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| [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) | |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Sam 21 Avr 2012 - 15:05 | |
| Radiostars de Romain Levy - Citation :
- En plein échec professionnel et sentimental, Ben, qui se rêvait comique à New York, est de retour à Paris. Il rencontre Alex, présentateur-vedette du Breakfast-club, le Morning star de la radio. Avec Cyril, un quadra mal assumé, et Arnold, le leader charismatique de la bande, ils font la pluie et le beau temps sur Blast FM. Très vite Ben est engagé : Il écrira pour eux. Alors qu’il a à peine rejoint l’équipe, un raz de marée frappe de plein fouet la station : l’audience du breakfast est en chute libre. C’est en bus qu’ils sillonneront les routes de France pour rencontrer et reconquérir leur public.
On y va un peu à reculons. Radiostars, a priori, c'est un film sur des animateurs matinaux de FM qui se la jouent grave, vannes pourries et insultes aux auditeurs en guise de programme. Vulgarité à tous les étages en vue. Eh bien, tout faux, le film de Romain Levy fait plutôt penser à une version "moderne" du Tandem de Patrice Leconte. C'est à dire que derrière le cynisme et la pseudo branchitude se cache une tonalité complexe nourrie d'amertume, d'arrogance, de tendresse, de mélancolie, qui se mêlent à l'énergie d'un road-movie souvent à rebrousse-poil des clichés du genre. Radiostars est une comédie qui trace benoîtement sa route, en dépassant parfois les limites de vitesse, ralentissant dans les virages, peinant dans les montées. Tout n'y est pas d'égale valeur, il arrive que le trait soit énorme, mais le film abonde aussi en scènes à l'humour subtil et inattendu. Avec une bande d'acteurs en grande forme, une BO dévastatrice, une mise en scène qui carbure au super, difficile de ne pas accorder au film un capital sympathie qui n'était pas acquis d'avance. Une bonne surprise. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Sam 21 Avr 2012 - 17:59 | |
| Si bien que ça ce Radiostars... ?
Et t'appelles quoi une BO dévastatrice ? | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Sam 21 Avr 2012 - 18:24 | |
| - Queenie a écrit:
- Si bien que ça ce Radiostars... ?
Et t'appelles quoi une BO dévastatrice ? Moi, ça m'a plu, en tous cas, parce que ça ne ressemble pas du tout à l'idée que je m'en faisais et pas à ce qui se fait généralement en France, en matière de comédie. Pas tellement drôle, finalement. C'est Rob, le clavier de Phoenix, qui a composé la bande originale. Très éclectique, en fait, du rap à la pop, du disco à la musique électronique. Avec une version rigolote de Video killed the Radio Stars. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Sam 21 Avr 2012 - 18:36 | |
| Le temps dure longtemps de Özcan Alper - Citation :
- Sumru prépare un master d’ethnomusicologie à l’Université d’Istanbul. Elle s’installe dans le sud-est de la Turquie pour quelques mois afin d’y étudier les élégies anatoliennes et leur histoire.
A Diyarbakır, elle rencontre Ahmet, vendeur de DVD pirates ayant filmé des témoignages de survivants kurdes. Sumru est hantée par le souvenir douloureux de son premier amour, un Kurde mystérieusement disparu. Lenteur, contemplation, poésie, esthétisme. Des mots qui collent au cinéma turc contemporain, pour la partie de sa production qui s'exporte, en tous cas. Le temps dure longtemps, deuxième long-métrage d'Özcan Alper, ne fait pas exception à la règle, mais il faut lui ajouter une autre dimension, politique, avec la guerre intérieure qui ensanglante le pays depuis 30 ans, autrement dit le conflit kurde. Si l'on peut regretter les langueurs/longueurs d'un récit trop monocorde, son témoignage sur les massacres qui ont lieu en toute impunité en deçà des frontières turques est édifiant. Une valeur documentaire qui surpasse aisément les éléments de fiction du film dont on louera cependant au passage la triste sérénité et le lyrisme tranquille qui permettent de ne pas s'ennuyer au-delà du supportable.
Dernière édition par traversay le Sam 21 Avr 2012 - 18:44, édité 2 fois | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Sam 21 Avr 2012 - 18:42 | |
| J'adhère au commentaire de Traversay pour "Radiostars". Le film est plus intéressant qu'il n'y paraît. En fait, il se rapproche des films des années 80 style "bande de potes" (genre "Clara et les chics types" ou "Mes meilleurs copains", mais sans quand même atteindre ce niveau). Les acteurs tiennent bien la route. Pour moi, mention spéciale à Clovis Cornillac dans le rôle du ""chef de bande" assez sanguin. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Dim 22 Avr 2012 - 16:49 | |
| L'enfant d'en haut d'Ursula Meier est ICI | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Dim 22 Avr 2012 - 17:38 | |
| - animal a écrit:
Welcome in Vienna / Dieu ne croit plus en nous
Première partie sur trois. Je suis allé voir ça grâce au libraire, en lisant le programme du ciné j'étais passé au dessus... et la recommandation fut bonne. c'est un film du début des années 80.
- Citation :
- Vienne 1938 : après la Nuit de Cristal et le meurtre de son père par les nazis, Ferry Tobler, un adolescent juif, fuit l'Autriche. Avec un laissez-passer difficilement acquis, il échoue à Prague. Là, Il y fait la connaissance de Gandhi, soldat allemand anti-nazi échappé de Dachau, et d'Alena, une tchèque chargée d'assister les réfugiés. Ensemble et avec d'autres immigrants juifs, ils parviennent jusqu'à Paris. Mais, sans papiers, ils sont arrêtés et internés par les autorités françaises dans le camp de rétention de Saint-Just-en-Chaussée. Profitant du chaos qui suit l'invasion allemande, ils s'échappent et tentent de rejoindre Marseille dans l'espoir de s'embarquer pour les Etats-Unis.
ça ptet bien été tourné en caméra video mais noir et blanc et avec quelques bandes d'archives au milieu. le rythme précipité de ces quelques mois et la fraicheur de ces trois personnages donnent un résultat saisissant et inquiétant. Y a-t-il vraiment beaucoup d'emphase sur ce qui est moche dans ce film ? on se dit que non finalement ou pas assez pour qu'on ne se demande pas ce qu'il en est de notre ordinaire, celui que l'on fait. Il y a une simplicité, du moins dans cette première partie, qui ne donne pas dans la leçon. Destins, réactions, actions simples, au moins en surface.
Les acteurs sont bien en plus. C'est marquant, ça fait peur la vitesse et le lien conservé avec l'histoire politique (le pacte germano-soviétique entre autres). Welcome in Vienna / Santa-FeL'arrivée des réfugiés à New-York et changements de personnages pour cette deuxième partie. Un autre jeune, un photographe, un acteur, une rescapée, un auteur devenu commerçant et sa fille. La période couverte va donc d'un peu après les débuts de l'occupation de la France à l'entrée en guerre des Etats-Unis. Immigrants de plus ou moins fraiche date, souvent sans le sous et ne parlant pas forcément la langue du pays d'accueil. Différentes formes d'attachements au passé personnel, familial et amoureux, se mélange au souvenir simplement culturel, à la langue, qui évolue et se teinte de mots américains. On croise des formes de déracinements de reconstructions et d'incertitudes. Sur un moteur dramatique différent du premier volet, celui-ci est moins évident mais laisse par là même apparaitre des motivations plus larges. Et un regard beaucoup plus complet et complexe (et en continuité) sur le déracinement et l'émigration/immigration ainsi que sur des rapports d'apparence. Impressionnant aussi et quelques vues d'extérieurs de la ville qui ne brusquent toujours pas les transitions de la reconstitution. C'est à voir ! | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Lun 23 Avr 2012 - 18:03 | |
| -Nouveau départ-Réalisé par Cameron Crowe - Citation :
- Père célibataire, Benjamin Mee a bien du mal à élever ses deux jeunes enfants. Espérant resserrer les liens familiaux, il décide de prendre un nouveau départ, plaque son travail et achète une vieille maison sur une immense propriété, qui a la particularité d’abriter un zoo délabré. Plusieurs dizaines d’animaux, ours, tigres et bien d’autres, vivent en effet au Rosemoor Animal Park, où la gardienne Kelly Foster et son équipe dévouée tentent de maintenir les installations tant bien que mal. Sans la moindre expérience, avec très peu de temps et d’argent, Benjamin Mee et les siens vont tout mettre en œuvre pour réhabiliter le zoo et vivre ainsi leur plus grande aventure
Comment dire? Si vous aimez les documentaires animaliers soupoudrés d'une vague romance en toile de fond avec personnages cabossés par la vie, fraîchement veuf ou indécrottablement attaché à la terre, le premier affublé d'une petite trop craquante et d'un ado rebelle (forcément) l'autre d'un léopard dépressif, d'un ours brun pas content, et de toute une jolie ménagerie diverse et variée, vous allez raffoler, mais rien n'est moins sûr pour les autres... Il parait que c'est tiré d'une histoire vraie et que le zoo est célèbre dans la région. Cela excuse un peu la manoeuvre, mais pas assez pour ne pas m'en vouloir d'avoir survolé le synopsis, et d'avoir eu confiance en les acteurs. Que sont allés faire Matt Damon et Scarlett Johansson dans cette bleuette de plus de 2 heures, je me le demande. Mais bon, ils ont peut-être des fins de mois à boucler comme tout le monde. Bref, si vous kiffez les zoos, le mieux est d'y aller pour de vrai, sauf que vous raterez la superbe bande son de ce film par ailleurs contournable (vous l'avez compris) Avec Sigur Ros, Pearl Jam, Cat Stevens etc... Au suivant. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 25 Avr 2012 - 13:57 | |
| Avé de Konstantin Bojanov - Citation :
- Parti de Sofia, Kamen se rend en stop à Roussé, dans le nord de la Bulgarie. Sur la route, il rencontre Avé, une jeune fugueuse de 17 ans, qui lui impose sa compagnie. À chaque nouvelle rencontre, Avé leur invente des vies imaginaires et y embarque Kamen contre son gré. D’abord excédé par Avé et ses mensonges, Kamen se laisse troubler peu à peu…
Avis de renaissance du cinéma bulgare, suite ... Après Kalev (Eastern Plays), Gardev (Zift) et Komandarev (The World is big), Konstantin Bojanov apporte sa pierre à l'édifice, avec un premier film, Avé, tendre et sauvage, au goût de liberté. Un road-movie qui nous entraîne dans les coins les plus reculés du pays aux basques d'un jeune ténébreux et d'une pétulante mythomane. Leurs relations, froides au départ, vont se réchauffer au fil des kilomètres, évolution attendue que la mise en scène distante de Bojanov tente de ne pas rendre mièvre. Elle est néanmoins trop en retrait de l'énergie et de la démesure de son héroïne pour convaincre tout à fait. Un manque d'audace qui ne doit pas faire oublier les réelles qualités du film, belles images et bon tempo, qui le rendent plus qu'attachant. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 25 Avr 2012 - 14:35 | |
| Tyrannosaur de Paddy Considine - Citation :
- Dans un quartier populaire, au nord de l'Angleterre, Joseph est en proie à de violents tourments à la suite de la disparition de sa femme. Un jour, il rencontre Hannah. Très croyante, elle tente de réconforter cet être sauvage.
Mais derrière son apparente sérénité se cache un lourd fardeau : elle a sans doute autant besoin de lui, que lui d’elle. Quand les acteurs britanniques s'emparent d'une caméra et mettent en scène ce n'est, en général, pas pour raconter des histoires à l'eau de rose. A l'instar d'un Peter Mullan, acteur dans son film Tyrannosaur et, par ailleurs, réalisateur d'oeuvres éprouvantes (The Magdalene Sisters, Neds, ...), Paddy Considine signe un film très dur, qui ne craint pas de s'attaquer à des comportements barbares. Chienne de vie, tel pourrait-être le sous-titre de Tyrannosaur, dans lequel nos amis à quatre pattes, comme un symbole, succombent sous les coups, au début et à la fin du film. On y croise le dégoût et la haine. Du monde et de soi-même, pour les deux personnages principaux, deux éclopés de l'existence, victimes et/ou acteurs d'une violence intrinsèque au quartier désolé d'une ville du nord de l'Angleterre, qui en est le théâtre. Considine est à la lisière du misérabilisme, mais sa mise en scène rageuse et à distance mesurée de l'horreur, lui évite, de peu, de tomber dans le glauque intégral (il est aussi concevable de penser que le réalisateur est trop complaisant en ce domaine). L'histoire a évidemment une connotation chrétienne très forte avec descentes aux enfers puis remontées lentes vers la rédemption, s'il n'est pas trop tard. Si Peter Mullan est, comme toujours, impressionnant, il trouve ici à qui parler avec une Olivia Colman absolument fantastique. Leurs scènes communes ont une force qui dépasse l'entendement. Tyrannosaur est un film monstrueux, primitif et quasi animal dont on ressort lessivé. Oui, Chienne de vie, c'est le moins que l'on puisse dire. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
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| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 25 Avr 2012 - 22:22 | |
| Les vieux chats de Sebastian Silva et Pedro Peirano - Citation :
- Isidora et Enrique vivent une retraite paisible avec leurs deux vieux chats dans leur appartement cossu de Santiago du Chili. Une nouvelle panne d’ascenseur vient troubler la quiétude des lieux. Mais le pire est à venir avec l’arrivée impromptue de Rosario, la fille tempétueuse d’Isidora.
Bélgica Castro, 91 ans, n'est pas une simple actrice au Chili, c'est une véritable légende, avec d'innombrables rôles au théâtre à son actif. Dans Les vieux chats, elle est au centre d'une tragi-comédie à forts relents sociaux, qui prend son temps pour se développer avant de griffer avec sauvagerie. Il faut bien le reconnaître, la première demi-heure est laborieuse, récit au ralenti d'une matinée de deux vieux dont l'un (elle, en l'occurrence) commence à avoir des absences. L'arrivée de la fille de cette dernière va heureusement mettre le feu dans ce huis-clos qui, sans perdre quelques pesanteurs de théâtre filmé, se transforme rapidement en duel à fleurets non mouchetés entre la mère vacillante et la fille cupide. Sous le regard impuissant du vieux compagnon de la première et de la petite amie de la deuxième, le film devient un vaste champ de bataille où les répliques vachardes fusent en un règlement pour solde de tout compte, d'une méchanceté sans limites. Ce n'est pas précisément drôle, mais savoureux, et surtout symptomatique d'un conflit de générations qui dégénère en pugilat domestique entre deux femmes qui ne partagent rien, si ce n'est le même sang. Au moment où le combat commence à s'épuiser, les réalisateurs ont la bonne idée d'aérer leur propos avec un superbe épilogue, en dehors des quatre murs de l'appartement, qui confère au film l'humanité et la poésie dont il était jusqu'alors dépourvu. Les vieux chats, à défaut de caresser dans le sens du poil, finit par retomber sur ses pattes, comme l'animal qu'il n'est pas utile de citer. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Jeu 26 Avr 2012 - 9:15 | |
| - traversay a écrit:
Radiostars de Romain Levy
On y va un peu à reculons. Radiostars, a priori, c'est un film sur des animateurs matinaux de FM qui se la jouent grave, vannes pourries et insultes aux auditeurs en guise de programme. Vulgarité à tous les étages en vue. Eh bien, tout faux, le film de Romain Levy fait plutôt penser à une version "moderne" du Tandem de Patrice Leconte. C'est à dire que derrière le cynisme et la pseudo branchitude se cache une tonalité complexe nourrie d'amertume, d'arrogance, de tendresse, de mélancolie, qui se mêlent à l'énergie d'un road-movie souvent à rebrousse-poil des clichés du genre. Radiostars est une comédie qui trace benoîtement sa route, en dépassant parfois les limites de vitesse, ralentissant dans les virages, peinant dans les montées. Tout n'y est pas d'égale valeur, il arrive que le trait soit énorme, mais le film abonde aussi en scènes à l'humour subtil et inattendu. Avec une bande d'acteurs en grande forme, une BO dévastatrice, une mise en scène qui carbure au super, difficile de ne pas accorder au film un capital sympathie qui n'était pas acquis d'avance. Une bonne surprise. Moi aussi, ai passé un très bon moment avec ce film! C'est complètement loufdingue, ça donne l'impression de partir en vrille et puis non, ça tient la route, on s'attache à cette joyeuse bande de oufs, leurs foutages de gueule et les vannes permanentes qu'ils bazardent à tout va laissent filtrer au bout du compte ce qui se cachent derrière l'esbrouffe : les doutes, le manque d'assurance, le refus du temps qui passe, les remises en question, parfois une rancoeur et une solitude qui leur collent aux baskets. C'est très drôle, souvent politiquement incorrect, mais la bonne humeur et cet esprit iconoclaste enlèvent royalement la mise. Et surtout cela se permet d'être en plus touchant. Lorsqu'à la fin du film on retrouve le bougon Clovis Cornillac, caché dans les coulisses alors que son pote Manu Payet affronte la lumière sur scène, le rire se fige et fait place à cette petite douleur qui poisse à l'intérieur. Tout cela servi par une BO d'enfer avec quelques moments de rap pas non plus piqués des vers... Bravo à l'équipe d'acteurs et au jeune cinéaste, on sent vraiment leur connivence et la franche camaraderie qu'ils ont dû partager tout au long du tournage (j'ai lu qu'ils avaient vraiment voyagé dans ce bus) tout cela donne une tonalité très attachante et foncièrement authentique. Du cinéma comme ça, j'en redemande et ça fait du bien (Queenie, vas y c'est pour toi!) | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Ven 27 Avr 2012 - 22:27 | |
| A moi seule de Frédéric Videau - Citation :
- Gaëlle est soudain libérée par Vincent, son ravisseur, après huit années d’enfermement, où chacun a été « tout » pour l’autre.
Cette liberté gagnée jour après jour contre Vincent, Gaëlle doit à nouveau se l’approprier dehors, face à ses parents et au monde qu’elle découvre. Contrairement au film autrichien Michael, très éprouvant, A moi seule ne traite pas que de la séquestration d'une jeune fille pendant longues huit années. Il commence par sa libération et ce n'est pas fortuit, le thème de sa reconstruction ayant au moins autant d'importance sinon plus pour le réalisateur, Frédéric Videau, qui conclut par une très belle scène en train, synonyme de prise en main de son destin par l'adolescente. Entre temps, le film se déplace entre deux prisons, celle du dehors n'étant pas moins oppressante que celle du dedans. D'où son ambigüité, qui est à son paroxysme dans les scènes qui opposent le ravisseur à sa victime. Une relation étrange, quotidienne, faite de rares accès de brutalité, mais surtout de partage et de rapports de force qui ont parfois tendance à s'inverser. Des rapports fascinants dans lesquels la sexualité semble absente au point que l'identité du bourreau devient opaque et que le syndrome de Stockholm semble rôder. Mais rien n'est moins sûr. Quelques incohérences, des flashbacks en trop grande quantité, brouillent encore davantage le message du film, qui contient en lui une égale dose de douceur et de violence. Il fallait de très bons interprètes pour retranscrire les incertitudes d'une histoire qui aurait pu être désincarnée. Agathe Bonitzer et Reda Kateb sont tout bonnement parfaits dans des rôles excessivement équivoques. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Sam 28 Avr 2012 - 19:42 | |
| - traversay a écrit:
Les vieux chats de Sebastian Silva et Pedro Peirano - Citation :
- Isidora et Enrique vivent une retraite paisible avec leurs deux vieux chats dans leur appartement cossu de Santiago du Chili. Une nouvelle panne d’ascenseur vient troubler la quiétude des lieux. Mais le pire est à venir avec l’arrivée impromptue de Rosario, la fille tempétueuse d’Isidora.
Bélgica Castro, 91 ans, n'est pas une simple actrice au Chili, c'est une véritable légende, avec d'innombrables rôles au théâtre à son actif. Dans Les vieux chats, elle est au centre d'une tragi-comédie à forts relents sociaux, qui prend son temps pour se développer avant de griffer avec sauvagerie. Il faut bien le reconnaître, la première demi-heure est laborieuse, récit au ralenti d'une matinée de deux vieux dont l'un (elle, en l'occurrence) commence à avoir des absences. L'arrivée de la fille de cette dernière va heureusement mettre le feu dans ce huis-clos qui, sans perdre quelques pesanteurs de théâtre filmé, se transforme rapidement en duel à fleurets non mouchetés entre la mère vacillante et la fille cupide. Sous le regard impuissant du vieux compagnon de la première et de la petite amie de la deuxième, le film devient un vaste champ de bataille où les répliques vachardes fusent en un règlement pour solde de tout compte, d'une méchanceté sans limites. Ce n'est pas précisément drôle, mais savoureux, et surtout symptomatique d'un conflit de générations qui dégénère en pugilat domestique entre deux femmes qui ne partagent rien, si ce n'est le même sang. Au moment où le combat commence à s'épuiser, les réalisateurs ont la bonne idée d'aérer leur propos avec un superbe épilogue, en dehors des quatre murs de l'appartement, qui confère au film l'humanité et la poésie dont il était jusqu'alors dépourvu. Les vieux chats, à défaut de caresser dans le sens du poil, finit par retomber sur ses pattes, comme l'animal qu'il n'est pas utile de citer.
Rien de plus à rajouter, tout est dit En ce moment je vois pas mal de bons films mais rien de transcendant Pas de coup de coeur, c'est du cinéma qui se tient, je passe un bon moment mais .....il manque quelque chose. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: [2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Dim 29 Avr 2012 - 22:27 | |
| - animal a écrit:
L'hiver dernier de John Shank
Dans un coin mal défini (mais on fini par attraper un 12 sur une plaque en attendant le générique de fin) un jeune éleveur et ses voisins tentent de... continuer. Alors qu'on devrait trouver que ça se casse la gueule comme film, que ça pourrait tirer à la grande saga larmoyante pour télévision, et bien... ça passe. Quelques paysages, peu de mots, des intérieurs frustes, et un entêtement plus important que la tradition familiale ou simplement la transmission et plus important qu'une nostalgie. C'est peut-être ce qui porte ce film aux accents résignés qui a donc des faiblesses mais aussi des moments poignants et qui m'a bien plu. Je suis content d'être allé le voir. Requiem pour un monde en voie de disparition : celui des petits agriculteurs, victimes de la conjoncture, des banques, des assurances. Le malheur est dans le pré ! L'hiver dernier n'est pas pour autant un film social, ou alors détourné, plutôt un western sans action, avec les paysages du nord de l'Aveyron en guise d'Arizona. Le réalisateur, John Shank, s'en tient à une fière austérité : peu de dialogues, personnages abrupts, vaches placides. Le pari est osé, n'est pas Bresson qui veut, et le film demeure ingrat, sans concessions pour ébaucher un scénario qui offrirait plus que quelques pistes d'intérêt. Courageuse entreprise mais les images d'un beau coucher de soleil sur les collines ou des étendues de neige dans les pâturages ne dispensent pas de donner une colonne vertébrale à l'histoire que l'on raconte. | |
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