Stéphane Hessel [Politique]

odrey a écrit:

Coli, on peut aussi s'indigner parce que la voisine a mis un paillasson rose fluo devant sa porte et que ça jure avec le jaune pisse de la cage d'escalier. Non mais, c'est vrai, c'est moche le rose fluo et ça personne n'en parle!

Ouais grave je me sens indignée !

Non mais c'est vrai quoi... je croyais que le monde était tout beau jusqu'à peu...

Bref, résumons, résumons : Indignez-vous, c'est un geste plein de bonne volonté mais insuffisant. Stéphane Hessel a fait quoi d'autre sinon ?

Il y a de quoi faire si on regarde une petite bio... j'imagine qu'il y a toujours des points sur lesquels on peut discuter quand on connait mais la liste et longue et l'engagement et l'action ont l'air constants pour la non violence et les droits de l'homme.

Ouais, parce que c'est dommage, finalement, de se limiter seulement à ce petit livre en ce qui concerne Hessel...
Ceci dit, je ne reviendrai sans doute pas tout de suite au reste de sa bibliographie. Faut que je laisse reposer un petit moment...

Les femmes et les hommes exemplaires, dignes d' affection, d' admiration, de respect ne courent pas les rues.
Pourquoi est-il si difficile de les croire et de les aimer.
Le scepticisme a parfois raison de tout, ou presque...

En même temps il n'y a rien de plus dangereux qu'une admiration absolue qui abolit tout esprit critique. Parce que des êtres parfaits, cela n'existe pas. Tout le monde fait des erreurs, ou tout simplement des choses moins intéressantes ou pertinentes. Il faut pouvoir le dire aussi, faire la part des choses. Sinon c'est de l'idolâtrie, et peut amener très loin. Personne n'est jamais tout blanc ou tout noir, et dire à priori que c'est bien parce que c'est un tel, me gêne terriblement. Même si on aime les gens, on doit pouvoir aussi leur dire qu'ils se trompent ou que l'on est pas d'accord sur tel ou tel point. Je dirais même que si on ne le fait pas, c'est un manque de respect ou de confiance.

Arabella a écrit:

En même temps il n'y a rien de plus dangereux qu'une admiration absolue qui abolit tout esprit critique. Parce que des êtres parfaits, cela n'existe pas. Tout le monde fait des erreurs, ou tout simplement des choses moins intéressantes ou pertinentes. Il faut pouvoir le dire aussi, faire la part des choses. Sinon c'est de l'idolâtrie, et peut amener très loin. Personne n'est jamais tout blanc ou tout noir, et dire à priori que c'est bien parce que c'est un tel, me gêne terriblement. Même si on aime les gens, on doit pouvoir aussi leur dire qu'ils se trompent ou que l'on est pas d'accord sur tel ou tel point. Je dirais même que si on ne le fait pas, c'est un manque de respect ou de confiance.

Merci arabella, c'est ce que j'essaye de dire depuis le début, il ne faut pas aimer ce livre simplement parce qu'il vient de ce monsieur.
Et mon avis personnel est qu'intrinsèquement ce livre s'oublie trés vite.

Citation :

Personnellement je préfère le petit ouvrage du comité invisible : "l'insurrection qui vient", cela ne se veut pas novateur et cela ne l'est pas mais il a au moins le mérite de vouloir mettre un joyeux bordel.

mais tu le prends comme le canular parfois annoncé ou pas ? le concept de canular réduirait le bordel (où l'idée que je m'en fais) donc je ne sais pas.

animal a écrit:

Citation :

Personnellement je préfère le petit ouvrage du comité invisible : "l'insurrection qui vient", cela ne se veut pas novateur et cela ne l'est pas mais il a au moins le mérite de vouloir mettre un joyeux bordel.

mais tu le prends comme le canular parfois annoncé ou pas ? le concept de canular réduirait le bordel (où l'idée que je m'en fais) donc je ne sais pas.

pour moi le bordel se constitue avant tout du doute que cela soit sur la situation décrite ou sur l'ouvrage lui-même. Donc pour moi ca amplifie ce bordel...En laissant les questions en suspens...

mmmmh... pas le même genre de bordel quand même entre agitation de l'esprit ou bordel à conséquences physiques directes. et pour l'ouvrage c'est la seule question puisque celle de la forme qui serait une description indirecte de situation (à un tout premier degré ça serait difficile de parler de description).

pour en revenir au sujet, il y a un lien, celui de l'impact de la source ou auteur qui est aussi celui de la motivation de cette source ou de cet auteur. Plus facile de prêter l'oreille en fonction de critères rustiques comme une bonne intention simple (qui n'empêche les doutes sur l'authenticité des intentions affichées dans de très, trop, nombreux cas).

Arabella a écrit:

En même temps il n'y a rien de plus dangereux qu'une admiration absolue qui abolit tout esprit critique. Parce que des êtres parfaits, cela n'existe pas. Tout le monde fait des erreurs, ou tout simplement des choses moins intéressantes ou pertinentes. Il faut pouvoir le dire aussi, faire la part des choses. Sinon c'est de l'idolâtrie, et peut amener très loin. Personne n'est jamais tout blanc ou tout noir, et dire à priori que c'est bien parce que c'est un tel, me gêne terriblement. Même si on aime les gens, on doit pouvoir aussi leur dire qu'ils se trompent ou que l'on est pas d'accord sur tel ou tel point. Je dirais même que si on ne le fait pas, c'est un manque de respect ou de confiance.

"Admiration absolue, idolatrie", j' espère que ce n' est pas moi ça... parce que ça ne me ressemble pas du tout !
Le culte de la personnalité je n' ai jamais donné, non plus.
Ce ci dit, je le répète il y a des gens admirables, exemplaires et respectables. Et comme ils ne courent pas les rues, je suis content qu' ils existent et qu' ils galvanisent les jeunes et les moins jeunes...
Le plus souvent, ils restent dans l' ombre et s' ils font parler d' eux c' est parce qu' ils mettent la main à la pate. Dans le cas des expulsions de SDF, de sans logis, de sans papiers, de gens de peu.

Et non, ça ne me viendrait pas à l' idée d' aller les critiquer, parce qu' ils sont plus utiles que moi,
qu' ils prennent des risques quotidiens.

C'est ton droit de refuser d'émettre la moindre critique ou objection d'aucune sorte vis à vis de telle ou telle personne que tu trouves admirable. J'espère juste que tu admets que d'autres puissent ne pas fonctionner de la même manière. Pour ma part quelle que soit l'admiration ou le respect que je puis avoir pour tel ou tel, je trouve sain et normal de dire à tel ou tel moment que je ne suis pas d'accord ou je désapprouve des propos ou des actions, sans cesser de respecter la personne. Mais je considère que nul n'est infaillible, et que l'absence de la possibilité d'une mise en cause par principe est profondément dangereuse.

J' aime aimer et donc j' assume et la sympathie, l' admiration et le respect que j' ai pour Stéphane
Hessel, moins pour son petit livre évidemment, que pour sa vie et son parcours. Lui et quelques autres...
Qui voit là de l' aveuglement, du fanatisme me lit mal. Je n' ai jamais employé des termes semblables
parce qu'ils sont absolument incompatibles avec nimporte quel type de relation saine et équilibrée.
Et jamais Hessel n' a demandé qu' on lui accorde une telle dévotion.
J' espère aussi que personne ici ne se sentira concerné par ta mise en garde solennelle.

Je lis tous les jours sur le forum des témoignages enthousiastes et chaleureux concernant des écrivains, des peintres, des cinéaste...
Peut etre sont ils exagérés, peut etre un peu délirants, mais pourtant, qu' est-ce que c' est agréable à penser, à éprouver, à vivre tout simplement ...
Se tromper ? La belle affaire... On se trompe souvent...Mais on a besoin d' illusions de ce genre.
Powys dit qu' elles sont "vitales".

Et si je me me trompe dans mes sympathies, tant pis... Que le diable me patafiole !

bix229 a écrit:

Qui voit là de l' aveuglement, du fanatisme me lit mal. Je n' ai jamais employé des termes semblables
parce qu'ils sont absolument incompatibles avec nimporte quel type de relation saine et équilibrée.

Moi non plus je n'ai jamais utilisé ces termes, et me les prêter me semble pour le moins étrange, sinon de mauvaise foi.
La seule chose que je revendique et que je revendiquerai toujours c'est la liberté de donner son opinion sur tel ou tel sujet. Là le sujet était me semble-t-il le livre de Monsieur Hessel, Kierkegaard a donné un avis négatif dessus, discuter son avis de manière argumenté est évidemment normal, mais vouloir couper court à la discussion en évoquant l'admiration et le respect, voir l'amour pour la personne de Stéphane Hessel me dérange. Comme je disais plus haut, l'admiration pour une personne ne peut être inconditionnelle, et si à un moment il fait des choses moins intéressantes ou pertinentes, comme certains le pensent de ce livre, ils ont le droit de le dire. Et leur opposer son amour pour la personne de l'auteur me paraît hors propos. Essayons sur un forum de rester au plan des idées et non pas des sentiments, parce que là on n'aura que des réactions épidermiques et aucun échange réel.

bix229 a écrit:

Je lis tous les jours sur le forum des témoignages enthousiastes et chaleureux concernant des écrivains, des peintres, des cinéaste...
Peut etre sont ils exagérés, peut etre un peu délirants, mais pourtant, qu' est-ce que c' est agréable à penser, à éprouver, à vivre tout simplement ...
Se tromper ? La belle affaire... On se trompe souvent...Mais on a besoin d' illusions de ce genre.
Powys dit qu' elles sont "vitales".

Heureusement qu'on s'enthousiasme sur des choses, y compris à tort, si on ne le faisait pas, on serait d'une certaine façon déjà mort. Mais je voudrais juste que tu puisses admettre que tout le monde ne partage pas les mêmes enthousiasmes, et qu'il ait autant le droit de le dire, l'esprit critique me paraît aussi vital que la capacité à s'enthousiasmer.

D'une certaine façon, le passé de resistant, l'humanisme et l'âge (c'est bien connu que les personnes âgées ne disent pas de conneries) du bonhomme prennent en otage le lecteur. Remettre en cause Indignez-vous est vécu comme une remise en cause de l'homme. Encore une fois, je pense M. Hessel sincère dans sa démarche. Il n'empêche que que sur ce coup-là, il n'a rien dit de bien neuf et pas d'une façon qui soit révolutionnaire. C'est mignon, ça ne mange pas de pain.

Voila qui est fort bien résumé