Séance rattrapage DVD

Vu ce week-end...

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=110692.html?nopub=1

Je suis tombée dessus par hasard, et je n'ai pas pu résisté (oh ! un autre film sur le tueur du Zodiaque...   vous avez le droit dire que je vous fais peur, ça ne me dérange pas...    ).
Sympa. Evidemment, ça n'a pas la patte de Fincher, mais y'a Robin Tunney et toute une palanquée d'acteurs de série (le casting n'est fait que de "Oh ! mais lui/elle a joué dans la série x ou y..."  ).
Et les faits sont pas mal retranscrits...

Après avoir vu Les incorruptibles - de Brian de Palma -, j'ai un peu trimé dur pour finir Mandela : Un long chemin vers la liberté. Je suis toujours aux trois quarts du film. Qui vivra verra... les séries tv me font de l'oeil...

Un film merveilleux de l'époque des midnight movies...


L'histoire est simple : Divine a été élue "être vivant le plus dégoûtant de la planète".
Voici Divine. Elle se distingue non seulement par son apparence hors-du-commun mais aussi par ses moeurs cannibales et carnivores les plus exquises :





Divine vit dans une caravane avec sa mère Edie qui passe ses journées cloîtrée dans son parc, vivant sa passion pour les oeufs. Lorsqu'elle n'attend pas son fournisseur Monsieur Eggman, elle mange des oeufs ou demande à ce qu'on lui raconte des histoires d'oeufs (il y en a une célèbre dans Alice aux pays des merveilles, souvenez-vous en...)




Elle vit également avec son fils Crackers (Danny Mills, un vrai canon), mais nous ne nous attarderons pas sur les liens étranges qui les unissent au-delà de leur relation parentale :




Enfin, elle héberge occasionnellement Cotton, une amie qui n'a qu'une petite tare : son voyeurisme. Elle se délecte particulièrement des scènes zoophiles incluant des poulets. (ici, Divine lui confie sa peine de n'être pas tombée amoureuse depuis trois jours...)




Cette élection d'être vivant le plus dégoûtant de la planète rend le couple Marble fou de jalousie. Voici les Marble :



Ils font commerce de bébés afin de les vendre à des couples homosexuels. Leur organisation est machiavélique et comporte différentes étapes que je laisse à la suggestion à travers les indices suivants : autostop, insémination, cave.





Pourquoi des flamants roses ? Il semblerait que ce soit l'élément de décoration kitschissime dans la culture américaine -un équivalent de nos nains de jardin. Le flamant rose ramène également le film à sa véritable nature : amoral et non pas immoral, excluant toute notion de jugement manichéen-, il se permet d'être absurde et tendre au point où les vices de ses personnages finissent par constituer les traits extrêmes des constituants de n'importe quelle personnalité. C'est fantastique de voir une Egglady vivre parfaitement heureuse dans quelques mètres carrés, bercée seulement par l'idée de ses oeufs. C'est grandiose de voir déambuler Divine dans un supermarché, grimée et parée de ses robes explosives, dans la confiance la plus innocente. Pink Flamingos suscite le rire par son côté tonitruant mais aussi parce qu'il soulage et rappelle que l'existence est fortuite et d'une richesse rare. Que celui qui se contient et s'amoindrit au quotidien lâche du lest. Moins de rigueur, plus de flamants roses.

(j'avais trouvé ça un peu ch... )

huhu.   

Ah oui ? moi ça faisait longtemps que je n'avais pas autant ri depuis un film (le dernier ça devait être un film des Monty Python ou de Quentin Dupieux...)

ça a l'air sympas Pink Flammingos !

Ce soir, un film américain, Buffalo 66 de Vincent Gallo. (J'avais vu ce type dans Nos funérailles de Ferrara et peut etre bien ailleurs mais je m'en souviens plus)

Alors ici, c'est l'acteur et le réalisateur. Ce film raconte une rencontre. Un gars pas trop bien dans sa peau, qui sort de prison avec une mechante envie d'uriner et qui au cours de sa recherche désespérante d'un toilette public, Kidnappe Layla, une jolie jeune femme qui s'était rendu a son cours de claquette, afin qu'elle joue le role de sa femme auprés de ses parents. La scène chez les parents campent les deux personnages principaux et un certain malaise s'installe, reflétant la douleurs du fils mal-aimé.

on s'attache alors  a ces deux personnages un peu paumé, ou la fragilité de cet homme se bute contre la sensibilité de Layla, dans les décors de vieux bowling, de petit restaurant ou d'un hotel miteux. Le tout coupé par des flashback sur l'enfance du personnage principal.

Il se dégage du film, et de ces deux personnages atypiques qui déambulent dans un décor un peu sale et médiocre, une vibrante sincérité.

Tiens je l'ai loupé celui-là...

Oui, je me souviens vaguement du film "Baffalo 66". Je l'ai vu il y a longtemps, et bien aimé.
C'est un gangster mais il est très timide. Et à cause de cette timidité, il panique et fait parfois n'importe quoi. D'ailleurs comme il ne pouvait même pas faire pipi à côté de quelqu'un, et il a finit par kidnapper cette fille. C'était quelque chose comme ça, non ??
J'ai un bon souvenir. Ce n'était pas un chef-d'oeuvre, mais un film sympathique.

Ariane SHOYUSKI a écrit:

Oui, je me souviens vaguement du film "Baffalo 66". Je l'ai vu il y a longtemps, et bien aimé.
C'est un gangster mais il est très timide. Et à cause de cette timidité, il panique et fait parfois n'importe quoi. D'ailleurs comme il ne pouvait même pas faire pipi à côté de quelqu'un, et il a finit par kidnapper cette fille. C'était quelque chose comme ça, non ??
J'ai un bon souvenir. Ce n'était pas un chef-d'oeuvre, mais un film sympathique.

Oui c'est quelque chose comme ça. Bon, Gangster vite-fait, c'est plutot le gars  qui a fait de la prison pour une histoire de parie manqué, et qu'il cache cet épisode de sa vie en mentant a ses parents. il panqiue pas vraiment mais il a l'air coincé et malheureux par le fait qu'il est un fils non désiré et mal-aimé. Il semble faire face a son problème d'enfance et d'amour, avec ses parents (qui sont space tout de même), et cela déborde sur ses relations avec les autres. C'est pour ça qu'il kidnap la fille, juste pour faire bien devant son père et sa mère.

J'aime beaucoup Pink Flamingo, (et les films de John Waters en général) mais alors... y'a un petit côté qui me met mal à l'aise (surtout la mère dans son parc à se comporter comme un bébé).

Il a l'air pas mal drôle ce Buffalo 66...

Je comprends que la scène de la Egglady puisse être mal à l'aise (ce n'est même pas une scène d'ailleurs, c'est un personnage). Bon, pour ma part, ça m'a fait plutôt rire. Ce n'est que l'exacerbation de tout ce qui peut constituer, à notre échelle, nos petits tocs et vices qui nous cadenassent dans des habitudes et nous empêchent de découvrir le monde librement... comme cette amoureuse des oeufs parquée entre ses barreaux. Ceci dit, elle n'est pas condamnée pour autant !

Je viens de voir Ne nous jugez pas primé au festival de Gerardmer (une valeur sure normalement) et je dois dire que je fus atrocement déçu, j'ai clairement perdu mon temps à regarder cet "objet". Aucune explication, des acteurs qui alternent le bon et le moins bon, un fil conducteur qui se conduit sans nous, une fin bâclée. Seules les images et le sujet inspirent un vague intérêt. Une horreur.

de Jesper Ganslandt

On parlait de l´exagération esthétisante de certains films, qui peut lasser. Et le contraire, c´est bien= Aucune esthétique ? Parce que ce film est comme ça. D’accord l’histoire ne s’y prête pas. Cela parle d’un homme, comme vous et moi, qui a décidé de tuer toute sa famille. Il n’a pas besoin d’être beau ? Très bien. Il n’a pas besoin de retenir le regard ? Là je ne sais pas. Un homme comme vous et moi peut, quand on le connait donner envie d’en savoir plus. Mais lui non. Il est désagréable…désagréable….On voudrait ne jamais l’avoir rencontré. Et pourtant cela raconte l’histoire d’un homme qui est au bord du gouffre. On a pas besoin de pathos mais….est-ce qu’on ne devrait pas ressentir un peu d’empathie pour ce type? Pour avoir envie de continuer à regarder cet homme enfant, trépignant quand il n’a pas ce qu’il veut et qui est capable de s’en prendre à tout le monde? Est-ce qu’on doit trouver un tel personnage intéressant ? Pas obligatoirement. Mais pourquoi avoir fait le film alors ?

Dernière échange entre le fils qui a réussi à être sauvé et le père avant qu’il ne se fasse arrêter par la police:

-J’ai rêvé de toi papa.
-Ah bon et qu’est-ce qu’il se passait dans ton rêve ?
-tous les autres étaient des animaux. Sauf toi….Tu étais toi-même.

????????
Est-ce que cela veut dire que les animaux sont la race des mauvais et que lui est lui-même. Il n’est pas hypochrite lui, il est lui-même, quitte à tuer sa famille pour le rester….lui-même.

Ou…Les animaux sont merveilleux, tu n’es pas un animal, tu n’es qu’un être sans vie, qui ne montre que ses mauvais côtés…
Mystère…Quel subtilité ! Hum…ça fait peur. Pourquoi tant d’éloges ??

J'adore ta réaction vis-à-vis de cette ultime réplique. Mais ça laisse songeur... tu trouves que tout le reste du film aussi servait à confirmer cette interprétation ?

Je ne sais pas si c'est révélateur de grand-chose, hormis la volonté (parfois désespérée) de provoquer à tout prix le spectateur.

colimasson a écrit:

tu trouves que tout le reste du film aussi servait à confirmer cette interprétation ?

Je ne sais pas si c'est révélateur de grand-chose, hormis la volonté (parfois désespérée) de provoquer à tout prix le spectateur.

Il y a des films qui continuent à te turlupiner….Et c’est plutôt bien ! Peut-être que cela veut dire qu’ils te questionnent. Mais Celui-là….Il ne m’est pas passée par la tête depuis la scène de fin. Mais je crois que la réplique de fin tombe comme un cheveu sur la soupe. Alors…Oui c’était peut-être une tentative désespérée de provoquer!