Que lisez-vous en avril?

J'ai commencé La mission de Friedrich Dürrenmatt.

aeriale a écrit:

topocl a écrit:

Je lis Le soldat et le gramophone de Sasa Stanisic
. Une écriture riche et foisonnante qui me demande parfois une pose; je vais intercaler avec Tu verras de Nicolas Fargues que je ramène de la bibliothèque

C'est tout à fait vrai, le Stanisic est si touffus, il part dans tellement de pistes à la fois qu'il nécssite un peu d'aération parfois!
J'espère que tu apprécieras le Fargues autant que moi...curieuse de ton avis Topocl.

Bon je viens de lire Tu verras de Nicolas Fargues dans l'après-midi et je ne peux surtout pas dire que c'est une aération! Un choc très fort , mais pas vraiment le petit roman léger que j'attendais pour faire une pause dans le Stanisic! (je ne connaissais pas vraiment le sujet) Un roman violent et beau qui me rappelle un peu Son Frère de Besson sur un sujet assez proche. Je vais poster sur le fil de N. Fargues sans tarder, sur un livre comme ça sera plutot un fatras d'émotions qu'un commentaire construit.

L'irrégulière d'Edmonde Charles-Roux

aeriale a écrit:

Toujours dans La maison du sommeil de J. Coe et je me régale!

Je me demande encore ce qui à l'époque m'a fait abandonner ce livre. (D'ailleurs j'avais tout oublié de l'intrigue, comme les clients du Dr Dudden !)

Tant mieux ! Il est dans ma PAL !

Oui, Arabella; je pense d'ouvrir un fil plus tard. Mais j'ai des jours de beaucoup de travail devant moi et une semaine en Russie...(je vais emporter la lecture!).

bix229 a écrit:

tom léo a écrit:

Je suis encore chez Ilf et Petrow, Les Douze chaises, et etonne qu`il n`y a pas un fil pour ce classique russe.

J' ai lu ce livre. On est étonné en le lisant par l' impression de liberté et d' humour exprimés par Les Douze chaises, à un moment où la répression stalinienne sévissait contre tous les intellectuels et
artistes en URSS.

Le livre date de 1928, donc la toute grande repression des annees trente etaient encore a venir. Jusqu`a un certain moment, c`est beaucoup par la satire que la critique au regime passait encore. Mais c'est vrai: ils ne machent pas les mots, et la critique est sensible.

Par ailleurs il me semble (si j'interprete bien des commentaires) qu'ils etaient tous les deux proches de Boulgakov?!

topocl a écrit:

Bon je viens de lire Tu verras de Nicolas Fargues dans l'après-midi et je ne peux surtout pas dire que c'est une aération! Un choc très fort , mais pas vraiment le petit roman léger que j'attendais pour faire une pause dans le Stanisic! (je ne connaissais pas vraiment le sujet) Un roman violent et beau qui me rappelle un peu Son Frère de Besson sur un sujet assez proche. Je vais poster sur le fil de N. Fargues sans tarder, sur un livre comme ça sera plutot un fatras d'émotions qu'un commentaire construit.

Topocl, je viens de lire tes impressions et je vois que ce roman t'a retournée, tout comme moi. Merci pour ce beau commentaire, comme tu le dis, il s'en dégage beaucoup plus des émotions violentes que l'envie de le décrypter pour en faire un commentaire précis, mais tu as bien réussi à faire passer celà...

Quand je parlais d'aération, je pensais plutôt à des pauses. Le Nicolas Fargues n'est pas un livre anodin, il faut le savoir! Quant à la comparaison avec Besson il me semble que ce dernier a beaucoup moins d'authenticité dans son écriture (mais je n'ai pas lu ce livre, Son frère)

Je serai alors au soleil et à l’ombre de Christian Kracht.

animal a écrit:

Je serai alors au soleil et à l’ombre de Christian Kracht.

tiens, tiens.. un survivant de la "littérature pop" (monde germanophone) des années 90
le livre de Kracht "Faserland" (pas traduit en français) a déclenché dans les années 1990 ce terme (mais il réagit allergique si on le lui dit en interviews )
en quelque sorte de la littérature 'light' avec quelques exigences.. tu va nous dire tes impressions

entamé de pas grand chose, pour l'instant je retiens plus le light que l'ambiance... réponse bientôt !

Je relis La Cathédrale, de Huysmans, et commence Les Jeunes filles, de Montherlant.

J'ai passé un très beau moment avec Sylvie Germain (une fois de plus!) et son dernier ouvrage: Le monde sans vous.

aeriale a écrit:

. Le Nicolas Fargues n'est pas un livre anodin, il faut le savoir! Quant à la comparaison avec Besson il me semble que ce dernier a beaucoup moins d'authenticité dans son écriture (mais je n'ai pas lu ce livre, Son frère)

D'accord, je trouve que Son frère est un roman à part chez Besson. Je n'ai pas lu d'autres Nicolas Fargues, mais je crois que c'est un peu pareil d'ailleurs, il n'est pas dans la ligne de ce qu'il écrit d'habitude d'après ce que j'ai lu sur son fil.
Sur un thème comme ça, de toute façon, ou ça prend à la gorge de sincérité, ou on se détourne rapidement.

Lu Le Passeur, de Ingeborg Bachmann. Gros bof. Peut-être n'aurais-je pas dû commencer par des textes par ces petits textes, pour certains inachevés, pour d'autres posthumes, voire un peu fond de tiroir... Toutes ces petites histoires sont trop pleines de Signifiant, de Profondeur et de Symbole...

Je termine Ce que je sais : Andrew Cowan. Dans le genre flippé : Toutes les vies sont ratées, c' est plutot interessant meme si déprimant.
Le narrateur décide à 40 ans de faire le bilan de sa vie. Pas de chance, il apperçoit que sous des apparences plutot positives, cette vie n' est que faux semblants.
Indifférence, apathie, égoisme, routine et mauvaise graisse...
En fait ii est à coté de la plaque. Au lieu de vivre sa vie, il s' est contenté de l' observer. Sans risque ni passion.

D' ailleurs observer, c' est son job : détective privé pour une compagnie d' assurances.
Armé d' une caméra, d' un magnéto et d' un appareil photo, il va fouiner dans la vie privée des gens.
Divorces, séparations, droit de visites des enfants, pensions alimentaires.
ça ne le passionne pas vraiment, mais il satisfait au moins ses instincts d' observateur passif.

Mais à l' occasion de son 40e anniversaire, il va beaucoup plus loin. Il épie sa femme, et le couple d' amis les plus prohes. Il les filme , les écoute avec des micros cachés, et ce qu' il découvre n' est pas franchement réjouissant.
Sa femme est l' objet d' une cour pressante de l' ami, tandis que l' amie pour laquelle il a des fantasmes concupiscents semble mal disposée à son égard.

Et comme il a tout raté, et que l' avenir est très menaçant, il essaie de rebrousser chemin.
A l' époque de ses 20 et quelques années où tout n' était pas encore joué.
Il était alors amoureux d' une autre, il essayait d' écrire des fictions.
Peut etre qu' à l' époque son film préféré n' était pas encore Fenetre sur cour...

Cowan décrit parfaitement un milieu qu' il semble bien connaitre, la sempiternelle middle class,
enfin, une espèce dans l' espèce, ni tout à fait bourgeoise ni tout à fait bohème...

Je suis plongé dans la biographie de Saladin par Anne-Marie Eddé, et j'enchaînerai avec Portrait de femme (Henry James).