[2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Une seconde femme d'Umut Dag

Citation :

Fatma vit à Vienne avec son mari, Mustafa, et leurs six enfants. Depuis toutes ces années, elle essaie de préserver les traditions et le prestige social de leur famille d’immigrés turcs. Ayse, une jeune fille de 19 ans est choisie dans un village en Turquie pour officiellement épouser leur fils et se joindre à la famille.
La réalité est toute autre ; en secret, parce que Fatma l’a décidé, Ayse est promise au père, en tant que seconde épouse.

Cinéaste autrichien, d'ascendance kurde, Umut Dag réalise avec Une seconde femme un film qui rappelle L'étrangère de Feo Aladag, en moins radical et violent. Cette histoire communautaire, lestée de multiples tabous et secrets, a sans doute un défaut majeur : celui de chercher les larmes, tant à l'écran, que devant. Mais heureusement, son scénario n'est pas cousu de fil blanc et réserve un grand nombre de surprises (la scène de l'enterrement). Le film est essentiellement vouée à la cause féminine avec des portraits très fins de trois générations, avec ou sans foulard, avec ou sans le respect des traditions. La mise en scène, assez simple par ailleurs, tisse des relations fortes et changeantes entre ces femmes, principalement au sein d'un appartement viennois, au coeur d'une atmosphère familiale parfois étouffante. Son héroïne, mariée malgré elle, littéralement arrachée de son petit village turc, est interprétée par une actrice magnifique, Begüm Akkaya, au visage d'ange sacrifié. Beau film, un rien démagogique car très consensuel en définitive, qui mérite mille fois les pleurs que lui accorde à maintes reprises.

Bel-Ami


Un film franchement pas formidable et facile à démolir en 2 phrases mais qui n'est pas non plus complètement nul. Aussi j'ai envie de le défendre un peu...

La mise en scène est sans génie et essentiellement illustrative. L'intégralité du roman est respectée à la lettre en dehors de la scène avec les parents et de la moustache de Georges Duroy qui ont disparu. Les Walter sont devenus les Rousset probablement pour que ça sonne plus frenchie (et gommer des allusions déplaisantes à la judéité également)... Ceux qui n'ont pas lu le roman en auront une lecture fidèle et respectueuse dans des décors et costumes soignés. La première moitié donnant quand même le sentiment d'enchaîner tous les épisodes en accéléré. Ensuite le film prend plus son temps et laisse se développer quelques séquences plus intéressantes.

J'ai trouvé Pattinson le plus souvent idéal pour ce rôle. Il est vraiment intéressant à regarder et deviendra certainement un très bon acteur. Il a une séduction animale qui fonctionne bien. On a accentué sa pâleur et son côté un peu fiévreux presque maladif pour le rendre à la fois magnétique et vampirique. Il est capable de charme puis de violence lorsque ses blessures d'orgueil libèrent une colère destructrice et perverse. Dans ces moments là il est génial. Le film accentue aussi sa vulnérabilité sous-jacente alors que le roman le montre bien plus cynique. Les femmes sont moins bien servies même si chacune arrive à exister au cours d'une ou deux scènes. Christina Ricci est méconnaissable (je ne l'avais pas reconnue) et excellente dans son mélange de légèreté et de douleur résignée.



Uma Thurman est éclatante dans la séquence où elle est en deuil de son fidèle ami alors que Georges ne pense qu'à l'argent et à sa jalousie. Un des rares moments où le film décolle vraiment.



Kristin Scott Thomas est enlaidie au possible et son hystérie comme sa folie finale sont moins spectaculaires que dans le roman.



J'ai lu des critiques qui reprochaient l'absence de sous-texte politique alors que tous les éléments du roman sont bien là et que ce dernier n'était pas particulièrement éclatant de ce point de vue. L'érotisme est aussi direct et répétitif que chez Maupassant et ce n'est pas l'aspect le plus réussi dans le film.

Je suis sûr que beaucoup trouveront ça laborieux et sans grand intérêt mais en sortant tout juste du livre j'ai eu un certain plaisir à retrouver toutes les péripéties avec des moments agréables. En tout cas Pattinson était l'acteur qu'il fallait pour le rôle.

A vous de jouer pour le démolir...

Pas envie de voir, désolé !

Moi non plus.

Faut dire que :

Citation :

Un film franchement pas formidable et facile à démolir en 2 phrases

en entrée de commentaire tue toute envie, ou presque.

Il vaut mieux pour vous et pour le film

Prépare-toi pour le Carax, Marko, tu vas avoir du grain à moudre. Ah, la scène sur les hauteurs de la Samaritaine avec Kylie Minogue !

traversay a écrit:

Prépare-toi pour le Carax, Marko, tu vas avoir du grain à moudre. Ah, la scène sur les hauteurs de la Samaritaine avec Kylie Minogue !

Je ne suis pas fan de son cinéma mais j'irai!!

Citation :

Pour la première fois, après trois ans d’existence, le CGLPL (Contrôle Général des Lieux de Privation de Liberté) accepte qu’une équipe de tournage le suive dans son travail, minutieux, essentiel de contrôle des droits fondamentaux dans les Prisons, hôpitaux psychiatriques, commissariats...

Stéphane Mercurio a suivi une quinzaine de contrôleurs. Leurs lieux de mission : la maison d’arrêt de femmes de Versailles, l’hôpital psychiatrique d’Evreux, la centrale de l’île de Ré, et enfin la toute nouvelle prison de Bourg-en-Bresse.

Pendant ces quelques semaines d’immersion à leurs côtés au cœur des quartiers disciplinaires, dans les cours de promenade des prisons ou dans le secret des chambres d’isolement, un voile se lève sur l’enfermement et la réalité des droits fondamentaux en ces lieux.

http://www.alombre.fr/le-film

Forcément pas très évident. Succession d'interviews filmées et de très courts morceaux d'interview de Jean-Marie Delarue (contrôleur général des lieux privatifs de liberté) et des photos. Pas de commentaire mis à part l'orientation humaniste de la réalisation et des intervenants suivis dans ce documentaire. Le film lève donc beaucoup de questions : celle de l'état des lieux de ce système, celle de l'égalité (ou de l'inégalité des traitements ou même des circonstances), celle des droits et du respect des droits dans des contextes difficiles (à noter que le contexte économique de cette administration n'est pas abordé à part les statistiques d'occupation des lieux visités)... celle aussi de la mesure de la dette à la société suite au crime et de la préparation ou non au retour à une vie "normale". Et c'est surtout à travers le déphasage et les ressemblances entre le monde carcéral et l'autre que le film navigue : la solitude, le besoin de construction de soi, d'écoute aussi, de travail. On retrouve les mêmes besoins (humains ?) mais avec moins de libertés la pression est plus forte... (et certain auraient tendance à profiter avec une main d'œuvre pas chère qui n'a pas forcément beaucoup le choix). Important forcément, pas parfait et forcément non exhaustif bien que le choix de ne pas situer les crimes ou l'économie comme dit plus haut se justifie aussi pour montrer le besoin d'une justice impartiale et le rapport moral à l'exclusion (et réclusion).

A voir sans doute comme une piqûre d'appel ou de rappel. (L'existence de ce contrôle et de ce type de contrôle apparait primordiale).

Inside d'Andrés Baiz

Citation :

Adrian et sa petite amie Belen sont jeunes et très amoureux. Mais lorsque Bélen commence à douter de la fidélité d'Adrian, elle décide d’éprouver ses sentiments en lui faisant croire qu’elle a disparu. Elle s’enferme alors dans une pièce secrète de la maison dont elle seule connaît l’existence. Dans sa précipitation, elle oublie la clé à l’extérieur. Piégée derrière un miroir sans tain, elle va assister impuissante à la nouvelle vie d’Adrian sans elle... ou presque.

Un petit thriller colombien, rigoureusement classique, dont la tentation horrifique s'estompe peu à peu. Après nous avoir embarqué sur une fausse piste, Inside (La tête cachée, selon le titre original), dévoile ses batteries après 40 minutes, par le biais d'un twist tiré par les cheveux qui a cependant le mérite de soulever de nouveaux enjeux et de créer un suspense bien agencé. Un film de genre, malin, idéal pour frissonner avec modération, sans se prendre la tête.

traversay a écrit:

Marko a écrit:

Moi c'est Carax qui me gonfle Je le trouve inauthentique et faussement inspiré. Mais c'est un concept difficile à argumenter. Et je me trompe peut-être. Certains critiques me font penser que ce que je ressens n'est pas forcément erroné. Je vais d'ailleurs revoir ses premiers films pour mieux me faire une idée en essayant de ne pas avoir trop d'a priori.

Tu es vraiment masochiste Tu ne connais pas un bon docteur ?

Avec Avadoro, on a vu, hors festival, un bon premier film américain, Summertime. J'en reparlerai. Suivi d'un atroce mélo finlandais du désormais incontournable Teuvo Tulio. On était proche du fou rire dans la dernière demi-heure.

lu une bonne critique aujourd'hui....et il est programmé ces jours-ci

traversay a écrit:

Suivi d'un atroce mélo finlandais du désormais incontournable Teuvo Tulio. On était proche du fou rire dans la dernière demi-heure.

Comme quoi, il n'a pas que Marko question masochisme.

Et qu'on se dit que tous les oubliés ne sont pas bons à être déterrés.

Adrienn Pal est un film hongrois que j'ai découvert il y a 2 ans à La Rochelle. Magnifique.
Il sort enfin en salles (très peu sans doute) le 25 juillet. Je le conseille en particulier à Arabella.

Il y a deux ans ? Et tu nous en parle que maintenant ?

Un film hongrois, d'une intensité rare, quelque chose me disait que c'est pour moi.

traversay a écrit:

Adriann Pal est un film hongrois que j'ai découvert il y a 2 ans à La Rochelle. Magnifique.
Il sort enfin en salles (très peu sans doute) le 25 juillet. Je le conseille en particulier à Arabella.

hélas pas dans les prévisions de sorties au Caméo

Arabella a écrit:

Il y a deux ans ? Et tu nous en parle que maintenant ?

Un film hongrois, d'une intensité rare, quelque chose me disait que c'est pour moi.

Mais j'en ai parlé après l'avoir vu à La Rochelle. Seulement, il a mis deux ans à sortir enfin.