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| [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) | |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Ven 13 Avr 2012 - 15:01 | |
| Frances est animatrice-écrivain connue et reconnue. Gloria est une marginale qui vit du rmi et de la débrouille. Esprit Punk. Ados, elles se sont rencontrés dans un HP. Et ont vécu une histoire d'amour passionnelle d'adolescentes, en plein dans les années 80, de la révolte punk et de l'envie de bousiller un monde No Future. Frances fait un détour par Nancy, retrouve Gloria et l'embarque dans sa valise à son retour à Paris. Elles partagent alors l'appartement, une vie où Gloria n'a pas vraiment sa place. Frances prise dans ses problèmes de boulot et sa peur des rumeurs sur son homosexualité. Mais toujours attirée par le dérangement bordélique et qui sort des cadres. Un film franchement bancal, pas toujours très bien interprété, avec quelques répétitions inutiles, et des séquences un chouia racoleuses... Mais... c'est Punk ! Normal que ce soit le bordel, que ce soit pas toujours nickel, pas parfait, que ça déborde et crabouille dans les coins. Bye Bye Blondie est un film sincère, qui aurait pu être excellent, mais qui reste attendrissant. Il marque une époque, des envies, un désir d'aimer, de rébellion, de rompre avec la solitude et le système. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Ven 13 Avr 2012 - 22:42 | |
| Nana de Valérie Massadian - Citation :
- Nana a quatre ans et vit dans une maison de pierres par delà la forêt. De retour de l’école, une fin d'après-midi, elle ne trouve plus dans la maison que le silence. Un voyage dans la nuit de son enfance. Le monde à sa hauteur.
Avec ses 60 heures de rushes, Valérie Messadian, pour son premier essai, ne pouvait s'en tenir au format court qu'elle avait prévu à l'origine. Du coup, Nana est devenu un moyen/long métrage d'une durée de 68 minutes. Photographe reconnue, l'apprentie cinéaste a un sens de l'image indéniable et une vision claire de la mise en scène : pas de mouvements de caméra et une abondance de plans larges. Le son, également, est très travaillé. Ces qualités techniques auraient presque tendance à faire passer le scénario au second plan. Il est vrai qu'il est mince et susceptible d'être lu de différentes façons. Un film sur la survie, dans une maison isolée, d'une fillette de 4 ans abandonnée ? Une oeuvre sur la vie et la mort, dans un cadre rural, et dont le premier plan est l'égorgement d'un cochon ? Nana est un conte cruel, avec la découverte de solitude d'une enfant, dans le silence de la nature. Celle-ci n'est jamais oppressante, au contraire, et la petite fille tue le temps en jouant, en babillant (il y a peu d'autres paroles prononcées) et en reproduisant les gestes des adultes. Valérie Messadian voulait sortir des sentiers battus de la narration. Mission accomplie, même si elle impose pour cela un style contemplatif et une esthétique très marquée qui trahissent une volonté de se démarquer ostensiblement de la production courante, sans avoir à sa disposition une histoire suffisamment forte. En revanche, concernant la prestation de la petite Kelyna Lecomte, qui tient le film sur ses frêles épaules, il n'y a que des louanges à tresser. Elle est stupéfiante de naturel. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Sam 14 Avr 2012 - 14:55 | |
| Sur la piste du Marsupilami d'Alain Chabat - Citation :
- Quand Dan Geraldo, reporter en quête de scoop, arrive en Palombie, il ne se doute pas qu’il va faire la plus incroyable des découvertes… Avec Pablito, guide local plein de ressources, ils vont aller de surprise en surprise au cours d’une aventure trépidante et surtout révéler une nouvelle extraordinaire : Le Marsupilami, animal mythique et facétieux, existe vraiment !!!
Houba Houba Hop ! Les amoureux de Franquin retrouveront-ils son esprit dans l'adaptation de Chabat des aventures de sa créature mythique ? Pas sûr, l'esprit "Nul" gouverne le film qui alterne moments jubilatoires et pannes de secteur longuettes. C'est dans le délire le plus complet que Sur la piste du Marsupilami subjugue, avec la prestation de Lambert Wilson en Céline Dion comme sommet himalayesque. C'est un film pour enfants avec des blagues potaches réservées aux adultes où le marsupial, il est trop mignon, vole toutes les scènes. Bien sûr, cela part dans tous les sens, après un départ mou du genou, mais pas de quoi paniquer, le scénario est suffisamment malin pour que tout s'enchaîne sans trop de casse, malgré des scènes collatérales parfois d'une insondable vacuité. Même dans le creux de la vague, le film de Chabat reste sympathique, débile avec style, ridicule non sans recul. Et pour quelques instants d'anthologie, on pardonne à cette aventure carnavalesque ses trop nombreux tunnels. Ce n'est pas tous les jours que l'on se bidonne dans les salles de cinéma. Les amis du Marsupilami sont nos amis. Houba Houba Hop ! | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Dim 15 Avr 2012 - 14:43 | |
| @Arabella, bien d'accord! Et pour ceux intéressés, il sera re-diffusé sur Canal +Club lundi à 20H40 ) ... - traversay a écrit:
Peut-être bien que, plus c'est long, plus c'est bon, mais une décennie, c'est un peu exagéré pour une comédie romantique dont on sait, au premier regard, qu'il est fait pour elle et réciproquement. Dix hivers à Venise (et à Moscou, aussi, histoire de réchauffer l'atmosphère ?) est un film italien, mais on ne dirait pas. Sage, cafardeux, indécis, taciturne. Sans doute, le réalisateur, Valerio Mieli, aurait-il dû retirer ses moufles avant de tourner, non ? Ses personnages, à force de se cogner l'un contre l'autre, se font des bleus, à l'âme et ailleurs, et ça fait mal, pire que des engelures. Quant à Venise, le film joue l'anti-carte postale (qui ne valent pas les antipasti), à peine entraperçue dans la brume. Les interprètes sont frais et propres sur eux, mélancoliques comme un moineau en hiver, on a hâte de les voir conclure. Une perte de temps pour leur histoire sentimentale et pour les spectateurs frigorifiés. Que de lacunes dans la lagune ! Allez, une bonne soupe, un suppo et au lit ! Ro, tu es bien dur traversay, rien ne t'arrête pour un bon mot Je ne l'ai pas trouvé si nul ce film, loin de là même, et si dix hivers semblent bien trop pour concrétiser une histoire qui aurait dû en économiser les deux tiers (pas de pellicule hein, de leur histoire réelle) je ne me suis pas du tout ennuyée ni sentie frigorifiée. Au contraire de toi, j'ai bien aimé cette ballade un peu triste entre coups de foudre, coups de blues, ratages et dérapages et qui, bien que prenant parfois des chemins peu crédibles, peut toujours paraître possible lorsque l'on connait les complications dont peuvent s'encombrer les affaires de coeur. J'avais hâte de les voir conclure certes, mais à aucun moment leur petit jeu ne m'a lassée, à la fois amusée et trop curieuse que j'étais d'en connaître la chute. Qui n'a pas connu ce genre de chassés croisés, la vie en est truffée. Bien sûr il y a des passages où on se dit que leur moment est là, devant eux, et on s'étonne qu'eux mêmes ne le voient pas. Mais si on est honnête, rien n'est plus juste que ces revirements, ces quiproquos, ces attitudes défensives mues par une fierté viscérale et une bonne dose d'incompréhension. Bref un petit film tout joli et charmant qui m'a fait voir Venise sous un autre aspect, loin des clichés et des gondoles, dans des places désrtées ou des baraques à peine salubres, et dont les acteurs s'en tirent à merveille. Une bien jolie décennie qui mérite qu'on prenne le temps de s'y perdre... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Dim 15 Avr 2012 - 15:17 | |
| Les nouveaux chiens de garde (2012) de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat Le film part d’une longue filiation puisqu’il s’inspire d’un ouvrage publié par Serge Halimi en 1997, Les nouveaux chiens de garde, lui-même convoqué par le texte des Chiens de garde publié par Paul Nizan en 1932. Sans chercher à résumer toute la densité de ces deux ouvrages en 1h40 de vidéo, Gilles Balbastre et Yannick Kergoat tiennent toutefois à rappeler les quatre piliers fondamentaux de l’analyse de Serge Halimi. La base de l’analyse se fonde en premier lieu sur la dénonciation du journalisme de révérence qui fait exister des accointances entre certains journalistes et hommes politiques. Une fois ce constat posé, le film poursuit en abordant la toute-puissance des grands groupes industriels et financiers qui dirigent le grand jeu médiatique en investissant dans un nombre important de quotidiens nationaux français ou en s’exprimant sous couvert d’ « experts » dans les débats animés des chaînes télévisuelles. De fait, l’information devient une marchandise. Cette réalité, qui n’a peut-être jamais été démentie depuis que l’information et sa diffusion existent, prend toutefois aujourd’hui une ampleur qu’il importe de souligner lorsque l’évidence même est niée par la connivence qui existe entre journalistes, hommes politiques et industriels. Se mettant en jeu, face aux spectateurs, dans des scènes d’opposition frelatées, ils entretiennent l’illusion d’un système qui prône l’indépendance, l’objectivité et le pluralisme. Malheureusement, ce sont des notions que le monde de l’information peine à mettre en pratique. Inspiré du livre de Paul Nizan qui dénonçait, en 1932, les philosophes et les écrivains de son époque, gardiens de l’ordre établis sous couvert de neutralité intellectuelle, Les nouveaux chiens de garde propose une critique similaire mais actualisée à l’aune du 21e siècle. Ici, les écrivains et philosophes sont remplacés par la horde des journalistes, éditorialistes, experts médiatiques et consorts qui ont pour seule devise la persistance de leur sphère de privilèges. Les techniques mises en jeu sont la propagation d’informations stéréotypées, la prédominance du fait divers (« le fait divers fait diversion », Pierre Bourdieu), les « experts » affiliés à de grands groupes industriels, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur. En 1h40, le film présente ses arguments avec force exemples livrés sous forme de montages ou d’extraits télévisuels. Pour que le format reste digeste, il a fallu opérer une sélection. Les extraits proviennent de sources multiples : ainsi, le montage des débats télévisés sur LCI entre Luc Ferry et Jacques Julliard a été fourni par des professeurs de français et d’histoire-géo qui ont scrupuleusement enregistré et analysé les dialogues entre les deux intervenants. D’une manière plus générale, les sources de Balbastre et de Kergoat puisent essentiellement dans ce qu’ils nomment la « famille intellectuelle », en opposition à la « famille de classes », « d’intérêts de classes », de « protection d’un groupe social ». On pourrait dire que derrière ces qualifications, la manipulation éclate une nouvelle fois. On ne pourra toutefois pas contester la différence établie entre ces deux familles : d’un côté, les idées sont vivantes et évoluent au gré des réflexions de ses membres ; de l’autre, les idées sont figées et prises dans des conflits d’intérêts qui enlisent le dialogue et la réflexion. Surtout, en restant sur un mode sardonique, Les nouveaux chiens de garde, bien qu’il dénonce assidûment, ne se prétend pas détenteur d’une vérité absolue qui échappe aux victimes des grands manitous du monde médiatique. Plus que des certitudes, le film permet au spectateur de s’interroger : est-ce normal que l’épouse d’un ministre en exercice soit nommée par le Président de la République à la tête de l’audiovisuel extérieur français ? pourquoi les journalistes font-ils ménage avec des entreprises privées ? quelles répercussions cela entraîne-t-il sur leur manière d’exercer leur profession ? pourquoi invite-t-on toujours les mêmes experts pour animer les débats ? quels atouts possèdent leurs points de vue, et pourquoi accaparent-ils de la sorte l’espace médiatique ? A travers la dénonciation de tous les travers qui régissent actuellement le monde médiatique, ce film pousse le spectateur à plus de vigilance. La preuve qu’il touche à son but ? Une fois terminé, le spectateur n’a plus qu’une envie : se renseigner sur l’identité des réalisateurs du film et mener une enquête plus approfondie sur leur identité afin de découvrir si, par hasard, ceux-ci n’entretiendraient pas eux aussi des relations privilégiées avec des entreprises privées… Face à ce film, la réaction des grands quotidiens a été malaisée. Silence total pour Le Figaro… Le Monde, L’Express ou encore le Nouvel Obs s’avancent prudemment, saluant tout d’abord le film pour ses bonnes intentions, mais nuançant leur jugement en l’accusant de simplisme ou en regrettant que l’engagement de ses réalisateurs en fassent un film au parti pris. Face à ces accusations de simplisme, elles-mêmes d’une simplicité écrasante, Paul Nizan aurait sans doute répondu : "Les bourgeois installés aux postes du commandement spirituel répètent que la grossièreté des divisions est un péché contre l'esprit, et condamnent enfin à l'invalidation toutes les pensées qu'on forme ou qu'on conclut en partant de ces divisions vulgaires" ( Les chiens de garde). Pour un aperçu : Critique de l’Express
Critique du Monde Et la réponse de l’Acrimed à cette critique du Monde
Le site du filmEn lançant des accusations stériles aux qualités d’un film qui s’attaque aux grands rouages d’un système bien installé, ces quotidiens ne font que démontrer leur malaise et leur impartialité, et ce d’autant plus que les reproches qu’ils lui adressent ne viennent habituellement pas les perturber lorsqu’il s’agit de commenter des films plus anodins. Fi des qualités et des défauts des Nouveaux chiens de garde: ne serait-ce que parce qu’il allume l’esprit critique du spectateur, il s’annonce d’un intérêt salvateur. Permettant de comprendre les étapes qui ont permis aux médias de devenir ce qu’ils sont aujourd’hui, il éclaire sur le passé et l’actualité sans qu’il ne soit permis de douter de son intérêt critique pour les nombreuses années à venir… | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Dim 15 Avr 2012 - 21:45 | |
| Welcome in Vienna / Dieu ne croit plus en nousPremière partie sur trois. Je suis allé voir ça grâce au libraire, en lisant le programme du ciné j'étais passé au dessus... et la recommandation fut bonne. c'est un film du début des années 80. - Citation :
- Vienne 1938 : après la Nuit de Cristal et le meurtre de son père par les nazis, Ferry Tobler, un adolescent juif, fuit l'Autriche. Avec un laissez-passer difficilement acquis, il échoue à Prague. Là, Il y fait la connaissance de Gandhi, soldat allemand anti-nazi échappé de Dachau, et d'Alena, une tchèque chargée d'assister les réfugiés. Ensemble et avec d'autres immigrants juifs, ils parviennent jusqu'à Paris. Mais, sans papiers, ils sont arrêtés et internés par les autorités françaises dans le camp de rétention de Saint-Just-en-Chaussée. Profitant du chaos qui suit l'invasion allemande, ils s'échappent et tentent de rejoindre Marseille dans l'espoir de s'embarquer pour les Etats-Unis.
ça ptet bien été tourné en caméra video mais noir et blanc et avec quelques bandes d'archives au milieu. le rythme précipité de ces quelques mois et la fraicheur de ces trois personnages donnent un résultat saisissant et inquiétant. Y a-t-il vraiment beaucoup d'emphase sur ce qui est moche dans ce film ? on se dit que non finalement ou pas assez pour qu'on ne se demande pas ce qu'il en est de notre ordinaire, celui que l'on fait. Il y a une simplicité, du moins dans cette première partie, qui ne donne pas dans la leçon. Destins, réactions, actions simples, au moins en surface. Les acteurs sont bien en plus. C'est marquant, ça fait peur la vitesse et le lien conservé avec l'histoire politique (le pacte germano-soviétique entre autres). (J'avais commencé les Chiens de garde de Nizan puis remis à plus tard, ça demande un peu de puissance pour s'y coller). | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Dim 15 Avr 2012 - 22:05 | |
| Le programme a l'air déjà costaud pour une première partie ! - animal a écrit:
(J'avais commencé les Chiens de garde de Nizan puis remis à plus tard, ça demande un peu de puissance pour s'y coller). Ca me tente ! Mais j'imagine qu'il faut être bien disponible pour s'attaquer à cette lecture. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Dim 15 Avr 2012 - 22:16 | |
| je t'encourage à lire le reste aussi, des extraits sur le fil en plus. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mar 17 Avr 2012 - 22:35 | |
| - traversay a écrit:
Nana de Valérie Massadian - Citation :
- Nana a quatre ans et vit dans une maison de pierres par delà la forêt. De retour de l’école, une fin d'après-midi, elle ne trouve plus dans la maison que le silence. Un voyage dans la nuit de son enfance. Le monde à sa hauteur.
Avec ses 60 heures de rushes, Valérie Messadian, pour son premier essai, ne pouvait s'en tenir au format court qu'elle avait prévu à l'origine. Du coup, Nana est devenu un moyen/long métrage d'une durée de 68 minutes. Photographe reconnue, l'apprentie cinéaste a un sens de l'image indéniable et une vision claire de la mise en scène : pas de mouvements de caméra et une abondance de plans larges. Le son, également, est très travaillé. Ces qualités techniques auraient presque tendance à faire passer le scénario au second plan. Il est vrai qu'il est mince et susceptible d'être lu de différentes façons. Un film sur la survie, dans une maison isolée, d'une fillette de 4 ans abandonnée ? Une oeuvre sur la vie et la mort, dans un cadre rural, et dont le premier plan est l'égorgement d'un cochon ? Nana est un conte cruel, avec la découverte de solitude d'une enfant, dans le silence de la nature. Celle-ci n'est jamais oppressante, au contraire, et la petite fille tue le temps en jouant, en babillant (il y a peu d'autres paroles prononcées) et en reproduisant les gestes des adultes. Valérie Messadian voulait sortir des sentiers battus de la narration. Mission accomplie, même si elle impose pour cela un style contemplatif et une esthétique très marquée qui trahissent une volonté de se démarquer ostensiblement de la production courante, sans avoir à sa disposition une histoire suffisamment forte. En revanche, concernant la prestation de la petite Kelyna Lecomte, qui tient le film sur ses frêles épaules, il n'y a que des louanges à tresser. Elle est stupéfiante de naturel.
Je trouve que tu es gentil quand tu dis que le scénario est au second plan, moi je dirais qu'il n'y en a pas du tout, simplement. La petite fille est mignonne, mais bon ce qui serait sympathique pour un film de vacances sur une fille d'amie devient vite long, très long au cinéma. Pardon, il n'y a pas que la petite fille, il y a aussi les cochons, plus épisodiquement, il est vrai. Bon, quelques belles images, c'est mieux cadré que pour un film de vacances. Quelques idées aussi, les images avec la mère, le lièvre...Mais il manque un cadre, quelque chose de pensé comme un film, et pas un collage d'images. Une très grosse déception, je me suis beaucoup ennuyée. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mar 17 Avr 2012 - 23:36 | |
| J'ai été influencé par la discussion avec la productrice, qui a lieu après la projection, et par le fait que tous les spectateurs avaient aimé, sinon j'aurais été moins indulgent. On est peu de choses. Au moins, Arabella, tu ne t'es pas ennuyée trop longtemps Et puis elle est jolie, la campagne près de Nogent-le-Rotrou, non ? Et les cochons jouent bien, non ? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 18 Avr 2012 - 7:31 | |
| Incontestablement les cochons couinent avec beaucoup de naturel. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 18 Avr 2012 - 9:29 | |
| - traversay a écrit:
Le fils de l'autre de Lorraine LévyL'humour (Le cochon de Gaza), l'idéalisme (Une bouteille à la mer) : quand les cinéastes étrangers abordent le conflit israélo-palestinien, ils adoptent un profil différent des réalisateurs locaux (Gitaï, Fox, Riklis, Suleiman, Abu-Assad, ...), un regard en décalage qui compense le manque de profondeur par une certaine originalité. Le fils de l'autre, avec son point de départ à la Chatiliez, part sur de bonnes bases et s'enlise assez vite dans des figures imposées successives : stupéfaction, incompréhension, conciliation, acceptation. Si le film était une comédie, elle semblerait lourde ; s'il était un drame, il paraîtrait léger. Alors, Le fils de l'autre n'est ni l'un ni l'autre, neutre et consensuel, sans parti pris, si ce n'est celui de l'humanisme, ce qui est louable, mais un brin angélique. Difficile de croire à l'évolution des personnages qui, avec leurs pertes d'identité ou de repères, en oublient leurs dissensions et font un grand pas les uns vers les autres. C'est beau, beaucoup trop pour être crédible. Et émouvant, cela va sans dire, parce que la réalisatrice Lorraine Lévy ne lésine pas sur les scènes de fraternité retrouvée. Pascal Elbé et Emmanuelle Devos, les jeunes acteurs aussi, sont parfaits, très impliqués dans leur jeu et en phase avec le message généreux du film. On aurait aimé être au diapason mais, ... Ah oui, complètement d'accord. Je pressentais ce film comme quelque chose d'assez concensuel et lisse, et pensais l'éviter mais une amie m'a entraînée. J'ai failli m'endormir et raté la seule réplique drôle du film (les rires m'ont réveillée) Bref, ça m'a paru (très)long, plein de bons sentiments, sans originalité et beaucoup trop évident sans être tout à fait crédible, en effet traversay. Ce conflit est tellement complexe qu'on a du mal à croire à leur revirement et je préfère aussi cent fois la manière décalée qu'ont utilisée les réalisateurs des deux films que tu cites plus haut, qui eux m'ont beaucoup plus touchée. Pouf, pas de quoi révolutionner le genre hu hu... - Arabella a écrit:
- Incontestablement les cochons couinent avec beaucoup de naturel.
C'était leur premier rôle? Ils etaient timides tes cochons, et ça donne vachement envie d'y aller en tout cas | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 18 Avr 2012 - 11:00 | |
| - Arabella a écrit:
- traversay a écrit:
Nana de Valérie Massadian - Citation :
- Nana a quatre ans et vit dans une maison de pierres par delà la forêt. De retour de l’école, une fin d'après-midi, elle ne trouve plus dans la maison que le silence. Un voyage dans la nuit de son enfance. Le monde à sa hauteur.
Avec ses 60 heures de rushes, Valérie Messadian, pour son premier essai, ne pouvait s'en tenir au format court qu'elle avait prévu à l'origine. Du coup, Nana est devenu un moyen/long métrage d'une durée de 68 minutes. Photographe reconnue, l'apprentie cinéaste a un sens de l'image indéniable et une vision claire de la mise en scène : pas de mouvements de caméra et une abondance de plans larges. Le son, également, est très travaillé. Ces qualités techniques auraient presque tendance à faire passer le scénario au second plan. Il est vrai qu'il est mince et susceptible d'être lu de différentes façons. Un film sur la survie, dans une maison isolée, d'une fillette de 4 ans abandonnée ? Une oeuvre sur la vie et la mort, dans un cadre rural, et dont le premier plan est l'égorgement d'un cochon ? Nana est un conte cruel, avec la découverte de solitude d'une enfant, dans le silence de la nature. Celle-ci n'est jamais oppressante, au contraire, et la petite fille tue le temps en jouant, en babillant (il y a peu d'autres paroles prononcées) et en reproduisant les gestes des adultes. Valérie Messadian voulait sortir des sentiers battus de la narration. Mission accomplie, même si elle impose pour cela un style contemplatif et une esthétique très marquée qui trahissent une volonté de se démarquer ostensiblement de la production courante, sans avoir à sa disposition une histoire suffisamment forte. En revanche, concernant la prestation de la petite Kelyna Lecomte, qui tient le film sur ses frêles épaules, il n'y a que des louanges à tresser. Elle est stupéfiante de naturel.
Je trouve que tu es gentil quand tu dis que le scénario est au second plan, moi je dirais qu'il n'y en a pas du tout, simplement. La petite fille est mignonne, mais bon ce qui serait sympathique pour un film de vacances sur une fille d'amie devient vite long, très long au cinéma. Pardon, il n'y a pas que la petite fille, il y a aussi les cochons, plus épisodiquement, il est vrai. Bon, quelques belles images, c'est mieux cadré que pour un film de vacances. Quelques idées aussi, les images avec la mère, le lièvre...Mais il manque un cadre, quelque chose de pensé comme un film, et pas un collage d'images. Une très grosse déception, je me suis beaucoup ennuyée. La bande annonce m'a presque fait penser à une pub Herta... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 18 Avr 2012 - 11:39 | |
| Viva Riva ! de Djo Tunda Wa Munga - Citation :
- Riva rentre à Kinshasa plein aux as après dix ans d'absence, bien déterminé à s'offrir, avec son vieux copain J.M., une folle nuit de beuverie, de danse et de débauche. Reine de la nuit, mystérieuse et distante, Nora danse et Riva est subjugué. La belle appartient à un caïd local, mais Riva s'en moque : il lui faut cette fille. Aura-t-il sa chance ? Son argent, Riva l'a "emprunté" à son ex-patron, un truand angolais qui le poursuit à travers la ville en semant la panique sur son passage.
Un film de la République démocratique du Congo, ce n'est pas souvent que l'on peut voir ça sur nos écrans ! Co-produit par la France, sorti aux Etats-Unis en juin dernier, ce Scarface sauce africaine est plutôt détonant. Un thriller violent, sexy, qui part d'un trafic d'essence, volée à des bandits angolais (très méchants) et décrit un Kinshasa avec de faux airs de New York. La corruption est généralisée : armée, police, église, allez hop, tout le monde dans le même sac. Le réalisateur, Djo Tunda wa Munga, dit qu'il ne travaille pas pour l'Office de tourisme local. C'est une évidence. Les maladresses de scénario ou d'interprétation sont minimes comparées à l'énergie qui se dégage de ce film complètement barré, qui finit par ressembler à un cartoon. En même temps, il y a des images assez saisissantes de la vie à Kinshasa, côté misérable et côté mafieux, qui donnent un aspect documentaire passionnant, même fantasmé en grande partie. Le film a raflé 6 Oscars africains (oui, ça existe). Il est sorti aux Etats-Unis, donc (en DVD également), ainsi qu'en Grande Bretagne et a été présenté dans divers festivals dont Toronto et Beaune et Angoulême. La sortie du film dans quelques salles françaises (25 au total, c'est mieux que rien) est une bonne nouvelle et rappelle que le cinéma africain, à la santé précaire, est capable de se renouveler et d'explorer des genres nouveaux avec un certain brio. Viva Kinshasa ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 18 Avr 2012 - 18:38 | |
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