiste, mais reconnaîtra plus tard que l'image dans la poésie, pour importante qu'elle soit, n'est pas l'essentiel.
Menant une existence dissolue avec ses nouveaux amis imaginistes, il commence à abuser de la boisson et multiplie les conquêtes féminines.

En 1914, il épouse Anna Izriadnova, dont il aura un fils.

En 1917, il épouse Zinaïda Raïkh, secrétaire à La Cause du Peuple, avec laquelle il a deux enfants, avant leur divorce en 1921.

En 1921, il rencontre Isadora Duncan, et l'épouse en 1923. Dépressif, constamment alcoolisé, il provoque maints scandales qui auront raison de leur couple.  


Les poètes russes - Page 3 0_esen11

Essenine et Isadora Duncan en 1923


En 1924, il épouse Galina Benislavskaya, la femme qui publiera ses œuvres complètes

En 1925, il épouse Sophie, la petite-fille de Tolstoï, mais buvant plus que jamais, il est repris par des crises nerveuses et des hallucinations, et sa poésie reflète alors son angoisse devant le spectre de la mort qui le poursuit dans les rues de Moscou.
Pour échapper à la surveillance des siens, il gagne Leningrad et s'installe à l'hôtel d'Angleterre. C'est dans cet hôtel qu'Essenine s'ouvre les veines et, qu'après avoir écrit avec son sang un poème d'adieu, il se pend dans la nuit du 27 au 28 décembre 1925.


Ami, adieu


Au revoir, mon cher !  Au revoir !
Mon tendre ami que je garde en mon cœur.
Cette séparation prédestinée
Est promesse d’un revoir prochain.
Au revoir, mon ami, sans geste, sans mot,
Ne sois ni triste, ni en chagrin.
Mourir en cette vie n'est pas nouveau,
Mais vivre, bien sûr n'y est pas plus nouveau.


Les poètes russes - Page 3 0_esen10

Essenine sur son lit de mort (1925)



Citation :
Cependant, l'hypothèse de l'assassinat a été avancée par ses amis et des chercheurs produisant un certain nombre d'indices pour le moins troublants : une enquête et une expertise médicale bâclées concluant trop rapidement au suicide, une heure de décès non établie, l'une fixée le 27 en fin de soirée, une autre contradictoire, au petit matin du 28, des traces de coups sur le visage du poète, la présence d'agents du gouvernement cette nuit-là à l'Hôtel d'Angleterre, la disparition des témoins ayant attesté son suicide, l'assassinat d'une de ses épouses, Zinaïda Raïkh, en 1939 alors qu'elle prétendait tout dire à Staline sur la mort d'Essenine et d'autres encore comme le fait que les fameux vers écrits du sang de la victime ne se trouvaient pas dans la chambre du suicidé mais avaient été remis à son ami poète Wolf Erlich dans la matinée du 27.
Le mystère de la mort du poète reste entier. Dans ces temps troublés où les artistes qui n'étaient plus en accord avec le régime se suicidaient un peu trop facilement, quand ils n'étaient pas fusillés ou envoyés en camps de concentration, Essenine s'est-il réellement donné la mort ou bien l'a-t-on assassiné, nous ne le saurons vraisemblablement jamais.
Ce qui par contre est bien démontré, c'est la vague de suicides que l'annonce de sa mort suscita chez ses admirateurs qui étaient déjà nombreux à l'époque.(wikipedia)



Citation :
Dans les poèmes de Sergueï Essenine, on voit passer le vent qui berce les seigles, la lune qui court après sa clarté, et les bouleaux après leurs larmes, les nuits d’automne où la terre monte au ciel, et les rues mal famées des villes entre accordéon et prostituées.
Joie folle de l’enfant, désespoir le plus noir de l’adulte, comme à regret, il aura allumé les tisons de l’utopie.
Ce passéisme rural va de pair avec les élans enflammés du tonnerre de la révolution. Avoine et seigle se mélangent à la sueur qui ruisselle des rebelles. Enraciné et sans foyer, sans toit qui l’héberge, il erre en fait et ses poèmes sont ses bouteilles de naufragé.
Il n’avait que la culture des contes, mais savait la sagesse animale.
Quand on a fini de lire ses mots une odeur d’herbe fauchée reste encore en suspens. Il est le dernier chant du coq avant l’enfer. Son perchoir est l’infini des mots. (Esprits nomades)

Essenine aima passionnément les femmes, la révolution et les voyages, il aima sa langue, son pays natal, les bêtes, la nature, les arbres, mais l'existence de cet archange blond fut hanté par son double : Un Homme noir, alcoolique et débauché, qui ne lui inspira que haine et tourments, mais dont il ne put se libérer.
Aujourd'hui, Essenine est le poète le plus lu en Russie.


Oeuvres principales :


Radounitsa (1916)
Golouben (1918)
Inonia (1918)
Les Clés de Marie (1919)
Les Juments-épaves (1919)
Treriadnitsa (1920)
Triptyque (1920)
Tranfiguration (1920)
Confession d'un voyou (1921)
Pougatchev (1921)
Moscou des cabarets (1924)
L'Homme noir (1925)
La Ravine







L'Homme noir



L'Homme noir


Au village, vivait, là-bas,
Un gars parmi les paysans;
Etait-ce, il ne m'en souvient pas,
A Kalouga, à Riazan ?
Ses yeux sont bleus, jaune est sa tête,
Il a poussé, le voici grand !
Par-dessus tout, il est poète,
Pas génial mais captivant ...
Et ce jeune homme impertinent
"Enfant terrible" ayant nommé
Une femme de quarante ans,
L'appelait aussi "bien-aimée".


Essenine


Je te connais depuis longtemps
Homme noir, le pire des hôtes ...
C'est pour cela, que, déchaîné,
Je te lance mon jonc au nez !  


Novembre 1925

(In anthologie de la poésie russe/ Edition de Katia Granoff/ NRF/ Poésie Gallimard)
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Constance
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MessageSujet: Re: Les poètes russes   Les poètes russes - Page 3 EmptyVen 25 Avr 2014 - 13:23

.



Mon ami, mon ami,
Je suis malade à en crever.
Mais cette douleur d’où me vient-elle ?
Est-ce le vent qui siffle
Sur les champs déserts, désolés,
Ou bien, comme les bois en septembre,
C’est l’alcool qui effeuille ma cervelle ...

Ma tête agite ses oreilles,
Tel un oiseau ses ailes,
Elle n’a plus la force de se balancer
Sur le coût trépied.
Un homme noir,
Un homme noir, tout noir,
Au pied de mon lit
Vient s’asseoir,
Un homme noir
M’empêche de dormir la nuit.

Et l’homme noir
Glisse son doigt sur un livre infâme ;
Nasillant au-dessus de moi,
Comme sur un mort un moine,
L’homme noir me lit la vie
D’une fripouille et d’un pochard,
En m’imbibant de peur et d’angoisse
Jusqu’au fond de l’âme,
Cet homme noir, tout noir !

La lune est morte,
L’aube bleuit la fenêtre.
O nuit, Nuit, que m’as-tu donc conté ?
Je suis là, en haut-de-forme,
Et à part moi, personne,
je suis seul.
Et mon miroir est brisé.


Novembre 1925


Serge Essenine

(Extrait de L’Homme noir, traduction d'Armand Robin)

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Cachemire
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MessageSujet: Re: Les poètes russes   Les poètes russes - Page 3 EmptyVen 25 Avr 2014 - 21:24

Dommage que je ne connaisse pas le russe parce que je trouve les poèmes en français sans reliefs... Mais c'est un poète important, est-ce qu'il y a d'autres traductions?
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Constance
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MessageSujet: Re: Les poètes russes   Les poètes russes - Page 3 EmptyMer 7 Mai 2014 - 14:15

Cachemire a écrit:
Dommage que je ne connaisse pas le russe parce que je trouve les poèmes en français sans reliefs... Mais c'est un poète important, est-ce qu'il y a d'autres traductions?

Peut-être n'es-tu pas sensible à la poésie sans fards, fraîche, directe et quasi à vif de Serge Essenine.
Si l'homme a besoin de poésie "pour régler son coeur", comme se plaisait à le répéter Jean Prévost,  tous les coeurs ne battent pas nécessairement à l'unisson.
Quant aux traductions, il en existe certainement d'autres, toutefois Katia Granoff et Armand Robin, tous deux poètes, sont des références en la matière.


Pour comparaison, j'ai repris les derniers vers de l'extrait de "L'homme noir" que j'ai déjà placés :


Traduction d'Armand Robin

Les poètes russes - Page 3 Esseni10

Traduction de Katia Granoff

Les poètes russes - Page 3 Esseni11


Armand Robin : ICI
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