Hong Sang-soo

In another country

Dans une station balnéaire de Corée, un coin des plus paumés. Une jeune et femme et sa mère sont en en stand-by. La jeune femme imagine des scenarii de courts métrages. Dans chacune d'eux, une Française, dans ce lieu improbable. Dans le premier c'est une cinéaste célèbre, dans le deuxième une épouse venue retrouver son amant coréen, dans le troisième une épouse quittée par son mari pour une coréenne. Dans chaque scenario on retrouve certains personnages, voire certains dialogues, mais tout prend un relief différent suivant les situations. De subtiles variations se jouent, en même temps que l'air de rien, Hong Sang-soo se livre à une brillante dissection de certains mécanismes inhérents à notre fonctionnement.

Quel bonheur que de retrouver un nouveau film de Hong Sang-soo, jamais le même, même si on se retrouve dans un terrain connu. Isabelle Huppert s'y trouve comme un poisson dans l'eau, parfaitement étrangère et parfaitement à sa place. Sa présence met en valeur le caractère universel de son cinéma. C'est peut être son film le plus carrément drôle, mais en même temps la nostalgie et un mal d'être difficile à comprendre est toujours là. Et les subtiles jeux des différents possibles, que l'on peut varier à l'infini, mais jamais gratuitement. Chaque détail est signifiant, une paire de chaussure peut donner un caractère très différent à un personnage.

Un pur bonheur, ne le manquez pas.

In another Country



Même plaisir ressenti pour ce film en apparence léger et insignifiant mais qui propose comme toujours chez Hong Sang-soo de discrètes variations subtiles sur les mêmes thèmes. Redistribution des rôles, exploration des mêmes lieux puis bifurcation soudaine qui ouvre un autre espace, rencontre manquée qui peut ensuite aboutir... Le tout sur un ton à la fois drôle et tendre. Isabelle Huppert a rarement été aussi aérienne, séduisante et vivante. Elle qui semble toujours incarner la névrose, le mal être, le détachement. Ici elle est lumineuse et on prend du plaisir à ces rencontres cocasses et anecdotiques. On boit et on fume beaucoup dans le cinéma de Hong Sang-soo, on hystérise parfois certaines situations, on reste souvent frustré et éconduit. Nostalgie sous la bonne humeur.

C'est son film le plus immédiatement accessible et ludique. Et derrière l'exercice de style il y a beaucoup de sensibilité et de justesse sur les relations humaines.

In another country

Hong Sang-Soo compose une nouvelle variation familière et le personnage d'Isabelle Huppert rejoint avec beaucoup d'aisance cet univers. Le ton est en effet ludique, décontracté tout en creusant des doutes, des interrogations enfouies qui forment le coeur d'incertitudes relationnelles.
C'est une porte d'entrée idéale pour son oeuvre, tant ses motifs caractéristiques se dévoilent ici simplicité et sérénité. Je partage en tout cas complètement l'enthousiasme d'Arabella et Marko.

Arabella a écrit:

In another country

Dans une station balnéaire de Corée, un coin des plus paumés. Une jeune et femme et sa mère sont en en stand-by. La jeune femme imagine des scenarii de courts métrages. Dans chacune d'eux, une Française, dans ce lieu improbable. Dans le premier c'est une cinéaste célèbre, dans le deuxième une épouse venue retrouver son amant coréen, dans le troisième une épouse quittée par son mari pour une coréenne. Dans chaque scenario on retrouve certains personnages, voire certains dialogues, mais tout prend un relief différent suivant les situations. De subtiles variations se jouent, en même temps que l'air de rien, Hong Sang-soo se livre à une brillante dissection de certains mécanismes inhérents à notre fonctionnement.

Quel bonheur que de retrouver un nouveau film de Hong Sang-soo, jamais le même, même si on se retrouve dans un terrain connu. Isabelle Huppert s'y trouve comme un poisson dans l'eau, parfaitement étrangère et parfaitement à sa place. Sa présence met en valeur le caractère universel de son cinéma. C'est peut être son film le plus carrément drôle, mais en même temps la nostalgie et un mal d'être difficile à comprendre est toujours là. Et les subtiles jeux des différents possibles, que l'on peut varier à l'infini, mais jamais gratuitement. Chaque détail est signifiant, une paire de chaussure peut donner un caractère très différent à un personnage.

Un pur bonheur, ne le manquez pas.

Je ne peux qu'appuyer le commentaire d'Arabella.
Rien n'y manque.

J'ai beaucoup aimé aussi les lieux choisis, on ne devine jamais de quelle saison il s'agit, un peu hors temps, hors mode, un lieu à la fois plaisant mais qui peut vite engendrer la mélancolie, une image opacifiée, un soleil terriblement absent vu sa pâleur.
Une mer grise, un paysage de marée basse à fendre le coeur.
Bref un film d'atmosphère et de dialogues, les discussions autour du barbecue sont une franche réussite.

J'ai tout aimé dans ce film, sans restriction.

darkanny a écrit:

J'ai tout aimé dans ce film, sans restriction.

J'espère que d'autres auront envie de le voir maintenant.

Arabella a écrit:

darkanny a écrit:

J'ai tout aimé dans ce film, sans restriction.

J'espère que d'autres auront envie de le voir maintenant.

Ben oui...Je n'attends que ça de pouvoir le voir...

Peut être qu'il va passer pas trop loin de chez toi, Coline.

Arabella a écrit:

Peut être qu'il va passer pas trop loin de chez toi, Coline.

Il faut que ce soit chez moi (nous avons un Cap Cinéma maintenant) ou ce ne sera pas ...Je n'irai pas jusqu'à Clermont.
Or je ne le vois pas annoncé dans la rubrique "prochainement"...pas plus que le Kiarostami!

Arabella a écrit:

In another country

Dans une station balnéaire de Corée, un coin des plus paumés. Une jeune et femme et sa mère sont en en stand-by. La jeune femme imagine des scenarii de courts métrages. Dans chacune d'eux, une Française, dans ce lieu improbable. Dans le premier c'est une cinéaste célèbre, dans le deuxième une épouse venue retrouver son amant coréen, dans le troisième une épouse quittée par son mari pour une coréenne. Dans chaque scenario on retrouve certains personnages, voire certains dialogues, mais tout prend un relief différent suivant les situations. De subtiles variations se jouent, en même temps que l'air de rien, Hong Sang-soo se livre à une brillante dissection de certains mécanismes inhérents à notre fonctionnement.

Quel bonheur que de retrouver un nouveau film de Hong Sang-soo, jamais le même, même si on se retrouve dans un terrain connu. Isabelle Huppert s'y trouve comme un poisson dans l'eau, parfaitement étrangère et parfaitement à sa place. Sa présence met en valeur le caractère universel de son cinéma. C'est peut être son film le plus carrément drôle, mais en même temps la nostalgie et un mal d'être difficile à comprendre est toujours là. Et les subtiles jeux des différents possibles, que l'on peut varier à l'infini, mais jamais gratuitement. Chaque détail est signifiant, une paire de chaussure peut donner un caractère très différent à un personnage.

Un pur bonheur, ne le manquez pas.

Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Les derniers films de Hong Sang-soo ont plus qu'un air de parenté, les méchantes langues diraient même qu'il commence à bégayer son cinéma. Exact, mais cela fait partie du charme de l'entreprise, retrouver un cinéaste et sa façon de filmer (ces effets de zooms !) pour ce qui constitue une oeuvre cohérente et plus profonde qu'il peut sembler de prime abord, derrière une apparente nonchalance qui cache une précision diabolique. In another country, avec ses trois segments distincts et quelques personnages récurrents, est moins mystérieux que ses précédents opus. Une construction plus simple, quoique, pour des variations sur les thèmes chéris du réalisateur qui renvoient à une vision acerbe des coréens, les hommes principalement, caractérisés par leur veulerie, leurs infidélités et leur goût pour la boisson. Le trait n'est jamais appuyé et le sourire narquois de Hong se dissimule derrière sa caméra. Cependant, In another country, lesté de dialogues en anglais parfois indigents, peut difficilement passer pour le meilleur film du cinéaste coréen. Heureusement, Isabelle Huppert lui donne une fraîcheur qui rachète largement ses quelques défauts.

J’ai recroisé le chemin de Hong Sang-Soo et finalement, j’ai eu raison de persévérer ! (Merci @ Arabella).

J’ai pris plaisir à regarder La Vierge mise à nu par ses prétendants, le dernier film de sa trilogie donc.

Il prend son temps pour essayer de nous faire saisir l’invisible en nous invitant à voir et revoir les scènes sous un autre angle ou dans un autre rapport au temps qui prennent un autre sens. Comme s’il captait un moment où tout peut basculer dans le drame lorsque Jae-hoon se trompe de prénom au moment de faire enfin l’amour à Soo-Jung. On croit presque à une farce ! Mais à y réfléchir, il nous est tous arrivés à un moment donné de vivre des situations embarrassantes.

Les relations entre hommes et femmes ne sont pas faciles chez Hong Sang Soo, souvent l’alcool aide à se retrouver au lit sans pour autant donner lieu à des actes réussis. Les femmes apparaissent fluctuantes dans leur désir et les hommes empressés ou maladroits !

Sinon les décalages permettent de donner le point de vue de chacun des principaux protagonistes, ce qui permet d’appréhender les personnages de façon plus complexe et de comprendre certains traumatismes.
Ce changement de point de vue est à la fois troublant et vertigineux : est-ce si rare de vivre en osmose avec l’autre ?

La dernière scène semble le laisser espérer ...

Ravie de voir que tu as fini par entrer dans cet univers.

Un peu de persévérance, de curiosité et le tour est joué.
Merci d'avoir insisté!

De rien, quand on aime on voudrait partager.

Haewon et les hommes

Citation :

Haewon, une jeune et belle étudiante, veut mettre fin à la liaison qu’elle entretient avec son professeur Seongjun. Se sentant déprimée par le départ de sa mère qui part s’installer au Canada, elle le contacte à nouveau. Ce jour-là, ils rencontrent des étudiants dans un restaurant et leur relation est révélée. Haewon est de plus en plus perturbée et Seongjun émet l’idée qu’ils partent ailleurs tous les deux…

Avec Haewon et les hommes, nous sommes en terrain très familier à condition d'avoir déjà fréquenté le cinéma de Hong Sang-soo. La nonchalance d'un récit qui oscille entre rêve et réalité, ses longues promenades propices à la discussion entre amoureux plus ou moins en phase, ses sentiments flottants et cotonneux. Et toujours ces effets de zooms volontairement intempestifs, ce personnage récurrent de réalisateur enseignant velléitaire, ce goût pour l'alcool agissant tel un révélateur. Haewon dort beaucoup et il est malaisé de savoir si ce qu'elle raconte est le reflet de sa vie ou de simples rêves comme cette rencontre incongrue et émouvante avec Jane Birkin, qui donne la plus belle scène du film. Lequel est un poil moins convaincant que les précédents de Hong. Est-ce l'aspect un peu répétitif de ses oeuvres ? Ou parce que son alchimie subtile est moins efficiente ici ? Ne serait-ce pas plutôt parce que l'humour et l'ironie sont plus discrets et qu'il n'y a qu'une seule scène d'ivresse collective, contrairement à l'habitude ?