Abandonnez-vous des lectures ?

La signification première du travail est "l'effort". Je rejoins donc totalement bix et topocl même si l'abandon d'une lecture est pour moi encore impossible.

Sullien, c' est effectivement, le conformisme qui m' a étouffé pendant très longtemps, mais celui qu' on a voulu m' inculquer le plus souvent à l' école, autour de moi. Au moment où l' on est le plus fragile et malléable..
Le conformisme épais et prégnant d' une fausse culture issue des préjugés, des habitudes, des classements qui vous noient et vous étouffent au nom d' une fausse hiérarchie de valeurs.

Combien de pavés épuisants ai-je lu au nom de cette Kulture. De livres homogués comme chefs d' ouvre par des académiciens chenus, des citiques débiles et infiniment répétitifs.
Il m' a fallu des années et des années avant de faire exploser les vieux dogmes. J' ai eu la chance de rencontrer de vrais lecteurs. Passionnés et tout à fait iconoclastes.
Des qui parlaient à la radio ou dirigeaient des revues éphémères ou des éditions qui ne l' étaient pas moins.
Tout ce que je dois à des gens comme Nadeau, Michel Polac... Et puis des amis. Le bouche à oreille.
Après, c' est beaucoup plus facile...
Mais ces fausse notions qu' on a voulu m' inculquer de force laissent souvent des racines. Comme la religion et autres dogmatismes moraux et tyranniques avalés à coup de gavages...

Ah, et puis il y a aussi les livres  pour lesquels il faut faire un effort pour obtenir des beautés qui ne
livrent pas toujours facilement, mais qui se méritent.
C' est ainsi que j' ai lu Faulkner, Joao Guimaraes Rosa, Malcolm Lowry, Musil et bien d' autres.
Et aussi bien des auteurs oubliés, sous estimés, méprisés.
C' est là que je te rejoins, sans doute...

Quant à savoir ce qu' on deviendra en vieillissant,  nul ne peut le dire. C' est déjà bien de de préférer
l' intensité de la vie la longévité. Mais  il y a le passage du temps qui qui nous devient compté, les obstacles natuels ou non, les contraintes et les nécessités, les maladies...
On est forcé de composer, de faire des concessions au temps qui passe. Et qui, lui, ne nous en fera pas.
Seul le ddésir perdure.

De mémoire, ça ne m'est pas arrivé...
J'ai tendance à vouloir absolument connaître la fin d'un roman, où je me dis que la fin va sauver tout le reste on ne sais jamais...  
Par contre, comme je lis souvent plusieurs livres en même temps, et pas que des romans, là je peux poser le livre, en commencer un autre qui m'attire plus sur le moment, et remettre le premier à plus tard (plus tard étant une donnée très indéterminée chez moi... ).

Je crois que c´est bien toi, Chymère dont j´avais lu un jour une petite phrase- je ne me souviens plus sur quel fil- lorsque tu parlais aussi de cette manière de lire plusieurs titres à la fois. Un autre Parfumé s´était empressé de répondre " moi, jamais", car il n´envisageait pas ce type de lecture bigarrée.
 Et je m´étais mise en tête d´en parler, un jour sur le Forum. Car chez-moi, c´est devenu presque une méthode.

topocl a écrit:

Harelde a écrit:

Oui, j'abandonne parfois. Mais comme Monilet, je n'aime pas ça. Mais je fais de moins en moins d'effort. Si un livre m'ennuie, si le style de l'auteur est inintéressant, je perds de moins en moins de temps à m'accrocher. Au risque, bien sûr de passer à côté d'une bonne lecture.

Et alors? Si tu la remplaces par une autre bonne lecture, quelle importance?

J'aime ta sagesse  
Et si l'attitude face aux livres était le reflet des choix de toute une vie?
(j'exagère un peu là mais bon c'est juste pour le plaisir.)
Il y a ceux qui s'acharnent même quand c'est mauvais, ceux qui lâchent le morceau à la moindre difficulté, ceux qui cherchent la perfection, d'autres le simple plaisir et enfin les sages qui s'adaptent au fur et à mesure en essayant de faire les meilleurs choix sans perdre leur temps ni se précipiter tout en sachant qu'une marge d'erreur, une frange d'incertitude est inévitable; sans compter qu'il y a un moment pour tout.
Moralité: le choix de lire un livre jusqu'au bout ou pas, ce n'est pas si grave...

swallow a écrit:

Je crois que c´est bien toi, Chymère dont j´avais lu un jour une petite phrase- je ne me souviens plus sur quel fil- lorsque tu parlais aussi de cette manière de lire plusieurs titres à la fois. Un autre Parfumé s´était empressé de répondre " moi, jamais", car il n´envisageait pas ce type de lecture bigarrée.
 Et je m´étais mise en tête d´en parler, un jour sur le Forum. Car chez-moi, c´est devenu presque une méthode.

Oui, c'est très possible...  
Pour ma part, ce n'est pas spécialement une méthode, plus disons de l'ordre de l'inspiration d'un moment.
Par contre, je n'aime pas mélanger les romans... La fiction, c'est différent, on est dans une ambiance particulière... Alors que dans la "non-fiction" l'émotionnel est finalement moins important.

Mais par contre, c'est vrai que UnMotBleu a tout à fait raison : ce que l'on lit, et la manière dont on le lit révèle beaucoup de notre personnalité.

unmotbleu a écrit:

Moralité: le choix de lire un livre jusqu'au bout ou pas, ce n'est pas si grave...

tout à fait d'accord
j'adore la langue française quand je trouve de telles explications:

Citation :

Un dilemme cornélien est une expression utilisée en littérature française, impliquant la notion d'un choix impossible entre deux valeurs tout aussi importantes et estimables l'une que l'autre, à savoir le Devoir d'un côté, et l'Amour de l'autre.

on peut donc dire que n'abandonner à aucun prix un livre revient un peu au "devoir" et se donner la liberté de le faire à "l'amour"?!

mais surtout je viens de réaliser que je peux dire de moi-même: je n'abandonne jamais une lecture...  si le livre ne me convient pas, je mets un marque-pages, je le mets de côté pour y revenir plus tard... si cela se trouve, je ne vais plus jamais y revenir, mais, je n'ai pas abandonné ma lecture, je n'ai tout simplement pas eu le temps de la terminer

kenavo a écrit:

mais surtout je viens de réaliser que je peux dire de moi-même: je n'abandonne jamais une lecture...  si le livre ne me convient pas, je mets un marque-pages, je le mets de côté pour y revenir plus tard... si cela se trouve, je ne vais plus jamais y revenir, mais, je n'ai pas abandonné ma lecture, je n'ai tout simplement pas eu le temps de la terminer

 

Bon, moi c'est (notamment) La Route des Flandres que je n'ai pas pu finir... Je vais dire que j'ai laissé le marque-page...

eXPie a écrit:

 

 oui, il y a un graaaaaaaand marque-page dans celui-là... avec un  mais aussi l'envie d'y revenir!! vraiment!!

kenavo a écrit:

mais surtout je viens de réaliser que je peux dire de moi-même: je n'abandonne jamais une lecture...  si le livre ne me convient pas, je mets un marque-pages, je le mets de côté pour y revenir plus tard... si cela se trouve, je ne vais plus jamais y revenir, mais, je n'ai pas abandonné ma lecture, je n'ai tout simplement pas eu le temps de la terminer

Tu dois avoir une grande collection de marques pages.... 

topocl, donc un livre doit te faire nécessairement la cour?

kenavo a écrit:

mais surtout je viens de réaliser que je peux dire de moi-même: je n'abandonne jamais une lecture...  si le livre ne me convient pas, je mets un marque-pages, je le mets de côté pour y revenir plus tard... si cela se trouve, je ne vais plus jamais y revenir, mais, je n'ai pas abandonné ma lecture, je n'ai tout simplement pas eu le temps de la terminer

Tiens donc un peu comme moi.
Hum on se donne bonne conscience ainsi.
Et voilà une création, PAF, pile à finir  

En plus PAF ça sonne bien, ça rappelle à l'ordre comme une grosse claque dans la figure.

non ils doivent seulement se plier à mes désirs   !

Pas souvent, mais ça m'arrive : récemment, j'ai arrêté de lire Parasites de Ryu Murakami; il me mettait mal à l'aise et était trop gros (au moins 400p) pour que je puisse le continuer...
C'est idiot mais je déteste faire ça  

Il y a une éternité... pour moi, 2007 représente déjà une autre vie... je lisais à ce moment-là un livre après l'autre et je finissais presque jamais la plupart de mes lectures un peu comme le phénomène des marques-pages que Kenavo veut indiquer... Plus jeune, c'est-à-dire durant la période pré-ado, j'aboutissais chaque lecture et m'en tenais à des romans jeunesse assez courts... je battais des records. Je retenais beaucoup de lectures et posais des questions pointues à la plupart de mes coéquipiers en exposés oraux...

Aujourd'hui, je suis un peu parvenu au stade de maturation dans ma vie de lecteur. Je continue toujours tout autant à présenter des symptômes de lecture-consommation et j'en suis tout à fait conscient-vigilant mais plus ça va, plus j'approche chaque lecture avec l'objectif de vouloir en apprendre quelque chose. Je recherche de plus en plus ce qui daignera m'intéresser et j'aime beaucoup que l'écrivain-e me parle à travers mes préoccupations.

Plus jeune, j'ai passé par les phases de littérature jeunesse, romans-ados, policiers, et best-sellers... 2007 représente un peu le point où ma conscience de lecteur a changé. Je suis entré en Littérature l'année précédente, du moins j'ai assumé cette partie qui faisait part intégrante de ma vocation. Entrer en littérature, ce n'est pas le fait de lire et/ou écrire mais plutôt acquérir cette conscience d'en faire partie. À travers tout ce processus, des lectures se prennent et d'autres se délaissent... nous devenons plus mûrs dans nos goûts.