Abandonnez-vous des lectures ?

ou changer la méthode de sélection ?

J' abandonne de plus en plus... La vie est trop courte et les bons livres (ceux qui nous conviennent) trop nombreux... Mais pour etre honnète, il m' arrive d' alller jusqu' au bout de mon masochisme en me disant que c' est moi qui suis mal disposé...ou qu' il faut lui donner sa chance juqu' au bout... Et patin coufin, mais il ne faut pas !

Tu as raison Queenie, au début c'est dur mais une fois qu'on a commencé à abandonner, ça se fait tout seul

Epi a écrit:

Tu as raison Queenie, au début c'est dur mais une fois qu'on a commencé à abandonner, ça se fait tout seul

Tout à fait d'accord

J'abandonne sans état d'âme; en général, cela me prend comme un coup de fusil, quand je reprends le livre après avoir lu un premier jet plus ou moins conséquent. Et quand je m'y remets, c'est à ce moment là, que d'un seul coup, je me dis que je n'irai pas au bout.... et là je commence à ne plus pouvoir me concentrer dessus, et à ne plus rien y comprendre ( comme une route soudain plongée dans le brouillard)l’expérience me prouve qu'une fois ce stade, j'ai beau m'acharner, rien n'y fait....impossible de le finir. Donc, maintenant, illico, j'arrête.

J'aimerais pouvoir donner une chance à chaque livre, et leur laisser à chacun le temps de se faire aimer.... mais je n'y arrive pas

J'abandonne très peu de livres parce que je les choisis avec attention. Je laisse surtout des polars dont le style ne m'accroche pas. D'une manière générale tous les romans qui ont une écriture trop scénaristique et sans relief. Trop de pseudo-écrivains pensent qu'il suffit de raconter une histoire pour faire de la littérature. Idem pour le cinéma et les autres arts d'ailleurs. Et si c'est insignifiant je décroche immédiatement. Ça ne m'arrive heureusement pas souvent.

Comme je lis beaucoup, ça ne me gêne pas d'abandonner beaucoup. Parfois au bout de 10 lignes, ou de 20 pages, parfois passé la moitié. Parfois même avant d'avoir lu le livre : je le prends à la bibliothèque parce ce qu'il m'a fait un clin d'oeil, mais il finit par rester au fond du sac, et je le ramène sans l'avoir ouvert.

Cela ne me donne absolument pas une impression d'échec. Au contraire, cela me permet de toucher à tout sans trop pâtir, de me faire une opinion, parcellaire certes, mais meilleure que si je n'avais même pas essayé.

Il y a tellement de choses qui font envie dans un livre et cela demande une telle alchimie pour qu'il nous plaise : la couverture, l'exergue, la première phrase, le thème, l'histoire, Le contexte, le mode narratif, le style, les références émotions et souvenirs qui remontent en nous… Il est tout à fait normal qu'il soit impossible de choisir à coup sûr un livre simplement et d'être sûr qu'il va nous plaire. C'est aussi ce qui fait qu'il est si difficile de conseiller une lecture à quelqu'un et d'être surs à coup sûr que ça va marcher ( voir les chaines de lectures)

topocl a écrit:

Il est tout à fait normal qu'il soit impossible de choisir à coup sûr un livre simplement et d'être sûr qu'il va nous plaire. C'est aussi ce qui fait qu'il est si difficile de conseiller une lecture à quelqu'un et d'être surs à coup sûr que ça va marcher ( voir les chaines de lectures)

La question est de savoir s'il faut nécessairement lire ou faire lire un roman sensé nous "plaire". J'aime bien entrer dans des univers qui ne sont pas faits pour moi a priori, être déstabilisé, surpris. On peut chercher le plaisir immédiat mais on peut aussi ouvrir d'autres portes, faire un effort qui semble opposé à la notion de plaisir mais qui finalement nous fait découvrir de nouvelles sensations. Un film comme le Faust de Sokourov avait tout pour me rebuter au départ et j'ai eu envie de sortir de la salle mais j'ai fait cet effort et progressivement je me suis rendu compte que son langage qui me mettait en difficulté pouvait me devenir plus familier et à l'arrivée j'ai trouvé le film sublime. J'ai failli abandonner et dire ici que c'était insupportable... et puis non. C'est valable pour bien des a priori qu'on peut avoir sur la peinture, le cinéma, la musique. Même si on ne peut pas tout aimer et accepter évidemment.

On pourrait abandonner Proust, Joyce ou Woolf parce que leur écriture est exigente et nécessite un temps d'adaptation mais quels voyages!

Dans la chaîne de lecture on prend trop de précautions. On choisit en fonction de ce que l'autre est sensé apprécier plutôt que de lui donner à lire quelque chose qui nous a marqué et qui pourrait bousculer ses habitudes. J'aime chambouler mes habitudes, mon confort. C'est d'ailleurs probablement une des missions de l'art que de nous ouvrir de nouveaux champs de perception et de compréhension du monde. Pour ça aussi que les plus novateurs sont si souvent incompris, rejetés, sifflés. Et ensuite ils deviennent les modèles à suivre...

Je n'abandonne quasiment jamais de lectures, sans doute parce que j'apprécie toujours aller au bout de quelque chose et que laisser de côté me gêne, indépendamment de mon ressenti du contenu...par contre, je suis très sélectif en amont sur mes choix et prends beaucoup de temps à établir ma pile à lire.

Avadoro a écrit:

Je n'abandonne quasiment jamais de lectures, sans doute parce que j'apprécie toujours aller au bout de quelque chose et que laisser de côté me gêne, indépendamment de mon ressenti du contenu...par contre, je suis très sélectif en amont sur mes choix et prends beaucoup de temps à établir ma pile à lire.

Idem

J'abandonne rarement une lecture, j'aime aller jusqu'au bout d'un livre même s'il n'est pas forcément passionant. Quand j'abandonne un livre, il y a deux possibilités :

- avec rage et colère, parce que je le trouve médiocre et dans ce cas il file à la poubelle verte au recyclage des vieux papiers.
- avec lassitude et fatigue parce qu'il m'a trop ennuyée malgré tous mes efforts pour continuer à le lire.

Les abandons sont fluctuants selon mon état de fatigue.

Avadoro a écrit:

Je n'abandonne quasiment jamais de lectures, sans doute parce que j'apprécie toujours aller au bout de quelque chose et que laisser de côté me gêne, indépendamment de mon ressenti du contenu...par contre, je suis très sélectif en amont sur mes choix et prends beaucoup de temps à établir ma pile à lire.

Je te rejoins Avadoro (et donc en même temps Marko), j'ai l'impression de me tromper de moins en moins dans mes choix...
Mais là, je suis tout de même en train de me faire violence pour continuer à lire le premier roman de Jean Paul Goux (pourtant Dieu sait que j'aime cet auteur!), Le montreur d'ombres...Il avait alors un style carrément étouffant, heureusement qu'il l'a épuré depuis!...
Irai-je jusqu'au bout?

Il m'est arrivé, parfois de m'accrocher solidement au bastingage, sans que je puisse en expliquer la raison, ni ce qui m'a donné le courage d'avancer...et arriver à apprécier la lecture en question. Je pense à David Grossman en particulier que j'ai mis beaucoup de temps à apprivoiser.

Ces moments de "déserts littéraires" arrivent par série, comme la machine à perdre qui se met en route, et qu'on a du mal à arrêter.Et puis il suffit d'un livre, pour repartir vers de meilleurs Karma.

J'aimerais arriver à ne plus me tromper aussi souvent, et à parvenir à dépasser certaines appréhensions, et le sentiment d'insécurité qui me fait souvent reculer....

mimi54 a écrit:

Ces moments de "déserts littéraires" arrivent par série,

C'est bien cela, deux coup sur coup dans lesquels je n'ai lu que des mots mais plutôt que de les abandonner j'ai sauté allègrement 200 pages pour finalement retrouver le fil et arriver à la fin bien soulagé.
Je n'incrimine pas l'auteur qui s'est trouvé être publié donc lu et choisi par des par des gens sans doute plus autorisés que moi.
C'est plutôt le moment où je suis peut être moins disponible déjà plein d'occupations et de projets divers...

Avadoro a écrit:

Je n'abandonne quasiment jamais de lectures, sans doute parce que j'apprécie toujours aller au bout de quelque chose et que laisser de côté me gêne, indépendamment de mon ressenti du contenu...par contre, je suis très sélectif en amont sur mes choix et prends beaucoup de temps à établir ma pile à lire.

Marko a écrit:

Idem

Vous ne feriez pas de coaching ? Si oui je suis intéressée.