[2012] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Nuit #1 d'Anne Emond

Citation :

Durant la nuit de leur rencontre, leur nuit initiale, un homme et une femme vont passer par tous
les états de la relation amoureuse. Leur histoire aurait pu durer un mois, un an, une vie… Elle vivra une nuit...

Un quart d'heure de sexe et, après, on peut faire connaissance. Le premier film d'Anne Emond n'est que cela : un échange entre deux personnages, physique puis oral. Il et elle s'affrontent, s'écoutent. Deux monologues plutôt qu'un dialogue. Deux êtres perdus, asociaux, sans désirs ni espoirs. Des confessions crues, impudiques dont l'écriture poétique suffit à remplir ce film qui n'ennuie pas une seule seconde. Une sorte de prouesse dans un huis-clos étouffant avec le seul langage pour effet spécial. On serait curieux de voir une Nuit # 2.

L'air de rien de Grégory Magne et Stéphane Viard

Citation :

Il y a trente ans, Michel enchaînait les tubes. Aujourd’hui, il collectionne les dettes ! Retiré à la campagne, l’ancien chanteur accumule les retards d’impôts et amendes impayées.
Il y a trente ans, Grégory Morel était bercé au son des succès de Michel. Aujourd’hui huissier de justice, il est mandaté pour le saisir. Mais Grégory ne se sent pas de confisquer les biens de l’ex-idole. Il se met en tête de l’aider à rembourser et entraîne Michel sur les routes d’une improbable tournée.

Il a fallu à Michel Delpech une bonne dose d'auto-dérision pour accepter de jouer son propre rôle dans une fiction qui le voit acculé à donner des concerts dans des salles ringardes pour payer ses dettes. C'est une comédie, évidemment, ironique et amère, qui joue sur la constitution d'un duo impossible entre une idole retirée des voitures et un huissier de justice fan comme ce n'est pas permis. Un petit film, et qui s'assume comme tel, avec des qualités d'observation fine du monde rural, jamais traité avec condescendance ou mépris; mais avec une tendresse gentiment narquoise. L'air de rien, le film énonce avec une lucidité cruelle quelques menues choses sur le temps qui passe, l'oubli et la mélancolie de ce qui a été. Quant à Michel Delpech, parfait, cela ne le gêne manifestement pas de marcher dans la boue, même en dehors du Loir-et-Cher.

traversay a écrit:

Boy de Taka Waititi
Une enfance maorie dans les années 80. Cool. En rêvant d'ET et de Michael Jackson. Boy a 11 ans, un père en prison et plus de mère. Le film de Teka Waititi, fortement autobiographique, derrière un humour ravageur, traite de la perte de l'innocence et de la découverte qu'un père n'est pas nécessairement un héros. Joliment filmé, rempli de fantaisie, Boy est une réussite presque totale, drôle et élégiaque. Une petite perle néo-zélandaise.

L' histoire de Boy, à la fois rude et tendre, devrait en faire craquer plus d'un. Boy, au prénom lâché par hasard, comme son entrée dans la vie, privée de mère très jeune et de père à la fois, un vagabond un peu truand à ses heures. Son quotidien à lui se limite aux journées d'école, aux petites embrouilles qui animent sa bande et aux fantasmes que lui inspirent la pin up du collège. Quelques moqueries envers son petit frère Rocky sur lequel il veille jalousement, et des rebuffades complices avec sa tribu de cousins. Mais son monde imaginaire lui est bien plus dense. Son père ne serait-il pas ce samouraï qu'il rêve aussi d'être? Ce joueur de rugby vedette ou le sosie de Michael Jackson envers qui il voue une véritable passion? Quand débarque Alamein, le fameux héros tant idéalisé, flanqué de ses potes déglingués et mal rasés, Boy se persuade qu'il en est réellement un tandis que celui-ci tente d'y correspondre en redoublant d'initiatives farfelues le plus souvent bancales et en arborant un blouson de caïd. Mais la réalité peine à rentrer dans le cadre, les héros trébuchent et les rôles pourraient bien se trouver inversés...

Un film indépendant néo-zélandais à petit budget, remarqué au Festival de Sundance (et interprété dans son tôle principal par le cinéaste lui-même) qui se révèle une vraie merveille. Partant d'une réalité bien concrète (l'histoire est quasi autobiographique) Taika Waititi délivre ici une comédie légère et grave, bourrée de trouvailles (l'auteur est aussi peintre, il insère dans son film une floppée de dessins reflétant les états d'âmes des personnages) ingénieuse, touchante et drôle. Le regard qu'il porte sur ces années d'adolesence ne se départ jamais de cette fraîcheur propre à l'enfance, ce qui confère à l'ensemble un charme indéniable. J'ai été embarquée du début à la fin, entre le rire et l'émotion, sans la moindre baisse de rythme. Et en prime j'ai eu droit à ces paysages fabuleux, sortis presque d'un autre univers. Une vraie bonne surprise à ne pas manquer: mon coup de coeur du mois, c'est certain, courez-y tant qu'il est temps



(La bande son est géniale. Queenie tu vas aimer, je suis prête à prendre les paris)

Zut on l'a pas celui-là!

Marko a écrit:

Zut on l'a pas celui-là!

nous non plus

Marko a écrit:

Zut on l'a pas celui-là!

mimi54 a écrit:

Marko a écrit:

Zut on l'a pas celui-là!

nous non plus

C'est la faute d'Aériale, elle nous parle (et nous fait envie!) d'un film qui est sorti en septembre 2012... quelques semaines ont passées depuis... forcément, il n'est plus nulle part !

En fait, en guise de nouveauté , Aériale nous présente du réchauffé

Coquine va

Rooo, les maldisants! Rien que pour ça je vous colle la Bande Annonce, pour vous faire râler un peu plus.



Et il ne passe que maintenant chez nous parce que le cinéma d'Art et d'essai était en travaux. Je voulais vous proposer le DVD (en VO par contre. Gaffe à l'accent maori) mais des clous oui

...

Enfin si vous êtes trèèès gentils avec moi on peut s'arranger

Oh, gentille Aériale qui va cercler le DVD

colimasson a écrit:

Et un avis négatif de plus ! Décidément ! Vais-je y aller quand même ou non... ?

Bon, ben j'y ai été.

....

....

mimi54 a écrit:

Oh, gentille Aériale qui va cercler le DVD

Hé hé...

Alors pour Augustine ?
Faut-il se risquer à aller le voir ?

Pour le coup, je pensais au film de Lynch (elephant man) en voyant la bande-annonce.. C'est du même genre ? Ou c'est différent, voire moins bien ?

Merci de vos avis ! :)

Celui-là est au moins programmé au Mélies dans quelques temps. Je ne l'oublie pas.

il faut dire que c'est surprenant de voir le 2010 en fin de générique. Surtout que si le film est petit il est donc réussi et n'a pas à rougir de ... ?

c'est la provenance canadienne qui compliquerait les choses ?

Argo me tente bien, mais encore plus Looper qui a de bonnes critiques un peu partout, quelqu'un l'a vu ?

Tango libre de Frédéric Fonteyne

Citation :

Synopsis

JC (François Damiens), gardien de prison, est un homme sans histoires. Sa seule fantaisie, le tango, une fois par semaine. Un soir de cours il danse avec une nouvelle, Alice (Anne Paulicevich), la trentaine radieuse, mère d'un ado de 15 ans. Le lendemain, il revoit cette femme au parloir de la prison. Elle rend visite à deux prisonniers, Fernand (Sergi Lopez) et Dominic (Jan Hammenecker), deux vieux complices de toujours. L'un est son mari, l'autre son amant. JC, l'homme sans histoires, se retrouve spectateur d'une femme avec trop d'histoires. Une femme qui vit au gré de ses envies et selon ses propres règles, partagée entre ses hommes. Le règlement de la prison interdit aux gardiens de côtoyer la famille des prisonniers... JC va transgresser tous les principes qui définissaient sa vie.

Le réalisateur belge Frédéric Fonteyne (« Une liaison pornographique », « La Femme de Gilles ») revient après plusieurs années d’absence en reprenant un thème qui lui est cher, à savoir l’amour et ses chemins de traverse. Un film que j’ai aimé pour le souffle de liberté qu’il dégage : liberté d’aimer différemment, liberté de danser le tango pour se sentir exister.
Un film qui oscille souvent entre le sourire et les larmes, entre la grâce et la sensualité d’une femme qui s’abandonne aux corps lourds et maladroits de ses amoureux qui se mettent à danser le tango pour séduire la belle. On ne peut s’empêcher de se dire que quatre hommes, en comptant le fils en plein crise d’adolescence (Zacharie Chasseriaud, un jeune acteur qu’on reverra à coup sûr), est sans doute très ambitieux pour une seule femme mais qu’importe, on se laisse porter par la fable, par ces corps filmés au plus près, par cette violence des mots et des gestes, par l’intensité des sentiments. Sans oublier la beauté de la danse lorsque deux détenus argentins se jettent à corps (à cœur ?) perdu dans un tango, tout en sueur et en force, au milieu des codétenus. Quelle intensité et quelle énergie se dégagent de cette scène !
De bons comédiens, quelques beaux moments et un final assez burlesque il est vrai mais qui a le mérite de nous donner le sourire. A défaut d’un grand film, un film sympathique, on ne va tout de même pas bouder son plaisir, que diable !

Sortie du film le 28 novembre en France.