[2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Kierkegaard a écrit:

Mimi je te conseille les enfants de Belle Ville du même réalisateur que "une séparation". Magnifique.

C'est que je l'ai déjà vu

Je parlais des sorties récentes ( j'ai un peu perdu le fil, durant les vacances)

Adrienne Pal.

Spoiler:

Je ne l'ai pas encore vu mais je pense que "À perdre la raison" est le film à voir actuellement.

Mobile Home de François Pirot

Citation :

Simon a quitté son travail et son amie en ville pour rentrer dans son village natal où vivent ses parents retraités. Il y retrouve Julien, son copain d'enfance, lequel vit avec son père qui se relève d'une grave maladie.
Un soir, sur un coup de tête, ces deux trentenaires décident de réaliser un rêve d'adolescence : partir à l'aventure sur les routes. Ils achètent un camping-car, et se lancent dans leur projet avec enthousiasme, mais une panne les retarde. Qu'à cela ne tienne, ils commenceront leur voyage... sur place.

Quelque part en Wallonie. Deux adolescents attardés et passablement irrésolus. Il serait temps qu'ils fassent quelque chose de leur vie, non ? Parcourir le monde à bord d'un Mobile Home ? C'est une idée. Qui va tourner court. Leur rêve est une impasse, le film de François Pirot, hautement sympathique certes, n'est pas loin d'en être une aussi. C'est assez mou, ça tourne en rond, ça n'avance guère. Comme un road-movie immobile. Il y a la spontanéité des deux interprètes principaux, quelques saynètes qui penchent du côté du burlesque mais la mécanique s'enraye vite. Les seconds rôles sont un peu sacrifiés, le scénario est vite en panne d'inspiration. C'est dommage, on les aurait bien suivi dans leur périple, ces deux trentenaires au carrefour de leur existence. Si leur route avait connu plus de paysages et ne s'était pas arrêtée dans un no man's land.

Zut j'avais lu des bonnes critiques de Mobile Home...

David et madame Hansen d'Alexandre Astier

Citation :

David est ergothérapeute. Il exerce depuis peu dans une riche clinique suisse. Alors que, un matin, il manque une de ses collègues à l'appel, on lui confie une patiente à accompagner pour une course en ville : Madame Hansen-Bergmann. D'abord prudent et respectueux du protocole médical, David se montre procédurier. Mais au fur et à mesure qu'il côtoie sa patiente, sa curiosité grandit : tant de provocation et d'insolence, mêlées à de si soudaines vagues de détresse et de chagrin inexpliquées, ne peuvent cacher qu'un grand traumatisme. Ils ne reviendront pas à l'heure prévue…

On connaissait les qualités d'écriture de l'auteur de Kaamelott. Mais on ne l'attendait pas dans le registre du mélo, assumé jusqu'au bout, et tant pis si certains lui reprochent un dénouement prévisible. David et madame Hansen est certes centré sur ses deux personnages principaux, sur leur "duel" souvent cruel, mais il a le bon goût de dessiner un environnement précis, avec des seconds rôles qui apportent un contrepoint et donnent un équilibre à l'édifice qui aurait pu se résumer à un simple affrontement. Les dialogues sont ciselés, cinglants, sous-tendus d'humour et d'absurde. C'est un mélange difficile à obtenir. Le film est sans doute froid mais il palpite sous la peau. Crédible sur le plan médical ? Sans doute pas, mais nous sommes au cinéma, pas chez un spécialiste de l'amnésie. Adjani trouve là un rôle à sa mesure, aussi brillante dans la détresse et l'égarement que dans l'insolence vacharde. Astier a parfois du mal à suivre, comme admiratif de la star. Mais il s'en tire avec les honneurs, avec cette ironie caustique qui lui permet de rivaliser, tout en ayant l'humilité de rester en retrait. Globalement, c'est de l'assez belle ouvrage.

Kyss Mig d'Alexandra-Therese Keining

Citation :

En Suède, une famille recomposée comme une autre : Lasse, le père de Mia et Oskar, va épouser Elisabeth, la mère de Frida, et organise à cette occasion une fête où tous deux convient leurs amis et enfants. Venue de Stockholm où elle vit avec son fiancé depuis plusieurs années, Mia, qui rend rarement visite à son père, ne se lie pas facilement avec sa future belle famille. Surtout avec Frida dont elle apprécie peu l’exubérance…

Tout commence par coup de foudre. Entre deux femmes. L'une est lesbienne. L'autre pas, du moins le croit-elle. Kyss Mig est romantique en diable, filmé avec goût dans des tons pastel. C'est joli. Plutôt que de s'engouffrer dans le drame social, la réalisatrice, Alexandra-Therese Keining, choisit la voie de la comédie sentimentale ultra classique. Avec des actrices très photogéniques et talentueuses. Certes, il y a quelques obstacles sur la route : un père homophobe et le futur mari de l'une des deux amoureuses qui renâclent un peu. Il n'est cependant pas nécessaire d'être devin pour imaginer ce qu'il adviendra in fine. En attendant, l'intrigue s'attarde sur les questionnements de celle qui hésite, qui ne cesse de partir et de revenir, à la recherche de son identité sexuelle. Ce serait intéressant si ce n'était pas adouci par une volonté manifeste de rester consensuel et de ne heurter aucune sensibilité. Cette histoire suédoise est somme toute conventionnelle et emprunte des sentiers battus et rebattus. Mais c'est joli et romantique, il ne faut pas le nier. Presque autant que mièvre.

Confession d'un enfant du siècle de Sylvie Verheyde

Citation :

Paris 1830. Octave, trahie par sa maîtresse, tombe dans le désespoir et la débauche : le “mal du siècle”. La mort de son père l’amène à la campagne où il rencontre Brigitte, une jeune veuve, de dix ans son aînée. Pour Octave, c’est à nouveau la passion. Mais aura-t-il le courage d’y croire ?

On ne patine pas avec l'amour pourrait se dire Musset s'il voyait la version de Confession d'un enfant du siècle, filmée par Sylvie Verheyde, une adaptation anémiée et frelatée où la passion reste dissimulée sous les corsets et la frénésie d'aimer cachée sous les chapeaux hauts-de-forme. Et que dire de la "prestation" de Peter Doherty qui ne quitte jamais son expression boudeuse deux heures durant ? Charlotte Gainsbourg a beau essayer de le titiller, il reste aussi sinistre qu'une matinée brumeuse de novembre. Lui, un dandy débauché ? On ne peut pas dire qu'il mette du coeur à l'ouvrage. Malgré de jolis costumes, le film s'enlise vite dans un no man's land pseudo romantique et les personnages semblent aussi irrésolus que la trame du scénario. La réalisatrice tente d'insuffler quelques grammes de modernité, le texte de Musset, bien que dit en anglais, demeure magnifique mais rien à faire, des bâillements et une somnolence progressive, c'est toute l'émotion que procure cette oeuvre engoncée et amidonnée.

Je pense aller voir Sandra de Visconti demain soir. Il vaut le coup Traversay?

Marko a écrit:

Je pense aller voir Sandra de Visconti demain soir. Il vaut le coup Traversay?

Pour être franc, c'est un des Visconti que j'aime le moins. Mais tu devrais apprécier.

traversay a écrit:

Marko a écrit:

Je pense aller voir Sandra de Visconti demain soir. Il vaut le coup Traversay?

Pour être franc, c'est un des Visconti que j'aime le moins. Mais tu devrais apprécier.

Alors j'y vais

Pareil, j'avais l'intention de voir ce nouveau film de Quentin Dupieux (j'avais adoré jusqu'à la vénération son Steak)

Et pour le film Cherchez Hortense, vos commentaires me donnent envie de le voir... mais je ne suis pas sûre d'accrocher.

Bref, de toute façon je vais voir Laurence anyways demain. Les autres films, ce sera pour plus tard.

traversay a écrit:

Mobile Home de François PirotQuelque part en Wallonie. Deux adolescents attardés et passablement irrésolus. Il serait temps qu'ils fassent quelque chose de leur vie, non ? Parcourir le monde à bord d'un Mobile Home ? C'est une idée. Qui va tourner court. Leur rêve est une impasse, le film de François Pirot, hautement sympathique certes, n'est pas loin d'en être une aussi. C'est assez mou, ça tourne en rond, ça n'avance guère. Comme un road-movie immobile. Il y a la spontanéité des deux interprètes principaux, quelques saynètes qui penchent du côté du burlesque mais la mécanique s'enraye vite. Les seconds rôles sont un peu sacrifiés, le scénario est vite en panne d'inspiration. C'est dommage, on les aurait bien suivi dans leur périple, ces deux trentenaires au carrefour de leur existence. Si leur route avait connu plus de paysages et ne s'était pas arrêtée dans un no man's land.

La critique de traversay a du vrai, effectivement ça n'avance guère et ça peut sentir l'impasse, ce qui fait même le burlesque de la situation. Mais en dehors de l'idée initiale qui semble tourner en rond, épousant complètement les élans d'exaltation et les ratés du hasard, l'euphorie et les doutes, bref le mental de ces jeunes, le réalisateur nous offre une tendre chronique sur les incertitudes de ces presque trentenaires, leur besoin d'ailleurs buttant sur leur difficulté à se libérer de leur attaches, les renoncements et leurs mensonges larvés. Au travers de ses personnages (tous deux confondants de justesse et d'authenticité) il pointe avec subtilité ce qui forme cet entre deux, à mi chemin entre l'insousiance et l'engagement dans une existence propre. Ce sont encore de grands gosses (Arthur n'ose pas refuser à sa mère le plaisir de lui refaire son ourlet à 5h du mat, Julien écoute en cachette le conte lu par la maman à son petit garçon, etc..) qui gardent leurs rêves calés dans une poche, et qui n'en peuvent plus de ne jamais passer le cap. Ils sont au bord de l'implosion mais derrière ces vélléités l' angoisse les tenaille ( laisser son père pour Julien, rater l'amour pour Simon)

Pour moi un film moins léger qu'il ne parait, où le rire laisse parfois place à de belles interstices d'émotion pas toujours exprimées, ce qui en fait leur valeur, et le charme de ce premier petit film bien sympathique et prometteur. Mention spéciale à Guillaume Gouix que j'apprécie de plus en plus...



PS: Marko, tu pourrais le voir je pense...

Tiens, c'est le film "art et essai" de mon cinéma pour la semaine qui vient (à partir de demain, quoi)
J'ai jamais apprécié les road-movies... et là, ça a pas l'air follement emballant.

Aeriale: Mobile Home est à mon programme